Cahier de Douai

manuscrit d'un recueil de poèmes d'Arthur Rimbaud

Le Cahier de Douai[1], ou Les Cahiers de Douai[2], ou le Recueil de Douai[3] ou encore le Recueil Demeny[4], est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud alors adolescent. Rimbaud en remet des copies, lors de deux séjours à Douai en septembre et octobre 1870, sous forme d'une liasse manuscrite sans titre à Paul Demeny, en lui demandant de les brûler, chose que Paul Demeny ne fera pas. Ce dernier les publiera en recueil en 1893. Ce recueil est le seul qui contienne les tout premiers écrits connus de Rimbaud, marquant ainsi les débuts de sa carrière poétique. Aux poèmes amoureux (Première soirée, Rêvé pour l'hiver) se mêlent des poèmes à visée politique (Rages de Césars, Le Mal, Les Effarés) et satirique (À la musique, L'Éclatante Victoire de Sarrebrück)[5].

Composition

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Ces vingt-deux poèmes[6] ont été écrits vraisemblablement entre mars et [7] et se répartissent en deux liasses, respectivement de quinze et sept poèmes :

Premier cahier
  1. Première soirée (correspond à « Trois baisers », poème précédemment publié dans La Charge, 13 août 1870)
  2. Sensation
  3. Le Forgeron
  4. Soleil et Chair
  5. Ophélie
  6. Bal des pendus
  7. Le Châtiment de Tartufe
  8. Vénus Anadyomène
  9. Les Réparties de Nina
  10. À la musique
  11. Les Effarés
  12. Roman
  13. Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… (poème sans titre, désigné par son premier vers)
  14. Le Mal
  15. Rages de Césars
Deuxième cahier
  1. Rêvé pour l'hiver
  2. Le Dormeur du val
  3. Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir
  4. La Maline
  5. L'Éclatante Victoire de Sarrebrück
  6. Le Buffet
  7. Ma Bohême

Histoire du manuscrit

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Après une première fugue du au , Rimbaud est recueilli par son professeur de rhétorique Georges Izambard. Il est hébergé à Douai une quinzaine de jours chez les tantes de ce dernier, les demoiselles Gindre. Rimbaud dépose le chez le poète et éditeur douaisien Paul Demeny une première liasse de quinze poèmes. Il profite d'un second séjour en octobre à Douai, à l'issue d'une deuxième fugue, durant la guerre franco-prussienne, pour livrer à Demeny sept nouveaux sonnets. Il lui écrivit plus tard : « Brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Demeny n'en fit rien. Cinq poèmes de Rimbaud, Roman, Rages de Césars, Le Mal, Le Châtiment de Tartufe, Le Dormeur du val ne sont connus que par ce recueil[8].

Demeny vendit le recueil à Rodolphe Darzens, premier biographe du poète (qui ne l'a pas connu). Le recueil passa ensuite entre les mains de l'éditeur Léon Genonceaux, du collectionneur Pierre Dauze et entre celles de Stefan Zweig, qui acheta les deux liasses aux enchères de l'hôtel Drouot en 1914 et les conserva jusqu'à sa mort en 1942 à Petrópolis au Brésil. La belle-famille de Zweig les céda à la British Library de Londres en 1985[9], où ils se trouvent depuis.

Les poèmes contenus dans ces cahiers sont édités pour la première fois en 1891, dans Reliquaire, poésies. Des fac-similés sont publiés en 1919, dans la collection « Manuscrits des maîtres » éditée par le libraire Albert Messein, sous le titre Poésies[10].

Notes et références

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  1. Arthur Rimbaud, Poésies : Cahier de Douai, Un cœur sous une soutane, Poésies (fin 1870-1871), poèmes de l'Album Zutique, les Stupra, Correspondance, Jean-Luc Steinmetz (éd.), Flammarion, 1989
  2. Arthur Rimbaud. Les Cahiers de Douai. Poésies, Laure Blanc-Halévy et Olivier Halévy (éds.), Nathan, « Carrés Classiques Lycée », 2018.
  3. Steve Murphy, Lectures des Poésies et d'Une saison en enfer de Rimbaud, Presses Universitaires de Rennes, 2009, p. 339 lire sur Google Livres.
  4. Brunel 1999, p. 779.
  5. Amélie Vioux, « Cahiers de Douai, Rimbaud : analyse du recueil », (consulté le ).
  6. « Fiche du livre (Hatier) ».
  7. « Présentation de l'oeuvre », sur abardel.free.fr (consulté le ).
  8. Jeancolas 2004, p. 287-288.
  9. British Library, « Digitised Manuscripts (manuscrits numérisés provenant de S. Zweig) », sur www.bl.uk (consulté le ).
  10. « Rimbaud ivre - La légende du « recueil Demeny », par David Ducoffre », sur rimbaudivre.blogspot.fr (consulté le ).

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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