Charles Condamines
Charles Condamines, né le à Martrin et mort le à Juvisy-sur-Orge[1], est un ex-prêtre et sociologue français aux convictions internationalistes.
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à l'aide d'appels de notes.
Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sources secondaires ou tertiaires ().
Pour améliorer la vérifiabilité de l'article ainsi que son intérêt encyclopédique, il est nécessaire, quand des sources primaires sont citées, de les associer à des analyses faites par des sources secondaires.
| Naissance | |
|---|---|
| Décès | |
| Nationalité | |
| Activité |
| Site web |
|---|
Biographie
modifierCharles Condamines est né le dans une famille paysanne, nombreuse et catholique du sud Aveyron. Docteur en sociologie politique, il a préalablement étudié la philosophie à Rodez (grand séminaire), la théologie à Toulouse (faculté catholique) et les sciences politiques et sociales à Louvain[2].
Ordonné prêtre le , il a été aumônier du lycée Fabre à Rodez, avant de rejoindre le diocèse de Talca au Chili[3]. Il a vécu avec des étudiants dans les bidonvilles Arturo Prat[4] et Che Guevara, enseigné à l’université[5] et rejoint la Gauche chrétienne, une composante de l’Unité populaire présidée par Salvador Allende. Menacé de mort par le général Pinochet, il s’est réfugié à l’ambassade de France et a quitté le Chili. En désaccord avec l’attitude de l’église catholique avant et au moment du coup d’État (), il a demandé et obtenu sa réduction à l’état laïc[6].
À Paris, avec des réfugiés politiques et diverses personnalités françaises, il fonde les Amitiés franco-chiliennes, dont l'objectif était de soutenir la résistance et de dissuader les chrétiens de l’hexagone de suivre l’exemple de l’église chilienne[7].
En 1979, Charles Condamines est contacté par Frères des Hommes et intègre la direction de cette association d’aide au tiers-monde[8]. En lien avec d’autres ONG (Terre des hommes, Peuples Solidaires), il organise la campagne Ici mieux se nourrir, là-bas vaincre la faim. L’idée générale : notre modèle de consommation exerce sur les ressources agricoles de la planète une pression inacceptable : nous devons la faire baisser notamment en réduisant notre consommation de viande. Le contexte politique (en ), les media (surtout A2), les données diffusées et la mobilisation de nombreux groupes locaux donnèrent à cette campagne une audience considérable[9].
En 1983, elle déboucha sur une réforme de l’aide alimentaire et la naissance d’Afrique Verte. À la CEE, la gestion des programmes d’aide alimentaire passa de la Direction de l’Agriculture à celle du Développement et une partie des budgets servit à financer des échanges de nourriture entre régions excédentaires et régions déficitaires[10].
À partir de 1986, chercheur à l’ORSTOM (devenu Institut de Recherche pour le Développement), Charles Condamines s’intéresse aux Associations privées actives dans la coopération nord sud[11] tout en assurant à l’école Polytechnique un séminaire sur les problèmes d’Amérique Latine.
En 1989, en lien avec Panos Londres, il fonde et dirige pendant 9 ans, l’Institut Panos Paris[12]. Objectif : développer la production et la diffusion d’informations écolos en Afrique. L’émergence de medias indépendants (presse écrite et radio) s’impose rapidement comme un préalable. Parmi les « pionniers » soutenus, il y a Alfa Omar Konaré qui sera le premier président démocratiquement élu du Mali[13]. En outre l’Institut Panos Paris valorise la contribution des immigrés au développement de leur pays d’origine ; notamment en encourageant des immigrés à aller mettre leurs compétences au service de leurs villages d’origine[14].
Retraité, Charles Condamines a publié quelques nouvelles[15] et fondé l’AMAP de Juvisy sur Orge . En 2015 il a accueilli chez lui pendant plusieurs mois 4 kurdes syriens demandeurs d’asile[16]. Charles et sa femme Elisabeth ont eu deux enfants.
Notes et références
modifier- « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Charles Condamines, J’étais prêtre et ne suis plus chrétien, L’Harmattan, , 258 p..
- Dans cette ville, il a réalisé diverses recherches (sur les employées de maison, l’analphabétisme, les collèges privés…). Elles ont été publiées dans le Bulletin de l’université ou par la Fondation Manuel Larraïn à Talca. Il est aussi l’auteur de plusieurs articles sur la crise du clergé ou le christianisme : cf. entre autres « ?Es el cristianismo una religion? » ; d’abord publié par la Fondation Manuel Larraïn en juin 1972, cet article a notamment été repris par la revue Contacto (août 1976) à Mexico.
- Cf. le témoignage de José Cifuentes : Revolutionary dreams from Chile to Wales, Hafan Books, Swansea, 2016, 207 p.
- Le 28 septembre 1972, il a été le candidat (malheureux) de toute la gauche au poste de secrétaire général de l’université. Cf. le journal La manana du lendemain.
- Un résumé de la thèse de doctorat de Charles Condamines a été publié par les éditions L’Harmattan : L’église catholique au Chili, 1958-1975. Complicité ou résistance ?, Paris, 1976, 274 p. Le jury était présidé par René Rémond. Sur le même sujet, voir divers articles dans la revue Esprit (Paris) : février 1974 ; février 1976 ; octobre 1987. La Revue Nouvelle (Bruxelles) : décembre 1974 ; janvier 1977. Testimonianze (Milan) : septembre 1974 et suiv. (no 168-169-170). Bulletin du CIDOC (Cuernavaca), octobre 1974.
- Cf. par ex. Jean Offredo, in Croissance des jeunes nations, sept. 75, p. 37 et suiv.
- On l’accusera pourtant d’y être entré « comme le loup dans la bergerie » et d’avoir provoqué la démission du président Michel Renault qui l’avait contacté. Cf. G. Stivet in « Le mouvement Frères des hommes », Éd. Parangon/Vs, Paris, 2011, 493 p. Il y sera le directeur des trois publications de l’association Une seule terre (pour les militants), le Bulletin (pour les donateurs) et Témoignages et Dossiers.
- Pendant la deuxième semaine de janvier 1982, en lien avec le quotidien Le Matin, le journal d’Antenne 2 midi illustra les différents aspects de la problématique sous le titre Les pays de la faim nous font vivre. Voir par ex. B. Langlois, Résistances janvier 1983 – juin 1986, Paris, La Découverte, 1987, p. 119. Cf. un premier bilan in Économie et Humanisme : Charles Condamines, « Des ONG pour quoi faire ? », novembre 1982, p. 20-42 ou P. Erhard et F. Mounier F., Les marchés de la faim. L’aide alimentaire en questions, La Découverte, 1984, 243 p. Pour un résumé des contenus, cf. Charles Condamines « Les terres du tiers-monde pour nourrir les pays industrialisés ».
- Cf. Charles Condamines : "De l'aide alimentaire à la construction d'une « Afrique verte ». Ou « L’aide alimentaire, peut mieux faire ! » in « L’état du tiers monde », Ed. La Découverte, Paris 1987. Pour une évaluation de Cf S. Jost in « Problèmes politiques et sociaux », (Revue de la documentation française), No 615, 15 septembre 1989. p. 43 et ss.
- Charles Condamines : « L’aide humanitaire entre la politique et les affaires » Ed. L’harmattan Paris, 1989, 235 p. « Les robins des bois du développement », « L’état du monde », Ed. La Découverte, Paris 1987. « Le grand bazar de la charité », Le monde diplomatique, septembre 1986, p. 20 : . « Les ONG françaises entre le privé et le public », Esprit, février 1988, p. 51-66. Ou Politique africaine novembre 2018.
- « L’Institut Panos Paris », sur blogsnjt.wordpress.com (consulté le ).
- Les programmes ont été le plus souvent réalisés en partenariat avec l’UJAO (Union des Journalistes d’Afrique de l’Ouest) et soutenus par des fondations américaines et les coopérations des pays du nord de l’Europe. Voir par ex. aux Editions l’Harmattan : «Presse francophone d’Afrique : vers le pluralisme ». 1991, 237p. « État de la presse en Afrique de l’Ouest francophone », 1991, 126 p. « Liberté pour les radios africaines. Freedom for african radios » 2 tomes, 1994. « Journalisme et conflits dans la vallée du fleuve Sénégal », 1996, 171p.« Afrique centrale : des medias pour la démocratie », 2002, Karthala.
- Cf. Ch Condamines : « Quand les immigrés du Sahel construisent leur pays », Harmattan, 1993, 207p. « Ces immigrés atouts du développement » « Les illusions d’un co-développement sans moyens » Divers articles, Politique africaine, octobre 1998, p. 75-91. Migrations et société, mars 1994 et mars 1998.
- Voir par ex. « La lettre de René » in Encres Vagabondes, No 21, janvier 2001 p. 38-41. « Les genêts » in Revue francophone Sol Air, No 23, 2002, p. 101-11. « L’amoureux de Maria », Ibidem, No 27, 2003, p. 73-81.
- « Protéger ou se protéger, il faut choisir ! » in Adel et Hadile Al Hussein : « Nous voulons juste vivre », Flammarion, 2017.
Bibliographie
modifier- « L’Évangile en révolution » présentation, sélection et traduction de commentaires de l’Evangile par Ernesto Cardenal. Karthala, 1980.
- « Repertorio para el estudio de las iglesias en la sociedad de America Latina :1960-1969 ». Editions du Cidoc, 1979, Cuernavaca (Mexique), 208 p.
- « Qui a peur du tiers monde ? » Seuil, Paris, 1981 (avec J.Y.Carfantan).
- « La faim, on peut la vaincre », Seuil, Paris, 1983 (avec J.Y. Carfantan).
- « Le Sucre, le Nord contre le Sud » Syros, Paris, 1988. (avec A.S.Boisgallais).
- « Le Tiers Monde », Hachette éducation, 1988.
