Bunker Palace Hôtel
Bunker Palace Hôtel est un film français réalisé par Enki Bilal et sorti en 1989. Il s'agit du premier long métrage de l'auteur de bande dessinée[1].
Réalisation | Enki Bilal |
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Scénario |
Enki Bilal Pierre Christin |
Musique |
Arnaud Devos Philippe Eidel |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | AFC |
Pays de production | France |
Genre | Science-fiction |
Durée | 95 minutes |
Sortie | 1989 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Synopsis
modifierDans une dictature imaginaire d'un monde futuriste, une importante rébellion éclate, causant le renversement du régime en place. Comme prévu en cas de besoin par leur bien-aimé président, un homme prévoyant, les hauts dignitaires fuient et se réfugient dans le lieu convenu en pareil cas, le Bunker Palace Hôtel. Ce refuge est une œuvre de l'architecte et ingénieur Holm. Ce refuge ingénieux est à la fois un bunker construit profondément sous terre pour protéger ses occupants et un palace digne de ces hauts dignitaires habitués à un luxe ostentatoire. À leur arrivée, les uns après les autres, en fin de cavale malgré un trajet périlleux, les ex hauts dignitaires sont accueillis par Holm. Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises : étrangement le président tarde à arriver… Qu'est-il advenu de lui ? Va-t-il arriver ? Est-il mort ? Les a-t-il abandonnés ? Sans leur chef, leur guide, les occupants du Bunker Palace Hôtel sont dans le désarroi et la confusion.
Fiche technique
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données d'Unifrance.
- Titre original : Bunker Palace Hôtel
- Réalisation : Enki Bilal
- Scénario : Enki Bilal et Pierre Christin
- Musique : Arnaud Devos et Philippe Eidel
- Décors : Michèle Abbé-Vannier
- Costumes : Nicolas Harle
- Photographie : Philippe Welt
- Son : Pierre Gamet et Claude Villand
- Montage : Thierry Derocles
- Production : Maurice Bernart
- Production exécutive : Alain Centonze
- Coproduction : Charles Gassot
- Sociétés de production : AFC, en coproduction avec FR3 Cinéma, La Sept Cinéma et Téléma
- Sociétés de distribution : BAC Films (France) ; Imagine Film Distribution (Belgique)
- Pays de production : France
- Langue originale : français
- Genre : drame, science-fiction
- Durée : 95 minutes
- Format : couleur (Fujicolor) - 1,85:1 - 35 mm
- Dates de sortie[2] :
Distribution
modifier- Jean-Louis Trintignant : Holm
- Carole Bouquet : Clara
- Maria Schneider : Muriel
- Jean-Pierre Léaud : Solal
- Roger Dumas : Zarka
- Yann Collette : Orsini
- Philippe Morier-Genoud : Destoop
- Hans Meyer : le président
- Benoît Régent : Nikolaï
- Jezabelle Amato : la matrone
- Svetozar Cvetkovic : Marco
Production
modifierDéveloppement
modifierÀ la fin des années 1980, Enki Bilal a commencé à écrire une histoire des vieux enfermés dans un hôtel en plein apocalypse pour son court métrage et, bien que ceci représente « une dépense de temps et d'énergie », le producteur d'AFC, Maurice Bernart, lui conseille plutôt un long métrage : le dessinateur demande alors à son collaborateur, Pierre Christin, de d'approfondir le scénario déjà intitulé Bunker Palace Hôtel[1].
« (…) jai écrit avec Bilal avant la chute de Ceaucescu, avant la guerre du Golfe, [le film] partait de l'hypothèse que toutes les élites politiques se planquent sous terre, qu'il existe des sortes de villes renversées cachées au regard, véritables lieux de pouvoir secrets[3]. »
— Pierre Christin
Le tournage devait avoir lieu aux studios de Billancourt[4], puis à Moscou, ce que voulait l'auteur : « une atmosphère très pays de l'Est », mais une production russe n'était pas digne de confiance[5].
Attribution des rôles
modifierPour incarner Holm, Enki Bilal a demandé à Jean-Louis Trintignant si raser la tête ne le dérangeait pas, et ce denier a répondu qu'il en rêvait depuis tout petit. Il lui a donc « fait une fleur », raconte le réalisateur, « Il a lu le scénario, il l'a trouvé étrange, il n'avait jamais tourné des trucs comme ça[6]. ».
Tournage
modifierLe tournage a lieu en 1988[7] à Belgrade, en république fédérative socialiste de Yougoslavie — aujourd’hui, Serbie[5],[8]. L'équipe du tournage s'y est servi du quartier de Savamala et de la coopérative pour donner décors au Bunker Palace Hôtel[9].
Musique
modifierLa musique du film est composée par Arnaud Devos et Philippe Eidel, avec Les voix Bulgares de l'ensemble radio Sofia, dont la bande originale, intitulée « Balkan pour le film Bunker Palace Hôtel », est distribuée en album sous forme de disque vinyle ou en cassette par Virgin[10],[11] :
- Cri mi zvezdi (0:40)
- Klara (5:50)
- Zabranena pesen (7:15)
- Gospodi pomiluj (5:10)
- Dora (3:55)
- Balkan hotel (2:50)
- Klara (O maiko moia) (4:05)
- Holm (3:19)
- Bela sam bela unate (3:35)
Accueil
modifierSortie
modifierBunker Palace Hôtel sort le dans les salles françaises.
Accueil critique
modifierLe lendemain de la sortie du film, Le Monde souligne qu'« Enki Bilal a tout emporté de son univers : son graphisme, ses couleurs et ses obsessions. Et chaussé des bottes de metteur en scène. (…) sans faux raccords[1]. ».
Box-office
modifierPour la première semaine, à Paris, Bunker Palace Hôtel compte 26 259 spectateurs, puis 76 271 au bout de la seizième semaine[12].
Distinctions
modifierNominations
modifier- César 1990[13] :
- Meilleurs décors pour Michèle Abbé-Vannier
- Meilleur son pour Pierre Gamet et Claude Villand
Notes et références
modifier- Le Monde, 15 juin 1989.
- « Bunker Palace Hôtel » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database (consulté le ).
- Yves Déloye et Florence Haegel, « Itinéraires d'un scénariste urbain : Entretien avec Pierre Christin », Politix, vol. 6, no 21, , p. 130 (ISSN 0295-2319).
- [vidéo] INA Arditube, « Interview pinceau : Enki Bilal », sur YouTube, (consulté le ).
- Mad Movies, avril 1989.
- Vincent Quivy, Jean-Louis Trintignant : L'Inconformiste, Paris, Seuil, coll. « Documents (H.C) », , 448 p. (ISBN 9782021168921), chap. 26 (« Basilique Sainte-Marie-Madeleine, Saint-Maximin »).
- Rémy Ourdan, « La vie en triangle d'Enki Bilal, entre Paris, Sarajevo et Belgrade » , sur Le Monde, (consulté le ).
- « Interview : Mes dates clés par Enki Bilal » , sur Libération, (consulté le ) : « Son dernier séjour en Yougoslavie remontait à 1988, lors du tournage de son film Bunker Palace Hotel. ».
- (en) Srđan Tunić, « Science Fiction Belgrade » , sur Uneven Earth, (consulté le ).
- (en) « Les voix Bulgares de l'ensemble radio Sofia – Balkan », sur Discogs (consulté le ).
- (en) « Balkan - Pour le film Bunker Palace Hotel », sur Rate Your Music (consulté le ).
- « Bunker Palace Hôtel : Exploitation », sur cinema.encyclopedie.films.bifi.fr (consulté le ).
- « Bunker palace hôtel », sur academie-cinema.org.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Marc Toullec, « Bunker Palace Hôtel, entretien avec Enki Bilal », Mad Movies, no 59, , p. 30-31 (ISSN 0338-6791).
- Hubert Prolongeau, « Enki Bilal : Bunker Palace Hôtel », L'Écran fantastique, no 104, , p. 49 (ISSN 2727-179X).
- Claude Jusak, « Critique : Bunker Palace Hôtel », L'Écran fantastique, no 105, , p. 8 (ISSN 2727-179X).
- Frédéric Strauss, « Bunker palace hôtel », Cahiers du cinéma, no 421, , p. 50 (ISSN 0008-011X).
- « Bunker Palace Hôtel, le premier film d'Enki Bilal : une BD au cinéma, sans faux raccord », Le Monde, no 13806, (ISSN 0395-2037, lire en ligne ).
- Gilles Ciment, « De A à Z : Bunker palace hôtel », Positif, nos 341-342, , p. 121 (ISSN 0048-4911).
Liens externes
modifier
- Ressources relatives à l'audiovisuel :