Données générales
Organisation Drapeau de la République populaire de Chine CNSA
Constructeur CASC
Programme Chang'e
Domaine Exploration de la Lune
Type de mission Orbiteur + Atterrisseur + astromobile + robot sauteur
Statut En développement
Base de lancement Wenchang
Lancement 2026
Lanceur Longue Marche 5

Caractéristiques techniques
Propulsion Ergols liquides
Contrôle d'attitude Stabilisé 3 axes (orbiteur)
Source d'énergie Panneaux solaires
Principaux instruments
X (orbiteur) Caméra
X (orbiteur) Radar à synthèse d'ouverture
X (orbiteur) Spectromètre gamma
X (orbiteur) Magnétomètre
X (orbiteur) Spectromètre infrarouge
X (atterrisseur) Caméra
X (atterrisseur) Détecteur de glace
X (atterrisseur) Sismomètre
X (atterrisseur) Thermomètre
X (atterrisseur) Caméra ultraviolet

Chang'e 7 (chinois : 嫦娥七號 ; pinyin : cháng'é qī hào, de Chang'e, déesse de la Lune dans la mythologie chinoise) est une mission spatiale à destination de la Lune développée par l'agence spatiale chinoise (CNSA) combinant un orbiteur, un atterrisseur, un astromobile et un robot se déplaçant sur des pattes. La mission qui doit se poser au pôle sud de la Lune a pour objectif d'étudier les ressources et l'environnement afin de préparer de futures missions. Chang'e 7 doit être lancée en 2026.

Contexte modifier

La mission Chang'e 7 est la première mission de la quatrième phase du programme chinois d'exploration lunaire (CLEP). Au cours de la première phase, la Chine a développé et mis en œuvre deux orbiteurs lunaires, Chang'e 1 (lancement en 2007) et Chang'e 2 (2010). La deuxième phase, qui comprend les missions Chang'e 3 (2013) et Chang'e 4 (2018), permis de déployer sur le sol lunaire des astromobiles qui explorent la surface de la Lune. Chang'e 4 réalise une première en se posant sur la face cachée de la Lune. La troisième phase comprend deux missions de retour d'échantillons, Chang'e 5 lancée en 2020 et Chang'e 6 (2024). La quatrième phase du programme lunaire chinois a pour objectif d'étudier la région du pôle sud lunaire caractérisée par des dépôts de glace d'eau et un ensoleillement par endroit quasi permanent qui favorise l'envoi d'une expédition humaine. Les deux missions programmées, Chang'e 7 et Chang'e 8, sont pratiquement identiques et comprennent à la fois un astromobile, un orbiteur et un engin se déplaçant sur 6 pattes[1].

Chang'e 7 est, comme les missions précédentes, développée par la CASC, le principal industriel chinois du secteur spatial.

Objectifs de la mission modifier

Chang'e 7, comme sa mission jumelle Chang'e 8 lancée en 2028, a pour objectif principal l'étude du pôle sud de la Lune en particulier de ses ressources en glace d'eau. Quatre sites d'atterrissage, situés dans cette région, ont été sélectionnés[2] :

Tous ces sites font également partie des zones d'atterrissage envisagées pour les missions des programmes de la NASA CPLS (missions sans équipage) et Artemis (missions avec équipage)[2].

Caractéristiques techniques modifier

La sonde spatiale comprend plusieurs éléments :

  • Un orbiteur qui sera placé en orbite autour de la Lune. Contrairement aux missions de retour d'échantillons précédentes, l'orbiteur n'est pas utilisé pour ramener la capsule de retour d'échantillons sur Terre. Il s'agit du premier orbiteur lunaire chinois depuis Chang'e 2 lancé 2010. L'orbiteur a donc une mission de longue durée. Parmi ses instruments figurent la caméra haute résolution HiRIC embarquée sur la sonde chinoise Tianwen 2 qui sera lancée en 2025 ainsi qu'un radar à synthèse d'ouverture, un spectromètre à rayons gamma, un magnétomètre, un spectromètre infrarouge et d'autres instruments [1],[2].
  • La partie de la sonde spatiale qui doit atterrir sur la Lune comprend[1],[2] :
    • Un atterrisseur emportant plusieurs instruments : une caméra pour effectuer des relevés topographiques du site d'atterrissage, un détecteur de glace et d'autres substances volatiles, un sismomètre, un thermomètre pour mesurer le flux de chaleur interne remontant du sous-sol et une caméra ultraviolet utilisée pour observer la Terre.
    • Un astromobile, Yutu 3, similaire à ceux amenés par les missions chinois précédentes. Il embarque des caméras pouvant réaliser des panoramiques, un radar permettant d'étudier le sous-sol, un magnétomètre et un spectromètre Raman.
    • Un petit engin monté sur six pattes mais capable également de se déplacer par saut grâce à des jets de gaz (les réserves de gaz permettent trois sauts dont le premier sera utilisé pour quitter l'atterrisseur), baptisé Feiyueqi 1 (飞跃器一号, littéralement « appareil sauteur »). Celui-ci sera utilisé pour explorer les zones du cratère situées en permanence à l'ombre avec comme objectif d'y détecter la glace d'eau.

Les trois éléments qui se poseront sur le sol lunaire (atterrisseur, astromobile et engin "sauteur") sont équipés de panneaux solaires verticaux pour optimiser la collecte des rayons solaires compte de tenu de l'éclairage rasant permanent caractérisant les pôles[1].

Coopération internationale modifier

Les responsables de la mission ont réservé une fraction du volume et de la masse pour des engins fournis par d'autres pays. La sonde spatiale peut emporter ainsi un satellite dont la masse doit être inférieure à 15 kilogrammes et dont le volume ne doit pas dépasser 30 x 20 x 20 cm qui peut être placé sur une orbite circulaire autour de la Lune (200 x 200 km) ou sur une orbite de 200 x 15 km avec un inclinaison orbitale de 90°. De son côté, l'atterrisseur peut emporter une charge de 10 kg ayant un volume inférieur à 30 x 15 x 15 centimètres. En revanche l'emport prévu de l'astromobile Rashid-2 (10 kg) des Émirats Arabes Unis, clone de l'engin lancé par la sonde spatiale Hakuto-R en décembre 2022, n'est plus d'actualité. En effet les États-Unis ont refusé d'exporter les composants "sensibles" ITAR nécessaires à sa construction[1],[2].

Déroulement de la mission modifier

Les échanges radio entre les sites d'atterrissage envisagés au pôle sud et la Terre seront difficiles car la Terre sera très proche de l'horizon ou même au-dessous du fait des mouvements de libration lunaire. Aussi ces liaisons utiliseront un relais assuré par le petit satellite de télécommunications Queqiao 2 qui doit être lancé en 2024 pour les besoins de la mission Chang'e 6 et placé sur une orbite elliptique de type ELFO (Orbite elliptique lunaire gelée). La mission Chang'e 7 sera lancée en 2026 par une fusée Longue Marche 5 décollant depuis la base de lancement de Wenchang. Après avoir largué l'orbiteur, l'atterrisseur se posera sur le rebord d'un cratère situé près du pôle sud de la Lune à une latitude proche de 85°[1],[2].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f (es) Daniel Marin, « Las próximas sondas chinas Chang’e e ILRS a la Luna », sur Eureka,
  2. a b c d e et f (es) Daniel Marin, « El calendario de las próximas sondas Chang’e chinas para estudiar la Luna », sur Eureka,

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier