Charles Madge

Poète, journaliste, sociologue, universitaire britannique.

Charles Henry Madge, né le à Johannesbourg (Union d'Afrique du Sud), mort le à Londres, est un poète, journaliste, sociologue, universitaire britannique. Il est le cofondateur de l'institut de recherche sociale "Mass Observation",.

Charles Madge
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Charles Henry MadgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Charles Albert Madge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Barbara Hylton-Foster (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Kathleen Raine
Evelyn May Brown (d)
Inez Maria Pearn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Vicky Randall (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Œuvres principales
The Disappearing Castle (d), Society in the mind: Elements of social eidos (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Charles Madge est le fils d'un officier de l'armée britannique, lieutenant-colonel du Royal Warwickshire Regiment (en), celui-ci est tué le , à la suite de quoi, la mère de Charles, Barbara, née Hylton-Foster, retourne au Royaume-Uni. Après ses études secondaires, il est admis aux classes préparatoires du Winchester College. Brillant élève il obtient une bourse pour entrer au Magdalene College de l'Université de Cambridge pour suivre des études de littérature anglaise. Au Magdelene College il peut assister aux cours et conférences de T.S Eliot, Ivor Armstrong Richards et de John Maynard Keynes qui seront également ses mentors[1],[2].

Carrière modifier

Grâce aux relations de T.S Eliot, Charles Madge peut gagner sa vie comme journaliste pour le Daily Mirror[3],[2].

Parallèlement, étant pacifiste et proche du parti communiste, il est aussi éditorialiste pour la Left Review (en)[4]. Dans les années 1940, il s'éloignera du parti communiste tout comme George Orwell, John Newsinger (en) et d'autres britanniques qui feront une critique du communisme stalinien tout en défendant un communisme libertaire[1],[2],[5].

En 1933, il publie ses premiers poèmes inspirés de David Gascoyne, un poète surréaliste. Dans un article de la revue New Verse fondée par Hugh Ross Williamson (en) et Geoffrey Grigson (en)[6],[7], il signe un manifeste pour une poésie surréaliste anglaise ; dans cet article au titre de Surrealism for the English, il reproche aux britanniques de n'être que des spectateurs, des lecteurs ou des imitateurs des diverses œuvres issues du surréalisme, ne comprenant pas que le surréalisme est étroitement lié à une vision politique révolutionnaire et que plus qu'une esthétique, il s'agit d'une pratique sociale. Dans un second temps, il fustige les imitateurs des surréalistes français, leur rappelant que les œuvres des surréalistes français sont étroitement liées à l'histoire sociale et aux luttes émancipatrices françaises et que, par conséquent, il est nécessaire de créer un surréalisme anglais, qui soit un travail sur la langue anglaise, travail sur soi afin de créer de nouvelles liaisons et de nouvelles associations entre les divers objets littéraires, modifiant ainsi le regard sur l'environnement et la pratique révolutionnaire. C'est la raison pour laquelle, la poésie de Charles Madge ne peut être dissociée de son action de sociologue , ni de ses prises de position pour un marxisme contestataire. Pour lui, la poésie est un acte de connaissance de soi individuel, comme la sociologie est un acte de connaissance de soi collectif, les deux étant nécessaires à toute transformation de la société[8],[1],[2].

En 1936, à la suite d'échanges avec deux amis ; Tom Harrisson, un anthropologue et Humphrey Jennings, un cinéaste, Charles Madge et celle qui deviendra son épouse en 1937 Kathleen Raine constatant que la connaissance de la vie réelle des classes populaires, de leurs opinions était le fait de personnes extérieures, ils ont décidé d'utiliser les méthodes d'études des populations pratiquées par les ethnologues et les anthropologues et de les appliquer aux classes populaires, autrement dit de laisser les personnes concernées parler d'elles-mêmes sur elles-mêmes, les laisser parler de leurs opinions, de leurs attitudes et comportements ou de leur style de vie. C’est ainsi qu'ils ont fondé l'Institut "Mass Osbervation" qui mena les premières études d'enquête d'opinion telles que nous les connaissons actuellement, c'est-à dire en composant un panel de 500 personnes, gardant l’anonymat, et répondant à des questions (ouvertes, semi fermées, ouvertes) sur tel ou tel thème. Le but de ces enquêtes était de fournir des informations à la gauche britannique. Pendant la guerre, ces études ont servi à connaitre le moral de la population vis-à-vis des décisions militaires ou vis-à-vis des bombardements allemands. Ceci entraîna des critiques; en effet, ces études pouvaient aussi bien être utilisées pour l'établissement de politiques sociales comme pour la marketing commercial ou la manipulation des masses[9],[1],[2],[5].

En 1950, l'Université de Birmingham lui offre un poste de professeur de sociologie, poste qu'il occupera jusqu'en 1970[1],[2].

Vie privée modifier

Le , Charles Madge épouse la poète Kathleen Raine, le couple donne naissance à un fils et une fille[1],[2].

Après son divorce, Charles Madge épouse le la romancière Marie Agnès Spender connue sous le nom de Inez Pearn (en), ils auront également un fils et une fille[1],[2].

Après la mort d'Inez Pearn en 1976, le Charles Madge épouse en troisièmes noces la journaliste Evelyn Brown qui disparaît en 1984[1],[2].

Charles Madge décède des suites d'un infarctus le , chez lui dans son appartement du 28 Lynmouth Road à Haringey, borough du Grand Londres[1].

Archives modifier

Les manuscrits de Charles Madge sont déposés en partie aux archives de la bibliothèque de l'Université du Sussex[10],[11], ainsi qu'aux archives de "Mass Observation"[12].

Œuvres modifier

Recueils de poésie modifier

  • The Disappearing Castle, éd. Faber and Faber, 1937.
  • The Father Found, éd. Faber and Faber, 1941,
  • Of Love, Time and Places: Selected Poems, éd. Anvil Press Poetry, 1994,

Rapports, études, chroniques modifier

  • May The Twelfth: Mass-Observation Day-Surveys 1937 by over two hundred observers, co-écrit avec Humphrey Jennings, éd. Faber and Faber, 1937.
  • Mass-Observation, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Frederick Muller, 1937.
  • First Year's Work, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Lindsay Drummond, 1938.
  • Britain, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Ticktock Books Ltd, 1939,
  • War Begins at Home, by Mass Observation, co-écrit avec Tom Harrisson, éd. Chatto & Windus, 1940,
  • To Start You Talking - An Experiment in Broadcasting, co-écrit avec A.W. Coysh et George Dixon, éd. Pilot Press, 1945,
  • Pilot Guide To The General Elections, éd. Pilot Press, 1945,
  • Pilot Papers, éd. Pilot Papers, 1947,
  • Society in the Mind : Elements of Social Eidos, New York, Free Press of Glencoe, , 168 p. (OCLC 1067858373, lire en ligne),
  • Art students observed, Londres, Faber, , 300 p. (ISBN 9780571099382, lire en ligne),
  • Inner City Poverty in Paris and London, Londres & Boston (Massachusetts), Routledge & Kegan Paul Books, , 168 p. (ISBN 9780710008190, lire en ligne),
  • Pandaemonium, 1660-1886: Coming of the Machine as Seen by Contemporary Observers, co-écrit avec Mary Lou Jennings, éd. Picador, 1987,

Articles modifier

  • « War-Time Saving and Spending--A District Survey », The Economic Journal, Vol. 50, No. 198/199,‎ , p. 327-339 (13 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Propensity to Save in Blackburn and Bristol », The Economic Journal, Vol. 50, No. 200,‎ , p. 410-448 (39 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Public Opinion and Paying for the War », The Economic Journal, Vol. 51, No. 201,‎ , p. 36-46 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Planning for People », The Town Planning Review, Vol. 21, No. 2,‎ , p. 131-144 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Notes on the Standard of Living in Moscow April 1952 », Soviet Studies, Vol. 4, No. 3,‎ , p. 229-236 (8 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Some Aspects of Mass Literacy », British Journal of Educational Studies, Vol. 4, No. 1,‎ , p. 3-14 (12 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « A Sociologist looks at Social Education », Community Development Bulletin, Vol. 12, No. 1,‎ , p. 21-23 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Introduction », The British Journal of Sociology, Vol. 13, No. 2,‎ , p. 95-97 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Thailand, Laos, Cambodia and Vietnam », The British Journal of Sociology, Vol. 13, No. 2,‎ , p. 123-127 (5 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Bibliographie modifier

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i (en-US) Brian Howard Harrison, & Lawrence Goldman (dir.), Oxford Dictionary of National Biography, vol. 36 : Macquarie-Martin, New York, Oxford University Press, USA, , 1000 p. (ISBN 9780198614111, lire en ligne), p. 83-84
  2. a b c d e f g h et i (en-GB) Angus Calder, « Obituary:Charles Madge », The Independent,‎ (lire en ligne)
  3. (en-US) « Charles Madge (1912 - 1996) | Bolton Worktown », Bolton Worktown,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Brian Pearce, « Brian Pearce: The Left Review, 1934-1938 (November 1959) », sur www.marxists.org (consulté le )
  5. a et b (en-GB) Neal Wood, Communism and British intellectuals, Londres, Victor Gollancz Ltd, , 260 p. (OCLC 492052965, lire en ligne), p. 63-64 ; 108-109
  6. (en) « New Verse »
  7. (en) Padilla, Javier, « New Verse », sur Routledge Encyclopedia of Modernism,
  8. Steven Connor, « Charles Madge's Imminences », sur www.stevenconnor.com (consulté le )
  9. (en-GB) Super User, « History of MO », sur www.massobs.org.uk (consulté le )
  10. « Charles Madge Archive - Archives Hub » (consulté le )
  11. « University of Sussex Library Special Collections: Charles Madge Archive », sur www.sussex.ac.uk (consulté le )
  12. « Mass Observation Archive, Parts 1 to 3 », sur www.ampltd.co.uk (consulté le )
  13. Caleb Crain, « Surveillance Society », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Jacket 20 - Rod Mengham - Bourgeois News: Humphrey Jennings and Charles Madge », sur jacketmagazine.com (consulté le )
  15. (en-GB) « OBITUARY:Charles Madge », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes modifier