Campagne de l'Agro Romano pour la libération de Rome
La campagne de l'Agro Romano pour la libération de Rome désigne une campagne militaire de la Troisième guerre d'Indépendance italienne conduite à l'automne 1867 par Giuseppe Garibaldi à la tête des 10 000 volontaires des Brigades garibaldiennes (les chemises rouges) pour la libération de Rome de l'emprise des États pontificaux soutenus par les troupes françaises envoyées par Napoléon III.
Ces luttes, de la période du Risorgimento pour l'unification de l'Italie, se sont déroulées dans la campagne entourant Rome qui est appelée depuis la période romaine Ager Romanus (ou Agro Romano en italien). Les batailles de l'Agro Romano ont eu lieu autour des villes de Ronciglione, Viterbo, Bagnoregio, Nerola, Montelibretti, Monte San Giovanni Campano, Monterotondo, Farnese et Subiaco.
Histoire
modifierLes hommes de Garibaldi, volontaires de 220 communes italiennes ayant répondu à son appel lancé en mars 1867, sont au départ environ 5 000, rassemblés entre Terni et Orvieto, alors que Garibaldi est bloqué à Caprera par la Regia Marina. Ils sont commandés par le fils de Garibaldi, Menotti Garibaldi, pour la zone de Rome, Giovanni Acerbi pour celle de Viterbo, et Giovanni Nicotera pour Frosinone.
Le 13 octobre, de violents combats ont lieu dans la ville de Montelibretti. Le 15 octobre, Garibaldi s'échappe de Caprera et rejoint ses hommes à Monterotondo, où il combat les troupes pontificales le 25 octobre et remporte une difficile victoire.
Les chemises rouges entourent petit à petit Rome mais la population reste calme. Garibaldi attend alors en vain un soulèvement populaire à Rome qui lui permettrait de tenter de prendre la ville. Il voit au contraire certains de ses hommes déserter. Il décide le 3 novembre de rejoindre Tivoli afin de dissoudre la légion indisciplinée[1]. Par ailleurs, il manque d'officiers professionnels et d'armes.
Napoléon III, devant la possibilité de la chute du pouvoir papal à Rome qu'il refuse, décide alors d'envoyer environ 2 000 soldats français afin de combattre auprès des troupes pontificales. Les troupes françaises débarquent le 29 octobre à Civitavecchia. À Mentana le , les deux armées se heurtent, de 5 à 6 000 hommes de chaque côté. Malgré la dépêche célèbre du général de Failly (« les chassepots ont fait merveille »), les troupes françaises sont peu intervenues dans ce combat, et les garibaldiens n'ont pas été très combatifs. La défaite de Garibaldi est cuisante (150 à 1 000 morts ainsi que 1 400 prisonniers), et la retraite de ses hommes est éprouvante.
Cette bataille termine la campagne de l'Agro Romano pour la libération de Rome. La prise de Rome aura finalement lieu le en raison de la capitulation le 2 septembre de Napoléon III dans le cadre de la guerre franco-prussienne, permettant à Victor-Emmanuel II d'engager les troupes de Raffaele Cadorna contre celles des États pontificaux, qui ne sont plus alors défendus par la France.
Notes et références
modifier- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Campagna dell'Agro romano per la liberazione di Roma » (voir la liste des auteurs).
- (it) La battaglia di Monterotondo e Mentana sur le site du Musée national de la campagne de l'Agro Romano de Mentana.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Jean Guénel (préf. Yves-Marie Bercé), La dernière guerre du pape : les zouaves pontificaux au secours du Saint-Siège : 1860-1870, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 196 p. (ISBN 978-2-86847-335-6).
Articles connexes
modifierLien externe
modifier- (it) La battaglia di Monterotondo e Mentana sur le site du Musée national de la campagne de l'Agro Romano de Mentana