Cécile Tormay

écrivaine hongroise, féministe et socialiste
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Cécile Tormay
Cécile Tormay
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 60 ans)
Mátraháza (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Tormay CécileVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Béla Tormay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Couronne Corvin ()
Prix de l’héritage hongrois (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Cécile Tormay ([ˈseːsil], [ˈtoɾmɒi]), parfois appelée Cécile de Tormay, née le à Budapest et morte le à Mátraháza, est une écrivaine hongroise.

Ses œuvres les plus connues sont deux romans : Fille des pierres [ou Au pays des pierres] (Emberek a kövek között, 1911), et La Vieille maison (A régi ház, 1914), qui obtint le grand prix de l’Académie hongroise, et cinq nouvelles. Elle est connue pour ses idées antisémites.

Biographie modifier

Cécile Tormay naît dans une famille aux lointaines ascendances françaises.

En 1919, Cécile Tormay s'oppose à l'éphémère régime de la république des conseils de Béla Kun. Elle vit dans la clandestinité et publie en 1920-1921 Le livre proscrit - Scènes de la Révolution communiste en Hongrie (Bujdosó könyv), où elle dénonce le nouveau régime d'inspiration soviétique.

Elle est sélectionnée deux fois pour le prix Nobel de littérature, en 1936 et 1937[1].

Elle est une grande admiratrice de Mussolini. Elle affirme ainsi avoir été fasciste avant même que Mussolini n'apparaisse à l'horizon[2]. En 1932, à l'occasion du dixième anniversaire de la Marche sur Rome, elle rencontre le dictateur, et lui présente les vœux de l'Association nationale des femmes hongroises, dans un discours en italien[3]. Elle mène un combat acharné contre le judaïsme, notamment dans Le Livre proscrit (Bujdosó könyv), accusant les Juifs de Hongrie de corrompre la « race hongroise »[4].

Postérité et polémiques modifier

Dans les années 1990, Cécile Tormay est mise en valeur par plusieurs partis politiques, notamment Jobbik[5], ou encore le parti gouvernemental Fidesz : deux membres du Fidesz font ériger une statue de Cécile Tormay qu'ils qualifient de grande patriote[6]. Une polémique éclate en 2013 lorsque le conseil municipal de Budapest décide de nommer une rue en son honneur[7], décision retirée par le maire de Budapest en raison de protestations internationales liées à l'antisémitisme de Tormay[8],[9].

Œuvres modifier

En hongrois modifier

  • Apródszerelem (nouvelle, 1900)
  • Apró bűnök (nouvelle, 1905)
  • Emberek a kövek között (roman, 1911)
  • A régi ház (roman, 1914)
  • Viaszfigurák (nouvelle, 1918)
  • Álmok (nouvelle, 1920)
  • Bujdosó könyv (roman, 1920-21)
  • Megállt az óra (nouvelle, 1924)
  • Az ősi küldött (roman, 1933-37)

En français modifier

  • Cécile de Tormay : Scènes de la Révolution communiste en Hongrie. Traduction de Marcelle Tinayre). In La Revue universelle. Tome XIV, 1er Juillet 1923, & Tome XV, 1er Octobre 1923, Jacques Bainville, directeur.
  • Le livre proscrit : scènes de la révolution communiste en Hongrie [« Bújdosó könyv »|, traduit par Paul-Eugène Régnier, adapté par Marcelle Tinayre, Plon, 1925
  • Fille des pierres [« Emberek a kövek között »], traduit par Marcelle Tinayre, éditions Viviane Hamy, 1990
  • La vieille maison [« A régi ház »], traduit par Paul-Eugène Régnier, préface de Jérôme et Jean Tharaud, éditions Fernand Sorlot, 1942
  • La vieille maison [« A régi ház »], traduit par Joëlle Richard, éditions Viviane Hamy, 1992

Notes et références modifier

  1. « The Nomination Database for the Nobel Prize in Literature, 1901-1950 »
  2. (hu) Judit Kádár, « A fasiszta biznisz felvirágzása - Tormay Cécile Bujdosó könyvének legfrissebb kiadásáról », Magyar Narancs,‎ (lire en ligne) [« Le florissant business fasciste - Sur la nouvelle édition du Livre proscrit de Cécile Tormay »]
  3. Traduction hongroise du discours de Cécile Tormay à Rome
  4. (hu) Márton Gerlóczy, « Így gondozd antiszemitádat », HVG,‎ (lire en ligne) [« Comment prendre soin de son antisémite »]
  5. « Vona: "Tormay Cécile szelleme bennünk él tovább!" », sur Jobbik, Jobbik (consulté le )
  6. György Lázár, « Antisemitism of the Orbán regime - Cécile Tormay’s statue and plaques », sur Hungarian Free Press, Hungarian Free Press, (consulté le )
  7. Budapest veut donner à une rue le nom d'une antisémite (de), avec citations (en)
  8. (en) « Hungary drops plan to name street after antisemitic author Cécile Tormay », The Guardian, no 7 October 2013,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (hu) « Az MTA Bölcsészettudományi Kutatóközpontja végre helyére tette a dolgokat Tormay Cécile ügyében », [« Le centre de recherches en sciences humaines de l'Académie hongroise des sciences a remis les choses en place dans l'affaire Cécile Tormay »]

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