Bure (Meuse)

commune française du département de la Meuse

Bure
Bure (Meuse)
Monuments aux morts de Bure.
Blason de Bure
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Bar-le-Duc
Intercommunalité Communauté de communes des Portes de Meuse
Maire
Mandat
Gérard Antoine
2020-2026
Code postal 55290
Code commune 55087
Démographie
Population
municipale
84 hab. (2021 en augmentation de 2,44 % par rapport à 2015)
Densité 4,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 30′ 20″ nord, 5° 21′ 27″ est
Altitude 335 m
Min. 298 m
Max. 399 m
Superficie 18,39 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Ligny-en-Barrois
Législatives Première circonscription
Localisation
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Bure
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Bure
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Bure
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Bure

Bure est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Le village, lieu d'implantation du laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde, est régulièrement le théâtre d'un conflit d'aménagement se traduisant par des manifestations hostiles à ce projet et à l'industrie nucléaire en général.

Géographie modifier

Situation modifier

Terre calcaire et champ d'éoliennes aux environs de Bure.

Bure est située aux confins des départements de la Meuse, de la Haute-Marne et des Vosges. Par distance orthodromique, la localité se situe à 33 kilomètres de Bar-le-Duc et de Saint-Dizier, à 64 kilomètres de Nancy, et 54 kilomètres (non orthodromique) de Vittel et Contrexéville.

Communes limitrophes modifier

Bure est limitrophe de cinq communes, trois comprises dans le département de la Meuse et appartenant au canton de Montiers-sur-Saulx, à savoir : Mandres-en-Barrois, Montiers-sur-Saulx et Ribeaucourt ; et deux localités de la Haute-Marne (région Champagne-Ardenne) : Gillaumé et Saudron, sises dans le canton de Poissons.

Lieux-dits et écarts modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 037 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 9,9 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cirfontaines_sapc », sur la commune de Cirfontaines-en-Ornois à 6 km à vol d'oiseau[3], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 904,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,6 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Bure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60 %), forêts (24,3 %), prairies (12,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %), zones urbanisées (1,5 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Anciennes mentions : Bura (1135), Bures (1793)[14].

Étymologie modifier

Plus que l'habit du moine qui décore son blason, Bure tire son nom d'un lieu d'origine, assez fréquent dans les départements de la Meuse, Cote-d'Or, Calvados, Essonne, Orne. Issu du germanique bur, hutte, habitation. Cette étymologie a été imposée par un article de Jean Haust, paru en 1920 dans le Bulletin du dictionnaire wallon.

Au XVIIe siècle, les termes bur, bure, beûr (liégeois) sont fréquents à cette époque dans le sens "puits de mine" ; mais ils signifient parfois "trou", "fosse" (notamment pour enfoncer des piliers), "creux" (dans un arbre, un tronc). En gaumais et ardennais, on trouve la forme bore, "tronc, tige végétale" et bora, "très haut". Une expression, « fosse ou burres » figure dans le règlement des "ouvrages de hulhiers" datant de 1403 et reproduit par Jean de Stavelot.[15]

Histoire modifier

À la suite de fouilles réalisées par l'Inrap en 2015 et 2016, une enceinte néolithique datant de la première moitié du 4e millénaire avant notre ère a été découverte, à la limite de Bure, Saudron et Gillaumé[16].

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
mars 2001 En cours Gérard Antoine [17]
Réélu pour le mandat 2020-2026
  Agriculteur

Population et société modifier

Démographie modifier

Évolution démographique modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].

En 2021, la commune comptait 84 habitants[Note 3], en augmentation de 2,44 % par rapport à 2015 (Meuse : −4,57 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
295309313343353341333333346
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
366356348314290273251249220
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
225225199196184149149147170
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
1351191061059285919286
2017 2021 - - - - - - -
8484-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

Laboratoire de recherche souterrain modifier

Présentation des recherches de l'ANDRA à l'espace information du laboratoire de Bure.
« Maison de résistance », propriété du Réseau Sortir du nucléaire.

Sur le territoire de la commune est implanté le laboratoire de Bure destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couche géologique profonde. Ce laboratoire souterrain est exploité par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). La commune accueille également la « Maison de résistance à la poubelle nucléaire de Bure »[21], animée par l'association Bure Zone Libre. Ce lieu est un espace d'information indépendante sur le projet de l'ANDRA et l'industrie nucléaire en général, de rencontres militantes, de promotions des énergies renouvelables et alternatives.

Industrie modifier

Agriculture modifier

Potentiel géothermique modifier

Selon le BRGM, le territoire de la commune de Bure est doté d'un certain potentiel géothermique dans la nappe aquifère du Tithonien[22] (c'est-à-dire entre 0 et 10 mètres de profondeur). Les forages effectués par l'Andra en 2007-2008 à Montiers-sur-Saulx ont montré qu'il n'existe pas de ressources géothermiques exceptionnelles au niveau où le laboratoire souterrain effectue ses recherches et où pourrait être implanté un jour le centre de stockage souterrain de déchets[23]. La Commission nationale d'évaluation aboutit aux mêmes conclusions[24].

Fin 2013, à la demande du comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure, l'entreprise suisse spécialisée en géothermie Geowatt effectue une étude au terme de laquelle elle conclut que « les ressources géothermiques peuvent être aujourd'hui exploitées de manière économique, avec l'emploi de technique et de matériel appropriés, et que l'enfouissement des déchets radioactifs rend inaccessible l’accès [sic] aux ressources géothermiques ». Plusieurs associations écologistes portent alors plainte contre l’ANDRA pour dissimulation, mais elles sont déboutées d’abord par le tribunal de grande instance de Nanterre qui ne reconnaît pas leur intérêt à agir, puis par la cour d'appel de Versailles qui considère que la communication de l'ANDRA sur la question est conforme à la réalité[25].

Culture locale et patrimoine modifier

Lieux et monuments modifier

Le lavoir.

Le lavoir abrite aujourd'hui le CLIS[26] (Comité local d'information et de suivi du laboratoire de Bure).

Personnalités liées à la commune modifier

Héraldique modifier

Blason de Bure Blason
Parti : au 1er d'or au moine en robe de bure au naturel, au 2e palé contre-palé d'argent et de gueules ; le tout sommé d'un chef d'azur à la sauterelle d'or.
Détails
« Quelques maisons nobles peuvent avoir pris la sauterelle dans leurs armes, en mémoire de ce que quelqu'un de leurs ancêtres a vaincu et chassé une horde de barbares qui voulaient envahir une partie du royaume, soit par terre soit par mer »[27].
Blason composé et dessiné par R.A LOUIS et adopté par la commune en juin 2011

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Bure et Cirfontaines-en-Ornois », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Cirfontaines_sapc », sur la commune de Cirfontaines-en-Ornois - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Cirfontaines_sapc », sur la commune de Cirfontaines-en-Ornois - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  15. Étymologie et phonétique wallonnes, par Louis Remacle
  16. Philippe MARQUE, « Un site archéologique exceptionnel sur le futur site lorrain d’enfouissement des déchets nucléaires ! », Le Républicain Lorrain,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. « Maison de la Résistance à la poubelle nucléaire de Bure », sur bure zone libre (consulté le ).
  22. ADEME, BRGM, Lorraine conseil régional
  23. Les données communiquées au comité local d'information et de suivi prouvent que les ressources géothermiques se trouvent soit dans le Tithonien à moins de 100 mètres de profondeur, soit dans le Trias à 1875 mètres.
  24. Rapport N°4 de juin 2010.
  25. "Pour les juges l'Andra n'a pas menti sur la géothermie", Reporterre. Le pourvoi formé par les plaignants contre l'arrêt de la cour d'appel est rejeté par la Cour de cassation le 24 mai 2018.
  26. « Accueil », sur Clis Bure (consulté le ).
  27. Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, par Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842) — Paris, 1816

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier