Caroline Schultze
Caroline Schultze, née Karola Szulc, née le à Varsovie[1] et morte le à Paris (8e arrondissement)[2] est une médecin d'origine polonaise. Elle effectue ses études et sa carrière en France. Sa thèse de médecine controversée aura une influence importante sur l'émancipation des femmes de son époque.
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Jacques Bertillon (à partir de ) |
Biographie
modifierCaroline Schultze, née Karola Szulc, est la fille d'Abraham Szulc, musicien, et d'Elka Kaliska.
En tant que femme, elle n'est pas autorisée à suivre des études supérieures dans son pays d'origine, elle part donc s'installer en France[3]. Schultze y obtient son baccalauréat en 1884 puis s'inscrit à la faculté de médecine de Paris[4]. Elle y soutient en 1888 sa thèse de doctorat intitulée La femme médecin au XIXe siècle[5]. Elle y fait valoir que les réalisations des femmes médecins font partie d'un « mouvement général d'émancipation intellectuelle et professionnelle des femmes » qui a débuté dans les années 1850. Le neurologue Jean-Martin Charcot, membre du jury, s'élève contre la « prétention » qu'une femme pourrait pratiquer la médecine de manière aussi habile qu'un homme[4]. Cependant, la thèse est finalement validée et Schultze obtient son doctorat[6].
Paris compte, en 1888, onze femmes médecins, dont quatre à clientèle mixte, quatre spécialisées dans les maladies de la femme et de l’enfant, une spécialiste des maladies de la bouche et deux obstétriciennes[7]. Sa thèse a une forte influence à son époque, inspirant un certain nombre de thèse doctorales préparées par des universitaires françaises sur des sujets liés aux femmes. Elle inspire également divers romans sur les « nouvelles femmes », mettant en vedette des femmes médecins et d'autres professionnels comme protagonistes et enquêtant sur le dilemme de l'équilibre entre une carrière et des questions familiales[8].
Pendant une année, en 1888, elle contribue à La Revue scientifique des femmes publiée par la féministe, Céline Renooz[9].
Le , Schultze épouse le statisticien Jacques Bertillon avec lequel elle aura deux filles[6] : Suzanne-Marguerite, artiste peintre et Jacqueline-Jeanne, avocate. Elle effectue sa carrière auprès des PTT en tant que médecin-chef pour les salariées[6]. Elle est également médecin au lycée de jeunes filles Racine.
Elle est mentionnée par une médecin contemporaine, la doctoresse Dr Blanche Edwards-Pilliet lors du Congrès des œuvres féminines en 1900, et par Mélanie Lipinska[4].
Elle meurt le 6 janvier 1926 à Paris en son domicile, au 26, Avenue Marceau.
Références
modifier- Archives de Paris acte de mariage no 913 dressé au 9e arrondissement de Paris le 11/10/1889, vue 23 / 31
- Archives de Paris acte de décès no 43, vue 6 / 31
- (en) Linda L. Clark et Linda Loeb Clark, Women and Achievement in Nineteenth-Century Europe, Cambridge, Cambridge University Press, , 300 p. (ISBN 978-0-521-65098-4, lire en ligne)
- Marilyn Ogilvie et Joy Harvey, « Bertillon, Caroline Schultze (1867–1900s) », dans The Biographical Dictionary of Women in Science: Pioneering Lives From Ancient Times to the Mid-20th Century, Routledge, (ISBN 978-0415920384, lire en ligne), p. 247.
- Caroline Schultze, La femme médecin au XIXe siècle., Paris : Ollier-Henry, (lire en ligne)
- (en) Karen M. Offen, European Feminisms, 1700-1950 : A Political History, Stanford University Press, , 554 p. (ISBN 978-0-8047-3420-2, lire en ligne)
- Pierre Moulinier, « Chapitre X. Retourner au pays ou s’installer en France ? », dans Les étudiants étrangers à Paris au XIXe siècle : Migrations et formation des élites, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6901-0, lire en ligne), p. 373–394
- « Histoire de l'entrée des femmes en médecine — Medica — BIU Santé, Paris », sur www.biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
- (en) Marilyn Ogilvie et Joy Harvey, The Biographical Dictionary of Women in Science : Pioneering Lives From Ancient Times to the Mid-20th Century, Routledge, , 1500 p. (ISBN 978-1-135-96343-9, lire en ligne)