Câbles de Cortaillod
Histoire
modifierFondation et fin du XIXe siècle
modifierL'entreprise est fondée à Cortaillod en 1879 par l'entrepreneur Edouard Berthoud et l'ingénieur François Borel (1842-1924), inventeur d'une presse à plomb[1],[2]. Grâce à cette presse, l'entreprise est la première à produire des câbles électriques sous gaine de plomb[1]. Ce système permettait de produire des câbles isolés (sans pertes électriques), mais qui étaient aussi isolés des effets de l'eau et de la pression mécanique. Il a permis de placer les câbles de manière souterraine et de mettre fin aux fils électriques qui encombraient les villes.
La société fondée au printemps 1879 est d'abord appelée Berthoud, Borel & Cie (siège à Cortaillod) et a son siège à Cortaillod[2]. En 1881, le siège est transféré à Paris et l'entreprise prend le nom de Société anonyme des câbles électriques, système Berthoud, Borel et Cie[2]. C'est toutefois dans l'usine de Cortaillod, devenue une succursale, que continuent à avoir lieu la production et la recherche[2]. Le 28 janvier 1884, le siège de la société est rappatrié à Cortaillod et elle prend alors le nom de Société d'exploitation des câbles électriques, système Berthoud, Borel et Cie (abrégée SECE ou Câbles de Cortaillod)[1],[2],[3].
Le système de câble électriques sous gaines de plomb s'est généralisé en Europe après la pose d'un tel câble sous le tunnel ferroviaire de l'Arlberg, en Autriche, en 1884[2]. En Suisse, le système est adopté par la Confédération vers 1886[2]. Alors que des câbleries concurrentes ouvrent leur porte à Cossonay et à Brugg, les Câbles de Cortaillod ouvrent une succursale à Lyon en 1896[2].
Première moitié du XXe siècle
modifierAu début du XXe siècle, les Câbles de Cortaillod comptent 90 employés[2] L'entreprise développe progressivement un système de protection sociale et crée, en 1909, une caisse de retraite pour les ouvriers, dont la couverture sera étendue aux employés en 1921[2]. En 1919, l'entreprise met également sur pied une Caisse de secours pour les ouvriers qui ne peuvent pas travailler pour cause de maladie[2]. Une commission ouvrière est également instituée cette année-là[2]. En 1929, une semaine de congés payés est introduite[2].
Peu avant la Première Guerre mondiale, l'entreprise agrandit par ailleurs son usine de Cortaillod, mais la production chute de 40% pendant le conflit[2]. Si la situation s'améliore après la fin de la guerre grâce à l'électrification des chemins de fer et à la pose des lignes téléphoniques, les Câbles de Cortaillod ne retrouveront plus leur dimension européenne et produisent désormais essentiellement pour le marché suisse[2]. En 1921, les Câbles de Cortaillod concluent un accord avec la Bell Telephone Company lui permettant d'utiliser une technologie américaine pour les appels téléphoniques à longue distance[2]. En 1933, l'entreprise emploie 212 personnes[2]. La Grande Dépression affecte l'entreprise qui doit réduire les salaires et le temps de travail de son personnel[2]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle connaît par ailleurs des difficultés d'accès aux matières premières et, en raison de la mobilisation, à la main d’œuvre[2].
Seconde moitié du XXe siècle
modifierAprès la fin du conflit, les ventes augmentent régulièrement jusqu'à la crise économique provoquée par le Premier choc pétrolier de 1973-1974[2]. Pendant cette période, l'entreprise crée une série de clubs sportifs destinés à ses employés[2]. Les Câbles de Cortaillod emploient 500 personnes en 1954, 712 en 1974, mais plus que 660 en 1979[2].
L'entreprise a été transformée en holding en 1975 et elle absorbe la SA de Câbleries et tréfileries de Cossonay et le fabricant de fils isolé Breitenbach[1]. Elle a été reprise par Alcatel-Alsthom en 1994[1]. Cette dernière entreprise s'est séparée de son secteur de fabrication de câbles, en créant une entreprise, Nexans, en 2000. Nexans est entré à la bourse de Paris en 2001. Le site de Cortaillod est le siège de Nexans Suisse.
Notes et références
modifier- Eric-André Klauser, « Câbles Cortaillod », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
- Claude-Alain Clerc, « Câbles de Cortaillod », FAN - L'Express, , p. 15 (lire en ligne )
- Alain Cortat, « Les fabricants de câbles helvétiques et les cartels suisses et internationaux : du contrôle des marchés à la gestion de l’innovation », dans Jean-Claude Daumas (dir.), Les systèmes productifs dans l’Arc jurassien, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Les Cahiers de la MSHE Ledoux », (ISBN 978-2-84867-823-8, DOI 10.4000/books.pufc.29772 , lire en ligne), p. 85–105
Bibliographie
modifier- M. de Coulon, Soc. d'exploitation des câbles électriques système Berthoud, Borel & Cie, Cortaillod, 1879-1929, 1929
- Claude-Alain Clerc, «Cent ans de Câbles Cortaillod», in Le toron, 29, 1979, 5-18.
- Eric-André Klauser, "Câbles Cortaillod", in Dictionnaire historique de la Suisse.
- Alain Cortat, « Les fabricants de câbles helvétiques et les cartels suisses et internationaux : du contrôle des marchés à la gestion de l’innovation », dans Jean-Claude Daumas (dir.), Les systèmes productifs dans l’Arc jurassien, Besançon, Presses universitaires de Besançon, (ISBN 978-2-84867-078-2, DOI 10.4000/books.pufc.29772 , lire en ligne), p. 85-105.