Desert kite

murs de pierre sèche convergents destinés à faciliter la chasse aux animaux grégaires, au Proche-Orient
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Un desert kite (« cerf-volant du désert » en français), éventuellement abrégé en kite (« cerf-volant »), est un dispositif de chasse ou d'élevage de hardes d'animaux herbivores utilisé au Moyen-Orient durant le Néolithique. Les kites ont d'abord été interprétés comme des structures à usage cynégétique, c'est-à-dire destinées à mettre en œuvre une technique de chasse, à l'instar des barrages à poissons (en). Avec la découverte de sites de plus en plus nombreux, il apparait que certaines de ces structures ont pu servir à un usage pastoral ou remplir plusieurs fonctions[1].

Un Desert kite dans le Néguev (Israël), daté entre 8300 et 4500 av. J.-C.

Description

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Un kite est une structure à murs bas, bâtie en pierres sèches. Il consiste en deux longs murs convergeant progressivement jusqu'à un vaste enclos, à la périphérie duquel sont aménagées des fosses. L'ensemble, vu du ciel, rappelle la forme d'un cerf-volant[2].

Historique

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Des études archéologiques et ethnographiques des XIXe et XXe siècles indiquent que les desert kites du Moyen-Orient étaient utilisés pour piéger du gibier[3].

La connaissance des desert kites progresse rapidement dans les années 2010 grâce au recours massif aux prises de vue satellitaires[2]. Une base de données recensant les kites, Globalkites, est mise en projet en 2012, puis mise en ligne[1].

La découverte de desert kites au Yémen dans les années 2000 amène à une nouvelle interprétation due aux différences importantes entre les kites yéménites et ceux déjà connus ailleurs, par exemple en Syrie. Cela conduit à remettre en cause l'hypothèse d'une fonction cynégétique pour les kites yéménites[4].

Plan architectural

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En 2023, une équipe d'archéologues du laboratoire Archéorient découvre en Jordanie, sur le site d'un kite, un bloc de calcaire d'environ 80 cm de haut et pesant 92 kg, sur lequel est gravé un plan à l'échelle représentant le kite. Ce plan détaillé, gravé il y a environ 9 000 ans, est en 2023 le plus ancien plan architectural connu. Un autre plan de kite, plus grand (4 m) mais moins détaillé, est connu en Arabie saoudite, et daté d'environ 8 000 ans[5],[6]. Quelques fenêtres d'études ont été définies en 2013 sur les 6 600 kites répartie sur une aire géographique représentant environ 3 500 Km de long depuis l'Arabie occidentale jusqu'au plateau d'Ustyurt dans le Kazakhstan. Dans l'ensemble désertique qui traverse la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite que l'on nomme le Harrat al-Shaam ou leur durée d'utilisation avoisine les 3 000 ans, ce qui justifie les différentes dispositions et modifications.

Jordanie

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  • Desert Jibal al-Khashabiyeh, au sud-est du pays, découvert en 2021 par une équipe d'archéologues jordaniens et français. Le site a livré deux stèles à visages humains de 112 cm de haut, ainsi que des silex, des statuettes, 150 fossiles marins placés de certaine façon[7].

Arménie

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  • Aragats

Arabie- Saoudite

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Dans le Harrat Khaybar. Ici dans les confins septentrionaux ils semblent être répartis sur des dizaines de kilomètres ou par petits groupes prenant des formes triangulaires dont les com liaisons entre elles formaient à chaque angle des fosses dont l'ensemble formaient des constructions impressionnantes.

Kazakhstan

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  • Ustyurt

Avec en plus d'autres lieux disséminés sur plusieurs dizaines de kilomètres ou par petits groupes rarement isolés.

Dans les montagnes de Palmyre Dans le sud-ouest de la Syrie ces constructions sont plus petites, ne comportant que deux ou trois fosses.

Turquie

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Oubekistan

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Notes et références

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  1. a et b Olivier Barge, « Les “desert-kites” : d’Al-Rawda à l’Aragatz, la naissance de “Globalkites” », sur ArchéOrient - Le Blog,
  2. a et b Barge et al. 2020.
  3. (en) Rémy Crassard, Wael Abu-Azizeh, Olivier Barge et Jacques Élie Brochier, « The Use of Desert Kites as Hunting Mega-Traps: Functional Evidence and Potential Impacts on Socioeconomic and Ecological Spheres », Journal of World Prehistory (en), vol. 35, no 1,‎ , p. 1-44 (DOI 10.1007/s10963-022-09165-z)
  4. Matthias Skorupka, « Les « desert kites » yéménites », Arabian Humanities, no 16,‎ , p. 5-14 (DOI 10.4000/cy.1777)
  5. Kheira Bettayeb et la rédaction, « Voici les plus anciens plans architecturaux ! », sur Journal du CNRS,
  6. (en) Rémy Crassard, Wael Abu-Azizeh, Olivier Barge et Jacques Élie Brochier, « The oldest plans to scale of humanmade mega-structures », PLOS One, vol. 18, no 5,‎ , article no e0277927 (DOI 10.1371/journal.pone.0277927)
  7. Géo Magazine du 23 février 2022

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Dossiers: Les Cerfs-volants du desert dans: Archéologia N°628. 34 45.pp.
    • Olivier Barge, Remy Crassard Les cerfs-volants du désert dévoilent peu à peu leurs mystères .
    • Olivier Barge, Emmanuelle Régagnon, et Sociale Bouzid: Leur spectaculaire répartition à travers les contrées arides, 38 39.p.
    • Wael Abu-Azizeh et Rémy Crassard, Des pièges géants utilisés depuis le Néolithique , 40 41.p.
    • Wael Abu-Azizeh,Olivier Barge et Rémy Crassard, Les premiers plans à l'échelle dans l'histoire de l'humanité,42 43.p.
    • Wael Abu-Azizeh et Mohammad Tarawneh, Les sociétés néolithique liées aux lires de Jordanie, 44 45.p.


  • (en) Reuma Arav, Sagi Filin, Uzi Avner et Guy Bar-Oz, « High-resolution documentation, 3-D modeling and analysis of “desert kites” », Journal of Archaeological Science, vol. 57,‎ , p. 302–314 (DOI 10.1016/j.jas.2015.02.040, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Olivier Barge, Jacques Élie Brochier, Jean-Marc Deom et Renato Sala, « The ‘desert kites’ of the Ustyurt plateau », Quaternary International, vol. 395,‎ , p. 113–132 (DOI 10.1016/j.quaint.2015.06.010, lire en ligne, consulté le )
  • Olivier Barge, Wael Abu-Azizeh, Jacques Élie Brochier et Rémy Crassard, « Desert kites et constructions apparentées : découvertes récentes et mise à jour de l’extension géographique », Paléorient, no 46 1-2,‎ , p. 179–200 (ISSN 0153-9345, DOI 10.4000/paleorient.407, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Alison Betts et David Burke, « Desert kites in Jordan - a new appraisal », Arabian Archaeology and Epigraphy, vol. 26, no 2,‎ , p. 74–94 (DOI 10.1111/aae.12062, lire en ligne, consulté le )
  • Gérard Chouquer, Planimétries fossiles des déserts du Moyen Oriennt (à propos des “cerfs-volants du désert” ou “desert kites”), octobre 2022, 10 p., en ligne. [lire en ligne]
  • Svend W. Helms et Alison Betts, « The Desert "Kites" of the Badiyat Esh-Sham and North Arabia », Paléorient, vol. 13, no 1,‎ , p. 41–67 (ISSN 0153-9345, DOI 10.3406/paleo.1987.4416, lire en ligne, consulté le )
  • (en) A. Holzer, U. Avner, N. Porat et L.K. Horwitz, « Desert kites in the Negev desert and northeast Sinai: Their function, chronology and ecology », Journal of Arid Environments, vol. 74, no 7,‎ , p. 806–817 (DOI 10.1016/j.jaridenv.2009.12.001, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Sahar al Khasawneh, Andrew Murray, Kristina Thomsen et Wael AbuAzizeh, « Dating a near eastern desert hunting trap (kite) using rock surface luminescence dating », Archaeological and Anthropological Sciences, vol. 11, no 5,‎ , p. 2109–2119 (ISSN 1866-9557 et 1866-9565, DOI 10.1007/s12520-018-0661-3, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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  • (en) Globalkites, base de données mondiale de desert kites