Brasserie Fischer

ancienne brasserie à Schiltigheim, en France

La brasserie Fischer — parfois appelée brasserie du Pêcheur — est une ancienne brasserie alsacienne installée à Schiltigheim, commune voisine de Strasbourg, dans le Bas-Rhin. Fondée en 1821, elle est fermée en 2009.

Brasserie Fischer
Image illustrative de l'article Brasserie Fischer
Le « Fischermannele », logo de la brasserie Fischer.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Ville Schiltigheim
Coordonnées 48° 36′ 01″ nord, 7° 44′ 35″ est
Caractéristiques
Fondée en 1821 par Jean-Frédéric Fischer-Garnier
Dates clés 1884 : la brasserie s'implante à Schiltigheim.
1922 : achète la brasserie Adelshoffen.
1996 : intègre le groupe Heineken.
Fermée en 2009
Société mère Heineken
Principales bières Desperados
Fischer
Production annuelle 600 000 hectolitres (2008)
Site web Fischer sur le site Heineken France
Brasserie Fischer
La malterie de la brasserie à l'entrée de Schiltigheim.
Présentation
Type
Destination actuelle
Reconversion en cinéma, école, commerces, logements
Style
Architecte
Langeloth J. L. (architecte) ; Holtze Friedrich (architecte) ; Wagner Th. (entrepreneur) ; Wagner Ed. (entrepreneur)
Construction
1854 ; 1876 ; 1884 ; 1912 ; 1959
Démolition
Propriétaire
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (2018, malterie, cheminée, tracée de l'ancienne voie ferrée, galeries et caves, façades et toitures du « palais Fischer », de la salle de brassage, de la villa Gruber et de la « Fischerstub »)
Site web
Localisation
Pays
Collectivité territoriale
Commune
Adresse
7, route de Bischwiller
Coordonnées
Carte

La marque appartient aujourd’hui au groupe Heineken. La production de la gamme Fischer d'Heineken est désormais issue de la brasserie de l'Espérance.

Historique

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Publicité pour la brasserie sous le Second Empire.
Ancienne plaque émaillée de la Bière du Pêcheur.

L'histoire de la brasserie Fischer débute en 1821[1] lorsque Jean-Frédéric Fischer-Garnier fonde la brasserie de l'Ours-Blanc située au 54, rue du Jeu-des-Enfants à Strasbourg. Elle devient la brasserie Fischer, en hommage à son fondateur, en 1840. À partir de 1850, la brasserie expédie chaque jour un train de bière en direction de Paris.

Les premières caves sont creusées à Schiltigheim en 1854. De nouvelles caves sont réalisées en 1876 et la production est entièrement transférée à Schiltigheim en 1884.

Dès le début du XXe siècle, Fischer rachète plusieurs petites brasseries dans la région : la brasserie de la Hache à Schiltigheim en 1903, la brasserie de l'Aigle à Surbourg en 1904, la brasserie du Rhin à Schiltigheim en 1905, les brasseries Nico à Colmar, Amos à Wasselonne et Saint-Louis en 1906 et la brasserie de la Ville de Paris à Schiltigheim en 1914[2].

Plusieurs agrandissements sont réalisés entre 1903 et 1912 à la suite de l'achat de la brasserie voisine Hauer. La malterie — qui devient le symbole de la brasserie — est érigée sur l'emplacement de celle-ci en 1912.

Lorsque l'Alsace redevient française après la Première Guerre mondiale, la brasserie crée la bière du Pêcheur (Fischer signifiant pêcheur en alsacien)[3].

En 1922, la brasserie Fischer rachète la brasserie Adelshoffen également implantée à Schiltigheim.

Ancienne enseigne célébrant le centenaire de la brasserie.

Le célèbre « Fischermannele », petit bonhomme assis sur un tonneau et buvant une bière, apparait pour la première fois en 1925[4](ou 1930 selon d'autres sources[5]) lors du lancement de la Fischer Gold (aujourd’hui Fischer Tradition). Il devient l'emblème de la brasserie en 1934.

La brasserie est endommagée par un bombardement le .

La société brasserie Fischer est créée en 1955. En 1959, la brasserie Gruber, située dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg, est rachetée par Fischer. La brasserie Gruber est fermée en 1965[6].

Une nouvelle salle de brassage est construite en 1959.

Michel Debus devient président des brasseries Fischer et Adelshoffen en 1966.

En 1989, la 3615 Pêcheur est la première bière vendue par Minitel.

La brasserie Fischer lance la Desperados en 1995[7].

Le , Heineken devient actionnaire majoritaire du groupe Fischer-Adelshoffen. Dès l'annonce de ce rachat, les Schilikois et les employés du groupe Fischer-Adelshoffen expriment leurs craintes concernant l'avenir des deux brasseries[8].

La brasserie Fischer disposait d'un embranchement ferroviaire, relié à la ligne de Strasbourg à Lauterbourg, utilisé jusqu'à la fin des années 1990 et dont il reste encore une partie des rails rue de l'Embranchement[9].

La brasserie Adelshoffen est fermée en juillet 2000, après avoir été occupée par ses employés[10]. La production de celle-ci est alors transférée sur le site Fischer.

En 2008, la brasserie produisait 600 000 hectolitres de bière[11] et employait 130 personnes[12].

Lors d'un comité d'entreprise extraordinaire du , le groupe Heineken annonce la fermeture programmée de la brasserie courant 2009 et la suppression de 188 emplois[13]. Une partie de l'outil de production est transférée à la brasserie de l'Espérance, située également à Schiltigheim, et sa production est transférée entre celle-ci et la brasserie du Pélican de Mons-en-Barœul. Seule subsistera la marque Fischer.

La Fischerstub, restaurant traditionnel attenant à l'ancienne brasserie, est toujours ouvert aujourd’hui.

Reconversion

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Le fronton du « palais Fischer ».

Le site de l'ancienne brasserie, 5 hectares de terrains à l'entrée de Schiltigheim, est laissé à l'abandon depuis fin 2009. Il est victime de plusieurs incendies[14] et d'un effondrement des anciennes galeries souterraines[15].

Le , Jean-Marie Kutner, maire de Schiltigheim, et Pascal Sabrié, président d'Heineken France, dévoilent un projet de reconversion pour le site. Celui-ci comprend la construction de 34 000 mètres2 de logements, 10 000 mètres2 de commerces, une zone de loisirs de 5 000 mètres2 et un groupe scolaire de 12 classes construit sur un terrain de 5 200 mètres2. La ville de Schiltigheim demande que le restaurant Fischerstub et l'ancienne malterie, haute de 25 mètres et emblématique de l'entrée sud de la commune, soient préservés[16],[17],[18].

Le projet de l'aménageur Altarea Cogedim, réalisé par le cabinet d’architectes Reichen et Robert, est retenu en . Il prévoit la conservation de quatre bâtiments emblématiques du site et de la cheminée. Seuls 5 000 à 6 000 mètres² seront destinés aux commerces et le groupe scolaire s'installera dans un ancien bâtiment réhabilité. Le cout du projet est estimé à 100 millions d'euros[19].

En revanche le projet prévoit la démolition de la villa dite « Gruber ». Cette bâtisse, construite en 1933, hébergeait les domestique de la famille Ehrhardt (qui étaient alors propriétaires de la brasserie). L'association Col’Schick milite pour la préservation de la villa[20].

Le rapport sur l'enquête publique relative au projet de reconversion du site donne un avis favorable et estime qu'il faut « réhabiliter et intégrer la villa Gruber dans le projet ». Cependant, ce même rapport déclare que « l'intérêt architectural et historique » de la salle de brassage de 1959 (qui doit accueillir un groupe scolaire) est « contestable »[21]. Le , le conseil municipal de Schiltigheim décide de préserver la villa[22]. Une seconde enquête publique réalisée au printemps 2017 se conclut également par un avis favorable[23].

En , la municipalité annonce qu'un multiplexe cinématographique du groupe MK2 comportant huit salles s'installera dans l'ancienne malterie[24]. Ce dernier est cependant en concurrence avec un autre projet de complexe cinématographique situé Place des Halles à Strasbourg[25].

Une nouvelle version du projet est présentée le par Danielle Dambach, la nouvelle maire de Schiltigheim. 610 logements seront construits au lieu des 850 prévus à l'origine et un square de 18,5 ares sera créé[26]. Cinq bâtiments ainsi que deux caves seront préservés. L'ouverture du groupe scolaire est attendue pour septembre 2020 tandis que les premiers logements devraient être livrés au premier trimestre 2021 en même temps que le complexe cinématographique. La livraison des derniers logements est envisagée en 2024[27]. Une soirée célébrant le lancement des travaux est organisée le [28].

Une partie du site est inscrite au titre des monuments historiques le [29],[30].

Le , la cheminée de 39 mètres — classée monument historique — est « déconstruite » en urgence car elle menace de s'effondrer[31].

Les bières

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La brasserie Fischer produisait les bières Fischer Tradition, Doreleï, Pêcheur, Desperados, Kriska, Adelscott ainsi que des bières de saison.

Notes et références

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  1. « Heineken ferme la brasserie Fischer et supprime 188 emplois », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  2. La brasserie Fischer, sur le site culture.gouv.fr.
  3. La bière du Pêcheur sur le site Heineken France.
  4. Sur l'étiquette des bouteilles de bière Fischer il est dit que le « Fischermannele » est apparu en 1925.
  5. Le site internet d'Heineken France donne la date de 1930 pour l'apparition du « Fischermannele ».
  6. Brasserie Gruber, sur le site Florival Sous-Bocks.
  7. Lhadi MESSAOUDEN, « Non, la Desperados n'est pas de la tequila et les producteurs mexicains veulent qu'Heineken le reconnaisse », Mashable avec France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Rachat de la brasserie Fischer par Heineken » journal télévisé France 2 du 13 février 1996, sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel.
  9. « Rue de l'embranchement (Schiltigheim) — Archi-Wiki », sur www.archi-wiki.org (consulté le ).
  10. Audrey SIOURD, « La brasserie Adelshoffen en sursis », sur Libération.fr, (consulté le ).
  11. « La brasserie Fischer cesse sa production dans trois mois » article 20 Minutes du 26 juin 2009.
  12. « Le site Fischer ne brasse plus que du vent », article 20 Minutes du 30 septembre 2009.
  13. Le Figaro, « Heineken ferme la brasserie Fischer et supprime 188 emplois », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  14. « Nouvel incendie à la brasserie Fischer », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 22 octobre 2014.
  15. « Stopper l'effondrement », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 3 octobre 2014.
  16. « Site Fischer les contours se précisent », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 6 mars 2015.
  17. « Fischer plus net », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 6 mars 2015.
  18. « Du neuf pour la friche Fischer », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 2 août 2014.
  19. « Le projet Fischer dévoilé », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 17 septembre 2015.
  20. « PLU : donner son avis », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 12 avril 2016.
  21. « Fischer : avis favorable et réserve de taille », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 8 novembre 2016.
  22. « Fischer : le patrimoine s’étoffe », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 24 novembre 2016.
  23. « Avis à nouveau favorable », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 2 avril 2017.
  24. « Un multiplexe MK2 de huit salles sur le site Fischer », article des 'Dernières Nouvelles d'Alsace du 24 novembre 2017.
  25. « Projets de cinéma : le duel Halles-Fischer se précise », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 27 février 2018.
  26. « Feu vert pour Fischer », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 14 juin 2018.
  27. « La nouvelle donne », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 14 juin 2018.
  28. « Lancement en couleurs du futur quartier Fischer », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 20 octobre 2018.
  29. « Schiltigheim: une partie du site Fischer inscrite au titre des monuments historiques », article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 7 février 2019.
  30. « Brasserie Fischer », notice no PA67000104, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  31. Quartier Fischer : la cheminée déconstruite dans la nuit, la circulation toujours coupée, article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 31 janvier 2023.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • « Brasserie Fischer », in Gazette hôtelière, 1993, no 10, p. 27
  • Cartes postales de Meilleurs Vœux de la brasserie Fischer, Brasserie Fischer, Geispolsheim, 14 cartes postales
  • Stéphane Laurent, « Le 'bonhomme Fischer', mascotte alsacienne », in Saisons d'Alsace, 2003, no 20, p. 74-75
  • Christophe Reibel, « Pour la brasserie Fischer à Schiltigheim, le concentré de bière, un procédé de réduction qui rime avec expansion », in Almanach de l'Est agricole et viticole, 1987

Liens externes

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