Bruce LaBruce, né Justin Stewart à Southampton (Ontario) le , est un écrivain, photographe et réalisateur canadien.

Bruce LaBruce
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Bruce LaBruce (2006)
Nom de naissance Justin Stewart
Naissance (60 ans)
Southampton (Ontario), Ontario
Drapeau du Canada Canada
Nationalité Drapeau du Canada Canadienne
Profession Réalisateur
Scénariste, écrivain, photographe

Biographie

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Il commence sa carrière artistique dans des fanzines punk homosexuels, parmi lesquels J.D.s, avec la dessinatrice et réalisatrice G. B. Jones. Il se met aussi à réaliser des courts-métrages en super 8, imposant une vision pornographique et provocante de l'homosexualité, à l'encontre des représentations consensuelles[1].

Il réalise son premier long-métrage en 1991, No Skin Off My Ass, avec G.B. Jones, dans lequel il incarne un coiffeur efféminé amoureux d'un jeune skinhead. Il se met en scène dans son film suivant, Super 8 1/2, comme cinéaste empli de rêves de gloire malgré sa carrière pornographique.

On retrouve cette autoglorification ironique, mâtinée de mythomanie, dans Hustler White (1996). Ce film, réalisé avec le photographe Rick Castro, le montre sous les traits de Jürgen Anger (hommage à Kenneth Anger), un cinéaste qui tombe amoureux d'un prostitué de Los Angeles joué par Tony Ward. Le film doit sortir en salles en France, mais il est d'abord censuré[2] avant que la ministre de la Culture d'alors, Catherine Trautmann, le « désixe », remplaçant le classement X par un visa "interdit aux moins de 16 ans" assortis d'un avertissement "le public est averti que ce film comporte des scènes à caractère sexuel particulièrement violentes qui sont susceptibles de choquer la sensibilité du spectateur", allant ainsi à l'encontre de l'avis du CNC. Le film contient en effet de nombreuses scènes de sexualités hors-norme (entre autres du BDSM joué par Ron Athey). Hustler White reçoit d'ailleurs le grand prix du Festival international de films trash.

LaBruce tourne ensuite un film à Londres pour Cazzo Film, une société de production de films pornographiques berlinoise. On retrouve dans Skin Flick les Gay skins de ses débuts. C'est ensuite avec un humour iconoclaste que The Raspberry Reich met en scène des terroristes sexuels qui se révoltent contre l'hétérocentrisme.

Bruce LaBruce a aussi travaillé comme photographe pour des magazines pornographiques et comme chroniqueur et critique de musique pour les magazines Toronto's Eye Magazine et Exclaim. Il a écrit deux livres sur son activité de pornographe.

Son film L.A. Zombie essayant de surfer sur le succès de son précédent film Otto; or Up with Dead People, en reprenant le thème du zombie dans un film pornographique, n'eut pas le même engouement public ni critique (aux États-Unis) et ne totalise qu'une moyenne de 4,7/10 pour 130 votes sur IMDB. La distribution est essentiellement composé d'acteurs de films pornographiques de tous milieux[3].

Dans son film, Gerontophilia, il met en scène un garçon de 18 ans qui découvre son attirance pour les hommes âgés.

Il réside actuellement à Toronto.

Filmographie sélective

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Comme réalisateur

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Comme acteur

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Bibliographie

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  • The Reluctant Pornographer (1997)
  • Ride Queer, Ride (1997)

Récompenses

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Notes et références

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  1. Marc Siegel (trad. Nicolas Vieillescazes), « Une réticence post-porn: Le cas de Bruce LaBruce », Rue Descartes, vol. n° 79, no 3,‎ , p. 61–76 (ISSN 1144-0821, DOI 10.3917/rdes.079.0061, lire en ligne, consulté le )
  2. Didier Péron, « Hustler WHITE. L'éclaboussant opus de Bruce LaBruce et de Rick Castro, menacé un temps d'un classement X, mélange glamour hollywoodien et porno. Le safari gay de LaBruce. Hustler White de Bruce LaBruce et Rick Castro, avec Bruce LaBruce, Tony Ward, Kevin Kramer, etc. 1h20 », sur Libération (consulté le )
  3. (en) « L.A. Zombie (2010) » [vidéo], sur IMDb (consulté le ).
  4. Entretien sur son film The Raspberry Reich
  5. Site du film Otto; or up with dead people
  6. (en) « Bruce La Bruce - Awards », sur Internet Movie Database (consulté le ).
  7. (en) « Winners », sur XBIZ Award, (consulté le ).

Liens externes

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