Belle Gunness
Belle Gunness (née Brynhild Storset le à Selbu en Norvège et disparue en 1908) est considérée comme la première tueuse en série de l'histoire des États-Unis.
Naissance | |
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Disparition | |
Décès |
Inconnu |
Sépulture |
Pine Lake Cemetery (d) |
Nom dans la langue maternelle |
Belle Sorenson Gunness |
Nom de naissance |
Brynhild Paulsdatter Størseth |
Nationalités | |
Activités |
Elle fut suspectée par les autorités américaines d'avoir tué environ 40 personnes[1], dont ses deux maris, ses enfants biologiques et sa fille adoptive, et une trentaine d'ouvriers agricoles qui travaillèrent dans sa ferme. Gunness attira ses victimes grâce à une annonce matrimoniale. Là, du haut de son 1,83 m et de ses 90 kilos, cette propriétaire terrienne aisée dirigea sa ferme avec une main de fer. Les principales raisons qui poussèrent Gunness à commettre ses crimes furent l'argent et les arnaques à l'assurance vie.
Biographie
modifierBelle Gunness est née en Norvège en 1859 mais les sources sur le lieu précis de sa naissance sont nombreuses et divergentes[2].
Née dans une famille pauvre, elle est, très jeune, employée comme fille de ferme dans une exploitation voisine de la famille. Dans les années 1880, elle émigre aux États-Unis et pose ses valises à Chicago (Illinois). C'est là qu'en 1884 (ou 1883[3]) elle épouse son premier mari, Mads Sorenson[4].
Le , ce dernier meurt soudainement d'une hémorragie cérébrale. Belle touche alors 5 000 dollars de l'assurance vie de son défunt mari (l'équivalent d'environ 182 753 dollars de 2023). Cet argent lui permet d'acquérir l'année suivante une ferme d'une vingtaine d'hectares à La Porte (Indiana), à 80 km au sud-est de Chicago[5].
Parcours criminel
modifierBelle Gunness est suspectée d'avoir tué ses cinq enfants biologiques et sa fille adoptive, ses deux maris, ainsi qu'une trentaine d'ouvriers agricoles qui travaillèrent dans sa ferme[6]. Elle passa également une petite annonce dans un journal pour se trouver un nouveau mari[6] ; elle rencontra plusieurs de ses prétendants (environ une dizaine) venus avec toutes leurs économies mais ils ne furent jamais revus par la suite[6].
Le , un incendie ravage sa maison de La Porte. Les corps de ses enfants et d'une femme décapitée sont découverts dans les décombres, laissant penser à la mort de Belle Gunness[7]. Toutefois, des doutes apparaissent rapidement lorsque plusieurs voisins et amis affirment que le corps de la femme découvert ne correspond pas à la morphologie de la fermière (1,83 m et 90 kilos). Ces déclarations ont été accréditées par des mesures prises sur le cadavre, comparées à ces différents témoignages. L'autopsie a par ailleurs démontré que cette femme était morte d'un empoisonnement à la strychnine. Les autorités concluent donc dans un premier temps que le corps découvert dans la ferme n'est pas celui de Belle Gunness. Mais peu après, une prothèse dentaire identifiée comme appartenant à Belle Gunness est retrouvée dans les cendres de la maison, conduisant le shérif à déclarer officiellement Belle Gunness décédée dans l'incendie. Toutefois, de nombreuses interrogations existent encore sur le sort réel de Belle Gunness.
Un mois après l'incendie, des fouilles réclamées par un homme inquiet de la disparition de son frère aboutissent à la découverte d'une quarantaine de cadavres dans les terrains environnants (dont des morceaux décomposés de 18 hommes démembrés). Selon les autorités, Belle Gunness aurait fait au moins quarante-neuf victimes entre 1896 et 1908, empoisonnées à la strychnine, une substance très toxique, ou tuées à coups de marteau ou de hachoir. Selon les services de police de Chicago, de la ville de La Porte et du shérif du comté de LaPorte, elle se serait volatilisée dans la nature, sans être inquiétée pour tous ses crimes.
Postérité
modifierL'histoire de Belle Gunness a inspiré le scénario du film Method, avec Elizabeth Hurley.
La romancière norvégienne Victoria Kielland lui a consacré un livre paru en 2021, Mes hommes.
Notes et références
modifier- Ouest-France : La folle histoire de Belle Gunness, tueuse en série américaine (consulté le 24 septembre 2023)
- (en) Dirk C. Gibson, Serial Killing for Profit: Multiple Murder for Money: Multiple Murder for Money, ABC-CLIO, (ISBN 978-0-313-37891-1, lire en ligne), p. 36
- Philippe Chassaigne, Belle Gunness - la première tueuse en série des États-Unis, Larousse, (ISBN 978-2-03-586081-1, lire en ligne)
- (en-US) La Porte County Public Library, « Belle Gunness | LPCPL », sur laportelibrary.org (consulté le )
- (en-US) Larry Getlen, « How a farm girl became the ‘butcher’ of lonely men », sur New York Post, (consulté le )
- Ça M'intéresse : Belle Guinness, la veuve noire aux cinquante victimes (24 septembre 2023)
- Janet Langlois, « Belle Gunness, the Lady Bluebeard: Community Legend as Metaphor », Journal of the Folklore Institute, vol. 15, no 2, , p. 147–160 (ISSN 0015-5934, DOI 10.2307/3814091, lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
modifier- Philippe Chassaigne, Belle Gunness : la première tueuse en série des États-Unis, Paris, Éditions Larousse, , 288 p. (ISBN 978-2-03-584588-7)