Cathédrale Saint-Julien du Mans

cathédrale située dans la Sarthe, en France
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La cathédrale Saint-Julien du Mans est située au centre du Mans, dans la Sarthe. Elle est l'église où siège l'évêque du diocèse (dont le trône est appelé « cathèdre »). Elle est l’un des plus grands édifices de l’époque gothique-romane de France et un cas unique dans l’Ouest. Elle est un témoignage médiéval du style architectural du gothique angevin.

Cathédrale Saint-Julien
Image illustrative de l’article Cathédrale Saint-Julien du Mans
Présentation
Nom local Saint Julien
Culte Catholique
Dédicataire Saint Julien
Type Cathédrale
Rattachement Diocèse du Mans (siège)
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant romans
gothique angevin
Protection Logo monument historique Classée MH (1862)
Site web Paroisse de la Cathédrale Saint-Julien du Mans
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Sarthe
Ville Le Mans
Coordonnées 48° 00′ 33″ nord, 0° 11′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Le Mans
(Voir situation sur carte : Le Mans)
Cathédrale Saint-Julien
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Cathédrale Saint-Julien
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(Voir situation sur carte : France)
Cathédrale Saint-Julien

Cette cathédrale a subi maintes constructions et reconstructions depuis sa fondation. Commencée vers 1060 sous l'épiscopat de Vulgrin, elle fut achevée vers 1430. Elle aurait dû être encore agrandie vers 1500, mais le manque de moyens fit se résigner l'évêque de l’époque. Attaquée par la pollution de l'air au fil des ans, sujette au vieillissement naturel, la cathédrale Saint-Julien est un chantier quasi permanent de rénovation. Elle abrite les tombes de saint Julien et de Charles d’Anjou. Située sur la butte du Vieux-Mans, l'édifice possède une tour culminant à 64 mètres qui en fait l'édifice le plus haut de l'agglomération mancelle[1] et dominant ainsi le Pays du Mans[2].

Avec 283 613 visiteurs, la cathédrale Saint-Julien a été le monument le plus visité des Pays de la Loire en 2009. Durant l'année 2023, la cathédrale Saint-Julien du Mans a été sacrée plus belle cathédrale de France.

Aspects géographiques

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Un site sacré

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La pierre Saint-Julien, le menhir de la cathédrale.

Érigée sur un promontoire entre le vallon d'Isaac et la Sarthe, la cathédrale possède sur son flanc ouest une pièce rare attestant de la présence ancienne de mégalithes. Il s'agit d'un menhir en grès d'une hauteur de 4,55 mètres. Ce menhir date de l'époque préhistorique et a été installé « Place Saint Michel » en 1778[3], à la suite de la destruction du « Dolmen de la Pierre au lait ». Le menhir fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[4].

Localisation

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La cathédrale se situe dans le centre-ville du Mans, au nord-est de la cité Plantagenêt. Elle est entourée de la place du Cardinal-Grente au nord, de la place Saint-Michel à l'ouest, de la Psalette et ses jardins à l'est et en contrebas au sud de la place du Jet-d'Eau. Elle marque la fin de la Grande Rue qui est la voie principale de la vieille ville. La cathédrale est orientée sur un axe du nord-ouest vers le sud-est.

Historique

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Première construction et accidents

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La fondation de la cathédrale remonterait au IVe ou Ve siècle sous l'épiscopat d'Innocent, et elle est alors dédiée aux saints Gervais et Protais (Ier siècle)[5]. Cette première cathédrale est arasée lorsque l’évêque Vulgrin, en 1056, ordonne la construction d'un nouveau bâtiment. Il choisit lui-même l’emplacement de l’édifice, à l’opposé du mur d’enceinte nord de la ville. Dix ans après cette première construction, l’édifice s’écroule.

Les successeurs de Vulgrin décident de poursuivre son œuvre. L’évêque Arnaud, en fonction dès 1067, reprend la construction. En 1081, le chœur et la crypte sont bâties, de même que les fondations du transept et de ses tours. De cette reconstruction, il ne reste aujourd’hui plus qu’un fragment d’arc du transept nord. L’évêque Hoël décide en 1085 d’achever les travaux de son prédécesseur. Admiratif du travail normand, il fait appel à des ouvriers de cette région pour poursuivre la construction.

Les tours et les bas-côtés de la nef sont achevés dans ce style. Pendant cette longue construction, il est impossible pour les pèlerins d’approcher les reliques et les tombeaux de saint Julien (IIIe siècle), premier évêque du Mans et grande figure du christianisme oriental. L’économie mancelle en est entachée. Les habitants obligent alors l’architecte à ouvrir l’édifice aux visiteurs[réf. nécessaire]. Cela est fait le 17 octobre 1093. Une partie achevée de la cathédrale est montrée au public.

Voûte de la cathédrale.

Entre agrandissements et reconstructions

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Trois ans passent avant que le nouvel évêque Hildebert de Lavardin ne reprenne la supervision des travaux. La direction en est confiée à un moine de l’abbaye de la Trinité de Vendôme : Jean. La cathédrale est considérée comme pleinement achevée en 1120. La dédicace est célébrée par l’évêque Hildebert et les autorités de l’époque sont impressionnées par le résultat. Grande pour l’époque, elle est comparable à la taille d’une grande église d’aujourd’hui. En 1134, un orage s’abat sur la ville du Mans. Toutes les maisons placées sur la « colline Plantagenêt » sont détruites dans un incendie. Les toits étant alors de chaume et de paille, les éclairs embrasent les « demeures rouges » et la cathédrale. On reconstruit rapidement les parties sinistrées, mais quatre ans plus tard, un autre incendie vient frapper la ville et l’édifice. La nef centrale et la tour sud sont alors refaites. La nef centrale devient un édifice superbe : 55 mètres de long sur 23 mètres de largeur sont nécessaires pour créer cette pièce en style roman.

On essaie de nouvelles techniques de fondation pour rebâtir la voûte. La croisée d’ogives est adoptée. Les piliers sont réhabilités et des baies plus hautes et plus grandes sont insérées. Face à la rue principale (l'actuelle Grande Rue du Vieux-Mans), un grand portail sculpté voit le jour. Placé sur le flanc sud de la nef, il n’a pas bougé depuis. Guillaume de Passavant, nouvel évêque, inaugure et dédicace la nouvelle cathédrale le . Les travaux reprennent en 1220.

L’ancien chœur, apparaissant trop sombre et trop étroit pour l’évêque d’alors, une nouvelle construction est entreprise. Le résultat doit être selon ses dires « large et magnifique ». Dès 1217, le mur d'enceinte sud de la ville avait été détruit dans cette optique. Il est reconstruit, mais dans des matériaux différents de ceux utilisés par les premiers rois Plantagenêt.

La forme finale

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Le chœur

Les traces de l’histoire de la construction se perdent alors. La taille du chantier est gigantesque. C’est une véritable transformation. Seuls trois noms d’architectes restent sur les registres des archives de la ville. Le nouveau chœur est achevé en 1254. Il surpasse de 10 mètres de haut le reste de la cathédrale. Après 100 ans de tranquillité, les pierres de l’édifice sont de nouveaux sollicitées pour une reconstruction. Une sacristie est édifiée alors qu’elle communique au sud avec le déambulatoire qui a servi à la construction du chœur. Le bâtiment gagne encore en grandeur.

Les chanoines trouvent ensuite que la construction « à deux vitesses » de l’édifice a conduit à le rendre assez laid. La rencontre des genres entre les deux parties rénovées et non rénovées amoindrit la splendeur du bâtiment. Le transept et la nef doivent alors être relevés de 10 mètres, pour se situer à la même hauteur que le chœur lui-même. Les travaux sont entamés dès 1385 par l’architecte Jehan le Mazçon. Le transept sud est achevé vers 1392, date de l'arrivée de Charles VI au Mans. Une salle d’archives naît au-dessus du portail de la nef.

En 1403, les travaux du transept Nord commencent. C’est alors une période noire pour le Nord de la France. La guerre de Cent Ans stoppe les constructions. En 1419, la cathédrale menace de s’effondrer et ses fondations seront consolidées. Le transept Nord est achevé vers 1430. C’est à cette date que la cathédrale prend le visage que l'on connaît aujourd’hui.

De nombreux projets avaient été faits dès la fin de la guerre de Cent Ans, pour agrandir le bâtiment déjà impressionnant, notamment l'exhaussement de la nef. Les caisses étant vides, les agrandissements ne seront pas mis en œuvre. Le roi Louis XI soutient ces restaurations, notamment par ses lettres patentes expédiées le 21 novembre 1467[6]. Il confirme de nouveau sa protection royale en septembre 1482[7].

En 1811 ou 1812, l'une des voûtes attenantes à l'orgue s'écroule, endommageant l'instrument[8], qui ne sera réellement restauré qu'entre 1847 et 1853 par les facteurs d'orgue Claude frères. Le , un orage de grêle s'abat sur la ville et cause des dégâts importants, en particulier aux vitraux du chœur[9]. La cathédrale est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1862[10].

Au XXe siècle, aucun bombardement ne touche le bâtiment lors des deux guerres mondiales.

XXIe siècle

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En novembre 2019, des fouilles ont permis de trouver un reliquaire en plomb et en forme de cœur dans la chapelle haute dite des « anges musiciens »[11].

Le , le député de la Sarthe Damien Pichereau a annoncé que, dans le cadre du plan de relance du gouvernement, 2,5 millions d’euros seront consacrés à des travaux de rénovation de la cathédrale[12].

Aspects architecturaux

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Généralités

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L'architecture de la cathédrale cumule deux arts majeurs : l’art roman pour la nef et l'art gothique pour le chœur et transept. Les vitraux qui l'ornent sont le symbole de cette « fusion des genres ».

Bon nombre de statuettes représentatives sur l'édifice n'auraient jamais dû s'y trouver[réf. nécessaire]. En effet, taillées dans la pierre, certaines représentations sont des « manifestations d'artisans ». Ces derniers, alors qu'il travaillaient sur le projet, recevaient le strict minimum. Ils étaient logés et nourris par l'église. Lorsque leur statut leur déconvenait ou qu'ils souhaitaient se rebeller, ils créaient des petits personnages dans la pierre. On voit par exemple des oiseaux, symboles de liberté voulue... Éléments décoratifs, ils montraient la contestation artistique de beaucoup d'ouvriers.[réf. nécessaire]

Les reliefs sculptés sur la nef, comme sur les portails témoignent aujourd’hui encore, de cette époque de construction.

Plans et dimensions

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Dimensions de la cathédrale Saint-Julien
Longueur extérieure 134 mètres
Longueur de la nef 57 mètres
Longueur du transept 52 mètres
Hauteur de la nef romane, sous voûte 24 mètres
Hauteur du transept et du chœur, sous voûte 34 mètres
Hauteur du double déambulatoire 11 mètres, 22 mètres
Hauteur de la tour 64m

Extérieur

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La façade occidentale romane

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La façade occidentale de la cathédrale.

La façade occidentale date de la campagne de construction du XIIe siècle en style roman. Assez simple, elle fut achevée vers 1110-1115 et est dotée de trois portails cintrés, un portail central et deux portails latéraux plus petits, chacun surmontés d'une baie cintrée. Elle se termine par un pignon triangulaire.

Le portail central est flanqué d'arcatures aveugles. Au-dessus du portail, on remarque quelques haut-reliefs représentant un centaure et le Christ couronné et bénissant. La grande baie cintrée surmontant le portail central est dotée d'archivoltes retombant sur des colonnettes et est également encadrée d'arcatures aveugles. Le pignon triangulaire couronnant la façade est orné d'un décor en damier géométrique bicolore. Enfin, vers 1160, deux contreforts ont été ajoutés de part et d'autre de la travée centrale de la façade pour contrebuter les voûtes de la nef.

Le porche méridional et le portail royal

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Le portail royal de la cathédrale.

Sur le flanc méridional de la nef, un portail richement sculpté, dit Portail royal, est précédé par un porche voûté en croisée d'ogives et ouvert sur trois côtés par des arcs légèrement brisés. Ce portail est à peu près contemporain du fameux Portail royal de la façade occidentale de la cathédrale de Chartres. Élevé probablement après 1145 et certainement achevé avant 1158, ce portail est un précieux exemple de la première sculpture gothique.

Sur le tympan du portail un Christ tétramorphe a été représenté tandis que sur le linteau sont figurés les Douze apôtres, montrés en pied sous des arcades en plein-cintre. Les piédroits du portail sont ornés chacun de cinq statues-colonnes figurant des rois et des reines. Enfin, sur les voussures sont représentées des scènes de la Vie du Christ.

Le porche précédant le portail a été ajouté peu après l'achèvement de celui-ci.

Intérieur

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Les vitraux

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La cathédrale abrite une importante collection de verreries médiévales, romanes et gothiques ainsi que quelques verrières postérieures, datant du XXe siècle. Elle conserve en particulier une vingtaine de verrière romanes, parmi les plus anciennes d'Europe, situées dans la nef. Restaurées après la Seconde Guerre mondiale par l'atelier des frères Paul et André Rault, maîtres verriers à Rennes, et véritable musée de l'art du vitrail, on y trouve notamment le plus ancien vitrail sur site, le vitrail de l'Ascension, datant de vers 1120[13].

Les vitraux gothiques sont plus nombreux et ont subi moins de restaurations. Ils se trouvent principalement dans les parties hautes du chœur et dans la chapelle de la Vierge. Entre 1230 et 1270, de nouvelles verrières sont financées par les communautés commerçantes et artisanes de la ville, dont les boulangers, les drapiers, vignerons et changeurs, dont les activités sont figurées dans des scénettes de plusieurs de ces verrières.

La grande rose du transept nord fut créée au XVe siècle, en pleine Guerre de Cent Ans, et représente un thème en vogue à l'époque, Le credo.

Au début du XVIIIe siècle, les maîtres-verriers exécutent pour la sacristie des verrières incolores, selon la mode de l'époque, mais avec une grande maîtrise technique. Beaucoup de vitraux anciens de la cathédrale furent restaurés au cours du XIXe siècle et quelques nouvelles verrières furent même réalisées au XXe siècle par des ateliers locaux, comme le cycle de la Vie de Jeanne d'Arc datant des années 1920.

La chapelle de la Vierge Marie et les anges musiciens

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Les peintures de la chapelle de la Vierge Marie (principale chapelle rayonnante de l'abside, dans l'axe du chœur) furent découvertes en 1842 : elles étaient dissimulées par un enduit. Elles sont célèbres par les quarante-sept anges musiciens qui décorent les voûtes ogivales. Ces peintures datent de la fin du XIVe siècle et sont l'œuvre d'un peintre de la Cour des rois de France Charles V et VI[14], peut-être Jean de Bruges, auteur des cartons de la tapisserie de l'Apocalypse à Angers[15].

Autres chapelles

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Les chapelles du pourtour du chœur renferment autels, sculptures et monuments funéraires. La nef romane est dépourvue de chapelles.

Sculptures et monuments funéraires

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La Grande Mise au tombeau (1621) de Gervais Delabarre.

Plusieurs sculptures en terre-cuite du XVIIe siècle, une production typique de la ville du Mans à cette époque, sont exposées dans la cathédrale. On y trouve deux Mises au tombeau composées de multiples personnages en terre-cuite. L'une est dite Petite Mise au tombeau tandis que l'autre est connue sous le nom de Grande Mise au tombeau et est attribuée au sculpteur Gervais Delabarre qui l'a exécutée en 1621. La cathédrale abrite également plusieurs statues en terre-cuite du plus célèbre sculpteur manceau du XVIIe siècle, Charles Hoyau (actif entre 1627 et 1644), notamment une Sainte Cécile (1633), une Sainte Marguerite, une Vierge de douleur et une Vierge à l'enfant, toutes récemment restaurées.

Sainte Cécile jouant de l'orgue (1633) en terre-cuite polychrome de Charles Hoyau.

Parmi les monuments funéraires encore in situ dans la cathédrale, le plus important est celui de Charles IV d'Anjou, comte du Maine et de Guise, mort en 1472, dû au sculpteur italo-dalmate Francesco Laurana, qui travailla un temps pour les comtes d'Anjou et de Provence. Datant de vers 1480, il s'agit d'un des tous premiers exemples d'art de la Renaissance italienne en France.

Autre monument de la Renaissance, la tombe de Guillaume de Langey du Bellay, datant de 1557, est attribuée au sculpteur français Pierre Bontemps.

Les tapisseries

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La cathédrale possède une exceptionnelle collection de tapisseries anciennes, chose rare dans les églises aujourd'hui car la plupart ont disparu à la faveur des destructions des Révolutions, des guerres et des outrages du temps. Très fragiles et sensibles à la dégradation liée aux manipulations, aux conditions climatiques et à la lumière, elles sont rarement exposées dans le sanctuaire.

Les plus importantes sont celles du cycle de la Vie de saint Gervais et saint Protais, datant des années 1510 et tissées à Paris par le lissier flamand Gauthier de Campes. Ce cycle se compose aujourd'hui de cinq tapisseries représentant dix-sept scènes (sur vingt à l'origine), pour une longueur totale de trente mètres.

La cathédrale conserve également un cycle de tapisseries sur la Vie de saint Julien dont il ne reste que sept tapisseries sur les douze d'origine (trois entières, dont une acquise par l'État en 2017, et quatre fragmentaires). Il s'agit d'une production flamande ou parisienne remontant également au début du XVIe siècle et qui fut commandée par le chanoine Baudouin de Crépy.

Enfin, la cathédrale possède plusieurs tapisseries du XVIIe siècle de la Manufacture d'Aubusson.

La sacristie

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La sacristie de la cathédrale.

La sacristie gothique, située entre le croisillon sud et le côté méridional du chœur, est située à la troisième travée du chœur et accessible depuis son déambulatoire par une porte monumentale baroque ornée de marbreries. À l'intérieur, les dosserets sculptés des stalles en bois du XVIe siècle provenant du chœur ont été remontés les longs des parois de la sacristie.

Aux murs sont exposés une série de portraits d'évêques du Mans, remontant au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle. Enfin, un lavabo en marbre est contenu dans un retable baroque en pierre et en marbres polychromes datant du XVIIe siècle.

Les verrières transparentes qui ornent les fenêtres de la sacristie datent du XVIIIe siècle.

Les orgues

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Grandes orgues.

Le grand orgue, installé au fond du croisillon sud du transept, fut réalisé, entre 1529 et 1535, par le facteur Pierre Bert dans un buffet de style Renaissance, conçu et sculpté suivant les directives de Symon Hayeneufve. En 1634, les frères Jean et François de Héman restaurent l'orgue qui a alors 42 jeux. En 1848, la division du Récit est agrandie et celle du pédalier est renforcée par les frères Claude qui portent le nombre de jeux à 46.

En 1913, le nombre de jeux est augmenté à 52. Louis Vierne inaugure l'instrument ainsi transformé.

En 1954, la partie instrumentale est classée par les Monuments Historiques.

De 1959 à 1963, Pierre Chéron entreprend une restauration qui sera achevée par Joseph Beuchet pour la partie mécanique et la maison Danion-Gonzalez pour la partie sonore néoclassique. L'instrument est inauguré par Gaston Litaize en 1974.

Il est restauré entre et par le groupement d'entreprises Orgues Giroud et Orgues Plet. Pierre Pincemaille aurait dû faire le concert inaugural du , mais ce dernier étant décédé, c'est Loïc Mallié qui a assuré le concert[16].

L'instrument possède 63 jeux sur quatre claviers manuels et pédalier pour 4204 tuyaux. Les transmissions sont mécaniques pour les claviers et électro-mécaniques pour les registres et accouplements (avec combinateur électronique). Boîte expressive pour la Voix Humaine et le Récit.

Composition
Positif de dos
56 notes
Montre 8'
Bourdon 8'
Prestant 4'
Flûte ouverte 4'
Nasard 2 2/3'
Doublette 2'
Tierce 1 3/5'
Larigot 1 1/3'
Fourniture IV
Cymbale III
Cromorne 8'
Trompette 8'
Clairon 4'
Tremblant
Grand-Orgue
56 notes
Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Flûte ouverte 8'
Prestant 4'
Flûte ouverte 4'
Grosse Tierce 3 1/5'
Nasard 2 2/3'
Doublette 2'
Tierce 1 3/5'
Grosse Fourniture II
Fourniture III
Cymbale IV
Cornet V
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Récit
56 notes
Quintaton 16'
Gambe 8'
Voix Céleste 8'
Flûte Harmonique 8'
Viola 4'
Flûte Octaviante 4'
Octavin 2'
Cornet V
Basson 16'
Basson-Hautbois 8'
Trompette 8'
Clairon 4'
Solo
56 notes
Bourdon 8'
Flûte à cheminée 4'
Quarte 2'
Larigot 1 1/3'
Piccolo 1'
Septième 1 1/7'
Cornet V
Voix Humaine 8'
Trompette 8' (chamade)
Clairon 4' (chamade)
Tremblant
Pédale
32 notes
Soubasse 32'
Flûte 16'
Soubasse 16'
Flûte 8'
Bourdon 8'
Quinte 5 1/3'
Octave 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Les cloches

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La tour abrite sept cloches. Un timbre, cloche fixe sans battant intérieur, (Ré 3 de 1 200 kg environ) datant du XIVe siècle et une sonnerie de six cloches fondues par la fonderie Bollée père et fils du Mans en 1859 (Ernest et Amédée père) :

  • Julien (bourdon) : Fa # 2 - 6 423 kg ;
  • Marie : Si 2 - 2 580 kg ;
  • Gervaise : Do # 3 - 1 788 kg ;
  • Protaise : Ré # 3 - 1 255 kg ;
  • Liboire : Mi 3 - 1 044 kg ;
  • Aldrique : Fa # 3 - 72 kg.

Le beffroi et l'ensemble de la sonnerie ont fait l'objet d'une grande restauration en 2014.

La croix (« Le Christ aux bras ouverts »)

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Réalisée par l'artiste Goudji à la demande du diocèse du Mans, cette croix a été bénite et élevée dans ce chœur le dimanche en présence d'une foule de fidèles remplissant la cathédrale.

Dans son aspect général, le Christ est ici représenté comme le grand-prêtre de la Nouvelle Alliance. L'auteur du texte biblique de la Lettre aux Hébreux l'exprime ainsi : « Tel est bien le grand prêtre qu'il nous fallait… il n'a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices… Cela il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même » (He 7,26-27). Voilà pourquoi dans cette œuvre, le Christ ressuscité porte une grande tunique et certains attributs réservés à celui qui assumait la fonction de grand-prêtre dans l'Ancien Temple de Jérusalem. L'orfèvre Goudji permet ainsi de sceller dans la pierre les liens intimes et fondamentaux qui unissent le peuple d'Israël et l'Église du Christ.

La couronne sertie de quelques pierres précieuses souligne la royauté du Christ.L'alpha et l'oméga suspendus au bras de la croix rappellent cette parole du livre de l'Apocalypse : « Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Ap 22,13). Cette mise en œuvre, spécifiquement de l'art paléochrétien, a été voulue afin de rappeler les origines très anciennes de l'Église du Mans (fin du IVe - début Ve siècle).

Galerie

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Aspects culturels

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Avec 283 613 visiteurs, la cathédrale Saint-Julien a été le monument le plus visité des Pays de la Loire en 2009[17].

Notes et références

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  1. Les plus hauts édifices du Mans sur pss-archi.eu
  2. Vue panoramique de la cathédrale sur le site officiel du Mans
  3. François Dornic, Histoire du Mans et du pays manceau, p. 25
  4. Notice no PA00109848, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Gautier et Meunier 2015, p. 16
  6. Lettres patentes de Louis XI, Le Mans, le 21 novembre 1467, [lire en ligne]
  7. Lettres patentes de Louis XI, Plessis-du-Parc-lèz-Tours, septembre 1482, [lire en ligne]
  8. Archives nationales, travaux de restauration de l'orgue, F/19/7735.
  9. Archives nationales, travaux de restauration, cotes F/19/7734 et F/19/7735
  10. « Cathédrale Saint-Julien », notice no PA00109800, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. « Une découverte rarissime à la cathédrale du Mans », sur France Bleu, (consulté le )
  12. « Le Mans. 2,5 millions d'euros pour la restauration de la cathédrale Saint-Julien », sur actu.fr (consulté le )
  13. Stéphane Arrondeau, in Le Vitrail au XIXe siècle et les ateliers manceaux, catalogue de l'exposition éponyme.
  14. « Les anges musiciens » (consulté le )
  15. Notice de la chapelle sur place.
  16. « Le grand orgue de la cathédrale inauguré le 3 juin », sur Ouest France, (consulté le ).
  17. Le Mans Notre Ville-Métropole n°313/146.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Marcello Angheben, « Le portail royal du Mans et l’évolution de la première sculpture gothique entre les façades de Dijon et de Chartres », Cahiers de civilisation médiévale, no 237,‎ , p. 27–58 (ISSN 0007-9731, DOI 10.4000/ccm.1891, lire en ligne).
  • Stéphane Augry et Bénédicte Fillion-Braguet, « Sarthe. Le Mans. Cathédrale Saint-Julien, nouvelles découvertes autour du chevet », Bulletin monumental, t. 178, no 2,‎ , p. 295-298 (ISBN 978-2-901837-83-1)
  • Michel Bouttier, La cathédrale du Mans, Le Mans, Éditions de la Reinette, , 151 p. (ISBN 2-913566-03-0)
  • Michel Bouttier, « Le chevet de la cathédrale du Mans. Recherches sur le premier projet », Bulletin Monumental, t. 161, no 4,‎ , p. 291-306 (lire en ligne)
  • Gustave Busson, Ambroise Ledru (édité par) et Eugène Vallée (table des noms dressée par), Nécrologe-obituaire de la Cathédrale du Mans, Le Mans, Société des archives historiques du Maine, coll. « Archives historiques du Maine » (no VII), , XV-399 p. (lire en ligne)
  • John Cameron, « Les chapiteaux du XIe siècle de la cathédrale du Mans », Bulletin Monumental, t. 124, no 4,‎ , p. 343-361 (lire en ligne)
  • Marcel Deyres, « La nef de la cathédrale de Hildebert de Lavardin au Mans », Bulletin Monumental, t. 126, no 2,‎ , p. 161-163 (lire en ligne)
  • Gabriel Fleury, La cathédrale du Mans, Paris, Henri Laurens éditeur, coll. « Petites monographies des grands édifices de la France », 108 p. (lire en ligne)
  • Nicolas Gautier (dir.), Hugo Meunier et al., La cathédrale du Mans, du visible à l'invisible, Le Mans, Éditions de la Reinette, , 187 p. (ISBN 978-2-913566-88-0, BNF 44491541)
  • Françoise Gatouillat, « Les vitraux du bras nord du transept de la cathédrale du Mans et les relations franco-anglaises à la fin de la guerre de Cent Ans », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, vol. 161, no 4,‎ , p. 307-324 (ISSN 2275-5039, lire en ligne)
  • Louis Grodecki, « Les vitraux de la cathédrale du Mans », dans Congrès archéologique de France. 119e session. Maine. 1961, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 59-99
  • Louis Grodecki (dir.), Vitraux du Centre et des Pays de la Loire, Corpus vitrearum : Recensement des vitraux anciens de la France, vol. II, Paris, Éditions du CNRS, , 335 p. (ISBN 2-222-02780-2), p. 241-257
  • Julien Guilbault, « Les anges musiciens de la cathédrale du Mans », Revue 303. Arts, recherches et créations, t. 52,‎ 1er trimestre 1997, p. 124-137, compte-rendu par Marie- Pasquine Subes, « Un décor peint vers 1370-1380 à la cathédrale du Mans », Bulletin Monumental, t. 156, no 4,‎ , p. 413-414 (lire en ligne)
  • Abbé Ambroise Ledru, « La Nuit de la Saint-Julien à la cathédrale du Mans, en 1527 », Revue historique et archéologique du Maine, t. 27,‎ , p. 106-115 (lire en ligne)
  • Abbé Ambroise Ledru, La cathédrale Saint-Julien du Mans : ses évêques, son architecture, son mobilier, Mamers, G. Fleury et A. Dangin imprimeurs-éditeurs, (lire en ligne), compte-rendu par Louis Régnier, « La Cathédrale Saint-Julien du Mans, ses évêques. son architecture, son mobilier, par l'abbé Ambroise Ledru, avec six compositions de Lionel Royer et d'Arsène Le Feuvre, publié avec la collaboration de Gabriel Fleury, 1900 [compte-rendu] », Bulletin monumental, t. 65,‎ , p. 239-249 (lire en ligne)
  • Ambroise Ledru, La cathédrale du Mans, Saint-Julien, à travers la cité, Paris, Le Livre d'histoire, (1re éd. 1895), 172 p. (ISBN 978-2-7586-0675-8)
  • Francis Salet, « La cathédrale du Mans », dans Congrès archéologique de France. 119e session. Maine. 1961, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 18-58 et plan
  • Louis Serbat, « Thomas Toustain, architecte de la cathédrale du Mans », Bulletin Monumental, t. 73,‎ , p. 147 (lire en ligne)
  • Henri Stein, « Thomas Toustain, second architecte du chœur de la cathédrale du Mans », Bulletin Monumental, t. 72,‎ , p. 511-512 (lire en ligne)
  • Jean-Bernard de Vaivre, « Datation des vitraux du bras nord du transept de la cathédrale Saint-Julien du Mans », Bulletin Monumental, Société française d'archéologie, vol. 151, no 3,‎ , p. 497-523 (ISSN 2275-5039, lire en ligne)
  • Pascal Vérité, « Le tracé du chœur de la cathédrale du Mans », Bulletin Monumental, t. 72,‎ , p. 155-157 (lire en ligne)

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