Un bol breton, ou bol à prénom, est un bol en céramique à deux anses. Le plus souvent blanc, et bordé d'un liseré bleu, il est pourvu sur sa face intérieure d'un motif folklorique breton, et sur sa face extérieure du prénom de son propriétaire.

Des bols bretons sur un présentoir.

Souvenir touristique populaire en Bretagne, il s'en écoule plusieurs centaines de milliers tous les ans.

Histoire modifier

Les premiers décors « bretons » sur faïence apparaissent à Quimper dès 1878.

Au XVIIIe siècle, les faïenceries de Quimper commencent à produire des bols, comme simples ustensiles de cuisine, et sont alors dépourvus d'anses ou de motifs folkloriques[1]. Ceux-ci ne commencent à se développer qu'avec l'essor du chemin de fer et du tourisme en Bretagne au XIXe siècle, les visiteurs voulant ramener des produits typiques du pays, ce qui popularise l'ajout de motifs folkloriques. Les faïenceries de Quimper produisent leurs premiers ustensiles à sujet « breton » en 1878[2]. Mais cette notoriété comporte aussi un revers : le développement du chemin de fer suscite une âpre concurrence qui n'hésite pas à venir écumer le marché breton en copiant ses modèles et en contrefaisant les signatures[Note 1].

Si la faïencerie quimpéroise Henriot revendique la paternité du bol[4], sa forme est fixée en 1950 par Raymond Cordier, chef d’atelier de la Faïencerie de Pornic qui réunit dans le produit ses principaux traits : couleurs blanche et bleue, motif folklorique, et prénom calligraphié personnalisé[5].

Économie modifier

L'usine de Pornic produit environ 400 000 bols par an[6], là où Henriot de Quimper en produit 10 000 par an[7]. Les méthodes de production et les prix diffèrent entre ces deux producteurs : là où la production de Pornic se distingue par un « biscuit » (bol à l'état brut, encore en matière rugueuse) importé, des motifs en décalcomanie et un prix de vente tournant autour de 8 euros, la production de Quimper est elle fabriquée sur place et peinte à la main, et vendue autour de 30 euros[7]. Depuis le début des années 2010, ces producteurs doivent cependant faire face à une concurrence venue de Chine, dont les produits sont vendus autour de 3 euros[8].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Parfaitement au courant des droits que leur offraient les lois françaises sur la propriété industrielle, les faïenciers de Quimper ripostèrent aussitôt en déposant leurs marques et en la faisant suivre du mot « Quimper », et firent de ce nom une appellation contrôlée tout en en interdisant l'usage à tout fabricant autre que ceux de Locmaria. C'est ainsi qu'en 1904, après une existence de près de deux siècles, les faïenceries de Quimper acquirent aux yeux des tribunaux, une identité officielle et garantie[3] ».

Références modifier

  1. Isabelle Rettig, « Les produits stars de la Bretagne », dans France 3 Bretagne, le 13 novembre 2017, consulté sur Les produits stars de la Bretagne le 31 juillet 2019
  2. Cornette 2008, p. 291
  3. Jean Dhombres, La Bretagne des savants et des ingénieurs. Le XXe siècle, Editions Ouest-France, , p. 92.
  4. « Henriot-Quimper : Qui sommes-nous ? », sur henriot-quimper.com (consulté le ).
  5. « La station pornicaise a du bol depuis 1947 », dans Ouest-France, le 16 juillet 2016, consulté sur www.ouest-france.fr le 31 juillet 2019
  6. « Bretagne. Le bol à prénom séduit toujours autant », dans Ouest-France, le 31 juillet 2019, consulté sur www.ouest-france.fr le 31 juillet 2019
  7. a et b Laura Jarry, « Elles se disputent le bol breton avec prénom », dans Ouest-France, le 31 juillet 2015, consulté sur www.ouest-france.fr le 31 juillet 2019
  8. « Qui veut la peau des bols bretons ? », dans Europe 1, le 9 février 2011, consulté sur www.europe1.fr le 31 juillet 2019

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier