Bombardements américains du 3 février 2024 en Irak et en Syrie

Les bombardements américains du 3 février 2024 en Irak et en Syrie ont lieu en représailles d'une frappe de drone suicide qui a causé 3 morts et 47 blessés le 28 janvier 2024.

Contexte modifier

Le 28 janvier 2024, une frappe de drone suicide menée par les milices pro iraniennes de la Résistance islamique en Irak vise une base de l'United States Army dans le nord-est de la Jordanie, faisant au moins 3 morts et 47 blessés[3]. Le Kataeb Hezbollah, une des milices, annonce le 30 janvier la « suspension » de ses « opérations militaires et sécuritaires contre les forces d’occupation, afin d’épargner tout embarras au gouvernement irakien » » tandis que l'autre milice, le Harakat Hezbollah al-Nujaba assure qu’il poursuivrait ses attaques contre les troupes américaines[4].

Bombardement du 3 février 2024 modifier

En représailles, les forces armées des États-Unis mènent dans la nuit 2 au 3 février une campagne de frappes aériennes en Irak et en Syrie contre sept installations, trois en Irak et quatre en Syrie, de la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et les milices affiliées. Ces bombardements qui ont lieu vers UTC+03:00 le 3 février visent 85 cibles dont des centres de commandement et de renseignement, des infrastructures de stockage de drones et de missiles et des bâtiments avec plus de 125 munitions de précision[5] largués par au moins deux bombardiers stratégiques Rockwell B-1 Lancer décollant de la base de Dyess au Texas le 2 février après un vol de plus de 11 000 km.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les lieux ciblés en Syrie sont situés dans les villes de Deir ez-Zor, Mayadine et Boukamal[6],[1]. En Irak, les frappes touchent les villes d'al-Qaïm et d'Akashat[1].

Bilan humain modifier

Selon l'OSDH, dans un bilan au 4 février, les frappes menées dans l'est de la Syrie auraient fait au moins 29 morts parmi les miliciens, dont au moins neuf Syriens, six Irakiens, six Libanais du Hezbollah et huit de nationalité inconnue[6],[1]. Une base servant de site de stockage de la Division des Fatimides dans le village d'Ayyash près de Deir ez-Zor, déjà bombardée en 2022, a été extrêmement endommagée par ces attaques[7].

Le gouvernement irakien fait état de 16 morts et 25 blessés, dont des civils, lors de l'attaque du QG des Hachd al-Chaabi dans la ville d'Akashat[8],[1]. Trois maisons et un entrepôt d'armes utilisées par le Kataeb Hezbollah dans la province d'Al-Anbar ont été également détruits[8],[9],[10],[11],[12]. Les Hachd al-Chaabi annoncent quant à eux « 16 martyrs » dans leurs rangs[1]. Le 4 février, les corps de 17 miliciens sont enterrés à Bagdad[2]

Conséquences modifier

Le Wall Street Journal fait état de la possible participation d'avions de chasse F-16 de la Force aérienne royale jordanienne dans cette opération[13].

Les États-Unis vont « continuer » leurs représailles contre des groupes pro-iraniens en Irak et en Syrie, déclare le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan le dimanche 4 février[14]

Cinq personnes liées aux gardiens de la révolution iraniens ont été rajoutées le 2 février 2024 à la liste des personnes sanctionnés par l'office de contrôle des actifs étrangers du Département du Trésor des États-Unis[15]

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f La Syrie et l'Irak dénoncent les frappes meurtrières menées sur leur sol par les États-Unis, France 24 avec AFP, 3 février 2024.
  2. a et b US launches more strikes against Houthis in Yemen, BBC, 5 février 2024.
  3. « [En direct] Biden accuse et promet des représailles après la mort d'Américains à la frontière jordano-syrienne », sur RFI, (consulté le )
  4. Laurent Lagneau, « Des bombardiers B-1 Lancer ont participé aux frappes américaines contre les groupes pro-Iran en Syrie et en Irak »,
  5. (en) « CENTCOM Statement on U.S. Strikes in Iraq and Syria », sur United States Central Command,
  6. a et b (en) « Primary death toll | 29 members of Iranian militias killed in US airstrikes on 28 positions in Deir Ezzor », Syrian Observatory for Human Rights,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Tyler Rogoway, « Munitions Storage Site In Syria Obliterated In U.S. Airstrikes », The Drive,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  8. a et b (ar) « America launches retaliatory strikes in Iraq and Syria in response to the Jordanian attack », Sky News Arabia,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. (ar) « 16 martyrs and 25 wounded.. The Popular Mobilization Forces reveals the death toll of the American raids », almorageb,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. « Soldats tués en Jordanie : les États-Unis mènent des frappes de représailles en Irak et Syrie », sur France 24, (consulté le )
  11. « [En direct] Les représailles américaines contre les forces pro-Iran «continueront», prévient Joe Biden », sur RFI, (consulté le )
  12. « Ce que l'on sait sur les frappes américaines en Irak et en Syrie qui visaient des groupes affiliés à l'Iran », sur France Info, (consulté le )
  13. (en) « U.S. Targets Iran’s Forces and Allies in Syria and Iraq », sur Wall Street Journal,
  14. Le HuffPost avec AFP, « Les frappes américaines au Moyen-Orient vont se poursuivre, malgré l’ONU », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  15. « Iran-related Designations and Designations Updates; Counter Terrorism Designations and Designations Updates; Non-Proliferation Designations » [archive du ], sur Office of Foreign Assets Control, (consulté le )