Charles François Marie Joseph de Dortan

personnalité politique française, député aux état généraux de 1789

Charles François Marie Joseph de Dortan
Illustration.
Gravure de 1789
Fonctions
Député aux États généraux

(2 ans, 5 mois et 23 jours)
Gouvernement Drapeau du royaume de France Royaume de France
Groupe politique Noblesse
lieutenant-colonel du régiment de La Reine cavalerie
Biographie
Date de naissance
Avranville
Vosges
Date de décès
Dôle en 1799 (à 58 ans)

Charles François Marie Joseph de Dortan, comte de Dortan, né à Avranville[1], ancienne province de Champagne dans l'actuel département des Vosges[2] le , mort à Dole le 24 octobre 1799[3], est un homme politique français du XVIIIe siècle. Il fut député aux États généraux de 1789.

Biographie modifier

Descendant de la maison de Dortan, famille noble du Bugey qui a possédé la seigneurie et le château de Dortan jusqu'en 1720[4], Charles François Marie Joseph était propriétaire à Dôle et comte de Dortan.

Il fut élu, le , député de la noblesse aux États généraux par le bailliage (gouvernance) de Dôle[5].

Ses principales déclarations durant les séances parlementaires[6] :

  • Le 8 août 1789, il proteste contre l'abolition des justices seigneuriales. Il déclare : « En abolissant, les justices seigneuriales, on donne une grande liberté aux gens de la campagne pour toutes sortes de dévastations; les forêts sont déjà dévastées, les procédures commencées pour fait de ces délits demeureront suspendues, et il n'y aura plus de frein à opposer à la licence ».
  • Le 11 décembre, il parle sur les liquidations des forêts.
  • Le 5 janvier 1790, il demande le maintien de la pension de Luckner.
  • Le 4 mars 1791, il propose de dispenser les prêtres du service de la garde nationale (adopté). A certaines occasions il prend son propre exemple (il est boiteux) pour démontrer que tout le monde ne peut y être soumis. Il dit : « Il me faut une heure pour faire ¼ de lieue »[2].
  • Le 24 juillet 1791, il présente une motion en faveur des officiers émigrés, et demanda que les corps administratifs fussent déclarés responsables des violences qui pourraient être commises contre eux. Il déclare : « J'en connais beaucoup, qui ne sont sortis que parce qu'on leur mettait le couteau sur la gorge ». Remarque: c'est le cas de son frère émigré dès aout 1791 en Allemagne.

Après la session de 1791 il se retire de la vie politique[6]. En 1793, la municipalité de Goux fut accusée de s'être rendue coupable de prévarication et de forfaiture, pour avoir délivré un certificat de civisme à l'ex-comte de Dortan, qui avait été un des membres protestants de l'Assemblée constituante, et qui avait renoncé au titre de citoyen actif[7]. On lança des mandats d'arrêt contre les deux domestiques de ce seigneur. Il fait un peu de prison au Fort- Égalité à Salins, désormais nommé Fort Saint-André, en compagnie de notables Dolois. Il est libéré le 18 novembre 1794 pour raisons de santé[2].

Il meurt en son domicile de la rue Rousseau à Dole le 25 novembre 1799, d'une maladie qui l’empêchait de se déplacer à la fin de sa vie[2].

Famille modifier

Armes de la famille de Dortan

Fils de Charles Marc Antoine Joseph comte de Dortans et de Marie Célestine Philippine Joséphine de Marmier, il épouse le 17 août 1769 au château de Poncié à Fleurie dans le Rhône, Thérèse Rosaline Claudine de Damas née en 1751[8],[9],[10].

Son épouse hérite des terres et du Chateau d'Audour à Dompierre-les-Ormes, et lui donne leur unique enfant légitime Mélanie Roseline Félicité de Dortan[11] épouse d'Auguste de Forbin (peintre, archéologue et directeur des musées nationaux)[12]. Charles François Marie Joseph de Dortan est donc également un ancêtre de l'écrivain Louise de Vilmorin, du côté de sa mère Mélanie de Gaufridy de Dortan[13].

Il est souvent confondu avec son frère Claude Marie Joseph de Dortan née en 1742[1], qui était lieutenant-colonel du régiment de La Reine cavalerie[14]. Contrairement à son frère, Charles de Dortan, qui était de santé fragile et qui boitait, n'a jamais été militaire[2].

Il a également une fille du nom de Marie Pierrette Ferdinande Marguerite Clothilde de Dortan avec sa femme de chambre Pierrette Gabet alors âgée de 24 ans. Il l’adopte en octobre 1797 avant de tomber malade. Une rente de 30 000 livres est accordée par sa ½ sœur Mélanie à la mort de son père en 1799 (chez maître Radez à Dole), en contrepartie du fait que Marie renonce à l’héritage de Charles de Dortan[2].

Propriétés modifier

Charles de Dortan est Seigneur de Goux (commune fusionnée à Dole en 1974) où il possédait une propriété composée d’une maison dite « le château », de 126 hectares de terres, 87 de forêts et d’un étang de 3 hectares. Cette maison a été vendue après sa mort (par ses héritiers) à Louis de Pourtalès conseiller d'état à Neufchatel en Suisse[2],[15].

Il possède également l’hôtel de Dortan à Dole, qu’il construit au 18e siècle et dont les plans sont dessinés par l’architecte Vienne. L’entrée principale est désormais situé au 36 rue du Gouvernement et abrite avec l'Hôtel de Rye, le lycée privé « Pasteur - Mont-Rolland ». Au moment de la révolution, la rue porte alors le nom de Rousseau. Les écuries étaient situées au fond de ce qui était alors une impasse, l’actuelle rue Bastion Bergère. L’inventaire au décès du comte de Dortan indique que sa bibliothèque était composée de 557 volumes (probablement hérités de son oncle)[2].

Hommages modifier

  • La rue Charles de Dortan à Goux porte son nom avec la mention "Deputé de la noblesse aux états généraux de 1789". Cette rue est situé derrière son ancienne maison.
  • En 1787 Charles de Dortan est parrain de la grosse cloche de Goux[2].

Bibliographie modifier

  • : « Naissance d'un département: dictionnaire biographique des administrateurs du département, des districts et des cantons du Jura pendant la Révolution française », HOURS henri (direction de), 1991[2]. Un chapitre est consacré à Charles de Dortan de la page 333 à 347.

Notes et références modifier

  1. a et b Acte de Baptême des deux frères de Charles et Claude de Dortan, AD Vosges Registres paroissiaux, Avranville, 1683-1742, 4E25/1-3494
  2. a b c d e f g h i et j « Naissance d'un département: dictionnaire biographique des administrateurs du département, des districts et des cantons du Jura pendant la Révolution française », HOURS henri (direction de), 1991, Naissance d'un département: dictionnaire biographique des administrateurs du département, des districts et des cantons du Jura pendant la Révolution française sur Google Livres, Notes de Lecture
  3. BMS archives de Dôle
  4. LA CHENAYE-DESBOIS sur Google Livres, Edition 2 Tome 5 page 622 et 629
  5. « Charles, François, Marie, Joseph DE DORTANS (1741 - 1799) », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale (consulté le )
  6. a et b Dictionnaire des parlementaires français (...) depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889 publ. sous la dir. de MM. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, publ Paris : Bourloton 1880, Tome Second, page 402
  7. Goux Historique
  8. Archives Généalogiques et Historiques de la Noblesse de France sur Google Livres, publiées par M. Lainé en 1836, Tome Cinquième, page 184.
  9. Charles François Marie Joseph de DORTANS sur http://gw5.geneanet.org, consulté le 25 mai 2013.
  10. Charles François Marie Joseph de Dortans sur Base Roglo
  11. [PDF]PARENTÉ DE LA BIENHEUREUSE MARGUERITE - MARIE ALACOQUE, seconde édition, Autun, 1879, page 63.
  12. Archives départementales de Saône et Loire [1]: Commune de Matour, Mariages de 1792 à 1802, 10 messidor an 7 (28 juin 1799) (Vue 98/131)
  13. Françoise Wagener Je suis née inconsolable : Louise de Vilmorin (1902-1969) sur Google Livres Chapitre I.
  14. [PDF]Trombinoscope 1789 sur http://www.assemblee-nationale.fr, section 124, Bailliage de Dôle ou du Milieu, consulté le 26 mai 2013.
  15. Le cadastre de 1812-1813 indique l'emplacement de la maison, ainsi que le nom du nouveau propriétaire Louis de Pourtalès, Conseiller d'état à Neufchatel, disponible en ligne (archives dpt 39 le Village, feuille unique.géomètre : E. F. Prost, section 152 et État de sections et matrice foncière. Goux, section B voir élément 121, section 152)