Charles Adolphe Faux-Pas Bidet


Charles Adolphe Faux-Pas Bidet, né en 1880 à Rennes et mort en France en 1940, était officier de renseignement français dans la Russie révolutionnaire, ancien marin breton, et un opposant personnel de Trotski.

Charles Adolphe Faux-Pas Bidet
Naissance
Rennes, (France)
Décès
Nationalité Français
Profession
Espion, enquêteur
Autres activités
Marin
Distinctions
Légion d'honneur

Biographie modifier

Né le 23 février 1880 à Rennes, il sera marin avant d'entamer une carrière dans les services de renseignements français en 1909, en intégrant la préfecture de police de Paris. Dès l'ouverture de la Première Guerre mondiale, en 1914, il est affecté au service de la sûreté, où il sera notamment nommé commissaire[1].

Début de carrière et premières enquêtes (1909-1917) modifier

C'est durant cette période qu'il effectuera, en marge d'une enquête qu'il dirige sur Mata Hari[2], une surveillance et une enquête sur Léon Trotski. Il entretiendra d'ailleurs avec ce dernier une certaine forme d'animosité puisque le commissaire procèdera à l'expulsion vers l'Espagne, en octobre 1916, de Trotski et de sa famille. Cependant, explique Gérald Arboit, historien spécialiste du renseignement, cette expulsion vers l'Espagne et non vers la Suisse permet à Trotski de garder la vie sauve, puisqu'en Suisse il aurait été à la merci de l'Okhrana[3].

Espionnage en Russie (1917-1919) modifier

Russophone, il sera détaché en mission à Petrograd en 1917, sur ordre du ministère de l'intérieur[4], dans le cadre d'une vaste opération d'espionnage antibolchévique mise en œuvre par les Alliés[2]. Tentant de tisser un réseau d'informateur, il sera arrêté dans le quartier de Vyborg, le 1e septembre 1918, puis emprisonné pendant 5 mois avant d'être libéré, en février 1919 dans un échange de prisonniers. pendant sa captivité, il sera traîné de prisons en prisons, il sera torturé, exposé à la faim et aux maladies mais il ne livrera pour autant aucun de ses agents. Leon Trotski, désormais influent dans la Russie bolchévique naissante, apprenant sa captivité, décide de venir l'interroger, puis décide de le libérer dans le cadre d'un échange de prisonnier[3]. Pour Gérald Arboit, cette libération réponds à des logiques de nécessité politique, puisque de cette manière Trotsky se procure un contact au sein des services de renseignements français, et récupère, certains de ses hommes dans le cadre de l'échange de prisonnier qui verra s'effectuer la libération du commissaire[3].

Affaire Koupetov, fin de carrière et mort (1930-1940) modifier

Il sera chargé, en 1930, de l'enquête sur l'enlèvement d'Alexandre Koutepov, un ancien militaire russe blanc, exilé à Paris depuis 1924[4]. Il sera cependant limogé en 1932, dans le cadre de l'affaire de l'Aéropostale, sans avoir résolu l'affaire Koupetov[3]. Décoré de la légion d'honneur, il s'exilera en zone sud en 1940 après l'invasion de la France par les nazis, et y mourût la même année[3].

Vie privée modifier

Il était marié à une femme prénommée Marie-Thérèse, avec laquelle il a eu une fille Jeanine. La famille résidait à Paris[3].

Voir Aussi modifier

Bibliographie modifier

Notes et Références modifier

  1. Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, Histoire politique des services secrets français, Paris, La Découverte, , 742 p. (ISBN 978-2-707-17856-5, lire en ligne), « Les services secrets des années 1940, héritiers de la Seconde Guerre mondiale », p. 34
  2. a et b (en-US) Victor Sebestyen, « Did the U.S. Try to Assassinate Lenin in 1918? », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e et f Nicolas Skopinsk, « Charles Adolphe Faux-Pas-Bidet, l’ennemi de Trotski », sur ouest-france.fr, (ISSN 1760-6306, consulté le )
  4. a et b « L’enquête », sur L'affaire Koutiepov, (consulté le )