Céphalée hypnique
Les céphalées hypniques sont des céphalées primaires bénignes qui touchent habituellement des personnes relativement âgées, avec un âge moyen d'apparition de 63 ± 11 ans[1]. Il s’agit de maux de tête modérés, lancinants, bilatéraux ou unilatéraux, qui réveillent le patient une ou plusieurs fois par nuit[2]. Ils commencent généralement quelques heures après le début du sommeil et peuvent durer de 15 à 180 minutes[3]. Il n’y a normalement pas de nausées, de photophobie, de phonophobie ni de symptômes autonomiques associés au mal de tête. Ces céphalées hypniques surviennent généralement à la même heure chaque nuit, liant éventuellement les maux de tête au rythme circadien, mais la polysomnographie a initialement révélé que l'apparition de céphalées hypniques pouvait être associée au sommeil paradoxal[1]. Des études au début des années 2010 ont ensuite contredit cette hypothèse[4].
Spécialité | Neurologie |
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CISP-2 | N01 |
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CIM-10 | G44.80 |
CIM-9 | 339.81 |
Diagnostic
modifierLe syndrome de céphalée hypnique fut initialement décrit au cours des années 1980[5]. Pour en porter le diagnostic positif, les maux de tête doivent survenir au moins 10 fois par mois pendant au moins trois mois[6]. Le diagnostic différentiel d'une apparition de novo de céphalées nocturnes chez les personnes âgées comprend : le sevrage médicamenteux, l'artérite temporale, l'apnée du sommeil, la désaturation en oxygène, le phéochromocytome, les causes intracrâniennes, les processus néoplasiques primaires et secondaires, l'hydrocéphalie communicante, l'hématome sous-dural, les lésions vasculaires, les migraines, les céphalées en grappe, l’hémicrânie paroxystique chronique, les céphalées dues au bruxisme[7], et les céphalées hypniques. Toutes les autres causes doivent être exclues avant que le diagnostic de céphalées hypniques puisse être posé. Ce syndrome douloureux peut concerner des enfants[8],[9].
Traitements
modifierLe carbonate de lithium, à la dose de 200 à 600 mg au coucher, est un traitement efficace pour la plupart des patients, mais pour ceux qui ne peuvent pas tolérer le lithium, le vérapamil, l'indométacine, la mélatonine ou le méthysergide peuvent être essayés[10]. Deux patients ont également répondu à la flunarizine 5 mg. Il a également été démontré qu'une à deux tasses de café ou 100 à 200 mg de caféine avant de se coucher peut prévenir les céphalées hypniques.
Une revue récente de 348 cas disponibles dans la littérature spécialisée a été publiée en 2019[11].
Des chercheurs chinois publient en 2023 un rapport de cas chez qui l'agomélatine-a semble efficace à titre préventif sur la céphalée hypnique[12] ; après trois mois de traitement efficace, celui-ci est arrêté[12].
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hypnic headache » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Hypnic headache: clinical features, pathophysiology, and treatment », Neurology, vol. 60, no 6, , p. 905–9. (PMID 12654950, DOI 10.1212/01.wnl.0000046582.21771.9c, S2CID 20201772)
- (en) « Unilateral hypnic headache: a case study », Neurology, vol. 49, no 6, , p. 1749–51. (PMID 9409389, DOI 10.1212/wnl.49.6.1749, S2CID 31682748)
- (en) Goadsby, Peter J., Silberstein, Stephen D. et Lipton, Richard B., Headache in clinical practice, Londres, Royaume-Uni, Martin Dunitz, (ISBN 978-1-901865-88-2, lire en ligne )
- (en) Dagny Holle, Thomas E Wessendorf, Sebastian Zaremba, Steffen Naegel, Mark Obermann et al., « Serial polysomnography in hypnic headache », Cephalalgia, vol. 31, no 3, , p. 286-90. (PMID 20699335, DOI 10.1177/0333102410381146)
- (en) N H Raskin, « The hypnic headache syndrome », Headache, vol. 28, no 8, , p. 534-6. (PMID 3198388, DOI 10.1111/j.1526-4610.1988.hed2808534.x)
- (en) « Headache Classification Committee of the International Headache Society (IHS) The International Classification of Headache Disorders, 3rd edition », Cephalalgia, vol. 38, no 1, , p. 1-211. (PMID 29368949, DOI 10.1177/0333102417738202)
- (en) Das, Gupta, Dhyani et Goel, « Headache secondary to sleep-related bruxism: A case with polysomnographic findings », Journal of Neurosciences in Rural Practice, vol. 6, no 2, , p. 248–51. (PMID 25883492, PMCID 4387823, DOI 10.4103/0976-3147.150293)
- (en) Caterina Cerminara, Eliana Compagnone, Antonella Coniglio, Milena Margiotta, Paolo Curatolo, Maria Pia Villa, Pasquale Parisi, « Hypnic headache in children », Cephalalgia, vol. 31, no 16, , p. 1673-6. (PMID 22025767, DOI 10.1177/0333102411427601)
- (en) Diana Lindner, Armin Scheffler, Michael Nsaka, Dagny Holle-Lee, « Hypnic Headache - What do we know in 2022? », Cephalalgia, vol. 43, no 3, , p. 3331024221148659. (PMID 36786376, DOI 10.1177/03331024221148659, lire en ligne)
- (en) Evars et Goadsby, « Review: Hypnic headache », Practical Neurology. Review, vol. 5, , p. 144–49. (DOI 10.1111/j.1474-7766.2005.00301.x, lire en ligne, consulté le )
- (en) Silva-Néto, Santos et Peres, « Hypnic headache: A review of 348 cases published from 1988 to 2018 », Journal of the Neurological Sciences, vol. 401, , p. 103–9. (PMID 31075680, DOI 10.1016/j.jns.2019.04.028, S2CID 128363038)
- (en) Sui-Yi Xu, Ling Li, Wen-Xiu Sun, Jia-Yu Shen et Chang-Xin Li, « Case report: Hypnic headache responds to agomelatine-a potential prophylactic treatment option », Front Neurol, (PMID 37426445, PMCID PMC10327568, DOI 10.3389/fneur.2023.1179391)