Cérémonie du Bois-Caïman
La révolte du Bois-Caïman débute par une réunion d'esclaves marrons la nuit du , considérée en Haïti comme l'acte fondateur de la révolution et de la guerre d'indépendance. C'est le premier grand soulèvement collectif de Haïti contre l'esclavage.
Date | |
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Lieu | Bois-Caïman, à « Morne-Rouge » île de Saint-Domingue |
Issue | Victoire des insurgés |
Colonie française de Saint-Domingue | Esclaves noirs insurgés |
• Philippe François Rouxel de Blanchelande | • Dutty Boukman • Georges Biassou • Jean-François • Toussaint Louverture |
1 000 |
Batailles
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Guerre des couteaux (1799-1800)
Expédition de Saint-Domingue (1802-1803)
Coordonnées | 19° 43′ 23″ nord, 72° 16′ 32″ ouest | |
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L'UNESCO a choisi le 23 août en référence au soulèvement qui a suivi cet évènement comme « Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition »[1].
Bois-Caïman
modifierBois-Caïman est un lieu reculé de l'habitation Lenormand de Mézy à Morne-Rouge sur l'île d'Haïti.
La nuit du [2], Dutty Boukman y organise une cérémonie politique et religieuse pour un grand nombre d'esclaves. La prêtresse Mambo, Cécile Fatiman, procède au sacrifice d’un cochon noir[3], et les assistants boivent son sang afin de devenir invulnérables. Boukman ordonne alors le soulèvement général[4]. En rassemblant les différentes tribus africaines dans leur quête de liberté, le vaudou est ainsi un catalyseur dans la révolte des esclaves de Saint-Domingue.
Ce soulèvement a lieu la nuit du 21 au où les esclaves de cinq habitations brûlent celles-ci et massacrent les Blancs, femmes et enfants compris. Pendant une dizaine de jours, la plaine du Nord est en flammes. On décompte près de 1 000 Blancs assassinés[4], environ 200 sucreries et 1 200 caféières brûlées[4]. Boukman s'avance jusqu'au Cap-Français. Les autorités ripostent et Boukman périt au combat, à la tête de ses troupes. On expose sa tête au Cap car il passe pour invulnérable auprès des esclaves.
Malgré la riposte, la révolte n'est pas vaincue. D'autres chefs succèdent à Boukman : ses lieutenants Jean-François et Biassou, ainsi que Toussaint qui ne s'appelle pas encore Louverture, et Jean-Jacques Dessalines.
Récemment, certains ont déformé Bwa Kayiman (Bois-Caïman en créole haïtien) en Bwa Kay Iman, afin de lier cette cérémonie vaudoue aux pratiques musulmanes. Mais leur théorie serait invalidée par les dernières études[5].
Littérature
modifierCette cérémonie est illustrée dans la bande dessinée La Petite Fille Bois-Caïman de François Bourgeon (tome 6 des Passagers du vent, éd. 12 bis, 2009, p. 71-72)[6], ainsi que dans Les Fantômes d'Hispaniola de Jean-Pierre Pécau, Fred Duval et Fred Blanchard (tome 35 de la série uchronique Jour J, 2018)[7].
L'écrivain et poète Hérard Dumesle a écrit « Macanda », recueil de poésie en prose sur la cérémonie de Bois-Caïman et à la gloire à l'esclave rebelle François Mackandal[8].
Elle est également évoquée dans le roman Le Royaume de ce monde d'Alejo Carpentier.
Notes et références
modifier- 23 août, sur le portail de l'UNESCO.
- Jean-Michel Caroit, « L'indépendance de la première république noire, une page d'histoire longtemps mésestimée », Le Monde, (lire en ligne)
- « Cécile Fatiman, prêtresse au Bois-Caïman », L'Histoire par les femmes, (lire en ligne)
- Robert Cornevin, Haïti, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 2e éd., « L'insurrection des esclaves du Nord », p. 30-32
- .
- « François Bourgeon :J'assouvis ma passion pour l'histoire », sur Bretagne.com,
- « Jour J Tome 35 : Les Fantômes d'Hispaniola. Jean-Pierre Pécau, Fred Duval, Dim.D. », sur ActuaLitté
- Yves Chemla, « Voyage dans le Nord d’Hayti ou Révélations des lieux et des monuments historiques, d’Hérard Dumesle (1824), un hypotexte fondateur », Continents manuscrits, no 11, (DOI 10.4000/coma.3139, lire en ligne)