Chanteurs à l'étoile
Les chanteurs à l'étoile sont une tradition de Noël européenne répandue principalement dans les pays de culture germanique, anglo-saxonne et slave, où des enfants et adolescents habillés de costumes rappelant les rois mages, et portant une grande étoile de Bethléem faite de paille ou de papier, chantent des cantiques de Noël sur les places publiques et dans les rues.
Chanteurs à l'étoile | |
Chanteurs à l'étoile devant la gare d'Helsinki (Finlande) en 2019. | |
Observé par | Certains pays d'Europe du Nord, Europe centrale et Europe de l'Est, certains cantons suisses, certaines régions françaises |
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Type | Pratique chrétienne traditionnelle |
Date | Du 27 décembre au 6 janvier |
Lié à | Épiphanie |
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On l'observe généralement entre le 27 décembre et le 6 janvier (fête de l'Épiphanie), souvent de manière connexe avec la bénédiction de la craie[1]. La cavalcade des rois mages espagnole y est comparable, sans l'élément musical[2].
Histoire
modifierCes processions ont pour origine la pratique ecclésiastique des mystères, pièces de théâtre religieuses apparues au Moyen Âge[3]. Ainsi, en 1417, lors d'un synode ecclésiastique à Constance, en Allemagne, le mystère de l’Épiphanie qui fut organisé par des délégués anglais eut un grand retentissement, et est peut-être directement à l'origine de la tradition. Celle-ci apparaît en tant que telle au XVe siècle, les enfants des manécanteries et étudiants pauvres des écoles cathédrales quêtant autour de l’Épiphanie afin de recueillir des fonds pour améliorer leurs conditions de vie. La première attestation documentaire des chanteurs à l'étoile date de 1522, lorsque le chapitre des chanoines de la cathédrale d'Innsbruck en interdit la pratique. Une autre attestation ancienne, datant de 1541, est conservée dans les archives de l'abbaye Saint-Pierre de Salzbourg[4]. La dissolution des abbayes lors de la Réforme protestante entraîna aussi un regain de la pratique, les étudiants désormais privés du logement et du couvert souvent offert par ces institutions devant se tourner vers d'autres sources de revenus.
En Scandinavie et en Europe centrale, un répertoire particulier de cantiques, distincts des chants de Noël, s'est développé dans ce contexte. Historiquement pratiqué uniquement par des garçons et des adolescents de sexe masculin, il est aujourd'hui interprété par des enfants et des adolescents des deux sexes dans la plupart des régions où la tradition est vivante[5].
Autrefois, les enfants recevaient des dons en nature ou des bonbons. Aujourd'hui, ils récoltent le plus souvent des dons pour des associations d'aide à l'enfance. En Allemagne, la tradition est patronnée par la Kindermissionswerk afin de recueillir des dons en faveur des enfants dans les pays en voie de développement[6]. En Suisse, ce sont les Œuvres pontificales missionnaires qui patronnent la tradition[7]. C'est dans cette optique que des chanteurs à l'étoile ont été reçus par le Pape[8], le président fédéral allemand, le président du conseil national suisse[9]... En Ukraine, cette pratique connaît un rayonnement important en tant que patrimoine national, après avoir été très sévèrement interdite pendant la période soviétique[10].
En 2015, cette pratique a été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en Allemagne par la commission allemande de l'UNESCO[11], et en Suisse par l'Office fédéral de la culture[12].
Galerie d'images
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Chanteurs à l'étoile à Nuremberg (gravure du XVIIe siècle)
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Chanteurs à l'étoile peints par Jan Miense Molenaer (XVIIe siècle)
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Chanteurs à l'étoile à Bucarest en 1842
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Ukraine, 1880
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Finlande, 1919
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Chanteurs à l'étoile reçus par le président fédéral allemand Karl Carstens en 1982
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Sur un timbre moldave de 1996
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De nos jours en Allemagne
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De nos jours en Autriche
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Office fédéral de la culture OFC, « Chanteurs à l’étoile », sur www.lebendige-traditionen.ch (consulté le )
- « Tradition incontournable, la cavalcade des Rois mages est de retour ce mercredi en Catalogne - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
- Gil Colliard, « Oron-Servion – Les Chanteurs à l’étoile feront entendre leurs voix – Le Courrier », (consulté le )
- (de) Manfred Becker-Huberti, Feiern, Feste, Jahreszeiten. Lebendige Bräuche im ganzen Jahr, Fribourg-en-Brisgau, Herder Verlag, (ISBN 3-451-27702-6), p. 169
- « Chanteurs à l’étoile en Allemagne et en France ! », sur Mission et Migrations, (consulté le )
- « Les chanteurs à l’étoile », sur Sternsinger International (consulté le )
- « Action Chanteurs Etoile », sur www.ppoomm.va (consulté le )
- (en) CNA, « Thousands of ‘Star Singers’ continue tradition of bringing Christ’s blessings for new year », sur Catholic News Agency (consulté le )
- « Des enfants bullois ont chanté au Palais fédéral pour une action caritative », sur www.lagruyere.ch (consulté le )
- « En Ukraine, les jeunes s’emparent des traditions de Noël en réponse à l’invasion russe », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Nationwide Inventory of Intangible Cultural Heritage | German Commission for UNESCO », sur www.unesco.de (consulté le )
- (de) Bundesamt für Kultur BAK, « Sternsingen », sur www.lebendige-traditionen.ch (consulté le )
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :