Burnon (archevêque de Vienne)

évêque catholique
Burnon de Lemps
Fonctions
Archevêque de Vienne
Archidiocèse de Vienne
-
Évêque de Viviers
Diocèse de Viviers
-
Nicolas (d)
Guillaume II (d)
Biographie
Naissance
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Décès
Fratrie

Burno, Burnon ou Bournon, dit de Lemps, mort le , est un religieux du XIIIe siècle successivement évêque de Viviers, puis archevêque de Vienne, jusqu'à sa résignation en 1218.

Biographie modifier

Origines modifier

Les origines de Burno[1],[2], que l'on trouve sous les formes Burnon[3],[4], Bournon[5], Brunon, Wurnon, Bernon[3], ne sont pas précisément connues. Selon Bruno Galland (1994), il est dit Burnon de Lemps[6] et il est issu d'un « petit lignage noble »[7]. Il a un frère, Didier, évêque de Die (1213-1223)[8],[9] (hypothèse écartée par Roche, 1894[10]). Cette parenté semble confirmée avec la confirmation des privilèges de l'Église de Viviers par l'empereur Frédéric II, en 1214, à la prière de Didier[11],[8],[9].

Galland (1994) rappelle les différentes hypothèses énoncées par l'abbé Luc Maillet-Guy (1926) qui avait relevé, à cette période, cinq homonymes[12]. L'abbé Maillet-Guy (1926) confondait notamment Burnon, doyen de Voiron, avec Burnon, archidiacre de Vienne, devenu évêque, puis archevêque[13]. Les auteurs de la Gallia Christiana (1865) indiquaient, pour leur part, qu'il ne fallait pas les confondre[2],[5].

L'abbé Roche (1894) rappelait que des auteurs anciens le mentionnaient comme issu d'une branche des ducs de Brabant, tandis que d'autres le faisaient fils d'un comte de Forcalquier et frère de Didier, évêque de Die[10]. D'après le Nécrologe du prieuré de Saint-Robert de Cornillon, au diocèse de Grenoble, Didier est dit de Lans[10] ou de Lemps[13].

Épiscopat modifier

Burnon est chanoine de Valence et archidiacre de Vienne[10],[6]. Il est élu par les chanoines de Viviers pour monter sur le trône épiscopal, en 1205[14]. Le pape Innocent III lui écrit, le , afin de lui permettre de garder ses bénéfices, à l'exception de l'archidiaconé de Vienne, en raison de la pauvreté de l'Église de Vivier[10],[4].

Il reçoit, en 1206, les hommages de plusieurs seigneurs, Raymond de Vogüé, chevalier, Pons de Vogüé, damoiseau, Dalmace et Pierre de Vogüé, Guy de Châteauneuf, pour leurs possessions situées dans le diocèse[15].

En 1209, il participe, aux côtés de l'archevêque de Vienne et l'évêque de Die, au rétablissement de la paix entre l'évêque de Valence et les habitants de la cité épiscopale[16].

En , son frère, Didier, évêque de Die, présent à Bâle auprès du roi des romains, Frédéric de Hohenstaufen, lui obtient la reconnaissance des privilèges de l'Église de Viviers[11].

Entre Toulouse et royaume de France modifier

Au cours de cette période, le comte de Toulouse est excommunié par les légats du pape[4]. Le , il reçoit l'hommage de Ponce de Montlaur, en présence du légat pontifical, Pierre de Castelnau, et de plusieurs grands prélats de la région[15],[4]. Le légat, après une visite auprès du comte, est assassiné et ce dernier est soupçonné[17],[4]. En parallèle, le comte a continue de vouloir étendre son influence sur le Vivarais, alors terre d'Empire, et il fait construire, sans autorisation, un château sur les terres épiscopales, cherchant à obtenir Largentière, tandis que ses hommes commettent des exactions contre les populations[17],[4]. Afin de contrer l'influence toulousaine et notamment l'hérésie albigeoise, l'évêque propose d'octroyer aux habitants Largentière une charte en échange d'un serment de fidélité[17],[4]. Un accord préliminaire est signé le , en présence de l'évêque d'Uzès, et des grands seigneurs de la région, dont le seigneur de Montlaur, Louis[18].

En 1209, il participe à une assemblée de prélat à Montélimar[16],[19]. Ce synode est réunit notamment pour lutter contre le développement de l'hérésie en Viennoise et en Languedoc[20]. On fait convoquer le comte de Toulouse[20],[19]. Raymond VI de Toulouse fait amende honorable le et rejoins la croisade.

Dans ce contexte, Burnon reçoit le château de Rochemaure par Giraud/Géraud Adhémar[20],[21]. L'évêque le remet au seigneur Adhémar à la condition que ce dernier ne le garde comme fief relevant du domaine épiscopale[20],[21].

Lors de ce conflit, l'évêque de Viviers cherche à garantir la protection de son domaine temporel contre les velléité du comte de Toulouse[22]. Sa diplomatie permet de faire reculer l'hérésie en vallée du Rhône[22]. parallèlement, plusieurs de ses vassaux qui avaient rejoins le partie toulousain se range à nouveau sous sa coupe[22].

Archiépiscopat modifier

Burnon succède à Humbert II, sur le trône de Vienne, vers 1216[5]. Il est désigné avec ce titre cette année là dans une confirmation d'un droit de péage avec le duc de Bourgogne, Eudes III[5].

Son élection s'explique du fait qu'il a siégé au chapitre cathédral de Vienne, ainsi qu'évêque Viviers, qui est suffragant de Vienne[23] et probablement en raison de son rôle lors de la croisade contre les albigeois. L'âge avancé au moment de son élection expliquerait qu'il résigne rapidement sa charge[7].

Son dernier acte date du , il reçoit l'hommage du dauphin, pour le comté de Vienne et d'Albon[24],[7].

Résignation et mort modifier

Burnon résigne sa charge vers la fin de l'année 1217 ou peut être au début de l'année suivante[6]. Après ( ?) 1217, le siège archiépiscopal est occupé par Jean de Bernin[25],[7].

Ayant pris l'habit des chanoines de Saint-Ruf, il semble mourir, selon Galland (1994) qui suit Alfred de Terrebasse (1875), le , au prieuré de Notre-Dame de l'Ile-sous-Vienne[26],[6].

Références modifier

  1. (la) Jean-Barthélemy Hauréau, Gallia Christiana : Ubi de provincia Viennensi agitur, t. 16, Paris, Firmin Didot Frères et Fils, , 472 p. (lire en ligne), « Episcopi Vivarienses », col. 560-562.
  2. a et b Gallia Christiana — t.XVI, « Provinces de Vienne », Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 90, « Burno ».
  3. a et b Roche 1894, p. 183.
  4. a b c d e f et g Régné 1921, p. 68.
  5. a b c et d Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les archevêques de Vienne : d'après des documents paléographiques inédits, Vienne, , 18 p. (lire en ligne), p. 13-14.
  6. a b c et d Galland 1994, p. 130.
  7. a b c et d Galland 1994, p. 134.
  8. a et b Régné 1921, p. 79.
  9. a et b Galland 1994, p. 133.
  10. a b c d et e Roche 1894, p. 183-184.
  11. a et b Chevalier 1913, actes no 6287 (lire en ligne), p. 78.
  12. Galland 1994, p. 130-131.
  13. a et b Galland 1994, p. 132.
  14. Régné 1921, p. 68, 427.
  15. a et b Roche 1894, p. 185.
  16. a et b Roche 1894, p. 187.
  17. a b et c Roche 1894, p. 186.
  18. Régné 1921, p. 69.
  19. a et b Régné 1921, p. 71.
  20. a b c et d Roche 1894, p. 187-188.
  21. a et b Régné 1921, p. 71-72.
  22. a b et c Régné 1921, p. 72-74.
  23. Galland 1994, p. 133-134.
  24. Chevalier 1913, actes no 6401 (lire en ligne), p. 99.
  25. Chevalier 1913, actes no 6409 (lire en ligne), p. 101.
  26. Chevalier 1913, actes no 6487 (lire en ligne), p. 115.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 2, Fascicules 4-6), Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne).
  • Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l'Empire : Les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne du milieu du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle, Rome, École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 282), , 831 p. (ISBN 2-7283-0299-5, lire en ligne).
  • Jean Régné, Histoire du Vivarais (2): Le développement politique et administratif du pays, de 1039 à 1500, Marseille, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
  • Auguste Roche, Armorial généalogique et bibliographique des évêques de Viviers, (lire en ligne), p. 183-167.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier