Côtes-de-provence Fréjus

dénomination de terroir vinicole

Le côtes-de-provence Fréjus est une dénomination de terroir de l’AOC côtes-de-provence dont le vignoble est situé sur les collines bordant le fleuve côtier l'Argens jusqu'à la Méditerranée.

Côtes-de-provence Fréjus
Image illustrative de l’article Côtes-de-provence Fréjus
Vignoble de l'AOC Côtes-de-provence Fréjus à Puget-sur-Argens

Désignation(s) Côtes-de-provence Fréjus
Appellation(s) principale(s) Côtes-de-provence
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 2005
Pays Drapeau de la France France
Région parente Provence
Localisation Callas, Fréjus, La Motte, Le Muy, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Raphaël et Trans-en-Provence
Saison deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps
Climat méditerranéen
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 900 heures par an
Sol argilo-calcaire, sablo-argileux, limono-argileux et sableux
Superficie totale 235 ha
Superficie plantée 24 ha
Nombre de domaines viticoles 8 caves particulières et coopératives
Cépages dominants syrah, grenache, cinsault et mourvèdre
Vins produits rouge et rosé
Production 900 hl
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha
Rendement moyen à l'hectare 37 hl/ha

Histoire

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Le littoral provençal a été colonisé par les Grecs : vers -600, les Phocéens s'installent à Marseille (en grec, Massalia; en latin, Massilia). Ils essaiment à Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Hyères (Olbia), Six-Fours (Tauroeis), Arles (Arelate), Agde (Agathé), et au sud de Nîmes. Antérieurement la région était peuplée de Celtes appelés aussi Ligures ou Celto-Ligures[1].

C'est lors de la création de Massalia que les Phocéens implantent la vigne dans la Gaule celtique, les vignobles étant circonscrit à d'étroits espaces proches du littoral[2].

Laurent Bouby explique[3] : « Au 1er millénaire avant notre ère, avec la colonisation phocéenne à Marseille et le dynamisme commercial des civilisations méditerranéennes (étrusques, grecques et phénico-puniques), la production et les échanges de vins explosent dans l’Ouest méditerranéen. On devine aisément la suite : des millions d’hectolitres de vins inondent le monde gaulois »[2].

Justin, dans son Abrégé des histoires philippiques (Historiarum Philippicarum, Livre XLIII, chap. IV,1-2), un ouvrage qu'il présente dans sa préface comme un florilège des passages les plus importants et les plus intéressants du volumineux Historiæ phillippicæ et totius mundi origines et terræ situs rédigé par Trogue Pompée à l’époque d’Auguste, explique : « Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce »[4].

Pressoir à Trans-en-Provence au début du XXe siècle

Passées les grandes invasions, les abbayes provençales de Saint-Victor, à Marseille, de Saint-Honorat, dans l'île de Lérins, puis du Tholonet, vont reconstitué et développer le vignoble[5].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, « les friands vins de clérets de la Provence » furent très appréciés à la Cour de France, où leur notoriété bénéficia de la plume de Madame de Sévigné qui effectuait de fréquents séjours en Provence.

Le vignoble, déjà connu en 1848 sous le nom de Côtes de Provence, a dû être reconstruit au début du XXe siècle après la crise phylloxérique. Grâce aux efforts de quelques pionniers, un nouveau pas est franchi en 1951 avec l’accession en VDQS « côtes-de-provence ». Elle sera agrandie par deux arrêtés, puis l’accession en AOC par le décret du . La dénomination de terroir de l’AOC Côtes de Provence Fréjus a été reconnue en 2005[6].

Orographie

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Situé à l'extrémité orientale de l'AOC côtes-de-provence, la dénomination territoriale Fréjus est constituée d'ouest en est par les collines bordant l'Argens et s'ouvre directement sur la mer Méditerranée[6].

Géologie

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Le secteur de Fréjus comporte trois types de sols spécifiques. Les premiers, de couleur rouge, sont le substrat d'altération sablo-argileux des grès et pélites du permien ; les seconds, qui recouvrent ce socle permien, sont un mélange de sols rouges caillouteux, sablo-argileux, blanchâtres limono-argileux sur tufs, jaunes à blanchâtres limono-argileux sur dépôts de pliocène marin ; enfin, les derniers sont des sols sableux couvrant des roches métamorphiques altérées du massif des Maures[6]

L'influence maritime, qui domine sur ce terroir, induit un climat particulier où règne un régime de ventilation quasi permanent (la brise de mer) et d'amplitudes thermiques moyennes. « Les précipitations sont parmi les plus importantes de l'appellation (830 à 850 mm par an) et un nombre moyen d'heures d'insolation (2800 à 2900 heures par an)[6]. ».

Données climatiques à Fréjus.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,8 3,5 4,9 7,3 10,4 14,2 16,3 16,2 13,9 10,5 6,3 3,3 9,1
Température moyenne (°C) 7,7 8,5 10,1 12,5 15,7 19,4 22,1 22 19,4 15,8 11,3 8,3 14,4
Température maximale moyenne (°C) 12,5 13,4 15,3 17,7 21 24,6 27,8 27,8 25 21,1 16,2 13,3 19,6
Ensoleillement (h) 147,8 148,9 203,2 252,1 234,9 280,6 310,3 355,5 319,5 247 201,5 145,5 2 748,1
Précipitations (mm) 89,6 85,4 72,3 62,1 48,7 37,9 14,6 42,6 59 117 108,9 85,6 823,4
Source : Climatologie mensuelle à la station de Saint-Raphaël de 1948 à 2002[7].


Présentation du vignoble

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Bouteilles de côtes-de-provence Fréjus, en dégustation officielle (à gauche), et du domaine de la Bouverie à Roquebrune-sur-Argens (à droite)

Huit communes du département du Var sont comprises dans l'aire délimitée : Callas, Fréjus, La Motte, Le Muy, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Raphaël et Trans-en-Provence[6].

Encépagement

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Cépages principaux : deux cépages principaux obligatoires parmi :

Méthodes culturales et réglementaires

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Les vignes sont conduites en taille courte, à coursons à deux yeux, soit en gobelet soit en cordon de royat (double ou simple). Sauf pour la syrah pour laquelle la taille longue (taille en guillot) est autorisée avec un maximum de 8 yeux francs par pied et 6 yeux francs maximum sur le long bois. Rendement maximal autorisé : 50 hl/ha, Rendement moyen : 37 hl/ha[6].

Terroir et vin

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La superficie potentielle de ce vignoble est de 235 hectares, tandis que celle revendiquant l'appellation n'est que de 24 hectares. Il y est vinifié 900 hectolitres (rosé et rouge) soit 120 000 cols/an[6].

Type d'exploitations

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La filière viticole comprend 8 caves particulières et coopératives[6].

Notes et références

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Bibliographie

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  • Pierre Galet: Cépages et Vignobles de France. Éditions Lavoisier, Paris 2004, (ISBN 2-7430-0585-8).
  • Benoît France: Grand Atlas des Vignobles de France. Éditions SOLAR, Paris 2002, (ISBN 2-263-03242-8).
  • Pierre Bedot, Guide des vins du Var, Marseille, Jeanne Laffite, Marseille, 1987, , 275 p. (ISBN 2-86276-142-7)

Voir aussi

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Articles connexes

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