Carbios

entreprise française de chimie biologique basée dans le Puy-de-Dôme

Carbios
logo de Carbios
Logotype de Carbios.

Création 2011
Fondateurs Jean-Claude Lumaret
Forme juridique Société anonyme
Action ALCRB
Slogan Enzymes powering the circular economy
Siège social Clermont-Ferrand
Drapeau de la France France
Direction Philippe Pouletty, président (2022-)

Emmanuel Ladent, directeur général (2021-)

Activité Recherche-développement en biotechnologie (code 7211Z)
Effectif 85 (2021)
SIREN 531530228
Site web Site officiel

Capitalisation 425 millions d'€ (2021)
Fonds propres 49 307 200  (2020)
Dette 8 744 900  (2020)
5 955 000  (2019)
Chiffre d'affaires en augmentation 1 346 100  (2020)
1 025 200  (2019)
Résultat net en diminution −6 145 600  (2020)
−3 749 300  (2019)

Carbios est une entreprise française de chimie biologique, spécialisée dans la conception et le développement de procédés enzymatiques en vue d’une biodégradation et un biorecyclage des matières plastiques. Elle est basée sur le parc Cataroux, à Clermont-Ferrand en Auvergne.

Histoire modifier

Carbios est créée en 2011, avec une introduction sur le marché Euronext Growth à la Bourse de Paris en 2013[1].

Le 17 janvier 2019, Carbios a annoncé avoir obtenu un financement de 7,5 millions d’euros avec son partenaire Toulouse White Biotechnology (TWB) dans l’optique d’industrialiser leur technologie de recyclage du plastique par l’action d’enzymes[2].

En avril 2020, un groupe de chercheurs, composés de 16 membres d'un laboratoire l'INSA Toulouse, et de 5 employés de Carbios, publient dans la revue Nature un article démontrant qu'une enzyme de type hydrolase co-développée et exploitée par Carbios permet de recycler à minimum 90 % en 10 heures les plastiques PET[3],[4].

Principaux actionnaires modifier

Au 12 mai 2022[5].

Public 80,8%
BOLD 5,91%
HNWI 5,90%
Michelin Ventures 4,36%
Groupe L'Occitane 2,36%
Truffle Capital 0,42%
Management et autodétention 0,17%

Activité modifier

Carbios développe deux technologies basées sur la spécificité exceptionnelles des enzymes :

  • la biodégradation du PLA;
  • le biorecyclage du PET (dépolymérisation de matériaux plastiques par méthode enzymatique) ;

Dans la biodégradation, Carbios a notamment mis au point un procédé d’incorporation d’enzymes dans des matériaux plastiques. Ceci a débouché sur la création de la co-entreprise Carbiolice, avec Limagrain Céréales Ingrédients, pour laquelle l’industrialisation est prévue avec la société partenaire Novozymes[6].

Carbios a pris part avec d’autres sociétés au projet « Thanaplast », en partie financé par Bpifrance[7], qui a permis de développer des procédés biologiques de valorisation de déchets plastiques, notamment à base de PLA et de PET[8].

En novembre 2020, Carbios annonce le lancement d'un procédé industriel permettant de transformer le textile en bouteille plastique PET. Si l'opération inverse, la transformation de bouteilles PET en textile, était connue, le nouveau système de Carbios constitue une première mondiale[9].

Biorecyclage par méthode enzymatique modifier

L'utilisation d'enzymes pour découper les molécules de PET permet de le dépolymériser à 97 %. L'entreprise a laissé des bouts de cette matière dans des parcelles de terre afin de trouver des enzymes qui les digéraient. Leur ADN a ensuite été inséré dans des bactéries Escherichia coli, qui sont faciles à cultiver. Le premier prototype, annoncé en février 2019, permettrait de recycler 200 kg de PET en 16 heures[10].

En 2020, l'entreprise annonce avoir trouvé la bonne enzyme, modifiée par un laboratoire de l'INSA Toulouse, capable de séparer les deux résines qui composent le PET. Le recyclage à 100 % de ces deux résines permet de fabriquer un nouveau PET totalement neuf. Carbios construit un démonstrateur près de Lyon pour 2021 qui recyclera 2 000 tonnes, et prévoit ensuite une usine pouvant traiter 100 000 tonnes[3].

Selon John McGeehan de l'Université de Portsmouth, qui n'est pas impliqué dans l'entreprise, le processus est efficace à 90 %. L'enzyme d'origine, capable de traiter le PET, a été découverte en 2012 par l'Université d'Osaka. Elle fait partie des cutinases qui décomposent les feuilles de végétaux. Après modification, elle casse le PET en ses composants d'origine, l'acide téréphtalique et l'éthylène glycol, en quelques jours sous une température de 65 °C. Pour générer cette nouvelle enzyme, l'équipe de Carbios et l'INSA de Toulouse ont analysé sa structure cristalline afin d'identifier les acides aminés qui s'accrochent aux liens chimiques du PET. Ils ont ensuite généré des enzymes mutantes pour en trouver de plus efficaces et de plus résistantes à la chaleur. Après avoir répété le processus plusieurs fois, ils en ont trouvé une 10 000 fois plus efficace que celle d'origine, pouvant de plus supporter des températures de 72 °C, température à laquelle le PET commence à se ramollir[11].

Notes et références modifier

  1. Lire en ligne, sur www.tradingsat.com, 13 décembre 2013
  2. Victor Noiret, « Recyclage du plastique : Carbios obtient un nouveau financement », sur Le Revenu, (consulté le ).
  3. a et b Nina Godart, « La découverte d'une start-up française va enfin permettre de recycler le plastique à l'infini », sur BFMTV, .
  4. (en) V. Tournier, « An engineered PET depolymerase to break down and recycle plastic bottles », Nature, vol. 580,‎ , p. 216–219 (DOI 10.1038/s41586-020-2149-4)
  5. « Carbios : Actionnaires », sur carbios.com (consulté le ).
  6. Lire en ligne, Le Revenu, 29 janvier 2019
  7. Projet Thanaplast, Bpifrance
  8. Finalisation du projet, Formule-verte.com, 17 janvier 2018
  9. « Carbios produit la première bouteille à partir de textiles biorecyclés », sur Les Echos, (consulté le ).
  10. « Des bouteilles plastiques recyclables à l’infini », sur Le Monde, .
  11. (en) « ‘A huge step forward.’ Mutant enzyme could vastly improve recycling of plastic bottles », sur sciencemag.org, (consulté le ).

Liens externes modifier