Le beau ténébreux est un archétype de séduction et un type de personnage de fiction qui désigne un homme/garçon séduisant, à l'allure grave et un peu rebelle et au regard sombre.

Histoire littéraire modifier

L'expression « beau ténébreux » s'est « inscrite dans notre langue » par le biais d'Amadis, protagoniste du roman de chevalerie Amadis de Gaule (XVIe siècle). Impulsif et d'une sensibilité exacerbée, le « chevalier idéal » Amadis adopte le nom de Bel Tenebros lorsqu'il se retire pour faire pénitence à la Peñe Pobre, « référence à son état d'âme » observe Yvonne David-Peyre :

« Tenebrosus est l'adjectif dont on qualifie l'Océan Mare tenebrosus dont les brumes ont enveloppé ce Doncel del Mar [« Damoiseau de la Mer »], autre nom du beau ténébreux. Enfin, tenebrosus est employé dans les traductions en latin du Canon d'Avicenne, pour qualifier l'humeur noire, due à la bile noire, génératrice de mélancolie. Le nom révèle donc un état psychologique qui peut déceler un tempérament, mais également un état passager, chez l'adolescent ou l'homme amoureux et non assouvi[1]. »

Le beau ténébreux possède plusieurs caractéristiques sociales, qui renforcent le côté ténébreux (la beauté étant subjective), comme un côté légèrement asocial, n'allant pas à la rencontre d'autrui et peu extraverti.

Notes et références modifier

  1. Yvonne David-Peyre, « Le mal d'amour dans le roman de Chevalerie de Montalvo Amadis de Gaule (1500) », Renaissance and Reformation / Renaissance et Réforme, vol. 12, no 2,‎ , p. 121 (JSTOR 43444710).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Henri Agel, Le beau ténébreux à l'écran, Paris / Montréal, l'Harmattan, coll. « Champs visuels », , 237 p. (ISBN 2-7384-6127-1, lire en ligne).
  • Henri Agel, Le beau ténébreux dans la littérature : de Lancelot à Julien Gracq, Liège, Éditions du CEFAL, coll. « Histoire et critique littéraires », , 102 p. (ISBN 2-87130-055-0, lire en ligne).
  • (it) Giuseppe Scaraffia, Il bel tenebroso : l'uomo fatale nella letteratura del XIX secolo, Palerme, Sellerio, coll. « La diagonale » (no 100), , 64 p. (ISBN 978-88-389-1478-2 et 88-389-1478-8).
  • Claire de Ternay, « Le mythe du Beau Ténébreux dans le roman de J. Gracq », Recherches sur l'Imaginaire, Université d'Angers. UER des Lettres et des Sciences Humaines Angers, no 9,‎ , p. 47-54.

Article connexe modifier