Château de la Bourbansais

édifice français

Le château de la Bourbansais est un château ouvert au public situé à Pleugueneuc en Ille-et-Vilaine. Il est juxtaposé au zoo de la Bourbansais. Il a été construit à la fin du XVIe siècle et agrandi au XVIIIe siècle. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis [2].

Château de la Bourbansais
Image illustrative de l’article Château de la Bourbansais
Type Résidence
Début construction 1583
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire actuel Famille de Lorgeril
Protection Logo monument historique Classé MH (1959)
Coordonnées 48° 24′ 15″ nord, 1° 53′ 49″ ouest[1]
Pays Drapeau de la France France
Région historique Bretagne
Subdivision administrative Ille-et-Vilaine
Localité Pleugueneuc
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de la Bourbansais
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
(Voir situation sur carte : Ille-et-Vilaine)
Château de la Bourbansais

Le site historique modifier

Il a été originellement créé par des Romains qui ont transformé des marécages en terres agricoles. De ce temps là subsistent des pièces de monnaie romaines, un statère d'or de la tribu des Riedones, ainsi que des pierres qui servirent à construire la chaussée de l'étang et le dispositif de drainage du marécage aujourd'hui presque complétement comblé, dont le second réseau qui fut remanié au XVIIIe siècle.

Ce premier travail humain est un fundus, vaste quadrilatère de 770 mètres de côtés encore visible sur les photographies aériennes.

D’autres aménagements suivront au cours des siècles. Le site actuel avec son château comporte encore de nombreuses traces des époques romaine, médiévale, renaissance…

Un membre de la branche de la Maison du Breil, Jean, seigneur de La Colombière en Pleugueuneuc, fit l'acquisition de cette terre et y construisit le château. Ce fief relevait de Châteauneuf. Le château à cette époque (1583), était assez semblable à son aspect actuel. Les hauts murs qui entouraient la maison furent abattus ainsi que le portail en pierres à trois ouvertures crénelées qui se trouvait en retrait des douves. Depuis furent percées un plus grand nombre de fenêtres, et construits les pavillons.

Réaménagé en 1745 dans le goût de l'époque, l'intérieur fut boisé, lambrissé par un maître menuisier, et les salons du rez-de-chaussée du château sont créés. Ce sont ces dernières pièces que l’on visite. Elles témoignent de la maîtrise d’un ébéniste, Mancel, qui travailla pendant quinze ans à réaliser ce qui fut son chef-d’œuvre. Les boiseries réalisées par lui et son équipe de compagnons sont de styles Louis XIV et Louis XV. On refit les ouvertures dans la façade du château. Les gerbières des tours est et ouest avec leurs sculptures romaines sont toujours présentes. C'est à cette époque que furent construits les deux pavillons à l'est et à l'ouest, ainsi que le troisième qui reliait l'orangerie à la tour sud et qui fut démoli au XIXe siècle.

Intérieur du château modifier

Le rez-de-chaussée est aménagé comme un faux étage, ce qui assure un assèchement de l’antique manoir, qui rappelons-le à été construit sur un ancien « fondus » romain. Les pièces de réception datent d'avant les travaux de 1745 à l'étage.

La grande salle est ornée de boiseries Louis XIII.

Le petit salon bleu est le chef-d'œuvre de Mancel. Il est resté dans son état d'origine avec ses boiseries et son mobilier, à l'exception du lustre central en tôle dorée et fleurs de Saxe, de la même composition que les quatre appliques. Il fut détruit par un incendie allumé par les révolutionnaires lors de leur passage au château le , venant collecter du linge de maison et des matelas pour en faire de la charpie à destination des hôpitaux de la région.

Le vestibule et salle à manger ont été décorés à la même époque et sont entièrement boisés et recouverts de tapisseries d'Aubusson. L'ensemble de ces pièces sont de petite dimension.

La chapelle modifier

À gauche, en arrivant au château, la chapelle est située dans la cour après les douves. Elle date du XVIIe siècle et fut restaurée en 1920 mais garde la décoration de l'époque de sa construction. Une litre fait le tour de la corniche, sur laquelle figure les armoiries des châtelains depuis 1400. Cette chapelle possédait une tribune qui fut supprimée à la fin du XIXe siècle. Le clocheton fut également supprimé ; subsistent les traces de chevilles dans les poutres du toit. La cloche est posée sur un mur près de la chapelle.

Les jardins, classés depuis 1959, et régulièrement labellisés modifier

Façade ouest du château.

Tel qu’on peut le visiter aujourd’hui, le château est une demeure dont la partie la plus ancienne, la façade sud, remonte à 1583. Au XVIIe siècle, côté ouest, fut aménagée une aile baroque, copie de l’orangerie de l’hôtel de Sully à Paris. Les jardins à la française et leur statuaire furent créés sous Louis XV. Les jardins à la française sont labellisés « jardin remarquable », et rappelle le classicisme des grands parcs inspirés par LE NOTRE.

Le jardin potager a été recréé en 2012 dans son enceinte historique du XVIIème siècle et avec le concours d’un Architecte en chef des Monuments Historiques. Ce jardin, plusieurs fois récompensé, fait partie de l’ »Association des Potagers de France ». If fait l’objet d’une particulière attention de Clotilde, épouse d’Olivier (19ème génération descendant de Messire Jean du Breil, et actuel propriétaire) qui avec son chef jardinier veille quotidiennement sur cet espace.

Le jardin zoologique protège et sauvegarde des espèces animales en voie de disparition des 5 continents en participant à de nombreux programmes d’élevages européens (EEP) et des actions de conservation « in situ »: girafes, tigres, différents primates et de nombreux oiseaux...

Curiosités modifier

Deux canons à l'entrée sont des pierriers anglais pris sur un bateau corsaire de ce pays au XVIIe siècle. Contrairement aux canons français, ils sont montés sur deux roues.

Une chaise de poste construite en 1771 appartenait en 1789 à Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, et amie de la reine, qui après l'échec et l'arrestation à Varennes, fit atteler à quatre cette voiture pour permettre à l'abbé de la Coninais, Guillaume du Chastel de la Ruaudais et possesseur du château de la Coninais, son confesseur, de fuir Paris et de regagner au plus vite son château après que le bruit eu courut qu'il était chargé de l'évasion de Madame Royale. Une fois arrivé chez lui, il reprit la route pour fuir en Angleterre. Il abandonna la voiture dans une remise de son château qui passa de mains en mains avant de devenir la propriété du Comte de Lorgeril. Elle fut vendue pour des raisons successorales au tout début des années 1990. Olivier de Lorgeril l’a rachetée aux enchères en 2021 à l’occasion de la dispersion de la collection du célèbre collectionneur André Becker qui en était devenu propriétaire.

Propriétaires modifier

Ce château à la particularité de n'avoir jamais été vendu, le propriétaire actuel étant à la 20e génération,le petit-fils de Jean du Breil.

  • Jean du Breil.
    • Guy du Breil, député à la Cour de Louis XIII en 1615.
      • Jean Du Breil, son fils, hérita de sa fortune. Louis XIV lui confia la charge de capitaine et gouverneur des villes et châteaux de Dinan et de Léhon.
        • Famille Huard.
          • Famille des comtes de la Forest d'Armaillé (1745-1806).
            • Julie Marie-Anne de La Forest d'Armaillé (1790-1862) qui épouse en 1806 le comte Louis François de Lorgeril de La Motte-Beaumanoir (1778-1842).
              • Charles-Marie de Lorgeril (1812-1886) et son épouse Polyxène Florentine Rouxel de Villeferon (1825-1849)
                • Charles de Lorgeril (1849-1897) et son épouse Gabrielle Hurault de Vibraye (1852-1940)
                  • Jacques de Lorgeril (né en 1874) et son épouse Yvonne Hecquet de Beaufort (née en 1877).
                    • Régis de Lorgeril (1912-1991) et son épouse Josette Barbezat.
                      • Charles de Lorgeril (1943-2010) et son épouse Alix Mouton*
                        • Olivier de Lorgeril (1968) et son épouse Clotilde, depuis 1990.

Armoiries et devise modifier

  • Armes : « De gueules au chevron d'argent chargé de 5 mouchetures d'hermine de sable, et accompagné de 3 molettes d'or, placées deux en chef et une en abîme. ».
  • Devise : « Mori potius quam fedari » (« Plutôt la mort que la souillure ») ; « À ma vie ».

Notes et références modifier

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail
  2. Notice no PA00090656, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Collectif, Guide du château et du parc zoologique de la Bourbansais en Pleugueuneuc, Îlle-et-Vilaine, imprimerie Peigné, 1969, 34 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :