Le cabinet Ramelow II (en allemand : Kabinett Ramelow II) est le gouvernement de l'État libre de Thuringe entre le et le , durant la septième législature du Landtag.

Cabinet Ramelow II
(de) Kabinett Ramelow II

État libre de Thuringe

Description de cette image, également commentée ci-après
Photo de famille du cabinet Ramelow II, en 2020.
Ministre-président Bodo Ramelow
Élection 27 octobre 2019
Législature 7e
Formation
Fin
Durée 4 ans, 9 mois et 8 jours
Composition initiale
Coalition Linke-SPD-Grünen
Ministres 8
Femmes 3
Hommes 5
Représentation
Landtag
42  /  90
Drapeau de la Thuringe

Historique du mandat

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Dirigé par le ministre-président Bodo Ramelow, membre de Die Linke, ce gouvernement est constitué et soutenu par une « coalition rouge-rouge-verte » minoritaire entre Die Linke (Linke), le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen). Ensemble, ils disposent de 42 députés sur 90, soit 46,7 % des sièges du Landtag.

Il est formé à la suite de la démission du ministre-président libéral Thomas Kemmerich, au pouvoir depuis un mois.

Il succède de facto au cabinet Ramelow I, puisque Kemmerich a renoncé à former un gouvernement au lendemain de son élection.

Formation

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Le , alors qu'aucune majorité claire ne s'est dégagée au Landtag, Thomas Kemmerich est élu ministre-président au troisième tour de scrutin, face à Bodo Ramelow. Candidat du Parti libéral-démocrate (FDP), il bénéficie du soutien de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) et de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD). Son élection est critiquée de toute part puisqu'il devient le premier chef de gouvernement depuis 1945 à accéder au pouvoir avec le soutien de l'extrême droite[1]. Il annonce dès le lendemain sa volonté de démissionner et renonce à constituer son exécutif[2].

Le SPD, la CDU, Die Linke et les Vert s'entendent le suivant sur la tenue d'élections anticipées le [3]. Lors d'un nouveau vote d'investiture le , Bodo Ramelow est réélu ministre-président au troisième tour de scrutin par 42 voix favorables, après que la CDU et le FDP ont fait le choix de l'abstention[4].

Le , en raison de l'évolution de la pandémie de Covid-19, les trois partis de la coalition gouvernementale et l'opposition chrétienne-démocrate s'entendent pour reporter la tenue du scrutin au , le même jour que les élections fédérales[5]. Cette perspective est cependant écartée en , en raison de la défection de deux parlementaires de la CDU opposés à la dissolution et de l'opposition des Grünen à un tel scenario, ce qui permet au gouvernement minoritaire de se maintenir au pouvoir jusqu'à la fin de la législature[6].

Succession

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Lors des élections régionales, l'AfD vire en tête tandis que la coalition sortante est en très fort recul et ne peut espérer se maintenir au pouvoir[7].

Le , l'Union chrétienne-démocrate, l'Alliance Sahra Wagenknecht (BSW) et le Parti social-démocrate entreprennent des discussions exploratoires pour envisager de constituer une coalition[8]puis des négociations de coalition le [9], conclues avec succès le [10]. Manquant d'une voix pour gouverner seule, la coalition propose le à Die Linke une entente baptisée « format 3+1 » garantissant la stabilité du nouvel exécutif[11].

Lors du vote d'investiture organisé le au Landtag, Mario Voigt est effectivement réélu ministre-président par 51 voix favorables grâce au renfort d'une partie des députés de Die Linke[12]. Il forme son gouvernement de neuf ministres le lendemain[13].

Composition

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Poste Ministre Parti
Ministre-président Bodo Ramelow Linke
Vice-ministre-président Wolfgang Tiefensee (jusqu'au 31/08/2021)
Georg Maier (de)
SPD
Deuxième vice-ministre-présidente
Ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Protection de la Nature
Anja Siegesmund (jusqu'au 31/01/2023)
Bernhard Stengele
Grünen
Ministre des Finances Heike Taubert SPD
Ministre de l'Intérieur et des Affaires communales Georg Maier SPD
Ministre de l'Économie, de la Science et de la Société numérique Wolfgang Tiefensee SPD
Ministre de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports Helmut Holter Linke
Ministre du Travail, des Affaires sociales, de la Santé, des Femmes et de la Famille Heike Werner Linke
Ministre des Infrastructures et de l'Agriculture Benjamin-Immanuel Hoff (a.i. jusqu'au 09/09/2021)
Susanna Karawanskij
Linke
Ministre de l'Immigration, de la Justice et de la Protection des consommateurs Dirk Adams (jusqu'au 9/01/2023)
Anja Siegesmund (jusqu'au 31/01/2023)
Doreen Denstädt
Grünen
Ministre de la Culture, des Affaires fédérales et européennes
Directeur de la chancellerie régionale
Benjamin-Immanuel Hoff Linke

Notes et références

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  1. « « Tremblement de terre politique » en Allemagne, où un président de région est élu avec les voix de l’extrême droite », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « A peine élu avec les voix de l’extrême droite, le dirigeant de la région allemande de Thuringe démissionne », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) Deutsche Welle (www.dw.com), « Troubled Thuringia gets fresh election dates », sur DW.COM (consulté le ).
  4. « Allemagne : Bodo Ramelow, candidat de Die Linke, l’emporte sur l’extrême droite en Thuringe », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (de) « Landtagswahl in Thüringen auf September verschoben », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (de) « Landtagswahl abgesagt: Thüringer Landtag wird nicht aufgelöst », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (de) « AfD wird stärkste Partei vor CDU und BSW - Debatten um Koalitionen », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (de) « CDU, BSW und SPD kündigen weitere Sondierungsrunde für Mittwoch an », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (de) « CDU und SPD streben Koalitionsverhandlungen mit Wagenknecht-Partei an », Der Spiegel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (de) « Worauf sich die Brombeer-Koalition in Thüringen geeinigt hat », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (de) « "3 plus 1-Format": CDU geht vor Thüringer Ministerpräsidentenwahl auf Linke zu », Mitteldeutscher Rundfunk,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « En Thuringe, une “coalition de la mûre” pour damer le pion à l’extrême droite », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (de) Markus Wehner, « Thüringens Ministerpräsident Voigt ernennt sein Kabinett », Frankfurter Allgemeine Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

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Articles connexes

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