Charles Hoyau
Charles Hoyau est un sculpteur français en terre cuite polychrome, actif au Mans et dans sa région, ainsi qu'en Touraine, au XVIIe siècle, dans les années 1627 à 1640 ; ses œuvres, toutes à sujet religieux, sont visibles dans plusieurs églises de l'ouest de la France.
Éléments biographiques et œuvre
modifierPeu d'éléments sont connus concernant la vie de Charles Hoyau ; il épouse Isabelle Préhoust, sans doute une parente des sculpteurs manceaux Marin et Julien Préhoust. En 1644, son épouse est désignée comme veuve dans un document d'archive.
Plusieurs de ses statues portent sa signature (« Car. Hoyau fe. ») : la Vierge de douleur et la Sainte Cécile de la cathédrale du Mans, la Vierge à l’Enfant de l’église de Cérans-Foulletourte, le Saint Sébastien de l’église Saint-Thomas de La Flèche.
Il travaille dans une région, le Mans et la province du Maine, qui au XVIIe siècle est devenue une zone de production importante pour la sculpture en terre cuite polychrome ; alors que la pierre et le bois prédominent dans le reste de la France, les sculpteurs du Mans se distinguent par l'utilisation d'une technique peut-être liée à l'influence d'artistes italiens[1].
- Sainte Cécile jouant de l'orgue (1633)[2] ; Vierge à l'Enfant (1633-1635) ; Vierge de douleur ; Sainte Marguerite d'Antioche : Le Mans, cathédrale ;
- Vierge à l'Enfant, église de Cérans-Foulletourte ;
- L'Éducation de la Vierge, Saint-Paterne-Racan, église paroissiale ;
- Vierge de pitié, Martigné-Briand ;
- Saint-Sébastien, vers 1630, La Flèche, église Saint-Thomas[3],[4].
- Mise au tombeau, groupe sculpté, Marolles-les-Braults, église Saint-Rémy ; le marché est passé le 24 mai 1635 avec le curé de Marolles, François Angoulvent[5].
- Vierge de pitié, Fontevraud-l’Abbaye, prieuré Sainte-Marie-Madeleine.
En 1631, il fournit les sculptures représentant saint Étienne et saint Pierre du retable des Minimes de Tours, aujourd'hui disparu[6]. En 1632, lui est passé commande d'une Adoration des bergers par l’abbaye de Beaumont-les-Tours qui a disparu ; la commande passée le 16 mars indique qu'il lui est demandé « sis images de deux pieds huit à neuf pouces de haut, sçavoir : une figure de la Vierge, de sainct Joseph, deux bergers et deux anges ; plus quatre petites figures, un petit Jésus en une crèche, et trois anges » ; le groupe est achevé en 1634[7].
D'autres groupes sculptés, présents dans des églises des pays de la Loire, lui sont attribués :
- deux statues, Saint François[8] et Sainte Claire[9], placées de part et d'autre du retable de la Communion dans la cathédrale de la Sainte-Trinité de Laval ;
- le Monument funéraire de François de Menon et de Madeleine de la Tour-Landry, vers 1627[10], ainsi qu'un groupe sculpté : Vierge de Pitié entre saint François et sainte Madeleine, dans l'église Saint-Pierre de Vaulandry[11].
Deux statues, une sainte et Sainte Anne et la Vierge, conservées au musée du Louvre, sont attribuées à son atelier[12],[13].
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Mise au tombeau, église de Marolles-les-Braults.
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Vierge à l'Enfant, cathédrale du Mans.
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Détail de Sainte Catherine d'Antioche, cathédrale du Mans.
Références
modifier- Yannick Vandenberghe, Sandrine Pagès-Camagna et Nathalie Balcar, « Polychromie des terres cuites françaises du Maine », dans Technè : la science au service de l'histoire de l'art et des civilisations, n° 36, 2012, p. 118-125.
- « Statue : Sainte Cécile jouant de l'orgue », notice no PM72000457, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no IM72000895, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Le patrimoine des communes de la Sarthe, t. 1, Paris, Flohic Éditions, 2000, 800 p. (ISBN 2-84234-106-6), p. 547
- Notice no PM72000614, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Marie-Françoise Rose, Le décor des églises de Touraine au XVIIe siècle, mémoire de maîtrise d'histoire, 1969, p. 21.
- Pierre-Charles-Armand Loyseau de Grandmaison, Chronique de l'abbaye de Beaumont-lez-Tours, Tours, 1877, p. 115 Lire en ligne.
- « Statue : Saint François », notice no PM53000606, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Statue : Sainte Claire », notice no PM53000605, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Monument funéraire de François de Menon et de Madeleine de la Tour-Landry », notice no IM49002394, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Groupe sculpté : Vierge de Pitié, saint François d'Assise, sainte Madeleine », notice no PM53000606, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Notice no M5037000535, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Sainte Anne et la Vierge », sur cartelfr.louvre.fr.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Geneviève Bresc-Bautier, Joël Perrin et François Le Boeuf, « Charles Hoyau : sculpteur du Mans », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, , p. 37-64.
- P. Cordonnier, « Six nouvelles statues identifiées de Charles Hoyau, sculpteur manceau en terre cuite », Revue Historique et Archéologique du Maine Le Mans, no 55, , p. 35-41.
- Geneviève Bresc-Bautier et François Le Boeuf, Terre et ciel. La sculpture en terre cuite du Maine (XVIe et XVIIe siècles), Paris, Monum-Editions du Patrimoine, coll. « Cahiers du patrimoine, 66 », , 320 p..
- Regard sur la sculpture. « Morceaux choisis » d'une collection 1650-1800 (catalogue d'exposition), Paris, Galerie Patrice Bellanger, 2003 (ISBN 2-9506583-2-6), p. 12- 13.
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- « Charles Hoyau », sur Sculptures en terre cuite du Maine.