Chant des partisans de l'Amour
Le Chant des partisans de l'Amour, russe : « По долинам и по взгорьям » (Par les monts et par les vallées), est une chanson russe de 1828 remise au goût du jour avec un nouveau texte de Guiliarovski en 1915 (« marche des fusiliers de Sibérie ») et populaire dans tous les camps lors de la guerre civile russe. Le terme Amour désigne ici le fleuve d'Asie.
Il aurait inspiré le chant « Les Partisans », qui a lui même inspiré « Le Chant des partisans ».
Version blanche
modifierLe le colonel Anton Tourkoul demanda au compositeur Dmitri Pokrass un nouveau texte comme hymne régimentaire. Le retentit pour la première fois le chant du régiment de Drozdovski :
Из Румынии походом
Шёл Дроздовский славный полк, Во спасение народа Исполняя тяжкий долг.
И лишений выносил, Но героев закалённых Путь далёкий не страшил!
Шёл с полком своим вперед. Как герой, он верил твёрдо, Что он Родину спасёт!
Погибает под ярмом И, как свечка восковая, Угасает с каждым днём.
И опомнится народ - Сбросит варварское бремя И за нами в бой пойдёт.
Враг под натиском бежал. И с трёхцветным Русским Флагом Славу полк себе стяжал!
От кровавого труда, Над тобой взойдёт, Россия, Солнце новое тогда!
Этих дней не смолкнет слава, Не померкнет никогда. Офицерские заставы, Занимали города! Офицерские заставы , Занимали города! |
Iz Rumynii pohodom
Šël Drozdovskij slavnyj polk, Vo spasenie naroda Ispolnââ tâžkij dolg.
I lišenij vynosil, No geroev zakalënnyh Put’ dalëkij ne strašil!
Šël s polkom svoim vpered. Kak geroj, on veril tvërdo, Čto on Rodinu spasët!
Pogibaet pod ârmom I, kak svečka voskovaâ, Ugasaet s každym dnëm.
I opomnitsâ narod - Sbrosit varvarskoe bremâ I za nami v boj pojdët.
Vrag pod natiskom bežal. I s trëhcvetnym Russkim Flagom Slavu polk sebe stâžal!
Ot krovavogo truda, Nad toboj vzojdët, Rossiâ, Solnce novoe togda!
Ètih dnej ne smolknet slava, Ne pomerknet nikogda. Oficerskie zastavy, Zanimali goroda! Oficerskie zastavy, Zanimali goroda! |
En marche depuis la Roumanie
Vint le glorieux régiment Drozdovski, Au secours du peuple Accomplir sa lourde tâche.
Et les épreuves endurées, La longue route n'effraie pas Les héros endurcis.
S'avança avec son régiment, Tel un héros, sûr De sauver la patrie !
Succomber sous le joug Et comme cire de bougie Dépérir de jour en jour.
Et le peuple se ressaisira, Rejettera le joug barbare Et avec nous au combat ira !
L'ennemi assailli s'enfuit. Sous le drapeau tricolore de la Russie, Le régiment flirtait avec la gloire.
D'un labeur sanglant, Que sur toi se lève, Russie, Un soleil nouveau, enfin !
De ces jours, la gloire ne s'éteindra pas. À jamais, elle retentira. Officiers aux avant-postes, À l'assaut des villes ! Officiers aux avant-postes, À l'assaut des villes ! |
Version bolchevique
modifierÀ la suite de la signature du décret sur la paix par le gouvernement des soviets en 1917, qui proclamait le retrait de la Russie du Premier Conflit mondial, suivi d’une démobilisation des troupes sur tous les fronts, quatorze nations, notamment les grandes puissances européennes et les États-Unis envahirent le territoire. Appuyant l’armée blanche, celles-ci occupaient en août 1918 près des trois quarts[1] de l’ancien Empire russe.
Parmi elles, le Japon, pays allié à la France et à la Grande-Bretagne depuis le , dont les visées expansionnistes sur l’Extrême-Orient russe sont anciennes (Guerre russo-japonaise) : la guerre civile lui donne un prétexte d’envahir la région (avril 1918) et de prendre le port stratégique de Vladivostok. Un gouvernement colonial est installé, et en 1920 ce sont 70 000 Japonais, militaires et civils, qui occupent les côtes du Pacifique et le nord de l’île de Sakhaline. Un corps expéditionnaire américain, l'American Expeditionary Force Siberia (en), se maintint — sans grands résultats — dans la région de à . Des bataillons français, britanniques et canadiens contribuent aussi brièvement à appuyer les Japonais.
Du fait des difficultés de communication et de la guerre qui sévit à l’ouest, les hommes de Trotski mettent un certain temps à s’emparer des côtes du Pacifique. En avril 1920 fut créée la République d'Extrême-Orient par les bolcheviques, pour organiser un glacis face aux Japonais. Les offensives menées à partir d’août permettent de déloger l’ataman de l’Oussouri Grigori Semenov de son bastion de Tchita en octobre, et de reprendre ensuite l’intégralité des zones occupées, jusqu’à Vladivostok.
Cependant, une attaque combinée des troupes blanches et nippones enlève à nouveau la ville, qui n’est rendue à la république par les hommes de Ieronim Ouborevitch, commandant de l’Armée rouge, que le , marquant de fait la fin de la guerre civile russe. La chanson Po dolinam y po vgoriam, contemporaine des évènements (1918-1922), qui célèbre les faits d’armes des partisans de la région de Primorye, traversée par le fleuve Amour, est donc restée comme le symbole de la lutte du peuple russe contre les armées blanches et les étrangers. Le Chant des partisans de l'Amour fait notamment partie du répertoire traditionnel des Chœurs de l'Armée rouge.
Paroles
modifierПо долинам и по взгорьям
Шла дивизия вперед, Чтобы с бою взять Приморье Белой армии оплот.
Кумачом последних ран, Шли лихие эскадроны Приамурских партизан.
Не померкнет никогда, Партизанские отряды Занимали города.
Как манящие огни, Штурмовые ночи Спасска, Волочаевские дни.
Разогнали воевод, И на Тихом океане Свой закончили поход. |
Po dolinam y po vzgoryam
shla diviziya fpyeryot, shtobý z boyu vzyat' primorye, Byeloi Armiyi aplot.
kumatshom paslednikh ran, shli likhiye eskadroný priamurskikh partizan.
nye pamerknit nikagda: partizanskiye otryadi zanimali garada.
kak manyashtshiye agni: Shturmovýe notshi Spaska, Volotshayevskiye dnyi –
razognali voyevod, i na Tikhom Okeanye svoi zakontshili pakhot. |
Par les monts et les vallées
Marchait notre division, Pour prendre d’assaut la côte, Le rempart des armées blanches.
Les drapeaux étaient trempés, Rougis par les dernières blessures Ainsi s’avançaient les escadrons rapides Des partisans de l’Amour
Et gardera à jamais sa splendeur: La troupe de partisans Prit la ville
Comme des feux étincelants Les nuits tourmentées de Spassk Et les jours de Volotshayevka.
Nous avons chassé les voïvodes Et sur les bords du Pacifique Nous finîmes notre campagne |
Les deux derniers vers de chaque couplet sont répétés
Autres versions
modifierDe nombreuses traductions ont été faites, notamment dans les pays de l'ex-bloc de l'Est (Roumanie, Hongrie, RDA), le plus souvent de manière peu littérale. C'est d'ailleurs le cas de la version française, Les Partisans.
Notes et références
modifierVoir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Les Partisans
- Le Chant des partisans
- Plaine, ma plaine
- Guerre civile russe
- Partisan
- Armée rouge
- Vladivostok
- Primorye (Priamour)
Liens externes
modifier- Écouter le chant des partisans de l'Amour en streaming (russe/français)
- Partition du chant des partisans de l'Amour (balalaïka) [PDF]
- Chant du régiment Drozdovski [1]
- Traduction en français de la Marche des tirailleurs sibériens (1915)