Côte-de-brouilly
Le côte-de-brouilly[1] est un vin rouge français d'appellation d'origine contrôlée produit dans le département du Rhône.
Côte-de-brouilly | |
Vignoble sur les pentes du mont Brouilly. | |
Désignation(s) | Côte-de-brouilly |
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Appellation(s) principale(s) | côte-de-brouilly[1] |
Type d'appellation(s) | AOC-AOP |
Reconnue depuis | 1938 |
Pays | France |
Région parente | vignoble du Beaujolais |
Localisation | Rhône |
Climat | tempéré océanique à tendance continentale |
Sol | granites et schistes |
Superficie plantée | 320 hectares en 2010[2] |
Cépages dominants | gamay N[3] |
Vins produits | rouges |
Production | 15 455 hectolitres en 2010[2] |
Pieds à l'hectare | minimum 6 000 pieds par hectare[4] |
Rendement moyen à l'hectare | maximum 58 à 63 hectolitres par hectare[4] |
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L'appellation couvre les pentes du mont Brouilly, dans le vignoble du Beaujolais. Elle est l'un des dix crus de ce vignoble, qui sont du nord au sud : le saint-amour, le juliénas, le chénas, le moulin-à-vent, le fleurie, le chiroubles, le morgon, le régnié, le brouilly et le côte-de-brouilly.
Histoire
modifierLe côte-de-brouilly est reconnue par l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) comme appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis le décret du [5].
Étymologie
modifierL'appellation doit son nom au mont Brouilly, dont l'aire de production grimpe les pentes. Une légende veut que le mot « Brouilly » vienne du nom d'un officier romain nommé Brulius, qui se serait installé dans la région.
Situation géographique
modifierLe côte-de-brouilly est produit dans le département du Rhône, à l'ouest de la ville de Belleville, presque au centre du vignoble du Beaujolais.
Géologie
modifierTypes de sols : schistes porphyres.
Climatologie
modifierLa station météo de Villefranche-sur-Saône (à 195 mètres d'altitude) est la plus proche de l'aire d'appellation. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −0,6 | 0,6 | 2,4 | 5,1 | 8,9 | 12,2 | 14,3 | 13,5 | 10,7 | 7,2 | 2,7 | 0,1 | 6,4 |
Température moyenne (°C) | 2,5 | 4,2 | 6,9 | 10,2 | 14,2 | 17,7 | 20,2 | 19,4 | 16,4 | 11,9 | 6,3 | 3 | 11,1 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,5 | 7,9 | 11,5 | 15,2 | 19,4 | 23,2 | 26,1 | 25,2 | 22,1 | 16,5 | 9,8 | 5,9 | 15,7 |
Précipitations (mm) | 47,3 | 45,4 | 47,4 | 58,5 | 82 | 71,4 | 59,8 | 81,6 | 71,6 | 67,2 | 60,1 | 51,7 | 744 |
Vignoble
modifierL'aire de production couvre 320 hectares sur les communes de Cercié, Quincié-en-Beaujolais, Odenas et Saint-Lager.
Encépagement
modifierLe cépage essentiel est le gamay noir à jus blanc ; trois autres sont autorisés comme cépages accessoires, limités à 15 % au sein de chaque parcelle : l'aligoté B[3], le chardonnay B et le melon B.
Le gamay est un cépage peu vigoureux, faible mais fertile et dont la production doit être maîtrisée car il a tendance à s'épuiser[7]. Les meilleurs vins de gamay sont obtenus, à l’opposé du pinot noir, sur des sols acides et granitiques. Son débourrement précoce le rend également sensible aux gelées de printemps. Il se montre parfois sensible au millerandage lorsque les conditions climatiques sont défavorables au moment de la floraison[7]. Le gamay présente l’avantage de produire une petite récolte sur les contre-bourgeons. Le vin de gamay possède une couleur rouge nuancée de violet, il est pauvre en tanins et dévoile une bonne acidité. Il possède généralement un caractère fruité (fruits rouges, fruits noirs) mais exprime peu de complexité au niveau aromatique[7].
Culture de la vigne
modifierLa taille courte est obligatoire. Traditionnellement en gobelet, la taille en cordon ou la taille « charmet » (taille inventée par M. Charmet en sud-Beaujolais, intermédiaire entre la taille en cordon et celle en éventail mais avec 3 à 5 coursons à 1 ou 2 yeux) sont aujourd'hui pratiquées. La taille est limitée à huit yeux porteurs de grappe après épamprage et un bras à deux yeux peut être ajouté en vue de rajeunir la souche[4]. La conduite ancienne traditionnelle était en gobelet à densité élevée (entre 9 000 et 11 000 pieds par hectare). Aujourd'hui, le besoin de mécaniser le vignoble conduit les viticulteurs à planter à densité plus faible, mais supérieure à 6 000 pieds par hectare[4].
L'écartement entre rangs ne peut excéder 2,3 mètres et entre ceps sur le rang, il doit être au minimum de 0,80 m. Pour les vignes non palissées en gobelet, l'écartement maximum entre rangs ne doit pas excéder 1,5 m. Des allées peuvent être aménagée en arrachant un rang de vigne. L'allée ne doit pas excéder 3 m et doit bénéficier d'un couvert végétal spontané ou semé. Les tournières doivent bénéficier d'un couvert végétal permanent. La hauteur de feuillage entre la limite inférieure du feuillage et la hauteur de rognage doit dépasser 0,6 fois l'écartement entre rangs et un palissage est obligatoire si l'écartement entre rangs dépasse 1,5 m.
Vendanges et rendements
modifierLe rendement est limité à un maximum de 58 hectolitres par hectare ; le rendement butoir est de 63 hectolitres par hectare. Le rendement réel est très en dessous du maximum autorisé par le cahier des charges, par exemple le rendement moyen pour l'ensemble de l'appellation lors des vendanges 2010 est de 48,2 hectolitres par hectare[8].
Les vendanges sont faites à la main, les grappes de raisin devant arriver intactes dans les cuves. Le premier jour des vendanges (appelé « levée du ban des vendanges ») varie selon la maturité des baies, qui dépend lui-même de l'ensoleillement reçu : les années relativement chaudes les raisins sont vendangés tôt, les années relativement froides les vendanges sont plus tardives.
Années | Débuts des vendanges | Années | Débuts des vendanges | Années | Débuts des vendanges |
---|---|---|---|---|---|
1997 | 30 août | 2002 | 7 septembre | 2007 | 25 août |
1998 | 2 septembre | 2003 | 14 août | 2008 | 15 septembre |
1999 | 7 septembre | 2004 | 11 septembre | 2009 | 27 août |
2000 | 28 août | 2005 | 5 septembre | 2010 | 13 septembre |
2001 | 6 septembre | 2006 | 5 septembre | 2011 | 24 août |
Vins
modifierVinification et élevage
modifierLe mode de vinification du beaujolais explique beaucoup le type de vins très particulier qui y est produit. On l'appelle la macération carbonique : le raisin est encuvé entier et la cuve est fermée pendant quelques jours. La saturation de la cuve empêche les raisins de respirer, les obligeant à un mode de fonctionnement anaérobie. Cette évolution à l'intérieur du grain de raisin s'apparente à un début de fermentation. Elle produit un peu d'alcool et des précurseurs d'arômes. Ensuite, le raisin est foulé et une fermentation traditionnelle se poursuit.
Pour les dix crus du Beaujolais, surtout pour ceux destinés à être élevé pendant une année et à être gardé quelques années de plus en bouteille, la vinification est semi-carbonique, à mi-chemin de la macération carbonique et de la vinification bourguignonne. Le raisin est récolté manuellement, encuvé entier sans éraflage. La fermentation débute comme pour une macération carbonique, mais au moment où le marc destiné au primeur est décuvé et pressé, les cuves destinées au vin de garde sont pigées et la macération se poursuit jusqu'à épuisement presque complet des sucres. Le vin est ensuite écoulé, le marc pressé et la fermentation malolactique peut s'enclencher tant que la température n'est pas trop descendue. Ce procédé favorise la production de vins peu tanniques, une coloration pas trop soutenue et des arômes fruités.
Gastronomie
modifierÉconomie
modifierStructure des exploitations
modifierCommercialisation
modifierLes vins bénéficiant de l'appellation peuvent être repliés sur les appellations régionales beaujolaises (beaujolais et beaujolais-villages), mais aussi bourguignonnes, c'est-à-dire qu'ils peuvent être commercialisés sous les appellations bourgogne, bourgogne grand ordinaire, bourgogne ordinaire, bourgogne passe-tout-grains, bourgogne aligoté et crémant de Bourgogne (dont l'aire de production s'étend sur le Beaujolais, selon les deux décrets du [10]).
Liste de producteurs
modifierNotes et références
modifier- Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
- Collectif, Le guide Hachette des vins 2012, Paris, Hachette livre, , 1402 p. (ISBN 978-2-01-237699-1), p. 160.
- Le code international d'écriture des cépages mentionne la couleur du raisin de la manière suivante : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
- Secrétariat général du gouvernement français, « Décret no 2009-1343 du 29 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Brouilly », « Chénas », « Chiroubles », « Côte de Brouilly », « Fleurie », « Juliénas », « Morgon », « Moulin-à-Vent », « Saint-Amour » et « Régnié » », sur legifrance.gouv.fr.
- « Décret du 19 octobre 1938 portant détermination de l'aire de production des vins d'appellation "côtes de brouilly" », sur legifrance.gouv.fr, publié au JORF du 23 octobre 1938, page 12231.
- « Archives climatologiques mensuelles de Villefranche-sur-Saône de 1961 à 1990 », sur infoclimat.fr.
- Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées, Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France, Le Grau-du-Roi, ENTAV, , 357 p. (ISBN 2-9509682-0-1).
- Le rendement réel est calculé en divisant le volume de la production par la surface exploitée, soit 15455 / 320 = 48,29 hectolitres par hectare. Source : Guide Hachette des vins, op. cit..
- « Histoire du vignoble du Beaujolais »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur sommelier-a-domicile.com.
- Décret du 16 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Bourgogne », « Bourgogne grand ordinaire », « Bourgogne ordinaire », « Bourgogne Passe-tout-grains » et « Bourgogne aligoté » et décret no 2009-1269 du 19 octobre 2009 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Crémant de Bourgogne ».
Articles connexes
modifier- Le vignoble de Bourgogne, le vignoble du Beaujolais
- Le gamay, la macération carbonique
- Le beaujolais, le beaujolais-villages
- Les autres crus de Beaujolais : brouilly, chénas, chiroubles, fleurie, juliénas, morgon, moulin-à-vent, régnié et saint-amour.