Delta Arietis

étoile géante de la constellation du Bélier
(Redirigé depuis Botein)

Delta Arietis (δ Ari / δ Arietis) dans la Désignation de Bayer est une étoile de la constellation du Bélier.

Delta Arietis
Botein
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 03h 11m 37,7655s
Déclinaison +19° 43′ 36,039″
Constellation Bélier
Magnitude apparente 4,35

Localisation dans la constellation : Bélier

(Voir situation dans la constellation : Bélier)
Caractéristiques
Type spectral K2III
Indice U-B 0,87
Indice B-V 1,03
Indice R-I 0,51
Variabilité variable
Astrométrie
Vitesse radiale 24,7 km/s
Mouvement propre μα = 154,61 mas/a
μδ = −8,39 mas/a
Parallaxe 19,44 ± 1,23 mas
Distance 170 ± 10 al
(51 ± 3 pc)
Magnitude absolue 5,376
Caractéristiques physiques
Masse 0,8 M
Rayon 0,9 R
Luminosité 0,4 L
Température 3 500–5 000 K
Rotation < 17 km/s

Désignations

Botein, Botejn, δ Ari, 57 Ari, HR 951, BD+19°477, HD 19787, SAO 93328, FK5 114, GC 3805, HIP 14838[1]

C'est une géante orange de type K avec une magnitude apparente de +4,35. Elle est à environ 168 années-lumière de la Terre et son diamètre est égal à 13 fois celui du Soleil.

Nomenclature et histoire

modifier

Du ciel des Arabes à l'UAI

modifier

Botein est le nom aujourd'hui approuvé pour δ Ari par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est l'arabe بطين buţain, diminutif de بطن baţn "ventre", qui existe dans les calendriers arabes traditionnels et s’applique au Superbélier arabe, c’est-à-dire non pas la figure du Bélier gréco-arabe, adopté par les astronomes avec la traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée, mais du Bélier venu de Mésopotamie par la voie araméenne (voir la constellation du Bélier), tel qu’il figure dans le calendrier arabe traditionnel des Manāzil al-qamar. Ce nom s'explique par le fait que الحمل al-ḥamal, littéralement « l'Agneau mâle de moins d'un an", est plus grand que le Bélier que nous connaissons par les Grecs, puisque les Pléiades sont situées sur sa Queue (arabe الألية al-Aliya)[3],[4].

Introduit par Giuseppe Piazzi (1814)[5], à partir de la transcription ‘Botein’ du nom de la deuxième des Manāzil al-qamar ou « stations lunaires », dans la traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) effectuée par Thomas Hyde (1665)[6], il est dès lors passé dans les catalogues[7],[8],[9].

La figure de الحمل al-Ḥamal, « l'Agneau », dans le ciel arabe traditionnel.
La constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684). Comme celles du石星经 Shí shì xīng jīn, « le Canon astral de Maître Shí », elles y sont indiquées en blanc.

En Chine

modifier

天阴四 Tiān yīn sì, est, dans l’astronomie chinoise, le nom de δ Ari, soit la 4e étoile (星xīng) de la constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn, « le Yin céleste », et correspond au groupe à peu près au εζτδ/65 Ari dans le 巫咸氏 Wu Xian shì, « le Canon Wū xián » (av. Le IIIe s. de notre ère) et indiquées en blanc sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684)[10].


Notes et références

modifier
  1. (en) * del Ari -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  3. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 110.
  4. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 85-86.
  5. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 21.
  6. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 30. »
  7. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 82. »
  8. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 136-137.
  9. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 92.
  10. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 138 et 191


Liens externes

modifier