Carmelo Bene

auteur dramatique, metteur en scène, décorateur, acteur et cinéaste

Carmelo Bene, né le à Campi Salentina et mort à Rome le , est un acteur, écrivain, réalisateur et metteur en scène italien[1].

Il a été l'un des protagonistes de la neoavanguardia théâtrale italienne et l'un des fondateurs du « nouveau théâtre italien »[2]. Auteur prolifique, il s'est engagé dans diverses formes d'art telles que la poésie et le cinéma. Le genre, en ce qui concerne les œuvres de Bene, est difficile à déterminer. Carmelo Bene qualifie parfois son art (théâtral, cinématographique, littéraire, ...) de « dégénéré »[3].

Biographie modifier

Carmelo Bene dans Salomé (1972).

Carmelo Bene passe son enfance dans un collège religieux. À 18 ans, il entre, seulement pour quelques mois, au Conservatoire de Rome. Il met en scène et joue dans Caligula d'Albert Camus en 1959. Il travaille ensuite sur des poèmes de Vladimir Maïakovski qu'il rejoue plusieurs fois, jusqu'à la version définitive de 1982 : Quatre manières diverses de mourir en vers.

À partir de 1967, il se lance dans le cinéma, et tourne Hermitage, Notre-Dame des Turcs, Don Giovanni, Capricci, Salomé et Un Hamlet de moins, des films qui marquent l'époque, ainsi que son théâtre par la réutilisation de « vitesses » cinématographiques[1].

Il revient au théâtre en 1974, quittant définitivement le cinéma, et donne ses spectacles sur les scènes italiennes les plus importantes. Il s'attaque ensuite à Shakespeare dont il va monter successivement Roméo et Juliette (en même temps que S.A.D.E.), Richard III (publié en 1978 sous le titre de Superpositions avec un commentaire de Gilles Deleuze), plusieurs versions différentes de Hamlet, Othello, et enfin Macbeth (Paris, 1983)[1].

Une autre pièce que Carmelo Bene ne cesse de présenter est Pinocchio, point de départ d'une conceptualisation de l'acteur comme « machine actoriale », concept toujours à l'œuvre dans les réalisations qui suivent : Lorenzaccio, Le Dîner des dupes, Hamlet suite, Macbeth Horror suite. L'aboutissement de ce travail est la série de l'Achilléide-Penthésilée qui évoque à la manière d'Artaud la cérémonie funèbre et dérisoire du vide du théâtre[1],[4].

Théâtre modifier

  • 1959 : - Caligula d'Albert Camus, Rome. Puis seconde version en 1961.
  • 1961 : - Spectacle concert Maïakovski, Bologne. Puis deux autres versions en 1962.
  • 1963 : - Cristo 63, Rome.
  • 1964 : - Salomé d'Oscar Wilde, Rome.
  • 1966 : - Faust ou Marguerite de Carmelo Bene, Rome.
    • Notre-Dame des Turcs de Carmelo Bene. Puis une seconde version en 1973.
  • 1967 : - Hamlet ou la conséquence de la piété filiale d'après Shakespeare et Jules Laforgue. Puis une seconde version en 1974
  • 1968 : - Arden of Feversham d'un anonyme élisabéthain.
    • Don Quichotte d'après Cervantes.
  • 1974 : - La cena delle beffe de Benelli. Puis une seconde version en 1989.
    • S.A.D.E de Carmelo Bene. Puis une seconde version en 1976.
  • 1976 : - Faust-Marlowe-Burlesque de Trionfo et Salveti.
  • 1977 : - Richard III d'après Shakespeare à l'Opéra-comique.
  • 1979 : - Othello ou la déficience de la dame d'après Shakespeare. Puis une seconde version en 1985.
  • 1980 : - Hyperion, d'après le poème de Hölderlin.
  • 1981 : - La divine comédie, "lectura Dantis" pour une seule voix.
  • 1983 : - Macbeth d'après Shakespeare.
    • Egmont de Goethe, version italienne et élaboration pour concert et voix seule de Carmelo Bene.
    • … Mi presero gli occhi… d'après Hölderlin et Giacomo Leopardi.
  • 1986 : - Lorenzaccio d'après Musset
  • 1987 : - Canti de Giacomo Leopardi
    • Hommelette for Hamlet, opérette inqualifiable de Jules Laforgue.
  • 1989 : - Penthésilée d'après Heinrich von Kleist. Puis une seconde version en 1990.
  • 1994 : - Hamlet suite
  • 1996 : - Macbeth, horror suite, pour le centenaire de la naissance d'Antonin Artaud.
  • 1997 : - Adelchi di A. Manzoni spectacle en forme de concert à la mémoire d'Antonio Striano.
  • 1998 : - Pinocchio (IVe version).
  • 1999 : - Gabriele D'Annunzio, concert d'auteur.
  • 2000 : - In-vulnerabilitá d'Achille impossibile suite tra Ilio e Sciro d'après Stazio, Heinrich von Kleist et Homère.
  • 2001 : - Lectura Dantis au festival d'Otrante

Filmographie modifier

Carmelo Bene dans une scène de Notre-Dame des Turcs (1968).

Réalisateur modifier

Acteur modifier

Notes et références modifier

  1. a b c et d (it) Piergiorgio Giacchè, « Bene, Carmelo in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it, (consulté le ).
  2. (it) « Carmelo Bene », sur treccani.it
  3. (it) Daniela Montemagno, Gigi Proietti, una biografia, Edizioni Sabinae, (ISBN 9791280023360, lire en ligne), p. 279
  4. (en) John Francis Lane, « Obituary: Carmelo Bene », sur the Guardian, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Superpositions, [« Sovrapposizioni »], Un Manifeste de moins, texte de Gilles Deleuze, trad. de Jean-Paul Manganaro, Danielle Dubroca, Paris, Éditions de Minuit, 1979, 131 p. (ISBN 2-7073-0252-X)
  • Notre-Dame-des-Turcs, suivi de Autographie d'un portrait, [« Nostra Signora dei Turchi »], trad. de Jean-Paul Manganaro, Paris, P.O.L., 2003, 266 p. (ISBN 2-86744-932-4)
  • Théâtre : œuvres complètes II, trad. de Jean-Paul Manganaro, Paris, P.O.L., 2004, 573 p. et 1 CD (ISBN 2-84682-048-1)
  • Polémiques et inédits : œuvres complètes III, trad. de Jean-Paul Manganaro, Paris, P.O.L., 2012, 464 p. (ISBN 978-2-8180-0323-7)
  • Carlo Alberto Petruzzi, Carmelo Bene. Una bibliografia (1959-2018), Damocle edizioni, 2018, 182 pp. [1]

Liens externes modifier