Le cartiérisme est un courant d’idée qui, à la fin des années 1950 en France, estimait que les colonies coûtaient trop cher et qu’il valait mieux financer la métropole en priorité. Le mot vient d'un journaliste à Paris Match, Raymond Cartier :

« Le colonialisme a toujours été une charge en même temps qu’un profit, souvent une charge plus qu’un profit. Dans les conditions et sous les servitudes politiques actuelles, c’est plus vrai que jamais »

— Paris-Match,

Ce mouvement est notamment symbolisé par la célèbre formule « La Corrèze avant le Zambèze », souvent attribuée par erreur à Raymond Cartier[1] mais qui a en fait été connue à la suite de son utilisation par le député SFIO Jean Montalat en 1964 à l'Assemblée nationale[2],[3]. L’expression est encore utilisée aujourd'hui pour exprimer, souvent de façon péjorative, l’opposition aux politiques publiques d’aide au développement.

À titre d'exemple, le montant des investissements publics de la métropole dans les colonies françaises entre 1945 et 1960 s’est élevé à 32,5 milliards de francs-or, soit le double de l’aide américaine à la reconstruction versée à la France dans la même période.

Il faut signaler que la formule « plutôt la Corrèze que le Zambèze », si elle a l’avantage de la concision et de la rime, est fausse historiquement parlant, le bassin hydrographique du fleuve Zambèze n’ayant en effet jamais contenu de territoires français.

Notes et références modifier

  1. Bertrand Le Gendre, 1962 : l'année prodigieuse, Denoël, , 304 p. (ISBN 978-2-207-11162-8 et 2-207-11162-8, lire en ligne), « Un argumentaire qui passera à la postérité sous le slogan, qui n'est pas de Raymond Cartier : « La Corrèze avant le Zambèze. » »
  2. « Séance du mercredi 10 juin 1964 », sur archives.assemblee-nationale.fr, Assemblée nationale, (consulté le ) : « Au moment où nous discutons de l'aide que la France apporte aux pays sous-développés et à certains pays voisins, la tentation est grande pour moi, député, maire de Tulle, alors qu'un slogan à la fois facile et pittoresque court les rues, à savoir « la Corrèze avant le Zambèze », de vous rappeler quelques arguments anciens. ».
  3. Michel Contat, « "Petit inventaire des citations malmenées", de Paul Deslamand et Yves Stalloni : on achève bien les citations », sur lemonde.fr, (consulté le ) : « Fausses attributions : "La Corrèze avant le Zambèze" n'est pas de Raymond Cartier, dont cette phrase résume pourtant la doctrine, mais du député Jean Montalat ».

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