Césarée de Maurétanie

ancienne ville d'Algérie

Césarée de Maurétanie
Image illustrative de l’article Césarée de Maurétanie
Le Mausolée royal de Maurétanie.
Localisation
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
wilaya Tipaza
Coordonnées 36° 36′ 25″ nord, 2° 11′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Algérie
(Voir situation sur carte : Algérie)
Césarée de Maurétanie
Césarée de Maurétanie

Césarée de Maurétanie ou Caesarea ou encore Iol-Caesarea, actuelle Cherchell, est une ancienne ville sur la côte méditerranéenne de l'Algérie. Initialement connue sous le nom de Iol elle est rebaptisée Caesarea sous le roi berbère Juba II dont elle était la capitale. C'est alors l’une des plus importantes cités du littoral occidental de l'Afrique du Nord antique.

Historique modifier

Le forum à Cherchell.

La ville fut fondée au IVe siècle av. J.-C. par les Phéniciens sous le nom Iol ou Jol. D’abord intégrée au royaume de Numidie, Iol passa sous le contrôle de la Maurétanie après la chute de Jugurtha en 105 avant notre ère. La ville fut rebaptisée[1] en 25 av. J.-C. par Juba II[2], sous le nom de Césarée de Maurétanie (Caesarea Mauretaniae), et devient un centre de l'hellénisme en Afrique du Nord. À partir de 40 apr. J.-C. elle fut la capitale de la province romaine de Maurétanie Césarienne, qui s’étend jusqu’à l’Océan Atlantique, puis reçut sous Claude les droits d'une colonie.

Juba II fit de sa capitale une ville importante, entourée d’une enceinte[2] et conçue selon les principes de l’urbanisme hellénistico-romain. Ses statues de types hellénistiques d’une qualité exceptionnelle et les mosaïques de ses maisons – plus tardives – manifestaient l’opulence de la couche dirigeante. Des ruines de temples et monuments romains témoignent de cette période.

La ville qu’édifia Juba II était entourée d’une enceinte : un mur continu de 4 460 m, peut-être complété par un rempart de mer, entourait 370 ha. Seule la partie nord de l’espace ainsi délimité, c’est-à-dire le plateau littoral large à cet endroit de 400 m à 500 m, fut effectivement bâti. Le rempart sud avait été construit à une altitude voisine de 200 m sur le rebord du plateau qui domine la ville et tout un amphithéâtre de collines se trouvait inclus dans l’enceinte. Césarée fut dotée par son roi des édifices publics qui devinrent caractéristiques de la ville romaine. Son théâtre est, avec celui d’Utique, alors capitale de la province d’Afrique, le plus ancien d’Afrique du Nord et un des plus anciens de Méditerranée occidentale ; il est contemporain du théâtre de Marcellus à Rome. Son amphithéâtre est construit selon un plan particulier mû par le désir de disposer d’un édifice assez vaste pour donner des spectacles de combats de fauves ou de groupes de gladiateurs et en raison de la date précoce de sa construction[3]. Après la mort de Juba, son fils Ptolémée prit le pouvoir mais il fut assassiné à Lyon en 40 apr. J.-C. par l’empereur Caligula et à partir de cette date la capitale devint une simple colonie romaine capitale de province.

Dès le IIe siècle, le christianisme était pratiqué à Caesarea. Dans l'Antiquité tardive, la ville fut un centre du donatisme.

Les vastes ruines de la ville se situent en dehors de la ville actuelle de Cherchell.

Numismatique modifier

La région de Iol-Caesarea comporte des vestiges monétaires. Trois groupes de typologie de monnaie ont été retrouvés dans la région. Une première comprenant des monnaies d'argent et de bronze sans mention, permettant sans doute de les rattacher à l'ancienne Iol. Un deuxième groupe comporte lui des monnaies sans mention également mais avec des effigies d'Octave Auguste. Sans mention de Juba II elles partagent néanmoins une même iconographie. Elles pourraient bien dater d'une période suivant son avènement. Leur attribution à Iol est conjecturale. Enfin, le troisième groupe comprend les frappes de l'atelier émetteur « Caesarea » ou « Situm Caesarea ». Elles sont à dater à la suite du changement de nom de la cité[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Jacques Alexandropoulos, Les monnaies de l’Afrique antique: 400 av. J.-C. - 40 ap. J.-C., Presses universitaires du Midi, , 325 p. (ISBN 978-2-8107-0860-4, lire en ligne)
  2. a et b « La ville à l'époque romaine », sur www.algerie-dz.com (consulté le )
  3. Philippe Leveau et Jean-Claude Golvin, « L'amphithéâtre et le théâtre de Cherchel : Monuments à spectacle et histoire urbaine à Caesarea de Maurétanie », MEFRA, 91-2, 1979, p. 817-843 Lire en ligne sur Persée.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Gilbert Picard, « La date du théâtre de Cherchell et les débuts de l'architecture théâtrale dans les provinces romaines d'Occident », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119e année, no 3,‎ , p. 386-397 (lire en ligne)
  • Philippe Leveau, Caesarea de Maurétanie. Une ville romaine et ses campagnes, Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 70), , 556 p. (ISBN 2-7283-0060-7, lire en ligne)
  • (de) Christa Landwehr: Die römischen Skulpturen von Caesarea Mauretaniae. Denkmäler aus Stein und Bronze. Band 3: Idealplastik. Bacchus und Gefolge, Masken, Fabelwesen, Tiere, Bukranien, nicht benennbare Figuren (Archäologische Forschungen Band 3). Verlag Philipp von Zabern, Mainz 2006.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier