Catherine Murray
Catherine Murray, comtesse de Dysart (née Bruce, également connue sous le nom de Katherine ; morte le ) est une aristocrate écossaise. Elle est l'épouse de William Murray, 1er comte de Dysart et la mère d'Elizabeth Maitland, duchesse de Lauderdale. Elle est responsable de la gestion de la demeure familiale Ham House et la défend face à leurs opposants au Parlement qui tentent à plusieurs reprises de la mettre sous séquestre à la fin de la guerre civile anglaise. Catherine Murray est peinte par des artistes de renom tels qu'Antoine van Dyck et John Hoskins.
Comtesse de Dysart (d) |
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Décès | |
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Père |
Norman Bruce (d) |
Conjoint | |
Enfants |
Élisabeth Maitland Margaret Murray (d) |
Biographie
modifierNaissance
modifierCatherine Bruce est la fille du colonel Norman Bruce[1] et de son épouse Janet Norvell[2]. Norman Bruce est le deuxième fils du 8e baron de Clackmannan[2]. Catherine Bruce fait partie d'une famille dont la lignée remonte à Robert Bruce, roi d'Écosse[3].
Mariage, famille et biens
modifierAu milieu des années 1620, Catherine Bruce épouse William Murray (1er comte de Dysart)[4], le fils du pasteur de Dysart, Fife, qui peut retracer sa lignée jusqu'à Jacques II d'Écosse[1]. Élizabeth Murray, leur fille aînée, est baptisée à St. Martin-in-the-Fields le [5]. Le couple a quatre autres filles, dont l'une meurt en 1636[1]. Les époux sont de fervents supporters royalistes. En 1626, William Murray est nommé gentilhomme de la Chambre par Charles Ier et la famille s'installe à Ham House près de Richmond[1]. Catherine Murray est nommée dame d'honneur de la reine Henriette-Marie de France[6]. En 1626, William Murray reçoit du roi la propriété de Ham House[7]. Lorsque William Murray lance un programme de rénovation pour élever Ham House au plus haut niveau du goût courtois, Catherine Murray meuble la maison de textiles de soie richement brodés et de tentures murales en cuir[8],[7].
Guerre civile anglaise
modifierLors du déclenchement de la guerre civile anglaise William Murray quitte sa famille pour se mettre au service du roi[9], laissant à Catherine Murray le soin de gérer la famille et le domaine[10]. En 1641, William Murray transfère la propriété du domaine de Ham House à Catherine Murray[6], sous la supervision de fiduciaires dirigés par Thomas Bruce, 1er Lord Elgin, afin de protéger leurs actifs[11]. Elle et ses filles, depuis Ham House, réussissent à se rendre occasionnellement à la cour lorsque cette dernière est installée à Oxford, en amont de la Tamise[12]. Faisant partie d'une importante famille royaliste, elle attire l'attention du Parlement, qui l'accuse en 1643 d'avoir secrètement acheminé des fonds au roi[12]. Elle réussit à réfuter l'accusation, mais elle est menacée d'emprisonnement dans les années qui suivent[13]. Malgré ces circonstances, Catherine Murray emmène ses filles à la cour d'Oxford pour l'hiver 1643-1644[14]. Elle continue également à recevoir des invités à Ham House, Thomas Knyvett (en) notant en mai 1644 qu'il a été « aimablement reçu » par une « dame très distinguée et discrète »[15]. Tout aussi discrètement, lors de son voyage à l'étranger en 1645 - aux Pays-Bas et en France ainsi qu'en Écosse - elle rend visite à son mari tandis qu'il est au service du roi, sans éveiller les soupçons des autorités parlementaires[16]. Un permis de débarquement, nécessaire à son retour en Angleterre, est signé par Lord Warwick, qui ne l'aurait pas fait si elle avait été soupçonnée d'avoir entrepris des activités d'espionnage[17].
Peu après le début de la guerre civile, le domaine d'Ham House est mis sous séquestre par le Parlement. Catherine Murray fait appel de cette condamnation à plusieurs reprises[9] et après son retour en Angleterre, après des mois de lutte acharnée, elle recouvre la propriété moyennant le paiement d'une amende de 500 livres sterling[18],[19].
Mort
modifierEn 1648, Catherine Murray transfère la propriété du domaine de Ham House à Élizabeth Tollemache et à son mari Lionel Tollemache[11]. Catherine Murray, tombée malade, écrit à Lord Elgin pour lui demander de continuer à soutenir ses filles en cas de décès[20]. Elle meurt le et elle est enterrée à l'église de Petersham[21],[22]. Sa plaque funéraire, qui a été offerte au National Trust par Sir Humphry Tollemache (en) en 1976, exclut son titre de comtesse de Dysart, mais mentionne que « l'ensemble des funérailles a été célébré avec toute la solennité appropriée à son rang. » [note 1] [24].
Dans les arts
modifierCatherine Murray est représentée par plusieurs artistes notables de l'époque.
- Un portrait miniature par John Hoskins l'aîné[25],[26], considéré comme sa plus belle œuvre[27] ainsi que l'une de ses plus grandes[28]. Le portrait, signé et daté de , est présenté dans son cadre en ébène avec des montures en argent. Il présente la comtesse dans une robe de satin bleu richement garnie de perles, dans un paysage avec un château en arrière-plan[28]. Une copie de 1649 de cette œuvre par Alexander Marshal (en)[29] avec une représentation de Ham House en arrière-plan au lieu du château, sert de référence architecturale importante pour la propriété[29].
- Un portrait d'Antoine van Dyck est accroché à Petworth House, demeure d'Algernon Percy (10e comte de Northumberland), connu de la famille Murray[6]. Le tableau fait partie d'une série commandée pour honorer les principales dames de la cour, qui était destinée à la maison londonienne du comte[30].
- Peter Besnier crée un buste en bronze de Catherine Murray, qui se trouve dans le cabinet blanc de Ham House[6]. Besnier fait partie d'une famille de sculpteurs français au service de la famille royale[31]. C'est un élève d'Hubert Le Sueur, à qui le buste avait été précédemment attribué[30].
Remarques
modifier- William Murray n'a pas utilisé son titre durant sa vie. Aussi celui-ci ne figure-t-il pas sur sa tombe en 1649.[23]
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Catherine Murray, Countess of Dysart » (voir la liste des auteurs).
- Cripps 1975, p. 2.
- (en) « Blason de Bruce Clackmannan », sur Red book of Scotland (consulté le )
- Mosley 2003, p. 3.252.
- (en) Rosalind K. Marshall, « Murray [married names Tollemache, Maitland], Elizabeth, duchess of Lauderdale and suo jure countess of Dysart » , sur wikipedialibrary.wmflabs.org, Oxford Dictionary of National Biography, (DOI 10.1093/ref:odnb/19601, consulté le )
- Cripps 1975, p. 1.
- (en) Jeremy Warren, « Catherine Bruce, Mrs William Murray (d. 1649) », sur static.nationaltrust.org.uk, (consulté le )
- (en) R. Malcolm Smuts, « Murray, William, first earl of Dysart » , sur wikipedialibrary.wmflabs.org, (DOI 10.1093/ref:odnb/19653, consulté le )
- Cripps 1975, p. 4.
- (en-US) Emma Turnbull, « Portraits, Petitions and Property: Seventeenth-Century Politics at Ham House », sur The Royal Oak Foundation, (consulté le )
- Cripps 1975, p. 8.
- Rowell 2013, p. 113.
- Cripps 1975, p. 9.
- Cripps 1975, p. 9–10.
- Cripps 1975, p. 11.
- Schofield 1949, p. 152.
- Cripps 1975, p. 15.
- Cripps 1975, p. 16.
- Cripps 1975, p. 21.
- (en) « House of Lords Journal Volume 7: 14 June 1645 », sur www.british-history.ac.uk (consulté le )
- Cripps 1975, p. 31.
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- (en) « Katherine Bruce Murray (1605-1649) - Mémorial... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
- Smuts 2004.
- Rowell 2013, p. 394.
- (en-US) Emma Turnbull, « Portraits, Petitions and Property: Seventeenth-Century Politics at Ham House », sur The Royal Oak Foundation, (consulté le )
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- (en) « Dictionary of National Biography, 1885-1900/Hoskins, John (d.1664) - Wikisource, the free online library », sur en.wikisource.org (consulté le )
- Roundell 1904, p. II.141.
- Rowell 2013, p. 8.
- Rowell 2013, p. 164.
- Rowell 2013, p. 159.
Bibliographie
modifier- (en) Doreen Cripps, Elizabeth of the Sealed Knot: a Biography of Elizabeth Murray, Countess of Dysart, Kineton, Warwickshire, Roundwood Press, , 275 p. (ISBN 978-0-900-09343-2, OCLC 1937689, lire en ligne)
- (en) Charles Mosley, Burke's Peerage, Baronetage and Knightage, Stokesley, 107th, (ISBN 9780971196629)
- (en) Evelyn Pritchard, Ham House and its Owners through Five Centuries 1610–2006, London, Richmond Local History Society, (ISBN 978-1-955-07172-7, OCLC 1118277705, lire en ligne)
- (en) Julia (Mrs. Charles) Roundell, Ham House, its History and Art Treasures, London, G. Bell and Sons, (OCLC 862863319, lire en ligne)
- (en) Ham House: 400 Years of Collecting and Patronage, New Haven, CT / London, Yale University Press, coll. « Paul Mellon Centre for Studies in British Art », (ISBN 978-0-300-18540-9, OCLC 930829576, lire en ligne)
- (en) Bertram Schofield, The Knyvett Letters, 1620-1644, Norfolk Record Society, (OCLC 1231461, lire en ligne)
- (en) R. Malcolm Smuts, « Oxford Dictionary of National Biography », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne )
Liens externes
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