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Bousculade du stade Kanjuruhan

1er octobre 2022 lors d'un match de football

Bousculade du stade Kanjuruhan
Image illustrative de l’article Bousculade du stade Kanjuruhan
Pays Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Localisation Stade Kanjuruhan (en), Malang, Java oriental
Coordonnées 8° 09′ 02″ sud, 112° 34′ 23″ est
Date
Bilan
Blessés 583[1],[2]
Morts 135[3],[4],[5]
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Bousculade du stade Kanjuruhan
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Bousculade du stade Kanjuruhan
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La bousculade du stade Kanjuruhan est une bousculade mortelle survenue le lors d'un match de football au stade Kanjuruhan (en), à Malang, dans le Java oriental, en Indonésie. À la suite d'un match entre l'Arema FC et Persebaya Surabaya, les supporters d'Arema, après la défaite de leur équipe, ont envahi le terrain et se sont révoltés, attaquant la police et les joueurs de Persebaya. En réponse, des unités de la police anti-émeute ont déployé des gaz lacrymogènes, qui restent piégés à l'intérieur du stade et ont déclenché une bousculade alors que les émeutiers et les supporters commençaient à être asphyxiés par le gaz. 135 personnes ont péri dans l'incident, et 583 autres ont été blessées. C'est la catastrophe liée au football la plus meurtrière en Asie, ainsi que la deuxième plus meurtrière au monde.

Contexte modifier

Le hooliganisme dans le football a une longue histoire en Indonésie, avec des dizaines de supporters tués depuis les années 1990. Les fan clubs de plusieurs équipes ont des soi-disant « commandants » et des unités de police anti-émeute sont présentes dans de nombreux matches avec des fusées éclairantes souvent utilisées pour disperser les foules en émeute envahissant le terrain[6]. En 2018, des émeutes à Kanjuruhan à la suite d'un match entre l'Arema FC de Malang et Persib Bandung avaient fait un mort après que la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les foules[7]. Bien que le règlement de la FIFA (19b) stipule que les gaz lacrymogènes et les armes à feu ne doivent pas être utilisés dans les stades par les stadiers ou la police[8], il est utilisé par des unités anti-émeute de la police indonésienne sécurisant les matchs de football[9],[10].

Arema et Persebaya Surabaya, clubs rivaux de longue date sous le nom de super derby de Java oriental (en), devaient disputer un match de saison régulière de Liga 1 au stade Kanjuruhan de Malang, d'une capacité de 42 000 places, le [11]. Pour des raisons de sécurité, la police avait demandé que le match ait lieu plus tôt dans l'après-midi au lieu de 20 h (13 h UTC)[12], et que seules 38 000 personnes soient autorisées à assister. Cependant, la demande n'a pas été acceptée par les officiels de la Liga 1 et 42 000 billets ont été imprimés[13],[14]. À la suite des conseils de la police, cependant, les billets pour le match n'ont pas été fournis aux supporters de Persebaya[15].

Bousculade modifier

Tout au long du match, la situation sécuritaire avait été fluide, sans incident majeur[16]. Après la fin du match, que Persebaya a remporté 3–2, environ 3 000 supporteurs d'Arema FC ont envahi le terrain[17],[18].

Des supporters d'Arema, surnommés Aremania (en), ont lancé des objets, endommagé des véhicules de police et déclenché des incendies dans le stade. Les joueurs de Persebaya ont été forcés de se cacher à l'intérieur des véhicules blindés de transport de troupes de la police pendant une heure avant de pouvoir quitter le stade. La police a répondu en utilisant des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les Aremanias. De plus, des gaz lacrymogènes ont été tirés non seulement sur les émeutiers sur le terrain mais aussi dans la tribune, qui était pleine de monde[19]. La situation dans la tribune s'est aggravée après l'utilisation des gaz lacrymogènes, car les conditions de vent ont emprisonné les gaz dans le stade, asphyxiant les supporters de l'Arema FC envahissant le terrain. Selon les témoignages de la police, les gaz lacrymogènes ont poussé les supporters d'Arema à se précipiter vers le point de sortie unique, entraînant un écrasement et de nouvelles asphyxies.

Immédiatement après les émeutes, le hall des joueurs et les vestiaires ont été utilisés comme postes d'évacuation de fortune, les joueurs et les officiels d'Arema aidant à évacuer les victimes toujours dans le stade avant que les victimes ne soient amenées à l'hôpital par des ambulances et des camions de l'armée indonésienne.

Conséquences modifier

Le bureau de la santé de Malang Regency a rapporté que 135 personnes ont été tuées dans l'incident. Parmi les victimes confirmées par les rapports de police figurent au moins 131 supporteurs de l'Arema FC et deux policiers (le premier brigadier de police Fajar Yoyok Pujiono et le brigadier de police Andik Purwanto)[20],[21],[22]. Les mineurs, pour la plupart âgés de 12 à 17 ans, sont également inclus dans les victimes, avec 17 morts et 7 blessés[23]. On s'attend à ce que le nombre augmente davantage car certaines des victimes traitées « se détérioraient »[24]. Parmi les morts, 34 ont été tués dans le stade, tandis que les autres sont morts alors qu'ils recevaient des soins médicaux[18]. 583 personnes ont été blessées[1],[2]. Le gouvernement municipal de Malang a payé le traitement médical des victimes[25]. Le gouvernement provincial indemnise les victimes, le défunt recevra une indemnité de 10 millions de roupies et ceux qui ont subi des blessures graves recevront une indemnisation de cinq millions de roupies[26].

La catastrophe est la deuxième plus meurtrière de l'histoire du football associatif dans le monde, après la catastrophe de l'Estadio Nacional de 1964 au Pérou qui a tué 328 personnes. C'est aussi le plus meurtrier d'Asie et d'Indonésie[27],[28].

À la suite de l'incident, tous les matches de Liga 1 et Liga 2 (en) ont été suspendus pendant une semaine[29],[30]. La Fédération d'Indonésie de football a annoncé une interdiction des matchs à domicile pour Arema pour le reste de la saison[31],[32]. Le président Joko Widodo a demandé plus tard à l'association de suspendre tous les matchs de Liga 1 jusqu'à ce que toute « l'évaluation de l'amélioration des procédures de sécurité » soit effectuée[33],[34].

La Commission nationale des droits de l'homme d'Indonésie (en) enquêtera sur l'incident et sur l'utilisation de gaz lacrymogène par la police[35].

Notes et références modifier

  1. ↑ a et b (id) « Update Jumlah Korban Tragedi Kanjuruhan: 125 Meninggal, 21 Luka Berat », sur detik.com (id),
  2. ↑ a et b (id) Rahel Narda Chaterine, « Tragedi Kanjuruhan, Data Polri: Total Korban 450 Orang, 125 di Antaranya Meninggal », sur Kompas,
  3. ↑ (id) Imron Hakiki, « UPDATE Korban Tewas Tragedi Kanjuruhan Capai 131 Jiwa, Dinkes: 6 Orang Sebelumnya Dievakuasi Mandiri oleh Keluarga », sur Kompas,
  4. ↑ AFP, « Indonésie : ce que l'on sait du drame qui a fait 131 morts dans un stade de football », sur France Info,
  5. ↑ Yohan Roblin, « 131 morts dont 32 enfants dans un stade en Indonésie : ils racontent la bousculade mortelle », sur TF1,
  6. ↑ (en) « Fans fled as police fired tear gas, causing deadly rush for exits », sur The New York Times,
  7. ↑ (id) Yudhi Maulana, « Terulang, Tragedi Kelam 'Kanjuruhan Disaster' 2018 Silam », sur VIVA.co.id (id),
  8. ↑ (en) « FIFA Stadium Safety and Security Regulations » [PDF], sur FIFA (consulté le ), p. 32
  9. ↑ (id) Farih Maulana Sidik, « Larangan FIFA dan Alasan Polisi Gunakan Gas Air Mata di Kanjuruhan », sur detik.com (id),
  10. ↑ (id) « Dilarang FIFA, Kenapa Ada Tembakan Gas Air Mata di Stadion Kanjuruhan? », sur CNN Indonesia,
  11. ↑ (id) « Arema Vs Persebaya ubah jadwal main untuk keamanan », sur Radar Bogor (id),
  12. ↑ (id) Muhammad Hanafi Aryan, « PSSI Buka Suara soal Rekomendasi Polisi Ditolak Sebelum Tragedi Kanjuruhan », sur detik.com (id),
  13. ↑ (id) Kanavino Ahmad Rizqo, « 127 Orang Tewas, Panpel Tolak Usul Polisi Percepat Pertandingan ke Sore Hari », sur detik.com (id),
  14. ↑ (id) « Mahfud soal Tragedi Kanjuruhan: Kapasitas 38 Ribu, Cetak Tiket 42 Ribu », sur CNN Indonesia,
  15. ↑ (id) Ibnu Shiddiq Nur Fitri, « Arema FC Vs Persebaya - Tidak Ada Tiket untuk Bonek », sur Bola (id),
  16. ↑ (id) « Kronologi Kerusuhan Usai Arema vs Persebaya yang Tewaskan 127 Orang », sur CNN Indonesia,
  17. ↑ (id) Suci Rahayu, « Kericuhan di Kanjuruhan, Pemain Arema FC Bantu Evakuasi Korban », sur Kompas,
  18. ↑ a et b (id) Avirista Midaada, « Dari 127 Korban Tewas, 34 Orang Meninggal di Stadion Kanjuruhan dalam Kerusuhan di Laga Arema FC vs Persebaya Surabaya », sur Okezone.com (id),
  19. ↑ (id) Muhammad Aminudin, « Alasan Polisi Tembakkan Gas Air Mata di Stadion Kanjuruhan: Suporter Sudah Anarkis », sur detik.com (id),
  20. ↑ (id) « 127 Orang Tewas di Tragedi Kanjuruhan, Lampaui Kasus Hillsborough », sur detik.com (id), .
  21. ↑ (id) Imron Hakiki, « Kerusuhan Suporter di Kanjuruhan Malang, 127 Orang Meninggal Dunia », sur Kompas,
  22. ↑ (id) Adhar Muttaqin, « 2 Polisi Tewas di Tragedi Kanjuruhan: Brigadir Andik dan Briptu Fajar Yoyok », sur detik.com (id), .
  23. ↑ (id) Billy Patoppoi, « KemenPPPA Jangkau Anak-anak Korban Tragedi Stadion Kanjuruhan », sur Suara Surabaya (id), .
  24. ↑ (en) Joe Roberts, « At least 125 football fans dead after stampede and riots on pitch », sur Metro, .
  25. ↑ (id) Dian Nita, « Situasi di RSUD Kanjuruhan Malang Dipenuhi Keluarga Korban Kerusuhan usai Laga Arema FC vs Persebaya », sur Kompas TV,
  26. ↑ (id) Havid Al Vizki, « Pemprov Jatim Berikan Santunan untuk Korban di Kanjuruhan », sur Republika (id),
  27. ↑ (id) Whisnu Bagus Prasetyo, « Sepak Bola Paling Mematikan Dunia, Tragedi Kanjuruhan Nomor 2 », sur BeritaSatu (id),
  28. ↑ (id) Dwi Widijatmiko, « Memilukan, Tragedi Kanjuruhan Jadi Insiden Paling Mematikan Kedua di Sepak Bola Dunia », sur Bola (id), .
  29. ↑ (en) Rebecca Ratcliffe, David Connett et Adam Fulton, « 125 dead after crowd crush at Indonesian football match », sur The Guardian, .
  30. ↑ (id) Mercy Raya, « Liga 2 Juga Dihentikan Sementara! », sur detik.com (id), .
  31. ↑ (id) « Organisasi HAM: 'Tragedi di Stadion Kanjuruhan tak cukup hanya diselidiki oleh PSSI dan Polri' », sur BBC, .
  32. ↑ (id) « Pelatih Arema FC Buka Suara soal Larangan Main di Kandang pada Sisa Musim Liga 1 », sur Kumparan (id), .
  33. ↑ (id) Afif Farhan, « Presiden Jokowi: PSSI Hentikan Sementara Liga 1 », sur detik.com (id),
  34. ↑ (id) Emir Yanwardhana, « Tragedi Kanjuruhan, Jokowi: Liga 1 Dihentikan Sementara », sur CNBC Indonesia,
  35. ↑ (en) Stanley Widianto, Stefanno Sulaiman et Yuddy Cahya Budiman, « Indonesia authorities say 125 dead in soccer stadium stampede », sur Reuters,

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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