Calabre

région d'Italie

Calabre
Blason de Calabre
Héraldique
Drapeau de Calabre
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Chef-lieu Catanzaro
Provinces 5
Communes 409
Président
Mandat
Roberto Occhiuto[1] (Forza Italia)
depuis 2021
NUTS 1 ITF (Italie méridionale)
ISO 3166-2 IT-78
Démographie
Population 1 877 728 hab. (01/01/2021)
Densité 125 hab./km2
Géographie
Superficie 1 507 900 ha = 15 079 km2
Localisation
Localisation de Calabre
Liens
Site web regione.calabria.it

La Calabre (Calabria /kaˈlabrja/[2] en italien et en calabrais) est une région d'Italie méridionale comptant 1 834 773 habitants[2] dont le chef-lieu est situé à Catanzaro. Elle est délimitée au nord par la Basilicate, à la pointe sud-ouest par le détroit de Messine, qui la sépare de la Sicile, à l'est par la mer Ionienne et à l'ouest par la mer Tyrrhénienne[3].

Il s'agit du premier territoire à avoir été appelé « Italia », nom que les Grecs ont donné au XVe siècle av. J.-C. à l'isthme de Catanzaro, alors sous la domination d'Italos, roi des Œnôtres. Occupée dès le paléolithique, comme l'atteste la grotte du Romito, elle a vu s'épanouir de nombreuses civilisations du fait de sa position stratégique au cœur de la Méditerranée : Œnôtres, Bruttiens, Grecs, Romains, Byzantins, Normands. La période grecque est à l'origine, dès le VIIIe siècle av. J.-C., de la naissance de nombreuses cités qui figureront parmi les plus riches et les plus influentes de leur temps, opérant plus tard une synthèse entre les cultures de la Grande-Grèce et celle des conquérants romains. Les principales poleis fondées en Calabre à cette époque étaient Sybaris (plus tard remplacée par Thurium), Crotone, Locri Epizefiri et Rhêgion ainsi que, dans une moindre mesure, Kaulonia, Hipponion, Skylletion, Terina, Medma, Metauros et Laüs. À partir du IVe siècle av. J.-C., c'est la cité de Cosentia, capitale des Bruttiens[4], qui exerce son hégémonie sur la région jusqu'à l'arrivée des Romains.

Durant la période augustéenne, elle intègre la Regio III Lucania et Bruttii, au sein de la province d'Italie. À la suite de la guerre des Goths (VIe siècle), elle tombe aux mains des Byzantins pendant plus de cinq siècles (duché, puis thème de Calabre) et recouvre pleinement son caractère hellénique sur les plans artistique, linguistique et religieux. Le cénobitisme y fleurit et la Calabre se couvre d'innombrables églises (dont la fameuse cathédrale de Stilo), monastères et ermitages où des moines Basiliens consacrent leur vie à la transcription en grec de nombreux textes classiques et religieux. Ce sont les Byzantins qui introduisent l'art de tisser la soie à Catanzaro, qui deviendra le principal centre de sériculture européen au Moyen Âge. À partir du XIe siècle, l'avènement des Normands entame un lent processus de latinisation de la Calabre, dont le destin va peu à peu se confondre à celui du reste du Mezzogiorno : royaume de Sicile, royaume de Naples, royaume des Deux-Siciles, puis Risorgimento et union avec le reste de l'Italie.

En Bovesìa, une variante locale de la langue grecque héritée de l'époque byzantine est toujours pratiquée par les Grikos. Dans la partie centro-septentrionale de la péninsule calabraise, la communauté Arberesh, établie dans la région à la suite d'un exode massif de réfugiés albanais ayant fui l'invasion ottomane des Balkans entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle, pratique une variante locale de l'albanais. Enfin, une minorité de langue occitane est établie à Guardia Piemontese.

Altimétrie de la Calabre.

Quatre parcs naturels ont été créés en Calabre : les parcs nationaux du Pollino (le plus vaste d'Italie), de la Sila et de l'Aspromonte, ainsi que le parc naturel régional des Serres.

Géographie modifier

La Calabre forme une petite péninsule distincte au sein de la grande péninsule italienne, la « botte » dont elle constitue la « pointe ». Elle est bordée à l'ouest par la mer Tyrrhénienne, à l'est par la mer Ionienne, au nord-est par le golfe de Tarente et au sud-ouest par le détroit de Messine qui la sépare de la Sicile, dont la distance minimale, entre le cap Peloro (pointe nord-est de la Sicile) et la pointe Pezzo (en Calabre), n'est que de 3,2 km en raison de la continuité géologique entre le massif de l'Aspromonte et celui des monts Péloritains.

La Sila Grande en hiver.

Topographie modifier

Le territoire calabrais, à prédominance vallonné, est constitué à 49,2 % de collines, 41,8 % de zones montagneuses et 9 % de plaines :

  • Au nord, le versant méridional du massif du Pollino dont les sommets, la serra Dolcedorme (2 267 m) et le mont Pollino (2 248 m), sont les points culminants de la Calabre et matérialisent sa limite avec la Basilicate ;
  • Au nord-ouest, au sud de la plaine de Campotenese s'élèvent les monts d'Orsomarso dont le point culminant est le cozzo del Pellegrino (1 987 m). Au sud du col du Scalone, la Catena Costiera (chaîne côtière), qui s'étend du littoral tyrrhénien aux vallées profondes et encaissées des fleuves Crati et Savuto, culmine à 1 541 m au mont Cocuzzo ;
  • Au centre-nord, la Sila, vaste plateau boisé de feuillus et de conifères, culmine à 1 928 m d'altitude au mont Botte Donato. Au sud-ouest du plateau, la vallée du Corace relie la Sila au massif du Reventino (1 417 m), qui surplombe la côte tyrrhénienne du cap Suvero et de la plaine de Sainte-Euphémie ;
  • Entre l'isthme de Catanzaro et le col de la Limina s'élèvent les Serres calabraises, qui culminent à 1 423 m au mont Pecoraro, à 50 km au nord de Gioiosa Ionica. Les montagnes des Serres s'étendent au sud jusqu'au massif de l'Aspromonte, qui culmine à 1 956 m au Montalto ;
  • Entre les plaines de Sainte-Euphémie (ou de Lamezia Terme) et de Gioia Tauro s'élève le mont Poro (710 m). La plaine la plus étendue de Calabre est celle de Sibari, au nord-est de la région.
CALABRE
Massif Point culminant Altitude
Massif du Pollino Serra Dolcedorme 2 267 m
Monts d'Orsomarso Cozzo del Pellegrino 1 987 m
Aspromonte Montalto 1 956 m
Sila Mont Botte Donato 1 928 m
Catena Costiera Mont Cocuzzo 1 541 m
Serres calabraises Mont Pecoraro 1 423 m

Hydrographie modifier

Les fleuves de Calabre ne sont guère bien longs du fait de la topographie des lieux : premièrement en raison de la forme étroite et allongée de la péninsule, et deuxièmement en raison de la disposition particulière des massifs montagneux. Par conséquent, la plupart des rivières et fleuves calabrais sont de nature torrentielle, à l'exception du Crati et du Neto - les deux plus longs fleuves de la région - qui se jettent dans la mer Ionienne. Le Coscile (qui naît dans le massif du Pollino, dans lequel il conflue avec son principal affluent, l'Esaro), le Trionto, le Tacina et le Corace, beaucoup plus courts que les deux fleuves susnommés, se déversent également du côté ionien ; ces derniers fleuves, à l'instar du Neto, prennent leur source dans la Sila. L'Amato et le Savuto sont également originaires du massif de la Sila et, de même que le Lao, qui descend du Pollino, sont les principaux fleuves calabrais du versant tyrrhénien. D'autres fleuves, encore plus courts, sont de régime torrentiel et réunissent les caractéristiques typiques d'une fiumara : ils s'écoulent dans des pentes étroites avant de se déverser dans les plaines alluviales en de larges lits caillouteux, à sec la majeure partie de l'année mais qui peuvent se remplir brusquement par temps de fortes pluies ou d'orages. Enfin, la création de multiples barrages hydro-électriques au cours du XXe siècle a mené à la formation d'un certain nombre de lacs artificiels, en particulier sur le plateau de la Sila, dont les principaux sont les lacs Ampollino, Arvo, Cecita, Angitola et Passante.

Géologie modifier

Carte géotectonique de la Méditerranée centrale et de l'Arc calabrien. Le tracé bleu indique la position de la Section géotectonique. D'après van Dijk (1992)[5].

En géologie, la mention de Calabre se réfère généralement à « l’arc calabrien », aussi appelé « l’arc calabro-lucanien » ou « arc tyrrhénien ». Il s'agit d'un domaine de forme semi-circulaire qui s'étend depuis la partie sud de la Basilicate jusqu'au secteur nord-est de la Sicile, dit le « Peloritano ». Le sous-sol de la Calabre est principalement constitué de roches cristallines et métamorphiques de l'âge paléozoïque, recouvertes de sédiments successifs principalement néo-géniques. Les roches du substrat sont constituées de différentes unités tectoniques superposées les unes aux autres et aux unités de l'Apennin méridional et du Maghreb sicilien[6].

L'évolution du système néogène géotectonique Méditerranée centrale est caractérisée par un déplacement de l'Arc calabrien vers le sud-est, se plaçant sur le promontoire de la plaque africaine (Argand, 1916, et Guazzone Boccaletti, 1972). L'avant-pays de ce système est formé par les promontoires de la plaque africaine : la plate-forme Apula, une partie de la plaque Adria, et la plate-forme Ibleo, séparée par le bassin de la mer Ionienne. La mer Tyrrhénienne, « Bassin Tyrrhénienne », est considérée comme un bassin arrière-arc de ce dernier système de subduction, où des « microplaques » liées à la plaque africaine rentrent au-dessous des microplaques d'affinités européenne (Arco Calabro).

La géologie de la Calabre a été étudiée depuis plus d'un siècle dans le détail. Pour la littérature scientifique antérieure à 1973, se référer à Ognibene (1973). Ippolito (1959) présente une bibliographie complète des travaux avant cette date. Cortese (1895), Limanowski (1913), Quitzow (1935), Caire et al. (1960), Caire (1961), Grand-Jacquet et al. (1961), Ognibene (1969, 1973), Caire (1970, 1975, 1978), Burton (1971), Amodio-Morelli et al. (1976), Dubois (1976), Grand-Jacquet et Mascle (1978), Moussat (1983), van Dijk (1992), et van Dijk et al. (2000) proposent aussi d'intéressants ouvrages, monographies et jalons.

La Calabre est située dans une zone à sismicité élevée[7].

Climat modifier

Capo Vaticano.

Le climat de la Calabre est méditerranéen. La côte ionienne est plus aride et plus sèche que le versant tyrrhénien, au climat plus doux. Le climat du littoral, plus tempéré que dans l'intérieur des terres, ne descend généralement pas sous la barre des 10 °C et n'excède que rarement les 40 °C, bien que des températures plus élevées y ont déjà été relevées à de multiples reprises durant les saisons estivales. Dans les massifs intérieurs, le long des Apennins du Pollino jusqu'à l'Aspromonte, le climat, bien qu'influencé par la proximité de la Méditerranée, est montagnard et se caractérise par des étés chauds avec quelques orages et des hivers parfois neigeux et surtout beaucoup plus froids que sur le littoral en raison de l'altitude. Il convient également de noter l'existence d'amplitudes thermiques quotidiennes anormalement élevées pour la région dans la vallée du Crati où, l'hiver, d'abondantes chutes de neige peuvent survenir alors même qu'étant située en basse altitude.

Données climatiques de la ville de Reggio de Calabre (2009-2022)[8] :

Températures moyennes minimales et maximales en janvier : 10 °C - 14 °C. Températures moyennes minimales et maximales en juillet : 26 °C - 30 °C. Précipitations en janvier : 99 mm. Précipitations en juillet : 16 mm.

REGGIO CALABRIA Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Ann
T moyenne maximale (°C) 14 14 15 18 22 27 30 31 27 23 19 16 21,3
T moyenne minimale (°C) 10 10 11 14 18 23 26 26 22 18 15 12 17,1
Précipitations moyennes (mm) 99 104 83 57 32 21 16 30 86 108 103 71 810
Données climatiques de la ville de Catanzaro (2009-2022)[8] :

Températures moyennes minimales et maximales en janvier : °C - 11 °C. Températures moyennes minimales et maximales en juillet : 25 °C - 31 °C. Précipitations en janvier : 141 mm. Précipitations en juillet : 68 mm.

CATANZARO Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Ann
T moyenne maximale (°C) 11 12 15 18 22 28 31 31 26 21 17 13 20,4
T moyenne minimale (°C) 6 7 9 13 17 22 25 25 20 16 12 8 15
Précipitations moyennes (mm) 141 146 140 96 93 100 68 99 107 124 132 87 1 333
Données climatiques de la ville de Cosenza (2009-2022)[8] :

Températures moyennes minimales et maximales en janvier : °C - 11 °C. Températures moyennes minimales et maximales en juillet : 24 °C - 28 °C. Précipitations en janvier : 183 mm. Précipitations en juillet : 28 mm.

DIAMANTE (COSENZA) Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Ann
T moyenne maximale (°C) 11 12 14 17 20 25 28 29 25 21 17 13 19,3
T moyenne minimale (°C) 8 8 10 13 17 22 24 25 21 17 14 10 15,7
Précipitations moyennes (mm) 183 158 137 91 74 53 28 32 75 107 171 129 1 238
Données climatiques de la ville de Crotone (2009-2022)[8] :

Températures moyennes minimales et maximales en janvier : 10 °C - 14 °C. Températures moyennes minimales et maximales en juillet : 26 °C - 31 °C. Précipitations en janvier : 90 mm. Précipitations en juillet : 12 mm.

CROTONE Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Ann
T moyenne maximale (°C) 14 14 16 18 22 27 31 31 27 21 19 14 21,2
T moyenne minimale (°C) 10 10 12 15 19 24 26 27 23 17 15 12 17,5
Précipitations moyennes (mm) 90 87 76 41 24 22 12 13 57 89 97 58 666

Flore modifier

Champ fleuri à Casabona, province de Crotone.

La diversité climatique au sein de la Calabre confère à la région une végétation diversifiée. Du littoral jusqu'à 600 m d'altitude, le maquis méditerranéen, planté principalement de chênes verts et d'oliviers, domine le paysage. De 700 m à 1 000 m d'altitude, en basse montagne, une végétation plus transitionnelle entre Méditerranée et montagne se développe : le chêne vert et l'olivier cohabitent avec d'autres types de chênes ainsi qu'avec des châtaigniers. Au-delà de 1 000 m d'altitude prédominent les essences typiques du climat montagnard : hêtres, sapins et pins de Corse caractérisent le paysage. Dans les Serres calabraises, la végétation montagnarde se développe, en certains points, sur des plateaux de 800 m d'altitude. Le pin de Bosnie (Pinus heldreichii), emblème du parc national du Pollino, ne pousse nulle part ailleurs que dans les Balkans.

Toponymie modifier

À l'époque augustéenne, la Calabre actuelle était nommée Bruttium, du nom du peuple qui l'habitait (les Bruttiens). Plus tôt encore, au XVe siècle av. J.-C., ces terres étaient connues des Grecs sous la dénomination d'Italia, du nom des Italói, descendants des Œnôtres. Ce nom proviendrait de Ouitoulía, terme par lequel les colons Achéens arrivés en actuelle Calabre désignaient les Vituli, peuplade qui vivait au sud de l'isthme de Catanzaro et dont l'ethnonyme est étymologiquement lié au mot grec désignant le taureau, animal sacré de ce peuple. Le grec italós, d'origine italique, provient de l'osco-ombrien uitlus, taureau (mot suivi d'un suffixe diminutif, de même que le latin uitellus puis l'italien vitello, qui signifient veau). Ouitoulía en vint ainsi à signifier « terre des Vitules » ou « terre des taureaux », le nom du peuple se confondant avec celui de son animal fétiche. Dans la partie méridionale de la péninsule calabraise, où s'est développée la plus importante civilisation de l'Italie préromaine, celle de la Grande-Grèce, on retrouve de multiples toponymes d'origine magno-grecs (retranscrits en latin par les Normands) relevant probablement des plus anciens toponymes évoquant taureaux et bœufs : Bova, Bovalino, Taurianova, Gioia Tauro

Le nom Calabria désignait à l'origine la péninsule du Salento, qui était incluse dans la Regio II Apulia et Calabria, tandis que la Calabre actuelle (Bruttium à l'époque) faisait partie de la Regio III Lucania et Bruttii. Des siècles plus tard, lorsque les deux péninsules (Salento et Calabre) ont été réunies sous la domination byzantine, le nom Calabria a été employé pour désigner les deux régions sans distinction ; par la suite, consécutivement à la perte des possessions byzantines du Salento au profit des Lombards, le toponyme n'a plus été utilisé que pour désigner l'actuelle péninsule calabraise, qui a conservé ce nom. À la fin du Moyen Âge et à l'époque moderne, le terme Calabria est transformé en Calabrie (le -e est marqueur de pluriel en italien) avec la division du territoire en deux provinces napolitaines : Calabria Ulteriore et Calabria Citeriore.

Le toponyme Calabria vient de Calabrī, à mettre en relation avec les Γαλάβριοι (Galábrioi) qui ont peuplé la péninsule balkanique. Ce terme semble être apparenté à une racine préromaine *cal-/cala-[9] ou *calabra-/galabra- qui signifierait « roche », « concrétion calcaire ou glacée ». Afin d'appuyer cette thèse, Latham (1859)[10] rapporte que des tribus dénommées Galabri ou Calabri ont peuplé l'est de l'actuel Kosovo[11].

Une autre hypothèse veut que le terme Calabria dérive plutôt du grec ancien kalón-bryōn ([terre] d'où surgit le bien/la beauté), pour indiquer la fertilité et l'abondance de ce territoire. Par exemple, le poète et historien du XVIe siècle Francesco Grano da Cropani y fait référence dans son court poème De situ laudibusque Calabriae[12] , dans lequel, tout en louant les beautés naturelles de la Calabre, il mentionne l'existence présumée de l'origine étymologique susmentionnée (« […] s'il est vrai qu'en grec le terme kalon signifie beau, et brion indique jaillissement […] »[13]).

Histoire modifier

L'Italie selon les Grecs, correspondant à l'actuelle Calabre.

Préhistoire modifier

Les premières attestations de présence humaine en Calabre remontent au paléolithique ainsi qu'en témoignent les grottes de Praia a Mare, la peinture pariétale représentant un auroch, figure de bovidé gravé dans la roche datant de près de 12 000 ans dans la grotte du Romito, à Papasidero, et les activités minières de la grotte della Monaca, à Sant'Agata di Esaro. À l'ère des métaux, un nouveau flux migratoire fait son apparition en Calabre. Les principaux établissements attestés datant de cette époque sont le complexe de Torre Galli, près de Vibo Valentia, une nécropole datant de l'âge du fer mise au jour au cours de fouilles archéologiques menées à la fin des années 1960 près de Roccella Ionica ainsi que les vestiges d'un village protohistorique datant des XIe siècle av. J.-C.-Xe siècle av. J.-C. découverts non loin de Contrado Ronzo, à Calanna, dans les années 1950. D'importantes trouvailles archéologiques sont conservées à Reggio de Calabre au Musée national de la Grande-Grèce. Près de Girifalco, à Carìa, une nécropole datant du néolithique supérieur où fut retrouvé le crâne de Carìa a été découverte à la fin du XIXe siècle par l'historien et archéologue Armando Lucifero[14].

Mythes modifier

D'après un mythe calabrais, Aschenez, arrière-petit-fils de Noé, marchand sémite et inventeur de la barque à rames, débarqua, trois générations après le Déluge universel, sur les rives où fut fondée la ville de Reggio.

Dans la mythologie grecque, environ 850 ans avant la guerre de Troie, Œnotros et Peucetius sont les descendants des Œnôtres et des Pélasges, originaires du Péloponnèse.

Selon la légende, Œnotros aurait régné pendant 71 ans et à sa mort lui aurait succédé son fils, Italos (décrit par Denys d'Halicarnasse comme un « homme fort et sage »), qui régnait sur les Italòi[15], population occupant les terres situées au sud de l'isthme de Catanzaro, correspondant aux actuelles provinces de Catanzaro, de Vibo Valentia et la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, et dont le nom aurait été étendu à la région géographique homonyme par les Ausones, comme le rapportent Thucydide (« cette région nommée Italia d'après Italo, roi des arcades ») et Virgile (Énéide, III). Nous savons néanmoins par Denys d'Halicarnasse (1 11.2-4 ; 12.1) et Diodore de Sicile que les Ausones étaient déjà installés dans les alentours de Reggio vers le XVIe siècle av. J.-C.

Période italique modifier

Les populations précitées (Ausones, Œnôtres, Italòi, d'origine indo-européenne, italique appartenant au groupe latino-falisque) habitaient principalement les zones littorales. Les Lucaniens (indo-européens italiques appartenant au groupe osco-ombrien) vivaient dans la région qui a hérité de leur nom, la Lucanie, au nord de la Calabre. L'arrière-pays calabrais (plus tard appelé Bruttium par les Romains) était essentiellement peuplé par les Bruttiens (alliés des Lucaniens et réputés pour leur tempérament guerrier) ainsi que par des populations d'origine ibérique. Le centre névralgique des Bruttiens était Cosentia, l'actuelle Cosenza. Leurs terres sont conquises par la République romaine, de même que le reste de la Grande-Grèce, en l'an 265 avant notre ère, mais ne seront définitivement pacifiées qu'à la suite de la deuxième guerre punique, au cours de laquelle ses habitants se rebellent contre Rome et concluent une alliance avec Hannibal, à l'issue de laquelle Bruttiens et Carthaginois sont défaits.

Cap Colonna.
Murs grecs à Reggio de Calabre.

Antiquité grecque modifier

La Calabre, d'abord sous domination lucanienne, est colonisée par les Grecs à partir du VIIIe siècle av. J.-C., ces-derniers vont se mêler aux populations indigènes et donner naissance à une culture mixte gréco-italique qui va prospérer durant des siècles. Les Grecs fondent des colonies florissantes qui vont jouir d'un tel prestige qu'elle recevront le titre de « Grande-Grèce ».

Du VIIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle av. J.-C., les cités et la civilisation de la Grande-Grèce vont fleurir et s'étendre le long des côtes calabraises. À leur arrivée, les Grecs fondent Rhêgion, Crotone, Locri Epizefiri, Metauros et Sybaris, et des colons originaires de ces cités créeront à leur tour de nombreuses sous-colonies telles que Kaulonia, Hipponion, Medma, Terina et Skylletion.

Les poleis de la Grande-Grèce ont vu Rhêgion rayonner politiquement et économiquement en tant que maîtresse du détroit de Messine et du sud de la Calabre, Locri Epizefiri exercer son influence dans le centre de la région et Crotone au nord. Les trois cités entretenaient des relations ambiguës entre elles, alternant successivement entre alliances et conflits militaires.

Par la suite, la pression exercée sur elles par les populations italiques que sont les Bruttiens et les Lucaniens (qui finirent par conquérir la plupart des poleis), les nombreuses dissensions entre les cités, puis l'arrivée des Romains auront raison de la stabilité des cités de la Grande-Grèce et cette civilisation entama son déclin.

L'antique rue principale de Locri Epizefiri.
Naniglio, Gioiosa Ionica.

Antiquité romaine modifier

Après la conquête romaine, au IIIe siècle av. J.-C., la Calabre prit le nom de Bruttium et fut intégrée à l'Italie romaine mais, à l'exception de quelques cités alliées ayant soutenu Rome dans son expansion territoriale donc récompensées par la République par une plus large autonomie, la région n'a pas retrouvé son niveau de prospérité d'antan. Les poleis magno-grecques ont donc cédé leur puissance régionale au profit de Rome par le biais d'une alliance (dans le cas de Rhêgion) ou d'une colonisation par celle-ci (dans celui de Locri Epizefiri, de Crotone et des autres cités de moindre importance). Deux colonies de droit latin ont été fondées : Copia, en 194 av. J.-C., et Vibo Valentia, en 192 av. J.-C. Cette dernière connut une grande croissance tant économique que démographique et prit beaucoup d'importance à partir du Ier siècle, quand elle accueillit les armées et marines de Jules César puis d'Auguste, Appien la décrit comme l'une des plus illustres cités italiennes de son temps. De fait, le seul bastion de la langue et de la culture grecque demeurait Rhêgion (siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii), dont le port était relié à celui de Rome par la Via Popilia ; tandis que les Bruttiens habitaient les colonies de Cosentia, Vibo Valentia, Locri, Crotone et Sibari. Scolacium (près de l'actuelle Catanzaro) avait une importance considérable durant l'Antiquité tardive, elle était, en l'an 507 apr. J.-C., le siège du Corrector, gouverneur de la province de Lucania et Bruttii.

Moyen Âge modifier

Le thème, ou duché de Calabre.

Duché byzantin de Calabre modifier

À la suite de la chute de l'Empire romain d'Occident, la Calabre a été dévastée par les guerres gothiques ayant opposé les Goths aux Byzantins, sortis victorieux du conflit. Plus tard, en raison de l'invasion lombarde, les Byzantins, qui contrôlaient la plus grande partie de l'Italie, perdirent de nombreux territoires dont le nord de la Calabre et le reste des terres détenues par les Byzantins en Bruttium furent réunies au Salento pour former le duché de Calabre, dans le thème de Sicile. Le thème de Sicile, soit l'ensemble des possessions byzantines du sud de l'Italie, connut une première scission lorsque fut créé le thème de Longobardie, avec Bari pour capitale, avant de disparaître définitivement lors de la création du thème de Calabre, avec pour capitale Reggio, lorsque la Sicile est tombée aux mains des Arabes. C'est donc le second thème qui a hérité du nom de Calabria, utilisé autrefois pour désigner le Salento ; avec l'expansion des conquêtes byzantines en Italie fut organisé un nouveau thème, celui de Lucanie, englobant une partie du nord de la Calabre actuelle.

Durant le haut Moyen Âge, de nombreux habitants des côtes se replient vers l'intérieur des terres afin de mieux se protéger face aux raids de pirates, véritable fléau des villes littorales qui se poursuivra jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, de nombreuses places fortes furent édifiées à cette époque dans les collines et les montagnes de l'arrière-pays calabrais, composées de villages perchés en des positions suffisamment reculées et inaccessibles afin de repérer à temps les navires ennemis et de pouvoir bloquer rapidement les voies d'accès aux centres habités.

Aux IXe siècle et Xe siècle, la Calabre fut le théâtre de rudes affrontements entre les Arabes, qui détenaient la Sicile et souhaitaient étendre leurs possessions vers le nord, et les Byzantins, qui repoussaient les assauts des Sarrasins dans la péninsule, où la culture byzantine connaissait un nouvel essor religieux avec la création de nombreux monastères et la naissance de plusieurs saints moines (saint Nil de Rossano, saint Grégoire de Cerchiara…).

C'est également sous la domination byzantine que la Calabre fut l'une des premières régions d'Europe à pratiquer la sériciculture[16]. Selon André Guillou[17], ce sont les Byzantins qui ont introduit le mûrier en Calabre vers la fin du IXe siècle, permettant de nourrir les vers à soie. Aux alentours de 1050, le thème de Calabre comptait 24 000 mûriers destinés à l'industrie de la soie et leur nombre tendait à augmenter[18].

Alors que l'art de tisser la soie faisait ses tout premiers pas dans le reste de l'Italie, 50 % de la soie européenne était déjà produite en Calabre. La culture du mûrier étant rendue difficile en Europe du Nord et centrale à cause du climat moins favorable, des commerçants achetaient les matières premières en Calabre et revendaient leurs produits à meilleur prix dans ces régions. Les artisans génois utilisaient la soie calabraise pour produire leur velours[19].

Période normande et royaume de Sicile modifier

Au XIe siècle, la Calabre est conquise peu à peu par les Normands.

Le célèbre aventurier normand Robert Guiscard, arrivé en Italie en 1047, installe son repaire à San Marco Argentano (1048), sur les hauteurs du Crati. De là, il sème la terreur dans la région, pillant les monastères, rançonnant la population et harcelant les troupes byzantines. Les Normands expulsent peu à peu les Byzantins de Calabre et érigent la région en duché (1059), Robert devenant, en plus de duc d'Apulie, duc de Calabre et de Sicile. La prise de Reggio en 1061 achève la conquête normande de la Calabre. Cette dernière sert alors de base pour attaquer et conquérir la Sicile musulmane.

Roger de Hauteville, surnommé (le) « Bosse » ou « Bosso » pour sa robustesse, et son frère cadet de « Guiscard » s'installent à Mileto vers 1061. De là, ils entament la longue conquête de la Sicile, achevée en 1091 avec la prise de Noto. En 1130, le duché normand de Calabre est rattaché au royaume normand de Sicile du roi Roger II de Sicile. Sous la période normande, après une période de troubles et de guerres succède, à partir du XIIe siècle, une période de prospérité. De nombreux édifices religieux sont construits ou rebâtis.

En 1147, tandis que l’empereur Manuel Ier Comnène est accaparé par la deuxième croisade, le roi normand Roger II de Sicile attaque Corinthe et Thèbes, deux importants centres byzantins de production de la soie, les met à sac et déporte leurs ouvriers en Calabre[20], donnant essor à l’industrie normande de la soie.

Carte de Monteleone di Calabria (actuelle Vibo Valentia) dessinée en 1710.
Château de Gioiosa Ionica.

Périodes angevine et aragonaise modifier

En 1266, le royaume de Sicile est conquis par Charles Ier d'Anjou, la capitale du royaume est transférée de Palerme à Naples et ainsi s'ouvre le règne de la dynastie des Angevins. C'est durant cette période que le système féodal atteint son apogée. En réaction à la révolte des Vêpres siciliennes (1282), le royaume sicilien est divisé en deux : l'île de Sicile passe aux mains des Aragonais et la partie continentale demeure sous le contrôle des Angevins. Le début effectif de cette division est officialisé par la paix de Caltabellotta, en 1302, lorsque la Calabre devient une province du Regnum Siciliae citra Pharum (soit « royaume sicilien situé avant le phare », sous-entendu avant le détroit de Messine, continental, ou royaume de Naples).

La dynastie d'Anjou tient Naples jusqu'en 1442, quand Alphonse V d'Aragon, conquérant les territoires des Angevins, attribue à Catanzaro le titre de capitale calabraise en réaction à l'attitude de Reggio, qui avait soutenu son adversaire René d'Anjou (20 ans plus tard, en 1465, Ferdinand Ier d'Aragon rend à Reggio son titre de capitale). S'il y a toutefois une ville calabraise qui a le plus bénéficié de la domination aragonaise sur la Calabre, c'est Cosenza, capitale judiciaire du royaume de 1494 à 1557. Elle est la deuxième ville, après Naples, à avoir été cartographiée et, en 1511, y a été fondée, par Aulo Giano Parrasio, l'Accademia Cosentina dont le membre le plus illustre, notamment loué par Francis Bacon, fut Bernardino Telesio.

C'est au XVe siècle, durant la période aragonaise, que Catanzaro vécut d'importantes transformations socio-économiques, triomphant tant dans la soie que les tisserands français de Tours et de Lyon demandèrent aux maîtres tisserands de Catanzaro de se rendre en France afin de créer une école spécialisée dans l'art de la soie tout en instruisant les tisserands locaux. Les maîtres de la soie de Catanzaro acceptèrent l'invitation, en exportant dans d'autres pays leurs techniques de la soie pure, des velours et des tissus composés. Pour remarquer cette grande attitude des « catanzariti », il y a encore à Catanzaro un quartier appelé Filanda, lieu autrefois des laboratoires et des écoles de la soie qui prit de l'importance, avec le développement de l'industrie de la soie[21].

Au XVIe siècle, la Calabre bénéficie d'un fort développement économique et démographique dû, essentiellement, à la croissance simultanée des tarifs et de la demande de produits à base de soie, et devient l'un des principaux centres marchands de la Méditerranée[22].

La Calabre est divisée en deux provinces, la Calabria Citeriore (ou Citra) et la Calabria Ulteriore (ou Ultra), initialement gouvernée par un seul magistrat jusqu'en 1582, lorsque les deux provinces commencèrent à être administrées par deux gouvernements distincts :

  • Celui de Calabre Citérieure, installé à Cosenza, cité qui connaît alors un impressionnant épanouissement humaniste ainsi qu'une renaissance intellectuelle à un point tel qu'elle est surnommée « l'Athènes de la Calabre »[23] ;
  • Celui de Calabre Ultérieure, installé à Reggio pendant 10 ans, de 1582 à 1592, puis à Catanzaro pendant 223 ans, de 1593 à 1816[24].

Époque moderne modifier

En 1445, la ville de Rende, avec quatre autres villages voisins, fut donné a la famille des Adorno, doges de Gênes. La famille dogale des Adorni tint Rende jusqu'en 1529, à l'extinction de sa lignée mâle. En 1532, Rende fut donné à Hernando de Alarcón, général de Ferdinand le Catholique puis de Charles Quint, dont les descendants gardèrent la ville jusqu'à la chute du féodalisme en 1806, provoquée par l'invasion des troupes napoléoniennes commandées par Masséna.

La Calabre est alors pendant un an le théâtre d'un conflit sanglant entre les insurgés calabrais, soutenus par l'armée anglaise, et l'armée française. De nombreuses exactions sont commises par les deux camps (massacre de Lauria, en Basilicate) ; l'armée française, notamment, brûle églises et couvents où se réfugient les civils, conformément aux ordres du général Duhesme[25]. De nombreux viols sont commis par les soldats, ceux-ci relatant (en usant d'euphémismes) les exactions commises dans les lettres qu'ils écrivent à leurs proches[25]. Malgré la défaite française à la bataille de Maida, la Calabre est pacifiée en 1807 au prix de lourdes pertes : dix mille soldats français (soit un cinquième des effectifs engagés dans la campagne) meurent du fait des épidémies ou des combats[25]. La région reste cependant par la suite un foyer insurrectionnel.

Le royaume de Naples subit donc diverses dominations : dynasties des Habsourg, d'Espagne et d'Autriche, et des Bourbons, ainsi que, pendant une courte période, un frère et un général de Napoléon, respectivement Joseph Bonaparte et Joachim Murat, ce-dernier finissant par ailleurs exécuté dans la ville de Pizzo.

Les provinces du royaume des Deux-Siciles.
Garibaldi blessé dans l'Aspromonte.

Époque contemporaine modifier

L'Aspromonte, région montagneuse du sud de la Calabre, dans la province de Reggio, fut le théâtre de l'une des plus célèbres batailles du Risorgimento, au cours de laquelle Giuseppe Garibaldi fut blessé. Il est toujours possible d'apercevoir l'arbre creux dans lequel, d'après la tradition, Garibaldi s'assit pour se faire soigner, à Gambarie, près de Reggio. Dans la même période, des mouvements libéraux et patriotiques se manifestent à Cosenza, le plus connu étant celui du 15 mars 1844, qui se termine par un échange de tirs entre soldats Bourbons et 21 patriotes qui seront condamnés à mort (seuls six d'entre eux seront effectivement exécutés)[26]. Les frères Bandiera, vénitiens, inspirés par cette révolte, voleront au secours de leurs « frères calabrais » et seront fusillés avec sept autres manifestants au vallon de Rovito, le 25 juillet 1844[27]. De nombreux citoyens volontaires de Cosenza s'engageront dans la lutte pour la réunification italienne et prendront part à l'expédition des Mille. Garibaldi entre dans Cosenza le 31 août 1860 ; deux mois plus tard, un plébiscite confirme l'annexion des Deux-Siciles à l'Italie.

Sous le royaume d'Italie, la Calabre a été divisée administrativement en trois entités reprenant la forme des provinces siciliennes préexistantes, celles de Catanzaro, de Cosenza et de Reggio. En 1947, la Calabre faisait partie des 19 régions créées par l'article 131 de la Constitution de la République italienne. Cette création devient effective en 1970 et la région prend Catanzaro pour chef-lieu.

Population et société modifier

1- Reggio de Calabre.
2- Catanzaro.
3- Corigliano-Rossano.
4- Lamezia Terme.
5- Cosenza.
6- Crotone.
7- Rende.
8- Vibo Valentia.
9- Castrovillari.
10- Montalto Uffugo.

Démographie modifier

PROVINCES DE CALABRE
Pos. Province/Ville métropolitaine Population Superficie (km²)
1 Cosenza 668.992 6.709,75
2 Reggio de Calabre 516.601 3.183,20
3 Catanzaro 340.679 2.415,45
4 Crotone 160.775 1.735,68
5 Vibo Valentia 149.899 1.150,64
COMMUNES
Pos. Commune Province/Ville métropolitaine Population Superficie (km²)
1. Reggio de Calabre Reggio Calabria 171 468 239,04
2. Catanzaro Catanzaro 84 983 112,72
3. Corigliano-Rossano Cosenza 73 824 346,56
4. Lamezia Terme Catanzaro 66 898 162,43
5. Cosenza Cosenza 63 561 37,86
6. Crotone Crotone 57 927 179,83
7. Rende Cosenza 36 188 55,28
8. Vibo Valentia Vibo Valentia 31 211 46,57
9. Castrovillari Cosenza 20 765 130,64
10. Montalto Uffugo Cosenza 20 061 76,67
11. Acri Cosenza 19 125 200,63
12. Gioia Tauro Reggio Calabria 19 089 39,87
13. Palmi Reggio Calabria 17 808 32,12
14. Siderno Reggio Calabria 17 527 31,86
15. Isola di Capo Rizzuto Crotone 17 189 126,65
16. Cassano all'Ionio Cosenza 16 540 159,07
17. San Giovanni in Fiore Cosenza 16 060 282,53
18. Taurianova Reggio Calabria 14 837 48,55
19. Paola Cosenza 14 751 42,88
20. Rosarno Reggio Calabria 14 533 39,56
21. Amantea Cosenza 13 873 29,46
22. Cirò Marina Crotone 13 840 41,68
23. Villa San Giovanni Reggio Calabria 12 852 12,17
24. Locri Reggio Calabria 11 810 25,75
25. Scalea Cosenza 11 069 22,56
26. Melito di Porto Salvo Reggio Calabria 10 553 35,41
27. Polistena Reggio Calabria 9 924 11,77
28. Cittanova Reggio Calabria 9 782 61,98
29. Crosia Cosenza 9 643 86,20
30. Bisignano Cosenza 9 494 133,69

Émigration et immigration modifier

La Calabre est, depuis la fin du XIXe siècle, une importante source de main-d’œuvre pour de nombreux pays du monde entier comme principalement l'Argentine et le Brésil, en Amérique du Sud, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la France, la Belgique, l'Allemagne et la Suisse. Cette émigration s'est tarie dans les années 1970, pour se diriger vers le nord de l'Italie, centre économique de la péninsule.

Les résidents étrangers sont au nombre de 92 996[28] dans la région, soit près de 5 % de la population calabraise.

La région est devenue un lieu d'immigration pour de nombreuses personnes originaires d'Europe de l'Est :

Pos. Nationalité Population
1 Roumanie 25 865
2 Maroc 15 313
3 Ukraine 5 720
4 Bulgarie 5 115
5 Inde 4 402
6 Albanie 2 798
7 Chine 2 707
8 Philippines 2 568
9 Nigeria 2 563
10 Pakistan 2 436

Langues et dialectes modifier

« A voi fieri Calabresi

che accoglieste ospitali me straniero

nelle ricerche e indagini

infaticabilmente cooperando

alla raccolta di questi materiali

dedico questo libro che chiude nelle pagine

il tesoro di vita del vostro nobile linguaggio.»

(Gerhard Rohlfs, Dizionario dialettale della Calabria)

« À vous les fiers Calabrais

qui m'avez accueilli comme un étranger

dans les recherches et investigations

coopérant sans relâche

dans la collecte de ces matériaux

je dédie ce livre qui dans ses pages renferme

le trésor vital de votre noble langage. »

Gerhard Rohlfs, Dizionario dialettale della Calabria

La population calabraise présente aujourd'hui encore une variété d'identités culturelles qui se reflète dans l'ensemble des dialectes qui y sont parlées, dont les colorations locales et les caractéristiques singulières sont courantes. À l'instar des autres dialectes italiens, la langue calabraise (ou plutôt les langues calabraises, celles du nord étant très distinctes de celles du reste de la région), ne dispose pas du moindre caractère d'officialité.

Dans le nord est parlé un dialecte dérivé de la langue napolitaine (italo-roman méridional) tandis que dans le centre et le sud de la Calabre, la multitude de dialectes locaux présente plus de similitudes avec le sicilien (italo-roman méridional extrême). En dépit de l'absence d'une unité réelle, l'ensemble des parlers vernaculaires de la région est tout de même souvent identifié comme étant du « calabrais ».

En raison des multiples racines historiques de la région, il est des zones en Calabre où l'on parle d'anciennes langues étrangères à l'origine qui se sont maintenues au fil des siècles. Il existe ainsi trois minorités linguistiques reconnues et protégées par l'État italien en Calabre : le gardiol, le griko et l'arberèche (arbërisht). Dans certains des villages où vivent ces minorités linguistiques, notamment les albanophones, où l'arberèche est encore très usité, la signalisation des noms de rues bilingues italien-gardiol/griko/arberèche est très répandue.

Le gardiol est une variété d'occitan pratiqué dans l'isolat linguistique de Guardia Piemontese.

Le griko, ou grec de Calabre, est parlé dans l'aire grécanique de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, dans les villages d'Amendolea (Amiddalia), Bova (Vua), Bova Marina (Fundaca), Condofuri, Roccaforte del Greco (Vunì), Roghudi, ainsi que dans certains quartiers de Reggio de Calabre elle-même, principalement à San Giorgio Extra.

La langue arberèche de Calabre est une variété linguistique de l'albanais tel qu'il est parlé dans le sud de l'Albanie. La communauté arberèche est la plus importante minorité de la région (leur langue est officielle dans 33 villages répandus entre les provinces de Cosenza, Crotone et Catanzaro). À noter que ce dialecte albanais est à l'origine d'une riche production littéraire moderne et contemporaine reconnue et étudiée en Albanie même.

Criminalité modifier

L'organisation mafieuse de la 'Ndrangheta, active sur de larges portions du territoire de la Calabre, affaiblit considérablement l'économie régionale et réunit au moins 3 % du PIB italien en pratiquant trafic de drogue, extorsion d'argent et pizzo. Son chiffre d'affaires global est d'environ 60 milliards d'euros (soit le double du PIB de la Calabre) et elle détient quasiment le monopole sur l'importation de drogues en Europe via le port de Gioia Tauro grâce à ses relations privilégiées avec les organisations criminelles latino-américaines[29].

Carte des 5 provinces calabraises.

Santé modifier

La Calabre est confrontée de longue date à un manque de soignants, en particulier de spécialistes, et est contrainte de faire venir des médecins cubains[30].

Administration modifier

Subdivisions administratives modifier

PROVINCES DE CALABRE
Province Nombre de communes Population Superficie Site web
Catanzaro 80 340,679 2415,45 http://www.provincia.catanzaro.it
Cosenza 150 668,992 6709,75 http://www.provincia.cosenza.it
Crotone 27 160,775 1735,68 http://www.provincia.crotone.it
Reggio de Calabre 97 516,601 3210,37 http://www.cittametropolitana.rc.it
Vibo Valentia 50 149,899 1150,64 http://www.provincia.vibovalentia.it
Calabre 404 1,836,946 15221,90 http://www.regione.calabria.it
Blason de la Calabre.

Héraldique modifier

Les armoiries de Calabre (approuvées et adaptées dans leur version définitive par décret du 15 juin 1992) sont ornées de quatre symboles représentant la région :

  1. le pin laricio (pinus nigra var. corsicana)
  2. le chapiteau dorique
  3. la croix grecque
  4. la croix potencée

Économie modifier

La Calabre est l'une des régions italiennes les plus pauvres malgré les revenus élevés de son économie souterraine, qui ne sont pas quantifiables. L'omniprésence de l'une des principales organisations criminelles du pays, l'éloignement relatif des grands centres marchands du nord et le manque d'infrastructures dû à la faible implémentation locale des institutions étatiques fragilisent en effet considérablement le tissu économique calabrais, inconstant car trop dépendant des variations économiques conjecturales.

Diverses parties de la région tirent une large part de leurs revenus du tourisme estival, en plein essor le long des côtes calabraises, particulièrement dans la province de Vibo Valentia. Plus discret, le tourisme d'hiver se développe peu à peu dans la Sila.

Agriculture modifier

Vignoble à Fedula, hameau de San Lorenzo del Vallo.

Le secteur primaire, et plus particulièrement l'agriculture, représente la première source de revenus de la région. Les principales cultures observées en Calabre sont l'olivier (184 529 ha d'oliveraies, deuxième région oléicole d'Italie derrière les Pouilles et troisième région européenne), la vigne (introduite à l'époque de la Grande-Grèce, 302 hl de vins par an) et les agrumes.

En Calabre, il existe trois types d'olives DOP : « Bruzio » dans la province de Cosenza, « Lametia » dans les environs de Lamezia Terme et « Alto Crotonese », à Crotone. La zone de production d’huile d’olive extra vierge IGP (label européen d'indication géographique protégée) « Olio di Calabria » couvre l’ensemble du territoire calabrais ; la production est exclusivement obtenue à partir d’olives provenant de variétés indigènes[31].

La région est à l'origine d'environ un quart de la production italienne d'agrumes[32] ; la région concentre ainsi 62 % de la production nationale de clémentines[33] ainsi que la quasi-totalité de la production de bergamotes[34] et de cédratiers (98 % du total)[35]. Cette dernière culture est pratiquée dans les communes de Tortora, Santa Maria del Cedro et Diamante, sur le littoral tyrrhénien proche de Cosenza, connu localement sous l'appellation de Riviera dei Cedri ; quant à la bergamote, elle est produite exclusivement sur la bande côtière de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre. Les clémentines de Calabre, en revanche, sont cultivées dans les différentes plaines de la région : dans la plaine de Sibari et à Corigliano, près de Cosenza, dans la plaine de Lamezia, près de Catanzaro, et enfin dans les plaines de Gioia Tauro et de Rosarno ainsi que dans la Locride pour les alentours de Reggio de Calabre[36].

La Calabre occupe la troisième place parmi les régions de l'UE qui ont plus de terres cultivées avec la méthode biologique (23 % de la surface agricole)[37].

La Cipolla rossa di Tropea (oignon rouge de Tropea), qui bénéficie depuis 2008 d'un label IGP, est cultivée sur le littoral tyrrhénien des provinces de Vibo Valentia, Catanzaro et Cosenza[38].

Différentes variétés de figues sont également cultivées en Calabre, dont la figue Dottato de Cosenza, qui est DOP[39]. Les Dottato sont traditionnellement séchées et entrent dans la composition de nombreuses pâtisseries locales. Le 30 avril 2019, la Gazzetta ufficiale del DDG classe la figue blanche Dottato de Cosenza produit d'excellence[40].

Y sont également cultivées les pêches et les nectarines, exportées vers l'Europe du Nord (Allemagne et Scandinavie)[41] ou revendues dans les marchés locaux. La principale variété de pêche nectarine cultivée en Calabre est la merendella[42]. 60 ha de champs sont consacrés à sa culture, dont plus de 50 sont situés dans la plaine de Lamezia Terme, le reste étant dispersé sur la côte ionienne de Catanzaro[43].

À Acconia, plus de 20 000 tonnes de fraises sont produites chaque année. 70 % de la production est exportée vers les marchés du Nord, où le produit est très demandé, tandis qu'environ un cinquième traverse également les frontières étrangères[44].

Longobardi est, quant à elle, renommée pour sa culture d'une variété locale de l'aubergine, la Melanzana Violetta (aubergine violette), qui a reçu l'appellation De.C.O[45].

Étant une région à prédominance montagneuse avec de vastes étendues forestières, la Calabre est la première région italienne exportatrice de cèpes[46].

Sur les hauts plateaux de la Sila est cultivée la patata della Sila[47], IGP, aux origines anciennes et ayant de longue date joué un rôle crucial dans la vie locale. Les montagnes boisées de Calabre sont également propices à la production de châtaignes[48].

La culture de noisettes est répandue dans les communes de Cardinale, Simbario et Torre di Ruggiero[49]. Le cultivar dominant dans la région est la Tonda Calabrese bien que de faibles proportions de Tonda Romana et de Tonda di Giffoni y soient également cultivées.

La Calabre possède une tradition séculaire de production de réglisse, dont elle est la plus grande productrice en Italie. La réglisse de Calabre est même protégée par un label DOP depuis 2011.

La culture du safran est largement répandue dans la province de Cosenza.

Dans les communes de San Floro et de Cortale[50], province de Catanzaro, la tradition de la sériciculture qui a fait la richesse de la région par le passé s'est perpétuée et requiert une culture massive de mûriers, dont les feuilles servent à nourrir les vers à soie.

Le principal marché agricole de la région se trouve à Catanzaro. L'élevage d'ovins et de caprins est pratiqué dans l'intérieur des terres. Il existe aussi de nombreuses races bovines parmi lesquelles se distingue la podolica. Le pâturage du bétail a lieu toute l'année et une fois l'été venu survient la transhumance vers les montagnes de la Sila et du Pollino, qui conservent leur fraîcheur grâce à l'altitude élevée. En octobre commence la démontication vers les terres côtières vallonnées. La pêche est modérément développée.

Artisanat modifier

L'art du tissage, enraciné dans la région depuis des siècles, reste très productif en Calabre où certains pôles d'excellence perpétuent cette tradition en travaillant la soie, la laine, le coton, le lin, le gênet et le chanvre[51]. San Giovanni in Fiore et Longobucco, dans la Sila, sont réputées pour leurs tapis, draps et tapisseries fabriqués en suivant d'antiques méthodes similaires à celles ayant cours en Orient[52].

Catanzaro est principalement renommée dans les domaines du tissage et de la broderie en soie. Depuis quelques années, cette activité connaît un regain d'essor ainsi qu'un engouement auprès des jeunes habitants de la région[53]. Les villages de Tiriolo et Badolato sont spécialisés dans la fabrication de "vancale", châles en laine ou en soie traditionnellement porté par les femmes pour danser la tarentelle. La fabrication de dentelles aux fuseaux finement travaillées est également pratiquée de longue date à Tiriolo.

À Bisignano, une petite industrie locale de fabrication de luths s'est transmise de génération en génération depuis le XVIIIe siècle[54] et, à Seminara, Squillace et Gerace, une production traditionnelle de céramiques remonte à l'ère de la Grande-Grèce.

Crotone connaît une traditionnelle activité du travail de l'or. De nombreux maîtres orfèvres tels que Gerardo Sacco et Michele Affidato produisent de précieux artefacts en or ou en argent. L'activité d'orfèvrerie à Crotone est également un héritage de la colonisation grecque. L'orfèvrerie artisanale est resté ancré dans les traditions locales comme témoigne le travail du filigrane qui suit le style et les formes de bijoux traditionnels[55].

Les boutiques artisanales de Brognaturo se distinguent par leur art de la sculpture sur bois, destiné à la création de pipes[56].

Le village de Stilo, dans la ville métropolitaine de Reggio de Calabre, est renommé dans la région pour sa concentrations de nombreux maîtres artisans tels que des brodeurs, des tisserands et des métallurgistes, qui prospèrent grâce à l'abondance des gisements locaux. Ainsi, des mines de cuivre ont été exploitées jusqu'à la Seconde Guerre mondiale à Bivongi. Des témoignages de cette activité sont exposés à l'Écomusée de la Vallée du Stilaro[57].

Industrie modifier

Fabrique d'armes de Mongiana.

Jusqu'à l’expédition des Mille (Risorgimento, 1860), la Calabre était réputée pour sa sidérurgie et ses fabriques d’armes. Le complexe industriel de Mongiana et Ferdinandea a été construit par les Bourbons et il est, à l’époque, le fleuron de l’industrie du royaume des Deux-Siciles. À Ferdinandea, il y a trois hauts-fourneaux : le « Santa Barbara », le « Santo Ferdinando » et le « San Francesco ». Ils produisent une fonte de qualité identique à celle produite par la sidérurgie anglaise. Les hauts-fourneaux sont alimentés en charbon de bois produit à partir des forêts du massif des Serre et en minerai de fer par la mine de Stilo. Ce complexe employait plus de 2 000 personnes. C’est autour de cette usine que s’est développé ce « pays » des Serre. Les salariés furent les premiers au monde dans cette industrie à bénéficier, avec une participation de l’employeur, d’une mutuelle pour l’assistance médicale et la pension[58]. Le déclin et la disparition de cette industrie sont l'une des conséquences néfastes du marché monétaire unique imposé par le royaume d'Italie nouvellement unifié.

Callipo, entreprise internationale spécialisée dans la production de thon, a son siège social à Maierato. Dans le même secteur, Intertonno Sardanelli siège à Pizzo.

Depuis 1731, Rossano est le siège de l'entreprise Liquirizia Amarelli, l'un des principaux producteurs de réglisse au monde.

La plus ancienne usine textile de Calabre, le Lanificio Leo, fondé en 1873, se trouve à Soveria Mannelli et entretient un monumental parc de machines toujours actives de la fin du XIXe siècle[59].

La Distilleria Caffo, spécialisée dans la production et la distribution d'alcools depuis 1915, est basée à Limbadi. Elle est surtout renommée pour son Vecchio Amaro del Capo.

Toujours dans le secteur agroalimentaire, Mangiatorella et Fontenoce commercialisent de l'eau minérale[60].

Créée en 1929 à Pianopoli, la Fornace Dipodi produit toutes sortes de briques et de matériaux de construction traditionnels.

La grande usine de production graphique et de services logistiques du Gruppo Abramo est située à Caraffa, elle totalise près de 3 000 employés.

Le centre d'embouteillage pour l'eau peu minéralisée d'Acqua Calabria est situé à Girifalco en raison de l'abondance de sources aquatiques du mont Covello. La boisson caféinée Brasilena y est produite[61].

L'IOM, leader de l'industrie optique et productrice de lentilles ophtalmiques, opère à Rogliano.

Services modifier

Les principaux pôles tertiaires de la Calabre sont Catanzaro, Lamezia Terme et Cosenza.

La Calabre est la région italienne avec la plus forte concentration d'avocats, avec une moyenne régionale de 6,8 avocats pour mille habitants[62].

Bord de mer à Tropea.

Tourisme modifier

Vieux village pittoresque de Scilla.
L'île de Dino, à Praia a Mare.
Parc national du Pollino.

La principale ressource touristique de la Calabre est son front de mer, elle dispose en effet d'un littoral de 780 kilomètres de long à cheval sur les mers Tyrrhénienne, Ionienne et le détroit de Messine. Le faible développement industriel de la région ainsi que l'absence d'urbanisation massive sur la majeure partie de son littoral ont permis la préservation d'un environnement maritime naturel voire sauvage en de nombreux endroits. L'attrait touristique de la région, qui a reçu la visite de 1 325 825 vacanciers italiens et 242 694 étrangers en 2007, est également renforcé par la présence de nombreuses zones archéologiques aux vestiges la plupart du temps bien conservés, notamment à Reggio de Calabre, Locri, Palmi, Crotone, Sibari et Roccelletta di Borgia.

Les bronzes de Riace, deux statues du Ve siècle av. J.-C., offrent un exemple intéressant de l'art de la sculpture du bronze dans la Grèce antique. Elles sont conservées au Musée national de la Grande-Grèce (Reggio de Calabre). Les deux statues représentent deux athlètes mesurant environ deux mètres de hauteur. Les lèvres et les bouts des seins sont en cuivre, les cils et les dents en argent, les yeux en ivoire et en pâte de verre. Elles ont été découvertes par un pêcheur à huit mètres sous la mer, à 800 mètres du rivage de Riace, en 1972, et restaurées à la Direction Générale des Beaux Arts de Florence.

Parmi les villes de l'arrière-pays, Cosenza conserve un important patrimoine historique et artistique.

Le tourisme de montagne, en plein essor, se développe surtout dans les parcs nationaux de l'Aspromonte, de la Sila et du Pollino, où sont implantées les stations de ski de Camagliatello, Lorica, Gambarie et Zomaro.

PIB modifier

D'après un rapport établi par le ministère de l'Économie et des Finances en 2019, Catanzaro est la première ville de Calabre quant au PIB par habitant. Le revenu moyen per capita y est de 19 423 euros, elle est suivie par Cosenza, Vibo Valentia, Reggio de Calabre et Crotone. Le taux d'évasion fiscale et de travail non déclaré est néanmoins assez élevé dans la région et, toujours d'après le ministère italien de l'Économie et des Finances, celui-ci avoisinerait les 50 % à Catanzaro ainsi qu'à Reggio.

Ci-dessous, un tableau présentant les PIB par habitant des chefs-lieux des provinces calabraises :

PIB par habitant des chefs-lieux de province
Chef-lieu Province/Ville métropolitaine Revenu annuel par habitant ()
Catanzaro Province de Catanzaro 19.494
Cosenza Province de Cosenza 19.423
Reggio de Calabre Ville métropolitaine de Reggio de Calabre 18.648
Vibo Valentia Province de Vibo Valentia 18.479
Crotone Province de Crotone 16.373

Chômage modifier

La Calabre est la région italienne avec le plus haut taux de chômage, qui s'élevait à 21,6 % en 2018.

Taux de chômage annuel en Calabre (2006-2018)
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Taux de chômage (%) 12,8 % 11,1 % 12,0 % 11,3 % 11,9 % 12,7 % 19,4 % 22,3 % 23,4 % 22,9 % 23,2 % 21,6 % 21,6 %

Transports modifier

Carte de l'autoroute A2 et des principaux axes routiers de Calabre.

Transport routier modifier

La région est traversée dans toute sa longueur par une seule autoroute, qui fait office d'axe routier principal :

Elle est également desservie par deux strade statali (SS ou routes nationales) qui joignent les grandes villes de la région aux principaux centres urbains alentours :

Enfin, le territoire calabrais est parcouru de routes transversales ayant pour objectif de faciliter l'accès au versant ionien depuis l'autoroute A2 :

Transport ferroviaire modifier

Ferrovie dello Stato Italiane (littéralement « Chemins de fer italiens de l'État ») :

Ferrovie della Calabria :

Le port de Reggio.
Le port de Villa San Giovanni.

Transport maritime modifier

  • Le port de Gioia Tauro a été construit pour permettre l'approvisionnement en minerai et en charbon du 5e centre sidérurgique qui devait être construit en Calabre dans les années 1970. À la suite de la crise mondiale de la sidérurgie, ce projet a été abandonné et le port a été considéré pendant de longues années comme une « friche industrielle » inutilisée. Il est, en 2011, le premier port italien et le cinquième port méditerranéen quant au trafic de conteneurs[63] ;
  • Le port de Reggio de Calabre : siège de la gestion maritime de la région, il est essentiellement dédié au trafic de marchandises et à l'industrie ainsi qu'à la navigation de plaisance, qui le relie à Messine, aux îles Éoliennes et à Malte. Il s'agit du premier port de la région et du deuxième port italien quant au trafic de passagers, au nombre de 10 millions par an ;
  • Le port de Villa San Giovanni : exclusivement tourné vers le transport de passagers entre la Calabre et la Sicile ;
  • Le port de Vibo Marina : fonctions touristique, commerciale et industrielle ;
  • Le port de Crotone : transports de marchandise, pêche, plaisance ;
  • Le port de Corigliano : grand port d'escales et de pêche ;
  • Le port de Palmi : port de pêche et de plaisance, sur la Costa Viola ;
  • Le port de Catanzaro : essentiellement touristique ;
  • Le port de Cirò Marina : pêche, tourisme et plaisance ;
  • Le port de Tropea : essentiellement touristique ;
  • Le port de Cariati : pêche et tourisme ;
  • Les ports de Roccella Ionica, de Scilla, d'Isola di Capo Rizzuto et de Cetraro sont exclusivement orientés vers le secteur touristique.
L'aéroport de Reggio Calabria.

Transport aérien modifier

La région est dotée de trois aéroports civils, un aéroport militaire et six aérodromes.

Aéroports civils modifier

  • L'aéroport de Lamezia Terme (SUF) : premier aéroport de Calabre et l'un des premiers du Mezzogiorno pour le trafic de passagers. Il effectue des liaisons régulières, tant avec le reste de l'Italie qu'avec l'étranger, et a l'avantage, grâce à sa localisation au centre de la région, d'être facilement accessible et de desservir toute la Calabre, voire les parties limitrophes des régions voisines ;
  • L'aéroport de Reggio Calabria (REG) : deuxième aéroport de la région en nombre de passagers, il dessert les villes métropolitaines de Reggio de Calabre et de Messine ;
  • L'aéroport de Crotone (CRV) : troisième aéroport de Calabre en nombre de passagers, il dessert la province de Crotone.
Trafic de passagers des trois aéroports au cours des dix dernières années
Année Passagers
2017 2.926.645
2016 3.226.593
2015 2.835.064
2014 2.933.519
2013 2.772.029
2012 2.934.326
2011 2.985.389
2010 2.568.663
2009 2.208.460

Aéroports militaires modifier

  • Aéroport et héliport militaire de Vibo Valentia.

Aérodromes modifier

Culture modifier

Université de Calabre.

Enseignement supérieur modifier

Universités d'État :

Universités ne relevant pas de l'État :

Instituts d'art :

Recherche modifier

Musée diocésain du Codex (Corigliano-Rossano).
Musée national de la Grande-Grèce (Reggio de Calabre).

Musées modifier

De nombreux musées témoignant des diverses époques (Grande-Grèce, Rome antique, Moyen Âge, Renaissance et période contemporaine) sont répartis dans toute la région :

Musique modifier

Les Calabrais Francesco Cilea (auteur de l'opéra Adriana Lecouvreur) et Nicola Manfroce, tous deux originaires de Palmi, figurent parmi les grands noms de la musique symphonique et du lyrisme.

Dans un registre plus contemporain, de multiples artistes calabrais tels que Mino Reitano, Mia Martini et sa sœur Loredana Bertè, Rino Gaetano, Sergio Cammariere, Eman et Brunori Sas ont lié leur nom au monde de la musique tandis que les groupes de renommée internationale JetLag (jazz rock progressiste) et Il Parto delle Nuvole Pesanti (créateur d'un genre que l'on peut définir comme du "rock calabrais") se sont illustrés dans le genre de la musique rock.

La Calabre possède en outre une ancienne tradition musicale populaire aux multiples facettes, influencée par les nombreuses cultures qui ont laissé des traces dans cette région comme les grécophones de Gallicianò avec Attilio Nucera, qui se vante d'être le plus ancien ménestrel à diffuser la langue et les traditions gréco-calabraises en Italie et à l'étranger, à commencer par la Suisse et les pays anglo-saxons. Parmi les divers chanteurs et groupe folks de Calabre : Re Niliu, dans les années 1980, QuartAumentata, Mattanza, Kalamu, Totarella, Mimmo Cavallaro, TaranProject, Cosimo Papandrea et Marinella Rodà.

La musique folklorique calabraise a connu un nouvel essor dans les années 1970, avec l'émergence d'artistes et de groupes tels que Otello Profazio et les Calabruzi, portés par le label discographique calabrais Elca Sound.

La Varia di Palmi, patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

Événements et festivités modifier

(d'importance nationale ou internationale)

Cuisine modifier

Lieux d'intérêt et monuments modifier

Architecture sacrée modifier

La cathédrale de Stilo.

La Calabre était, lors des débuts du christianisme, une terre d'accueil pour de nombreux clercs, moines et ascètes en provenance d'Orient. Ainsi, un grand nombre de moines Basiliens de rite grec orthodoxe y vivent reclus en des lieux isolés, d'abord dans des grottes et des cavernes, puis dans les premiers lieux de culte qu'ils firent bâtir, les laures[67].

L'abbaye Florense, à San Giovanni in Fiore.
La cathédrale de Cosenza.
L'église Santa Maria della Consolazione, à Altomonte.

Sous la domination byzantine, de nombreux exemples d'architecture chrétienne orientale apparurent : par exemple, la cathédrale de Stilo (construite aux IXe siècle et Xe siècle), l'oratoire San Marco et l'abbaye Santa Maria del Patire (Pathirion) à Rossano, le monastère grec-orthodoxe San Giovanni Theristis à Bivongi (toujours occupé par une communauté de moines orthodoxes), ou encore l'église Santa Filomena (dite "chiesa del Pozzoleo") à Santa Severina. Ces influences orientales ont perduré après la conquête normande de la Calabre, comme l'atteste la cathédrale de Gerace, l'un des plus vastes édifices religieux de la région[68].

L'édification de l'abbaye de Sambucina (Luzzi), aux alentours de 1087, inaugure l'apparition des styles roman et gothique en Calabre. L'abbaye Florense de San Giovanni in Fiore (l'un des plus grands édifices religieux de Calabre, fondé par l'abbé et théologien Gioacchino da Fiore, figure importante du christianisme médiéval[69]), la cathédrale de Cosenza, l'église Santa Maria della Consolazione d'Altomonte, l'abbaye de Serra San Bruno ainsi que la cathédrale de Tropea en sont de parfaits témoignages.

Façade du sanctuaire Saint-François-de-Paule, à Paola.
La basilique de l'Immaculée Conception, à Catanzaro.
L'église Maria Santissima dei Sette Dolori, à Serra San Bruno.

À partir du XVIe siècle, les églises calabraises s'embellissent et se couvrent de nombreuses œuvres créées par des artistes tels que Pietro Bernini, Mattia Preti, Antonello Gagini, Giovan Battista Mazzolo[70] ainsi que divers autres sculpteurs parmi lesquels ceux de l'école napolitaine[67].

La cathédrale de Reggio de Calabre.

Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, la Contre-Réforme et le concile de Trente font s'épanouir l'architecture baroque dans toute la région. Les plus éminents exemples d'architecture baroque en Calabre sont le sanctuaire Saint-François-de-Paule de Paola, la basilique de l'Immaculée Conception de Catanzaro, l'église Maria Santissima dei Sette Dolori de Serra San Bruno, la cathédrale de Crotone et l'église Santa Maria Maggiore e San Leoluca de Vibo Valentia.

Néanmoins, la plus vaste église de Calabre est l'imposante cathédrale de Reggio de Calabre, reconstruite après le séisme du 28 décembre 1908 dans le détroit de Messine[71].

Architecture militaire modifier

Le château de Corigliano surplombant la ville.
Château aragonais Le Castella.

Parmi les nombreux châteaux et forteresses présents en Calabre se distingue celui de Corigliano, considéré comme « l'un des mieux conservés et des plus beaux châteaux du sud de l'Italie ». Construit dans la seconde moitié du XIe siècle à la demande du roi normand Robert Guiscard, il s'inscrit dans un réseau de fortifications conçu par les Normands afin de mieux contrôler le territoire ; bien qu'il ait conservé son allure de forteresse médiévale à l'extérieur, il a été largement remanié au fil des siècles à l'intérieur afin d'être transformé en somptueuse résidence de nobles[72].

La forteresse aragonaise de Le Castella est située sur un îlot relié au continent par un banc de sable.

Parmi les autres bâtisses notables figurent le château normanno-souabe de Cosenza, le château de Charles Quint à Crotone, le château de Vibo Valentia, le château aragonais de Reggio de Calabre, le château de Santa Severina, le château de Pizzo (dit également château Murat, en hommage à Joachim Murat, qui y fut emprisonné et fusillé), le Castrum Petrae Roseti (d'époque normande mais reconstruit par l'empereur Frédéric II de Souabe) sur le littoral de Roseto Capo Spulico, et le château Ruffo de Scilla.

De nombreuses tours de guet côtières sont disséminées sur les côtes de la région, telles que la Tour Talao de Scalea et la Tour Aragonaise de Melissa.

Autres modifier

  • Ancien hôpital psychiatrique de Girifalco ;
  • Fontana della Palma, Palmi ;
  • Fontaine baroque de Girifalco ;
  • Mausolée de Franceso Cilea, Palmi ;
  • Villa Vecchia de Cosenza ;
  • Villa comunale di Cittanova ;
  • Villa comunale Giuseppe Mazzini di Palmi.

Sites archéologiques modifier

Les bronzes de Riace, symboles de la Calabre.
L'un des Dioscures de Locri Epizefiri.
Kouros de Reggio Calabria.
La Tête du Philosophe de Porticello.

Du VIIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle av. J.-C., la Calabre a connu un net développement socio-économique dû à la colonisation grecque ; la région connut en outre, grâce à sa riche littérature et à ses philosophes, un rayonnement culturel et artistique qu'elle n'a jamais réégalé depuis lors.

La région fut dès lors surnommée « Magna Graecia » (Megàle Hellàs), seule région éloignée de la Grèce à avoir connu un développement similaire à l'époque ; ce nom serait en fait d'abord apparu dans les colonies elles-mêmes, soucieuses de démontrer leur puissance.

Les peuples de civilisation grecque débarquèrent en Calabre dans le cadre d'un flux migratoire motivé par l'intérêt du développement commercial du bassin méditerranéen ainsi que par une surpopulation de leur patrie d'origine : ainsi, entre 743 et 730 av. J.-C., des habitants originaires de Chalcis ont fondé les cités de Rêgion (Reggio) et de Zancle (Messine) sur le détroit séparant la Calabre et la Sicile afin de contrôler la principale voie commerciale entre la Grèce et l'Italie tyrrhénienne. Dans les années qui suivirent, ce sont les Achéens, motivés par la nécessité d'échapper à une famine engendrée par la surpopulation, qui ont donné naissance aux cités de Sybaris (Sibari, 720 av. J.-C.) et de Crotone (710 av. J.-C.). Entre 710 et 690 av. J.-C., un peuple grec appelé les Locrides fonda Locri Epizefiri.

Pour de nouvelles raisons de surpopulation ainsi que dans une volonté d'affirmer leur emprise commerciale sur ces territoires, ces cités nouvellement fondées créèrent à leur tour des "sous-colonies", ce qui eut pour effet d'élargir considérablement l'influence grecque, déjà prépondérante, sur la région : Medma (Rosarno), Metauros (Gioia Tauro), Taurianum (Taureana di Palmi), Hipponion (Vibo Valentia), Laos, Skydros, Terina, Skylletion et Kaulonia (près de Monasterace Marina).

Liste des sites archéologiques (toutes les époques) de la région par province :

Province de Catanzaro modifier
Province de Cosenza modifier
Province de Crotone modifier
  • Crotone : musée archéologique national de Crotone, où sont notamment conservés le Trésor de Héra avec son diadème en or, deux vases en bronze aux motifs représentant des Sirènes ainsi qu'une sculpture en marbre de Héra ;
  • Aire archéologique du Cap Colonna : temple de Héra Lacinia, musée et parc archéologique ;
  • Vestiges du temple d'Apollon Alaios, à Punta Alice, près de Cirò Marina.
Ville métropolitaine de Reggio de Calabre modifier
Province de Vibo Valentia modifier
  • Hipponion, aujourd'hui Vibo Valentia : restes de remparts grecs éparpillés autour de la ville, vestiges de temples doriques sur la colline del Telegrafo ainsi que près de la Cava Cordopatri, et d'un temple ionique sur les hauteurs du Confino, restes d'habitations romaines sur la via XXV Aprile et d'un établissement thermal dans le hameau de Sant'Aloe ; derrière l'église du Rosaire furent mis au jour les vestiges d'un théâtre gréco-romain ; nécropole grecque (VIIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle av. J.-C.) ; sur le viale Kennedy, palazzo Muschella (nécropole grecque et fourneaux antiques) ;
  • Autres sites archéologiques de la province : vestiges d'un sanctuaire périurbain sur l'aéroport militaire de Vibo Valentia, restes d'une villa romaine à Trainiti, près de Briatico ; sanctuaire rural dans le hameau de Passo Murato sul Poro ; d'innombrables autres établissements des âges protohistorique et classique ont été localisés mais doivent encore être fouillés ;
  • Torre Galli di Drapia : établissement protohistorique occupé jusqu'au VIe siècle av. J.-C. ;
  • Tropea : traces d'occupations préhistoriques et protohistoriques ; lieu de culte paléochrétien sous la cathédrale ; nombreux vestiges antiques et préhistoriques dans la ville et ses hameaux de Torre Lunga, Tondo et Cuntura ;
  • Nicotera : témoignages d'occupations grecque, romaine et de l'Antiquité tardive dans les hameaux de Colle Diale, San Faustina, Comerconi, piano dei Greci, San Francesco, Pugliesa, Sovereto, Casino Mortelletto.

Zones naturelles modifier

Outre les zones précitées, de multiples aires naturelles sont protégées en Calabre, riche en beautés sauvages grâce à sa nature montagneuse.

Honneur modifier

L'astéroïde (218636) Calabria est nommé d'après la région.

Notes et références modifier

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Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

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Articles connexes modifier

Antiquité romaine

Liens externes modifier