Charles Renard

constructeur de dirigeables français

Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément Renard[1], né à Damblain (Vosges) le [2] et mort à Meudon le [3], est un militaire, ingénieur et inventeur français, aéronaute et pionnier de l'aviation. Son nom est passé à la postérité pour sa contribution à la standardisation des produits manufacturés grâce aux séries de Renard.

Charles Renard
Charles Renard vers 1884.
Biographie
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément RenardVoir et modifier les données sur Wikidata
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Biographie

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Fils d’un juge de paix, il réussit le concours d’entrée à l’École Polytechnique en 1866 d'où il sort dans le corps du Génie[4]. En 1868, il entre à l'école d'application de l'Artillerie et du Génie à Metz. Le sous-lieutenant Renard participe à la guerre de 1870 dans le 3e Régiment du Génie et fait campagne dans l'Armée de la Loire.

Aéronautique

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Animation de la Balance dynamométrique du Colonel Renard visant à mesurer le Coefficient de traînée des corps.

En , le capitaine Renard est nommé au dépôt des fortifications de Paris comme chef de service de l'Aérostation Militaire. Il est nommé chef de bataillon en 1886 puis, en 1888, directeur de l'établissement central d'Aérostation Militaire de Chalais-Meudon. Il consacre toute sa vie à l'aérostation militaire, à l'aviation et à la mécanique des fluides en particulier. Il fait aussi partie de nombre de sociétés comme membre du conseil de perfection du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), président de la commission permanente internationale de l'Aéronautique, de l'Aéro-Club de France, de l'Aéronautique club de France, présidait la Société française de navigation aérienne.

En 1870, il propose une normalisation des valeurs numériques utilisées en système métrique pour la construction mécanique, et particulièrement pour standardiser le diamètre des câbles. L'intervalle de 1 à 10 est divisé en 5, 10, 20 et 40. Ces séries de Renard en progression géométrique ont été adoptées en 1952 dans la norme ISO 3 de l'Organisation internationale de normalisation.

C'est en 1877 que la section d'Aérostation Militaire que commande le capitaine Renard déménage des Invalides à Chalais-Meudon qui devient le premier laboratoire d'essais aéronautiques au monde. En 1879, il sollicite de son ministère de tutelle l'établissement d'un hangar (le Hangar Y) nécessaire à la construction et au remisage des ballons et des dirigeables.

Le dirigeable électrique La France dans son hangar.
Le hangar Y en 2023.
1909, Grande Semaine d'aviation de la Champagne, le dirigeable colonel Renard.

C'est dans ce hangar que Charles Renard et Arthur Krebs construisent et mettent au point le dirigeable La France[5]. Le , avec une hélice motorisée par moteur électrique alimenté par pile, ce dirigeable réalise, au-dessus du plateau de Villacoublay, le premier vol en circuit fermé au monde. Il a duré 23 minutes pour un parcours de 8 km[6].

Plusieurs tentatives eurent lieu la même année :

  • le  : la tentative échoue pour cause de vent trop fort et panne moteur[7] ;
  • le  : un aller et retour vers Boulogne-Billancourt et un vol local[8].

En 1885, il mène avec son frère Paul et M. Duté-Poitevin, une campagne d'essais concluants, le dirigeable rentrant à son point de départ cinq fois sur sept[9].

Très inventif, il dépose nombre de brevets dans d'autres domaines dont celui d'un « train routier à traction continue » en 1903 qui conservera le nom de « train Renard »[10]. Il encourage le capitaine Ferdinand Ferber dans ses essais d'aéroplane et l'accueille dans son centre.

Charles Renard est aussi l'inventeur du « moulinet Renard » qui permet la mesure de la puissance des moteurs rapides. Charles Renard invente aussi les engrenages à chevrons que André Citroën découvre aussi dans sa famille en Pologne et fait breveter avant d'en construire en série.

Face à des difficultés administratives qu'il estime entraver le développement de ses recherches, il meurt dans son laboratoire, 7 avenue de Trivaux, en 1905. Son corps est ramené à son domicile, au 1 avenue de l’Observatoire, dans le 6e arrondissement de Paris et ses obsèques ont lieu en l’église Saint-Sulpice de Paris[11]. L'hypothèse d'un suicide n'a jamais été confirmée.

Une partie de ses archives (lettres, textes de conférences, etc.) est conservée au musée d'art et d'histoire de Meudon

Publications

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  • Société de secours des amis des sciences. Conférence sur la navigation aérienne, faite par M. commandant Ch. Renard, dans la séance publique annuelle du 8 avril 1886 (1886)
  • Les Piles légères (piles chlorochromiques) du ballon dirigeable La France (1890) [lire en ligne] [PDF]
  • Notice sur les travaux scientifiques de M. Ch. Renard (1904)

Hommages

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Plaque commémorative dans le Hangar Y à Meudon.
Plaque commémorative à Meudon du centenaire de sa naissance.
Plaque sur son lieu d'habitation à Chalais-Meudon.

Décorations

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Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. « Ouvrage Funérailles de Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément Renard, colonel du génie », sur Google Books (consulté le ).
  2. Son acte de naissance (no 43) dans le registre d'état civil de Damblain pour l'année 1847.
  3. Son acte de décès (no 76) dans les registres de décès de Meudon pour l'année 1905.
  4. Fiche sur le site de l’École polytechnique et carrière militaire sur la base Léonore.
  5. « Le centenaire de la naissance de Charles Renard », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Carte voyage du ballon dirigeable La France août 1884 Carto-mondo.fr
  7. L'aérostat dirigeable électrique à hélice de MM. CH. Renard et Krebs : Deuxième expérience du 12 septembre 1884 - La Nature, 20 septembre 1884, site du Cnam
  8. Nouvelles expériences du 8 novembre 1884 - La Nature, deuxième semestre 1884, site du Cnam
  9. Carte voyage du ballon dirigeable La France septembre 1885 Carto-mondo.fr
  10. Muriel et Serge Bonijoly, « Le train Renard, un train qui n’en était pas un... : dans cahier consacré à La saga du car en Ardèche », Cahier de Mémoire d'Ardèche et Temps Présent, no 163,‎
  11. Journal des débats politiques et littéraires, 4e colonne, , sur Gallica.
  12. Christian Bernadat, Michèle & René Seignette, Philippe Pâris et al. (préf. Gérard Feldzer), Cent ans d'aéronautique au Val de Gally : histoire des terrains de la Plaine de Versailles, Bois d'Arcy, Saint-Cyr l'École, Beynes et Chavenay, Fontenay-le-Fleury (9 Pl. Jules-Guesde, 78330, Association Fontenay d'hier à aujourd'hui, , 183 p. (ISBN 978-2-9532964-0-2), p. 86-87
  13. « Vosges. Savez-vous pourquoi les frères Renard sont connus dans le secteur de Lamarche ? », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
  14. Jean Bossu, « Quai Colonel Renard », dans Chronique des rues d'Épinal, vol. 3, Épinal, Jeune chambre économique, , p. 151-154.
  15. « Charles Renard et son oeuvre : photographies. | Service historique de la Défense », sur www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  16. Marie-Claire Coët et Bruno Chanetz, « Meudon, de l’aérostation à l’aérospatial », La revue pour l’histoire du CNRS, no 20,‎ (ISSN 1298-9800, DOI 10.4000/histoire-cnrs.6292, lire en ligne, consulté le )