Bolet dépoli
Hemileccinum impolitum
Règne | Fungi |
---|---|
Division | Basidiomycota |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Agaricomycetidae |
Ordre | Boletales |
Famille | Boletaceae |
Genre | Hemileccinum |
(Fr.) Šutara, 2008
Hemileccinum impolitum, le Bolet dépoli ou Bolet feutré, anciennement Boletus impolitus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Hemileccinum dans la famille des Boletaceae. Comestible moyen, il est caractérisé par son chapeau pâle et son odeur iodée en grattant la base du pied.
Taxonomie
modifierLe nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara, 2008[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus impolitus Fr., 1838[1].
Synonymes
modifierHemileccinum impolitum a pour synonymes[1] :
- Boletus impolitus Fr., 1838
- Leccinum impolitum (Fr.) Bertault, 1980
- Tubiporus impolitus (Fr.) P. Karst., 1882
- Versipellis fragrans var. impolita (Fr.) Quél., 1886
- Versipellis impolita (Fr.) Quél., 1886
- Xerocomus impolitus (Fr.) Quél., 1888
Étymologie
modifierDu Latin impolitus : qui n'est pas lisse, mais légèrement rugueux, feutré, ou sans éclat, sans lustre, qui est mat[2].
Noms vulgaires et vernaculaires
modifierCe taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : bolet dépoli, bolet feutré[3], bolet à odeur d'iode[4].
Description
modifierLes bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques de Hemileccinum impolitum, le Bolet dépoli, sont les suivantes :
Chapeau : 7-12 (18) cm, longtemps hémisphérique-convexe, puis étalé et plus ou moins lobé à la fin, rarement bosselé. Cuticule mate et remarquablement filamenteuse sous la loupe, à feutrage dense, imbriqué et apprimé, souvent condensé en très fines méchules aranéuses, de couleur terne et assez variable, typiquement gris-beige, gris-verdâtre, rarement rosâtre à brun-violacé ou bai. Marge typiquement anguleuse-tranchante chez le jeune, puis un peu arrondie à la croissance complète des tubes. Marginelle variable, généralement peu développée[5],[6],[7].
Tubes sublibres, de longueur moyenne, dépassant rarement l'épaisseur de la chair à mi-rayon, jaune assez clair puis jaune verdâtre, enfin olivâtre, non bleuissants à la coupe. Pores concolores aux tubes, roussissant parfois légèrement avec l'âge ou les intempéries, ouverts dès le début, fins (0,5 à 1 mm), légèrement polygonaux à maturité, non composés[8],[7],[9].
Stipe cylindracé, parfois un peu renflé vers le milieu, robuste mais non obèse à maturité, court ou long, non sinueux, à base arrondie, rarement terminée par une courte pointe. Surface rugueuse-granuleuse ou seulement floconneuse, jaune en haut, blanchâtre-rosâtre ailleurs, avec une zone annulaire rougeâtre-vineux, souvent discrète, vers le haut. Base parfois piquetée de rougeâtre, rarement envahie de rouge-vineux jusqu'à mi-pied[10],[9],[11].
Chair ferme, presque blanche ou jaune très clair, jaune plus foncé sous les tubes, en haut du pied et parfois aussi à l'extrême base, non bleuissante (sauf rares exceptions). Base du pied souvent colorée de rougeâtre, plus rarement les morsures. Réactions macro-chimiques nulles. Saveur douce, à peine acidulée, odeur nettement iodée, principalement dans le pied[11],[12].
Réactions chimiques
modifierChapeau virant temporairement au violacé sombre aux vapeurs de NH3.
Caractéristiques microscopiques
modifierSpores 11-16 x 4,5-6 µm, de forme bolétoïde, sporée olivâtre. Pleurocystides peu abondantes, de longueur variable, étroites, à col progressivement atténué, ou plus moins longuement lagéniformes. Cuticule filamenteuse[11],[10],[13].
Galerie
modifierHabitat et distribution
modifierEspèce peu commune, dispersée ou en petites troupes, parfois dès juin, mais surtout d'août à octobre, sous feuillus thermophiles en plaine, mais aussi talus, parcs et bords des routes, tous types de sols et d'essences (chênaies thermophiles préférentielles), fidèle à ses stations. Toute l'Europe et pourtour méditerranéen[14].
Comestibilité
modifierLe Bolet dépoli est comestible, c'est une espèce de valeur culinaire moyenne. Il est préconisé de lui retirer son pied fibreux et indigeste avant consommation[15],[16].
Confusions possibles
modifierCet élégant Bolet de la plaine, calcicole-sabulicole, et thermophile se distingue facilement à son odeur nettement iodée (phénolée) à la base du pied. Il est très proche du Bolet chauve (Hemileccinum depilatum), dont la structure de la cuticule, macroscopiquement glabre, est nettement subcelluleuse au microscope d'où son chapeau brun à marron typiquement bosselé, martelé[5],[17].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Référence Catalogue of Life : Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara (consulté le )
- (fr + en) Référence EOL : Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara 2008 (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Hemileccinum impolitum (Fr.) Šutara (consulté le )
- (en) Référence OEPP : Hemileccinum impolitum (Fries) Quélet (consulté le )
Notes et références
modifier- V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 21 février 2024
- « MycoDB : Fiche de Hemileccinum impolitum », sur www.mycodb.fr (consulté le )
- Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 21 février 2024
- UICN Comité Francais, « La Liste rouge des espèces menacées en France » [PDF], sur uicn.fr, (consulté le )
- Bulletin de la Société Mycologique de France 101 (4) p. 394-395
- Phillips, Roger, 1932- ... et Grosman, Samuel. (trad. de l'anglais), Les champignons, Paris, Solar, , 288 p. (ISBN 2-263-00640-0 et 978-2-263-00640-1, OCLC 419839717, lire en ligne), p. 196
- Alessio C.L., 1985 : Fungi Europaei, Tome 2, Boletus
- Alessio C.L., 1985 : Fungi Europaei, Tome 2, Boletus, FE 2 pl. 39 ;
- Courtecuisse, Régis., Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 2-603-00953-2 et 978-2-603-00953-6, OCLC 468130231, lire en ligne), p. 1678
- Marchand, André., Champignons du Nord et du Midi, Tome 2. Les meilleurs comestibles, Société mycologique des Pyrénées méditerranéennes, (ISBN 84-399-5721-1 et 978-84-399-5721-8, OCLC 31454545, lire en ligne), p. 158
- Eyssartier, Guillaume (1971-....)., Le guide des champignons : France et Europe, Paris, Belin, dl 2011, 1119 p. (ISBN 978-2-7011-5428-2 et 2-7011-5428-6, OCLC 758320103, lire en ligne), p.86
- Bon, Marcel, 1925- ..., Champignons de France et d'Europe occidentale, Paris, Flammarion, dl 2004, 368 p. (ISBN 2-08-201321-9 et 978-2-08-201321-5, OCLC 469943883, lire en ligne), p.37
- éd. par J. Breitenbach et F. Kränzlin ; trad. française J. Keller, Champignons de Suisse : contribution à la connaissance de la flore fongique de Suisse / T. 3, Bolets et champignons à lames 1ère partie : Strobilomycetaceae et boletaceae, paxillaceae, gomphidiaceae, hygrophoraceae, tricholomataceae, polyporaceae (lamellées) : 450 espèces particulièrement de la Suisse centrale, photographiées en couleurs, dessinées et décrites., Mykologia, cop. 1991 (ISBN 3-85604-130-3 et 978-3-85604-130-4, OCLC 715284449, lire en ligne)
- Cetto B., 1971-1973 : I funghi dal vero en 7 volumes 270 2459 ;
- (it) « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »
- (ISBN 978-87-983961-3-0) Galli R 1998 : I Boleti ; 2006, p. 197 ;
- Le Bolet chauve se met martel en tête, mais reste poli