Bohumil Laušman

homme politique tchèque

Bohumil Laušman
Illustration.
Bohumil Laušman en 1948.
Fonctions
Vice-président du gouvernement tchécoslovaque

(3 mois et 21 jours)
Avec Viliam Široký
Antonín Zápotocký
Président Edvard Beneš
Klement Gottwald
Président du gouvernement Klement Gottwald
Gouvernement Gottwald II (en)
Président de la Social-démocratie tchécoslovaque

(< 1 an)
Prédécesseur Zdeněk Fierlinger
Successeur Zdeněk Fierlinger
Ministre de l'Industrie

(2 ans, 7 mois et 21 jours)
Président Edvard Beneš
Président du gouvernement Zdeněk Fierlinger
Klement Gottwald
Gouvernement Fierlinger I (cs) et II (cs)
Gottwald I (cs)
Prédécesseur Václav Majer (cs)
Successeur Ludmila Jankovcová (en)
Député à l'Assemblée nationale constituante tchécoslovaque (en)

(1 an, 11 mois et 12 jours)
Élection 26 mai 1946
Député à l'Assemblée nationale provisoire tchécoslovaque (en)

(7 mois et 21 jours)
Député à l'Assemblée nationale tchécoslovaque

(~ 4 ans)
Élection 19 mai 1935 (en)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Žumberk (Autriche-Hongrie)
Date de décès (à 59 ans)
Lieu de décès Prison de Ruzyně (en), Prague (Tchécoslovaquie)
Nature du décès Asphyxie cardiaque
Nationalité tchécoslovaque
Parti politique ČSDSD (jusqu'en 1945)
ČSSD (1945-1948)
Entourage František Zuska (cs) (beau-frère)
Jaromír Nechanský (cs) (gendre)

Signature de Bohumil Laušman
Ministres tchécoslovaques de l'Industrie (cs)
Présidents de la Social-démocratie (Tchéquie) (cs)

Bohumil Laušman (30 août 1903, Žumberk – 9 mai 1963, Praha-Ruzyně) est un homme politique social-démocrate tchèque. Il est exilé après 1948, puis arrêté et emprisonné par le régime communiste.

Biographie modifier

Dès sa jeunesse, Bohumil Laušman est politiquement actif au sein du parti ouvrier social-démocrate et des mouvements qui lui sont associés. Aux élections de 1935 (en), il est élu député à l'Assemblée nationale. Il a officiellement gardé son siège jusqu'à la suppression du parlement, le . Après l'occupation allemande, il est parti en exil en Occident et a pris part aux réunions du Conseil d'État tchécoslovaque (cs) à Londres. Il a participé au soulèvement national slovaque en 1944. En mars 1945, il prend part aux conférences de Moscou au cours desquelles ont été négociés la composition et le programme du Front national tchécoslovaque (en). Après la guerre, il a été membre du bureau politique de la Social-démocratie tchécoslovaque de 1945 à 1948. Dans les années 1945-1946, il a été député de l'Assemblée nationale provisoire (en) et dans les années 1946-1948 député de l'Assemblée nationale constituante (en). Il y est resté jusqu'aux élections parlementaires de l'année 1948 (en)[1],[2].

Il a occupé également des postes gouvernementaux. Il a été ministre de l'Industrie de 1945 à 1947 dans le 1er (cs) et le 2d (cs) gouvernement de Zdeněk Fierlinger ainsi que dans le premier gouvernement (cs) de Klement Gottwald. En 1947, il a été élu président de la Social-démocratie tchécoslovaque[3]. Il lui a été parfois reproché, notamment par ses adversaires politiques, d'avoir contribué indirectement à la prise du pouvoir par les communistes (coup de Prague). En effet, comme Jan Masaryk, il démissionne avec les autres ministres non-communistes[3].

Il devient par la suite vice-président du second gouvernement (en) de Klement Gottwald. En de la même année, il quitte la politique. Il se retire en Slovaquie, où il devient directeur de la Compagnie d'électricité slovaque à Bratislava.

En 1949, il tente d'émigrer en Allemagne de l'Ouest avec toute sa famille. Son épouse Julie, ainsi que leurs filles, Olga et Věra, avec son fiancé, Miroslav Kapek, sont arrêtés à la frontière et emprisonnés. Bohumil Laušman réussit à s'évader et s'installe en Autriche. En 1953, il est enlevé par des agents de la Sécurité d'État (StB) et ramené en Tchécoslovaquie, où il est d'abord interné au château de Blažkov (cs), puis condamné à 17 ans de prison. Il décède dans des circonstances non-élucidées à la Prison de Ruzyně (en), le jour où il devait être libéré, le , dans le cadre d'une amnistie générale. Selon le transfuge Josef Frolík (en), son décès serait survenu après que la StB eût testé sur lui une drogue hallucinogène. Son cœur, affaibli par une décennie d'emprisonnement, ne l'aurait pas supporté.

Références modifier

  1. (cs) Jmenný rejstřík, (lire en ligne)
  2. (cs) Jmenný rejstřík, (lire en ligne)
  3. a et b « Il y a quarante ans Le coup de Prague », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (cs) Burešová, Jana, Bohumil Laušman : proměny života sociálně demokratického politika s nástupem komunistické moci v Československu, Olomouc, Centrum pro československá exilová studia, , 124 p. (ISBN 978-80-244-2247-3)
  • (cs) Horák, Pavel, Bohumil Laušman – politický životopis : riskantní hry sociálnědemokratického vůdce, Prague, Mladá fronta, , 288 p. (ISBN 978-80-204-2619-2)
  • (cs) Šolc, Jiří, Útěky a návraty Bohumila Laušmana : osud českého politika, Prague, Naše vojsko, , 403 p. (ISBN 978-80-206-0956-4)
  • (cs) Tomeš, Josef et al., Český biografický slovník XX. století : II. díl : K-P, Prague ; Litomyšl, , 258 p. (ISBN 80-7185-246-5)

Liens externes modifier