Carnières (Belgique)
Carnières est une section de la commune belge de Morlanwelz, située en Région wallonne dans la province de Hainaut.
Carnières | |||||
Vue de Carnières-Trieux. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | La Louvière | ||||
Commune | Morlanwelz | ||||
Code postal | 7141 | ||||
Zone téléphonique | 064 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Carniérois(e) | ||||
Population | 8 135 hab. (1/1/2020) | ||||
Densité | 1 054 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 26′ 35″ nord, 4° 15′ 18″ est | ||||
Superficie | 772 ha = 7,72 km2 | ||||
Localisation | |||||
Localisation de Carnières au sein de Morlanwelz | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.
Toponyme
modifierGénéralement, on croit que le nom Carnières a pour racine le mot bas-latin carnus qui se dit « carpinus » en haut-latin et carne en roman ; ces mots signifient charme et dès lors, Carnières serait un lieu où abondent les charmes. On a aussi quelques fois interprété le nom de Carnières comme venant de carnage[1].
Évolution démographique
modifier- Sources : INS, Rem. : 1831 jusqu'en 1970 = recensements, 1976 = nombre d'habitants au 31 décembre.
Géographie
modifierTopographie
modifierMorphologie urbaine
modifierQuartiers
modifier- Vieille Eglise. Nom donné sur le site de l'ancienne église Saint-Hilaire (XVe siècle).
- Pairois. Le Pairois est un hameau encore actuellement désigné sous ce nom, contigu à la rue Beauregard[2]. Le Pairois est un des plus anciens lieux habités de Carnières puisqu'il est mentionné dans une charte de 1265[2].
- Beauregard. C'est le nom du hameau situé à proximité de la ferme de ce nom[3]. L'appellation est certainement très anciennes ; elle remonte au moins au XVie siècle et concerne une partie élevée de Carnières limitée par la Chaussée, la rue Trichon et la rue Beauregard[3].
- Le Batrau. C'est le nom d'un lieu-dit et d'un cabaret, avec salle de danse qui existait dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le lieu-dit est en fait le carrefour formé par les rues de la Station, E. Vandervelde et Bughin, au milieu du village, en haut du Centre et en bas des Trieux[3].
- Le Haussu.
- Les Trieux. D'une façon générale, on entend par là aujourd'hui, toute la partie de Carnières, située au Nord du chemin de fer de Charleroi à Haine-Saint-Pierre. Cette section correspond du reste, dans son entièreté, aux limites de la paroisse Saint-Joseph[4].
- Collarmont. Hameau qui se situe au sud de Carnières. Ce hameau fut le théâtre de la bataille de Charleroi le .
- Saint-Éloi. Nom d'un hameau situé entre la Chaussée Brunehault et la Place Communale. Une chapelle du même nom fut construite en 1826 et se trouve à l'angle de la rue Saint-Eloi et de l'Avenue du Centenaire[5].
- Waressaix. Quartier qui se situe à l'est de la place de Carnières.
Lieux-dits
modifier- Capron.
- Fond des Maçons.
- Le Champ-la-Haut.
- Les Trîs.
- Les Martinières.
- Tienne à Caillaux.
- Le Calvaire.
- Al Gade.
- Le Pas-de-Calais.
Cité
modifier- Cité Bougard. L'ancien Bois de l'Hôpital était un site carniérois très ancien, dont le nom rappelait bien sûr, l'existence passée d'un hôpital. C'est à cet emplacement que fut décidé de construire une Cité. En 1954, 24 maisons étaient disponibles et en 1959, 26 autres. Trente maisons de pensionnés étaient construites en 1962 et 36 appartements en 1967[6].
Bois
modifier- Bois de Chèvremont.
- Bois d'Hairemont.
- Bois de l'Hôpital.
Hydrographie
modifierCarnières est arrosée par :
- la Haine,
- le ruisseau de Stoqueau,
- la Haye,
- le ruisseau du Grand Pachy,
- le ruisseau de la Tour d'Herlmont.
Histoire
modifierLe nom de Carnières est cité dans les documents anciens sous diverses formes qui, presque toutes, revêtent le féminin pluriel. Carnières dans le Polyptyque des possessions de l'abbaye de Lobbes de 868-869. Carneriae dans une lettre des moines de cette abbaye à l'évêque Otbert de Liège (1077-1094), dans la Charte d'Alard, évêque de Cambrai (1177), dans la Bulle du pape Célestin III (1194), dans les Lettres de Robert, chevalier de Carnières, dans le Cartulaire de l'abbaye de Bonne-Espérance (1212) et dans d'autres documents divers de 1265, 1298. 1460 et 1503. Carnères dans le Cartulaire de l'abbaye de Bonne-Espérance (1212). Charnières dans le Cartulaire de l'abbaye d'Aulne (1393)[7]. La conquête de la Gaule par les Romains a laissé des souvenirs dans notre commune : aménagement d'une piste en Chaussée romaine dite Brunehault, substructions gallo-romaines et monnaies[8].
Au Moyen Âge, Carnières était une petite commune rurale avec église ; en 1170, une bataille cruelle opposa Henri l'Aveugle, comte de Namur, et son neveu Baudouin IV de Hainaut, au duc de Brabant, Godefroid III ; l'enjeu était le comté de Namur et la bataille eut lieu au-dessus du Beauregard. Le duc de Brabant fut vaincu, mais en 1185, il fit ravager le village par ses troupes. Dès le XIIIe siècle, Carnières fut compris dans la Seigneurie de Carnières, qui relevait du Comté de Hainaut; le manoir de la famille des de Carnières s'élevait sur l'un des côtés de la Place actuelle et fut détruit en 1554[8], mais la ferme de ce château subsista jusqu'en 1879. Une portion du territoire de Carnières, située à l'est du village et d'une étendue de 40 hectares environ, constituait la Seigneurie d'Airmont. Le château s'élevait à l'emplacement actuel de la ferme de la Tour. En 1790, ce qui appartenait aux deux seigneuries fut vendu comme biens nationaux. Comme dernier vestige des seigneuries de Carnières, il subsiste le pilori de la Seigneurie de Carnières, actuellement conservé dans l'Orangerie du Musée de Mariemont[8].
En 1643, le passage des Français, sous Louis XIV, après la bataille de Rocroi, occasionna plusieurs incendies ; l'église fut saccagée (victoire de Condé sur les Espagnols). En 1667, les troupes françaises de Louis XIV imposèrent aux habitants de fortes contributions de guerre (investissement du pays par Turenne). En 1674, passage des Français lors de la bataille de Seneffe. Lutte de Condé contre le prince d'Orange. En 1675, Louis XIV accompagné de Vauban investit les Pays-Bas. Son passage à Carnières se marque par de fortes réquisitions. En 1690, passage des troupes françaises lors de la bataille de Fleurus où le maréchal de Luxembourg est vainqueur des Allemands (Ligue d'Augsbourg). En 1692, passage des Français pour la bataille de Steinkerque où le maréchal de Luxembourg fut vainqueur de Guillaume d'Orange (Ligue d'Augsbourg). En 1692, lors de son passage, Louis XIV exigea de nombreuses prestations. En le passage des Français après la bataille d'Anderlues, fut la cause de meurtres et de pillages. C'est un épisode de la bataille de Jemappes[9].
La paroisse de Carnières englobait une autre seigneurie, Collarmont éloignée fut réunis à celle de Carnières au XIVe siècle. En 1914, les combats font rage dans la région eut lieu les troupes française et allemandes. Un cimetière fut créé après la guerre, il se trouve dans le hameau de Collarmont. Carnières fut fusionné en 1977 avec Morlanwelz et Mont-Sainte-Aldegonde.
Patrimoine et autres bâtiments
modifier- Église Saint-Hilaire. La première église se situait rue Vieille Église construite au XVe siècle au lieu-dit du Cron Chesne puis a été démolie. Le deuxième église avait été construite en 1873 et livrée au culte le 10 mai 1874 en style néo-roman. Le clocher s'élevait à 43 mètres de haut. L'église fut démolie en 1979 pour cause de vétusté. Une nouvelle église fut élevée en 1995 sur la place de Carnières en face de l'ancienne maison communale.
- Ancienne maison communale. La maison communale de Carnières fut construite en 1837, à l'emplacement d'un terrain vague, bas-fond nommé le Sablon qui appartenait au XVIe siècle aux ouvrages avancés du château-fort de Carnières. Ce bâtiment servit à de multiples fins, services communaux, écoles, cave-prison, logement pour l'instituteur et le garde-champêtre ; mais en 1878, on bâtit sur le terrain planté de peupliers qui se trouvait derrière, une école de garçons deux classes avec préau en même temps qu'on édifiait pour l'instituteur, une jolie maison de style néo-flamand. Elle deviendra plus tard le bureau de police de Carnières et depuis la fusion des communes, on l'utilise à divers usages. Dans la salle du Conseil ou des Mariages, on accrocha des toiles d'Alexandre-Louis Martin et la maison communale abrite depuis 1937, le musée de ce peintre carniérois. Depuis la fusion du , le bâtiment est réservé à différents services administratifs et culturels, notamment le C.P.A.S[10].
- Asile du Sacré-Cœur. De style gothique flamand, le bâtiment présente de belles proportions et un aspect quasi monumental. Un beau parc, constitué en majeure partie par le remblai de l'ancien chemin de fer, lui est annexé. En 1958, de nouveaux bâtiments furent construits; telle la belle chapelle; depuis, la direction n'a cessé d'aménager l'intérieur en installant des ascenseurs et toutes autres inventions visant à améliorer le confort. Tout ceci en fait une maison de retraite pilote[11].
- Presbytère, construite dans le moitié du XVIIIe siècle, il se situe rue Armand Defonteny.
- Moulin « A Scorces ». Édifié fin du XVIIIe siècle, sur la Haine, en contrebas de la colline du Pairois[12]. Aujourd'hui c'est devenu une habitation.
- Église Saint-Joseph. Un arrêté royal du érigea en paroisse succursale, la partie de Carnières sise au Nord du chemin de fer, sauf les grosses fermes du haut de la rue du Houssu qui se rattachent encore au Centre. La paroisse de Saint-Joseph, établie aux Trieux vit son église construite en 1906, à front de la rue Royale, près de Toutvent[13].
- Monument aux morts. Érigé à la mémoire des combattants de la Première Guerre mondiale.
- Calvaire. Ce monument édifié en style ionique, fut érigé en 1879, à la suite de la donation d'un terrain de 15 ares environ par Catherine Lorent (1799-1885). Situé sur une partie éminente de la rue Vanrôme, à proximité du pont sur la Haine, cet édicule pieux fut sans doute élevé en remplacement d'un calvaire plus sommaire déjà mentionné à cet endroit sur l'Atlas Vicinal de 1846[14]. Il est situé rue Alphonse Vanrome.
Économie
modifierTransports
modifierOutre la desserte ferroviaire en gare de Carnières, la localité est notamment desservie par le bus 30 (Anderlues - Morlanwelz - La Louvière - Strépy-Bracquenies - Thieu) et par le bus 133,132 des TEC Hainaut.
Industrie
modifierLes premières industries locales fabrication de clous et de chaînes ont disparu, écrasées par la fabrication mécanique. L'exploitation de la houille datant du début du XVIIIe siècle comprenait plusieurs puits : Saint-Eloi, Placard, Bois des Vallées. L'industrie métallurgique s'est développée sous la forme de forges, de fonderies, laminoir à froid, boulonneries, clouteries, fabrique de passe-vite et radiateurs, fer forgé. Il y eut aussi des industries diverses : fabrication de jeux de flèches, de jouets, de pâte à papier. scieries, menuiseries, ébénisteries, sablières, briqueteries[15].
Charbonnages
modifier- Puits Saint-Éloi. En 1843, une concession fut accordée à trois industriels et un charbonnage fut construit à cet endroit. Il prit le nom de Carnières-Sud. La société de Mariemont-Bascoup le racheta en 1885. Il devint puits de Saint-Eloi. Il fut fermé dans les années 1925[5].
- Puits du Placard. Une concession était nommé Carnières-Nord. Elle fut acquise par la Société de Mariemont en juin 1833. Le puits a été fermée en 1933.
Culture
modifierBibliothèque, place Gonzalès Decamps, musée Alexandre Louis Martin, place de Carnières dans l'ancienne maison communale.
Folklore
modifierLieux publics
modifierCimetières
modifierCimetière de Carnières, rue du Roujuste.
Cimetière militaire de Collarmont
modifierA la suite du combat de Collarmont, en 1914, les tombes militaires s'éparpillaient un peu partout. Comme leur garde et leur entretien devenaient difficiles, le comité de la Croix-Rouge de Carnières et l'Administration Communale obtinrent de l'autorité allemande, l'autorisation de les réunir en un seul endroit. Un cimetière fut ainsi créé à la limite sud de la localité, près de la lisière du Bois de Chèvremont, là où des combats acharnés avaient eu lieu. L'Administration Communale prit les travaux à sa charge, que la Croix-Rouge supportait les frais d'exhumation. On y inhuma la plupart des soldats français enterrés à Carnières et dans les communes avoisinantes, des soldats allemands tombés sur les lieux et dans les environs ainsi que quelques soldats anglais. Après l'Armistice, on procéda à l'exhumation d'un grand nombre de soldats français dont les restes furent transportés dans leur pays. Quant aux Allemands et aux Anglais, ils furent soit rapatriés, soit inhumés dans d'autres cimetières militaires. Actuellement, le cimetière est « territoire français ». A l'un des angles de ce cimetière, près de l'entrée, un monument en pierre s'élève à la mémoire de tous les combattants qui y reposent. Un calvaire s'érige majestueusement à l'extrémité de l'allée centrale[16].
Liste des bourgmestres
modifier- Jean-Joseph Bughin de 1830 à 1849.
- M. Gochet de 1904 à 1911.
- Léon Dieudonné de 1912 à 1921.
- Ernest Petit de 1927 à 1940 (socialiste).
- Léon Bougard de 1947 à 1958 et de 1964 à 1970.
Enseignement
modifierEcole des Trieux, rue des Ecoles, académie de musique, école gardienne, rue Ferrer, Institut Provinciale Charles Deliège, école hotellière, place de Carnières.
Services
modifierMaison de repos : ACIS asbl Maison Notre-Dame, rue Armand Dufonteny, zone de Police Mariemont, rue du Roujuste.
Sports
modifierInfrastructure
modifier- Hall de sports, rue André Renard.
- Terrain de football, rue Saint-Eloi.
- Courts de tennis, chaussée Brunehaulte.
Clubs
modifier- Tennis club alliance.
- Football : RFC Carnières.
- Basketball : Basket Club Carnières.
Personnalités liées à la commune
modifier- Victor Simon (1888-1972), est l'inventeur du moulin à légumes.
- Laurette Demaret, résistante, morte au combat en 1944.
- Alexandre-Louis Martin, Artiste-peintre et sculpteur, né à Carnières, le 2 mai 1887[17].
- Robert Joly, né à Carnières le et décédé à Anderlecht, philologue, helléniste, exégète et historien belge des sources chrétiennes.
- Marceau Mairesse, homme politique.
- Laurent Van der Stockt, photojournaliste.
- Alphonse Bougard (1900-1944), carnièrois d'origine, vicaire de Courcelles résistant, mort en Allemagne en 1944, après avoir été gazé et passé au four crématoire[18]. Une place de Carnières porte son nom.
Notes et références
modifier- Marré-Muls 1982, p. 15.
- Marré-Muls 1982, p. 170.
- Marré-Muls 1982, p. 30.
- Marré-Muls 1982, p. 263.
- Marré-Muls 1982, p. 247.
- Marré-Muls 1982, p. 92.
- Marré-Muls 1982, p. 49.
- Marré-Muls 1982, p. 16.
- Marré-Muls 1982, p. 17.
- Marré-Muls 1982, p. 154 et 155.
- Marré-Muls 1982, p. 27.
- Marré-Muls 1982, p. 161.
- Marré-Muls 1982, p. 115.
- Marré-Muls 1982, p. 69.
- Marré-Muls 1982, p. 14.
- Marré-Muls 1982, p. 90 et 91.
- Marré-Muls 1982, p. 222.
- Marré-Muls 1982, p. 189.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Alain Cambier et Jean Henne, Morlanwelz notre entité au fil du temps, Jumet, iph éditions, , 165 p. (ISBN 2-930336-44-7)
- Henne Jean, Le 100e anniversaire de la Maison Communale de Carnières, C.H.A.M., décembre 1995.
- Emile Lansman, Carnières en cartes postales anciennes, Zaltbommel, Bibliothèque Européenne, , 38 p.
- A. M. Marré-Muls, Découvrons Carnières, Editions du C.R.E.C.C., , 319 p. (ISBN 2-8259-0243-8)
- Anne-Marie Marré-Muls, Historique des églises et de la paroisse Saint-Hilaire à Carnières : Consécration de la nouvelle église, Carnières, Imprimerie Illustra, , 83 p.