Cartouche Doré est une patrouille acrobatique de l'Armée de l'air française fondée en avril 1989 et dissoute le .

Cartouche Doré
Image illustrative de l’article Cartouche Doré
Cartouche Doré en 2012, passage « Public Colonne » avec la livrée postérieure à 2011 ; avions étagés de 1,5 mètre seulement.

Création 1989
Dissolution 2016
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de l'air
Type Patrouille acrobatique
Rôle Voltige aérienne
Garnison base aérienne 709 Cognac-Châteaubernard
Équipement 4 TB 30 Epsilon (dont 3 en vol)

Composée de trois avions TB 30 Epsilon, elle est basée à l'École de pilotage de l'Armée de l'air (EPAA) située sur la base aérienne 709 Cognac-Châteaubernard, en Nouvelle-Aquitaine. Elle est considérée comme « la petite sœur » de la Patrouille de France.

Historique

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La patrouille Cartouche Doré apparaît pour la première fois le sur la base aérienne 709 de Cognac, alors que les TB 30 Epsilon de l'Armée de l'air fêtent leurs 100 000 heures de vol[1]. Ces appareils sont en service à l'École de pilotage de l'Armée de l'air (EPAA) entre 1984 et 2019, en remplacement du CM170 Fouga Magister.

À cette occasion, les lieutenants Paul-Guy Maneval, Dominique Crochard et Albert Pouzoulet forment une patrouille. Leurs trois TB 30 Epsilon sont noir et or[1]. « Cartouche » étant l'indicatif d'appel radio de l'escadron les mettant en œuvre, et « Doré » celui de la patrouille, leur nom de baptême fut à l'unanimité « Cartouche Doré[1] ». Cette formation est vouée à une carrière éphémère, puisque créée pour la circonstance en avril 1989. Le succès est tel que dès son retour en coulisses, un « bis » lui est demandé à l'occasion du baptême des promotions à la BA 701 de Salon-de-Provence.

Ancienne livrée (avant 2011).

Les présentations officielles se succèdent à raison d'une douzaine par an, sur des appareils dépourvus de marquage particulier. En 1994, pour les cérémonies commémoratives du 50e anniversaire du débarquement de Normandie, la patrouille se produit dans la livrée blanche et bleue surlignée de jaune[1] qu'elle porta jusqu'en 2011. En 1995, elle est promue équipe officielle de l'Armée de l'air. Le , la patrouille réalise sa 100e présentation au cours du meeting d'Ancenis.

En 2004 la patrouille fête ses quinze ans et l'Epsilon ses vingt ans de services. À cette occasion la livrée des appareils est légèrement modifiée en appliquant la phrase « 15 ans de patrouille » sur le côté des appareils. Cette même année est marquée par le deuil lorsque le lieutenant Christophe Farnier, qui venait d'achever sa formation d'ailier, perd la vie lors d'un accident au cours d'une mission d'instruction ; la saison 2004 lui est dédiée.

Le 14 mars 2007 vers 11 h 30, un TB 30 Epsilon de la patrouille Cartouche Doré de la base aérienne de Cognac s’écrase lors d’un vol d’entraînement, provoquant le décès du Lieutenant Xavier Chavarot[2].

En juin 2009, la patrouille totalise 450 représentations en vol et célèbre ses vingt ans. Fin 2011, elle adopte une nouvelle livrée bleu, argent et or. Le programme annuel comprend une trentaine de meetings.

La patrouille Cartouche Doré fête ses 25 ans en 2014 et effectue sa dernière représentation publique le [3],[4]. Le , elle est mise en sommeil définitif lors d'une cérémonie sur la base aérienne 709 de Cognac[5].

Pilotes

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Les pilotes sont tous pilotes de chasse. Ils possèdent la qualification minimum de « sous-chef de patrouille » ou « sous-chef moniteur » et sont affectés à l'École de pilotage de l'Armée de l'air (EPAA) en tant qu'instructeurs-pilotes. Ils participent ainsi, en plus des représentations aériennes, à la formation des futurs pilotes de combat ou de transport.

L'équipe est composée de cinq pilotes de combat instructeurs[1] :

  • un leader ;
  • deux équipiers droit ;
  • deux équipiers gauche.

La présence de deux équipiers par « poste » permet de limiter la fatigue lors de la période estivale en effectuant une rotation. Le leader effectue la totalité des missions. Il ne peut être remplacé car les équipiers s'habituent à sa voix et sa façon de piloter durant les vols d'entraînement en période hivernale et ne pourraient pas voler avec un autre leader.

Exemple de centrifugeuse utilisée pour l'entraînement des pilotes au facteur de charge.

Ces pilotes sont recrutés par des vols de sélection, des entretiens psychologiques et des entretiens avec les plus anciens membres de l'équipe.

Ils effectuent un stage obligatoire dans une centrifugeuse pour travailler les manœuvres de résistance au facteur de charge, car ils ne portent pas de pantalons anti-G pendant les vols. Un stage de voltige en très basse altitude est effectué au sein de l’Équipe de voltige de l'Armée de l'air (EVAA) de façon à les accoutumer aux acrobaties près du sol. Une fois ces stages effectués, les pilotes débutent leur formation de cinq mois avec en place arrière les pilotes sortants de la patrouille de façon à transmettre le savoir-faire.

Un ou deux pilotes sont remplacés tous les 2 ou 3 ans de façon aléatoire. Tous les pilotes ne sont pas remplacés en même temps pour garder une expérience suffisante au sein de l'équipe.

Aspect technique et entraînement

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La démonstration peut sembler un peu moins dynamique qu'une démonstration sur réacteur. Elle est pourtant extrêmement technique à cause de l'avion. L'appareil est peu motorisé (300 ch), et les pilotes le poussent à la limite de son domaine de vol pour permettre une présentation assez rare sur ce type d'aéronef.

Les avions sont séparés de 2 mètres au maximum lors des évolutions dites « en formation » et se rapprochent même à 1,5 m lors du célèbre passage en « Public Colonne ». Cette figure fait la réputation de la technicité des pilotes de la patrouille, car les trois appareils sont empilés les uns sous les autres de façon très proche, et effectuent en outre deux virages renversés dans cette position. C'est la seule patrouille à effectuer ce type de passage sur ce genre d'avion.

Le TB-30 Epsilon qui est utilisé par l'équipe n'est pas équipé de fumigène, ce qui augmente la difficulté pour les pilotes lors des séparations pour affiner les trajectoires. D'autres techniques sont utilisées mais elles n'ont jamais été dévoilées.

Cinq mois, à raison de deux vols par jour de 45 minutes chacun, sont nécessaires pour former un pilote, qu'il soit en position d'équipier ou de leader. Les pilotes suivent une progression sportive intense à raison d'une heure minimum par jour, encadrée par un moniteur de sport spécialisé. Des séances de sophrologie sont également mises en place depuis 2013 pour parvenir à maîtriser la fatigue et le stress subi.

Les disciplines sportives pratiquées se concentrent essentiellement sur le renforcement musculaire pour mieux supporter le facteur de charge durant les manœuvres et sur le Cardio-training pour augmenter l'endurance du corps.

Passage en formation « Chevron » avec l'ancienne livrée (avant 2011). Avions séparés de 2 mètres.

Une démonstration dure 17 minutes environ, pendant lesquelles le pilote encaisse plusieurs fois 6,5 G, le tout avec un équipement de protection assez lourd (parachute, casque, combinaison et gants ignifugés). La température à l'intérieur de l'avion est proche de 45 °C, l'Epsilon ne possédant pas de système de climatisation alors qu’il est recouvert d'une verrière qui crée un effet de serre.

La seule ventilation disponible est une prise d'air de type « NACA » sur le flanc droit de l'avion, qui fonctionne uniquement en vol lorsque l'avion possède une vitesse suffisante. Ce système est proche du moteur et souffle donc un air chaud, seul moyen de « refroidir » l’atmosphère du cockpit. C'est la raison pour laquelle les pilotes entre-ouvrent la verrière lors des phases de roulage ou d'attente au sol, et positionnent leurs mains en forme d'écope à l’extérieur du cockpit pour apporter de l'air un peu plus frais, soufflé par l'hélice (visible sur photos ou lors de meetings).

Un pilote perd près d'1,5 litre d'eau lors d'un vol de démonstration estival de 17 min.

Le rôle de la Patrouille Cartouche Doré est de démontrer le haut savoir-faire technique des instructeurs de l'École de pilotage de l'Armée de l'air (EPAA) et ainsi de mettre en valeur la qualité de formation des pilotes militaires français dispensée dans les écoles de l'Armée de l'air.

L’intérêt de voler sur un avion à piston par rapport aux Alphajets de la Patrouille de France est de pouvoir se poser sur des terrains beaucoup plus sommaires (pistes en herbes et piste relativement courtes), ce qui permet d'étendre le rayon d'action de la représentation de l'Armée de l'air pour un coût relativement faible.

La Patrouille Cartouche Doré est moins médiatisée que sa grande sœur, la Patrouille de France. Elle en reste pourtant appréciée en France par le public averti, grâce à la proximité des pilotes qui la composent avec le public, et grâce à leur simplicité. Elle possède une page Facebook avec plusieurs milliers d'internautes qui la suivent régulièrement.

Lors des représentations, les pilotes distribuent et signent des posters donnés à titre gratuit au public composé d'enfants et d'adultes.

Sources

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  • Plaquettes de présentation de 2007 à 2014 de la patrouille.
  • Site officiel et page Facebook de la patrouille.
  • Site officiel de l'Armée de l'Air.
  • Données recueillies auprès des pilotes de la patrouille.

Notes et références

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  1. a b c d et e Avl Éric Maillebiau, « La gloire des hélices », Air Actualités, no 505,‎ , p. 28-29 (ISSN 0002-2152).
  2. Centre France, « L’armée de l’air aux portes ouvertes de l'aéroclub ce week-end », sur www.lamontagne.fr, (consulté le ).
  3. « Les TB.30 Epsilon du Cartouche Doré quittent la scène », sur www.avionslegendaires.net, (consulté le ).
  4. « Les Cartouche Doré ont effectué leur toute dernière représentation », sur www.defens-aero.com, (consulté le ).
  5. Aspirant Lise Moricet, « La patrouille acrobatique Cartouche Doré tire sa révérence », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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