Bruno Attal

policier, syndicaliste et homme politique français

Bruno Attal, né le à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), est un syndicaliste et militant politique français d'extrême droite.

Bruno Attal
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Policier pendant 23 ans au sein de différents services, il est révoqué de la Police nationale en . Début , il est désigné candidat par le parti d'extrême droite Reconquête pour les élections législatives dans la 14e circonscription du Rhône.

Biographie modifier

Jeunesse, formation et début de carrière modifier

Bruno Attal naît le à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d'Oise[1]. Après un Brevet d'études professionnelles d'électro-technique[1], il entre dans la police nationale en tant qu'adjoint de sécurité, puis passe le concours d'entrée officiel l'année suivante, à l'âge de 25 ans[2],[3]. Au cours des années 2000, il abandonne un temps la profession de gardien de la paix pour se consacrer à des activités commerciales. Il fonde avec son frère un magazine, Equivok TV, destiné aux personnes LGBT et qui rassemble les programmes télévisés abordant l'homosexualité[4],[5]. Parmi les chroniqueurs figurent notamment Jean-Luc Romero-Michel[2]. Après la fermeture du magazine en 2010, il tente de lancer une application de rencontre en ligne gay, Nomytho, qui ne parvient pas à trouver son public, et connaît un « semi-flop » selon le site d'information suisse Watson[4]. Au moment de La Manif pour tous, il est photographié aux côtés de Frigide Barjot, porte-parole du collectif.

Il déclare à StreetPress en  : « J’ai voulu tenter d’autres choses parce que j’étais à bout et que je voulais changer d’air. Mais je suis revenu à la police au bout de deux ans parce que j’aimais trop ce métier »[2].

Débuts en tant que syndicaliste policier et apparitions dans les médias modifier

Son syndicat « France police » (qui représentait 3 % des voix aux élections professionnelles fin 2022[6]) signe une lettre ouverte demandant au président de la République de créer « un régime d'apartheid dans « les territoires perdus de la République » »[7].

Le , il participe à l'émission Touche pas à mon poste !, où il aborde l'affaire Michel Zecler, du nom d'un producteur de musique passé à tabac par des policiers le . Il se fait remarquer par sa défense des policiers mis en cause[2],[8].

En , il annonce sa révocation de la police par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, suite à un signalement sur la plateforme PHAROS. Signalement déposé après qu'il a fait référence dans un tweet à la mort de Nahel Merzouk, tué par le tir d'un policier, déclarant : « Je préfère voir une racaille morte qu'un policier mort. Chacun son électorat ! »[9],[10]. Par la suite, il dépose un référé et réclame sa réintégration, qualifiant Gérald Darmanin de « menteur »[10]. Il porte également plainte contre le ministre, qu'il accuse d'avoir « étalé sur la place publique » des informations personnelles le concernant[6].

Son syndicat, France Police, par le biais de Twitter, se félicite également des actes du policier, message qui est, lui aussi, réprouvé par Gérald Darmanin[6].

Europe 1 révèle le que le policier aurait cumulé un total de 2 568 jours d'absence, en arrêt maladie ou en formation, entre 1999 et 2021, ce qui correspond à 11 ans de travail, soit environ la moitié de sa carrière[10],[11].

Entrée en politique modifier

Ancien conseiller politique de Marine Le Pen[8], puis d'Éric Zemmour[6], il est approché en 2022 par le polémiste d'extrême droite et candidat à la présidentielle, qui souhaite aligner des candidats pour son parti Reconquête dans plusieurs circonscriptions[2]. Selon StreetPress, les deux hommes se connaissaient depuis plusieurs années ; Bruno Attal aurait insisté pour être investi dans la quatorzième circonscription du Rhône, initialement face au militant de La France insoumise Taha Bouhafs[2]. Il déclare notamment : « Je voulais une circonscription où le grand remplacement est un fait. C’est-à-dire où les Français ont été chassés. Je veux montrer comment les islamo-gauchistes ont fait partir les Français pour prendre le pouvoir municipal et ensuite le pouvoir législatif. »[12]. Finalement, Bouhafs renonce à être candidat, et Idir Boumertit le remplace[13].

Le policier réalise un faible score, recueillant seulement 5,38 % des voix[13]. À la suite de cet échec, il aurait quitté les rangs du parti d'Éric Zemmour[14].

Affaires judiciaires modifier

Il est visé par plusieurs enquêtes de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), notamment pour manquement au devoir de réserve pour son engagement contre le pass sanitaire et contre le port du masque dans le cadre de la pandémie de Covid-19 ainsi que pour ses vidéos contre « les islamogauchistes »[1],[2].

En 2021, une enquête administrative est également ouverte après qu'il a publié une vidéo de garde à vue[15]. En 2022, il est contraint par la justice de donner la source d'une vidéo captée illégalement[16].

En , il publie une vidéo datant de 2020 dans laquelle une policière fait part de son désespoir quelques jours avant de se suicider. La sœur de la policière porte plainte contre Bruno Attal et contre Cédric Vladimir, un autre policier révoqué[17].

Références modifier

  1. a b et c « Bruno Attal : biographie et actualités », Challenges, (consulté le )
  2. a b c d e f et g « Bruno Attal, le flic que l’extrême droite adore mais que les policiers n’aiment pas », sur StreetPress, (consulté le )
  3. « Législatives : qui est Bruno Attal, investi par Reconquête à Vénissieux face à Taha Bouhafs ? », Marianne, (consulté le )
  4. a et b Fred Valet, « Ado tué par la police : le flic préféré de Zemmour met de l'huile sur le feu », sur Watson, (consulté le )
  5. « Site de rencontre et droite dure : Bruno Attal, le flic youtubeur et touche-à-tout », Marianne, (consulté le )
  6. a b c et d « Alpes-de-Haute-Provence: l'ex-policier Bruno Attal porte plainte contre Gérald Darmanin », sur BFMTV (consulté le )
  7. Pauline Bock, « Vu chez Hanouna : France Police, ses checkpoints, et ses 3% » Accès payant, sur Arrêt sur images, (consulté le )
  8. a et b David Perrotin, « Affaire Zecler : face aux théories complotistes, la vérité des faits », Mediapart, (consulté le )
  9. « Mort de Nahel, 17 ans, à Nanterre : le syndicat France Police qualifie le jeune homme de "racaille", les avocats de la famille réagissent », sur lindependant.fr, (consulté le )
  10. a b et c « En 22 ans de carrière, Bruno Attal, le «policier en colère», a été absent la moitié du temps selon sa hiérarchie », sur Europe 1, (consulté le )
  11. « "Onze ans en arrêt maladie" : Bruno Attal, le "policier en colère", aurait multiplié les absences lors de sa carrière », sur midilibre.fr, (consulté le )
  12. « Législatives. Qui est Bruno Attal, policier controversé et candidat du parti Reconquête ? », sur francelive.fr, (consulté le )
  13. a et b « Le policier Attal loin du compte avec Reconquête à Vénissieux », sur 20 minutes, (consulté le )
  14. Camille Ducrocq, « « France Police » menacé de dissolution : qu’est-ce que ce syndicat proche de l’extrême droite ? », Le Parisien, (consulté le )
  15. Paul Aveline, « Violences policières : un policier fait fuiter une vidéo de garde à vue », sur Arrêt sur images, (consulté le )
  16. Ludovic Séré, « Le syndicaliste d’extrême droite Bruno Attal contraint de donner la source d’une vidéo captée illégalement en garde à vue » Accès payant, Libération, (consulté le )
  17. « Le syndicaliste policier Bruno Attal visé par une plainte » Accès payant, sur lejdd.fr, (consulté le )