Charles-Louis Antiboul

homme politique français

Charles Louis Antiboul
Fonctions
Député du Var

(1 an, 1 mois et 25 jours)
Gouvernement Convention nationale
Biographie
Nom de naissance Charles Louis Antiboul
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Tropez (Var)
Date de décès guillotiné le (à 41 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Girondins
Profession Avocat et administrateur du Var
députés du Var

Charles Louis Antiboul, né à Saint-Tropez (Var), le , mort guillotiné à Paris, le , député du Var à la Convention nationale.

Biographie modifier

Avocat à Saint-Tropez, il exerce les fonctions de juge seigneurial à Gassin entre 1779 et 1791. Dans un document, il se plaint de la difficulté de cette mission : « Rendre la justice aux hommes est une fonction pénibles, délicate et dangereuse à Gassin, pays de tempête et d’orage. C’est un titre d’horreur. Il faut, si l’on veut être probe, se charger de toute la haine des chefs sédisseux d’une populace afamée de mordre et ivre de briser le frein ; et j’en suis le juge. Être le juge de Gassin ! Je frissonne d’y songer. Eh ! Ne vois-je pas dans ce lieu même les gens de bien gémir de la violence de mes efforts pour soutenir un si rude fardeau ? »[1].

Député à la convention nationale modifier

Il devient après 1789, administrateur du Var, et, le 6 septembre 1792, il est élu par ce département, le septième sur huit au premier tour avec 277 sur 470 votants[2], à la Convention nationale, où il siège sur les bancs Girondins. Il est secrétaire de la séance de vote.

Lors du procès de Louis XVI, il vote pour la culpabilité du roi, pour la mort, mais « à titre politique », contre la ratification du jugement du peuple, pour la détention, comme mesure de sûreté générale, et il s'abstient lors du suffrage sur la possibilité d'un sursis.

Le 21 février 1793, au cours d'une longue discussion, il défend son département accusé de fédéralisme, notamment par André Jeanbon Saint André.

Membre du Comité de marine, il est à l'origine d'un décret qui permet à la marine française d'amener dans ses ports les navires neutres chargés de marchandises destinées aux puissances ennemies.

Le 13 avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Marat, et le 28 mai, il s'abstient lors du scrutin sur le rapport du décret, qui la veille, a cassé la Commission des Douze.


Procès et exécution modifier

Charles-Louis Antiboul est mené à l’échafaud avec les Girondins

Envoyé en mission en Corse en juin 1793, il est capturé à Marseille par les insurgés. Accusé d'avoir compromis la dignité de représentant du peuple, il est, sur la motion de Jean Bon Saint-André, décrété d'arrestation le 7 septembre 1793. Il comparaît devant le Tribunal révolutionnaire en même temps que les Girondins, et sous la même inculpation, du 3 au 9 brumaire an II (24-30 octobre 1793). Il n'a pratiquement pas la parole, si ce n'est pour répondre de la manière dont il a voté lors du procès du roi et lors du décret d'accusation de Marat. Il déclare également à une troisième question du président Herman : « En arrivant à la Convention, je me suis placé à la Montagne ; mais n'entendant pas assez distinctement l'orateur, je me suis rapproché de la tribune. »

Le comité de surveillance de Saint-Tropez signe en vain une déclaration de soutien qui est envoyée au comité de sûreté générale, témoignant du civisme et de la ferveur d'Antiboul contre les ennemis de la Révolution[3].

Fouquier-Tinville, l'accusateur public, réclame la mort pour tous les accusés « complices de conspirations contre l'unité et l'indivisibilité de la République » par leurs « manœuvres contre-révolutionnaires »[4]. Ils sont condamnés à mort le 9 brumaire an II. Antiboul et ses co-accusés sont conduits à l’échafaud dans des charrettes, dont l'une transporte également le corps de Valazé, qui s'est poignardé après le verdict[5].

Il fait partie des « amis de la liberté immolés par la tyrannie décemvirale » honorés par un décret du 1 vendémiaire an IV pour la fête du même jour ()[6],[7].

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. Fabien Salducci, « Être le juge de Gassin ! Je frissonne d’y songer. ̋ Charles Louis Antiboul, dernier juge seigneurial de Gassin (1779-1791) », Freinet-Pays des Maures, no 16,‎ , p. 111-141
  2. Edmond Poupé, « Les opérations de l'assemblée électorale du Var élue en août 1792 », Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, Paris,‎ , p. 314 (lire en ligne Accès libre)
  3. Alexandre Tuetey, Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, t. VIII, Paris, Ville de Paris, (lire en ligne)
  4. Philippe-Joseph-Benjamin (1796-1865) Auteur du texte Buchez et Pierre-Célestin (1802-1874) Auteur du texte Roux-Lavergne, Histoire parlementaire de la Révolution française, ou Journal des assemblées nationales depuis 1789 jusqu'en 1815 : contenant la narration des événements... précédée d'une introduction sur l'histoire de France jusqu'à la convocation des États-Généraux. Tome 29 / par P.-J.-B. Buchez et P.-C. Roux, 1834-1838 (lire en ligne)
  5. Jacques-Antoine Dulaure, Esquisses historiques des principaux événemens de la Révolution française, depuis la convocation des États-Généraux jusqu'au rétablissement de la maison de Bourbon, Paris, Baudouin frères, , 523 p. (lire en ligne)
  6. Jules (avocat) Auteur du texte Forfelier et Louis-Bernard (1804-1871) Auteur du texte Bonjean, Encyclopédie des lois : dictionnaire général annoté des lois, décrets, ordonnances et règlements depuis 1788 jusques et y compris la session de 1837, avec suite à partir de 1838. Tome 7 / par Jules Forfelier,... ; précédée d'une introduction par M. Teste..., 1837-1839 (lire en ligne)
  7. Augustin Challamel et Elphège Boursin, Dictionnaire de la Révolution française, institutions, hommes et faits, Paris, Jouvet & Cie, , VIII-935 p. (lire en ligne)