Charles Hens

organiste, compositeur et pédagogue belge

Charles Hens est un musicien belge, organiste, compositeur et pédagogue, né à Saint-Gilles, le , et décédé à Uccle le [1].

Charles Hens
Charles Hens à l'orgue de l'abbaye de Maredsous
Fonctions
Professeur au Conservatoire royal de Bruxelles Professeur au Conservatoire royal de Liège
Biographie
Naissance

Saint-Gilles
Décès
(à 69 ans)
Uccle
Nationalité
Belge
Formation
Activité
organiste, compositeur, pédagogue
Conjoint
Lina Pollard (cantatrice)
Autres informations
A travaillé pour
Instrument
Orgue à tuyaux
Genre artistique
Musique classique

Biographie

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Charles Hens naît à Saint-Gilles le 3 novembre 1898, où son père est fabricant de chaussures.

Après un premier cycle d'études mené à l'Académie de Saint-Gilles, il entre, en 1917, au Conservatoire royal de Bruxelles pour y suivre les cours de solfège, harmonie, contrepoint, fugue et composition. Raymond Moulaert, Léon Du Bois, et Joseph Jongen comptent parmi ses professeurs.

Dans la classe d'orgue d'Alphonse Desmet[2], il obtient successivement le Premier Prix, le Diplôme de Capacité et le Diplôme de Virtuosité. Il se perfectionne ensuite auprès de Marcel Dupré, en particulier dans le domaine de l'improvisation.

En 1938, Hens épouse Lina Pollard, professeur de chant au Conservatoire royal de Bruxelles[3].

Sa carrière gravite alors autour de l'enseignement, du concert (et de la fonction d'organiste liturgique), de l'expertise en facture d'orgue et de la composition.

Charles Hens meurt à Uccle le 11 février 1968.

Pédagogue

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Au cours de sa carrière, Charles Hens exerce diverses charges pédagogiques, dans l'enseignement secondaire (Académies de Bruxelles-Ville et de Saint-Gilles) et dans l'enseignement supérieur (Conservatoires royaux).

En 1926, au Conservatoire royal de Bruxelles, il débute en qualité de Moniteur (chargé de cours) de la classe d'harmonie pratique.

En 1935, succédant à Étienne Mawet, Charles Hens devient professeur d'orgue au Conservatoire royal de Liège. Il occupe cette chaire jusqu'en 1951 (Jean Verrees, Jean Wolfs et Henri Pousseur comptent parmi ses élèves).

En 1951, à sa demande il est transféré au Conservatoire royal de Bruxelles où, durant quatre ans, il enseigne l'harmonie pratique, cette fois comme professeur titulaire[4].

En 1954, il succède à Paul de Maleingreau à la classe d'orgue du même établissement, charge qu'il exerce jusqu'en 1964. Parmi ses élèves, citons Josef Sluys, Léon Dayez (religieux), Félix Snyers, Jean Ferrard, Henri Barbier.

Enfin, à titre privé, d'autres organistes se perfectionnent auprès de lui : Jean Baily, Abel Debourle et Edward Teirlinck[5].

Durant sa longue carrière professorale, Hens participe comme membre de jury dans de nombreux établissements : Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Conservatoire royal de Gand, Conservatoire royal d'Anvers, Institut Lemmens (Malines); et Concours : Concours International de Gand (orgue et composition pour orgue), Prix de Virtuosité du Gouvernement (Conservatoire Royal de Bruxelles)

Organiste

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Orgue de la salle Henry le Bœuf du Palais des Beaux-Arts à Bruxelles (années 1950)

Virtuose de l'orgue, musicien au vaste répertoire, Charles Hens est un remarquable improvisateur. Sa carrière est particulièrement riche.

Elle se déroule, d'une part, en tant qu'organiste-titulaire de la collégiale des Saint-Michel-et Gudule à Bruxelles, de 1929 à 1955[6].

D'autre part, à dater de 1919, elle s'illustre à travers le récital et le concert, en Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Suisse et Italie.

En 1930, à Bruxelles, est inauguré l'orgue de la salle Henry Le Bœuf du Palais des Beaux-Arts. En 1946, Charles Hens est chargé, par la Société philharmonique de Bruxelles, de prendre en charge la programmation des concerts d'orgue. C'est dans ce cadre qu'il interprète l'œuvre intégrale de Johann Sebastian Bach. Il donne également de nombreux concert sur l'orgue de l'INR (Institut national de radiodiffusion) à Ixelles[7], et participe à des émissions radiodiffusées en Belgique et en France[8].

Durant sa carrière, Charles Hens inaugure de nombreux instruments. Son expertise est fréquemment sollicitée (seul ou dans le cadre de comités) tant pour les restaurations que les réalisations neuves. À titre d'exemple citons les orgues de l'INR à Ixelles (1937)[9], de l'église Saint-Pierre à Uccle (1947), de l'abbaye bénédictine de Maredsous (1951), de Monsieur Georges Ferrard (orgue de salon) à Bruxelles (1957), de la Chapelle des Frères du Mont de la Salle à Ciney (1961). C'est également sous son impulsion que l'orgue Aristide Cavaillé-Coll (1880) de la Grande Salle du Conservatoire royal de Bruxelles est électrifié et néo-classicisé (1960)[10].

Compositeur

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Parallèlement à ses activités d'organiste et d'enseignant, Charles Hens est compositeur. En 1934, avec Jean Absil, René Bernier, Raymond Chevreuille, Albert Huybrechts[11] et André Souris, il participe à la fondation de la Société musicale La Sirène[12].

Son œuvre aborde la plupart des genres : pièces pour clavier (piano, orgue), mélodies, musique de chambre, œuvres pour orchestre, concerto, musique sacrée (vocale)[13].

Parmi ses pièces majeures, citons le Concerto pour orgue, que le compositeur interprétera en 1935 (avec orchestre) sous la direction du chef autrichien Erich Kleiber.

Édition musicale

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S'intéressant à la musique ancienne, avec la collaboration scientifique du musicologue Roger Bragard, Charles Hens publie le Livre d'Orgue (Pièces d'orgue sur les huit tons) de Lambert Chaumont (1695) aux éditions Dynamo à Liège, en 1939[14].

Discographie

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En 1936, Charles Hens participe, avec les organistes français André Marchal et Joseph Bonnet, à la réalisation d'un ensemble de 12 disques vinyle intitulé : Trois siècles de musique d'orgue, sur l'orgue de salon de Madame Henri Gouin à Paris (construit par Victor Gonzalez)[15].

Bibliographie

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  • Irène Bogaert : L'Enseignement Musical, in : La Musique en Belgique, Du Moyen âge à nos jours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1950.
  • Bernard Carlier & Léon Kerremans : Cf. L'orgue Monumental de la Maison de l'INR à Bruxelles, in : L'organiste n°93, 1992/1.
  • Nicolas Dayez (religieux), Charles Hens (1898-1967), in : L'Organiste, UWO, n°65, 1985-I.
  • Julia De Clercq : La musique à l'église, in : La Musique en Wallonie et à Bruxelles, t. II, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1980.
  • Jean-Pierre Félix : La classe d'orgue et les orgues d'études du Conservatoire (Royal de Liège), in : Le Grand Orgue Pierre Schyven 1888 de la Salle Philharmonique de Liège, publié par l'Orchestre Philharmonique de Liège et de la Communauté Wallonie-Bruxelles, 2005. (OCLC 755166068)
  • Jean Ferrard : Charles Hens (1898-1967), in : Orgelkunst, XXVII, 2004,
  • Jean Ferrard : Charles Hens (1898-1967), in : L'Organiste, UWO, n°144, 2004-IV.
  • Thierry Levaux : Dictionnaire des compositeurs de Belgique du Moyen Âge à nos jours, Ohain-Lasne, Art in Belgium, 2006. (ISBN 2-930338-37-7)
  • Robert Wangermée : Les Concerts, in : La Musique en Belgique, Du Moyen âge à nos jours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1950.
  • John Scott Whiteley : Joseph Jongen and His Organ Music, Coll. The complete organ n°2, New York, Pendragon Press, 1997.

Notes et références

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  1. Saint-Gilles et Uccle sont deux communes de l'agglomération bruxelloise, en Belgique.
  2. Où il a pour condisciple Maurice Guillaume.
  3. Deux enfants naîtront de cette union, décédés prématurément.
  4. Parmi ses élèves, l'on retrouve Jean Verrees, Jacques Leduc et André Schmidt.
  5. Ce dernier lui succède comme organiste de la collégiale des Saints-Michel et Gudule à Bruxelles.
  6. Outre cette tribune prestigieuse, il est également organiste de l'église du Gesù (Bruxelles).
  7. Cf. L'orgue Monumental de la Maison de l'INR à Bruxelles par Bernard Carlier et Léon Kerremans, in : L'organiste n°93, 1992/1.
  8. [1]
  9. Avec Joseph Jongen, Paul de Maleingrau, Alex Paepen et Flor Peeters. [lire en ligne]
  10. Initiative qu'il faut aujourd'hui contextualiser.[Interprétation personnelle ?]. Voir : [2]
  11. Albert Huybrechts dédiera à Charles Hens son Choral (1930) considéré comme l'une des œuvres majeures du répertoire organistique belge de la première partie du XXe siècle. Voir : [3]
  12. Réplique belge de la Société musicale Triton fondée à Paris par Pierre-Octave Ferroud. Jean Absil est fondateur de la Société musicale La Sirène. Voir : [4]
  13. Notons que certaines pièces paraissent incomplètes : Symphonies pour orgue (par exemple) qui n'existent que sous forme d'un mouvement séparé. Voir à ce propos l'article de Jean Ferrard Charles Hens (1898-1967), in : L'Organiste, UWO, n°144, 2004-IV, pp. 120-122.
  14. urresearch.rochester.edu
  15. « Trois siècles de musique d'orgue : fonds, mixtures et anches », sur Gallica, (consulté le ).

Liens externes

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