Charles Tolomas

bibliothécaire et Académicien lyonnais (1706-1762)

Charles Tolomas, né le à Avignon et décédé en à Avignon, est un jésuite français enseignant et bibliothécaire à Lyon au collège de la Trinité. Il est surtout connu pour avoir défendu les jésuites contre l'article « Collège » publié en 1753 par d'Alembert dans l'Encyclopédie, et avoir, semble-t-il, insulté ce dernier en latin.

Charles Tolomas
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
AvignonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Charles Pierre Xavier TolomasVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Compagnie de Jésus (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de

Biographie modifier

Enfance modifier

Charles Pierre Xavier Tolomas est né à Avignon, le [1], de Esprit Gabriel de Tolomas marié le à sa seconde épouse, Marguerite de Bouchard des Moriers[2].

Charles a trois sœurs – Marie Catherine, Hélène Xavière, Marie Élisabeth – et un frère, Joseph Ignace Alexandre[3].

Vie adulte modifier

Il entre chez les jésuites à l'âge de 17 ans, et vient à Lyon au collège de la Trinité, où il enseigne diverses matières.

Élu le à l'Académie des beaux-arts de Lyon, il est surtout connu pour avoir défendu les jésuites contre l'article « Collège » publié en 1753 par d'Alembert dans le tome III de l'Encyclopédie. Il aurait aussi, semble-t-il, insulté ce dernier en le traitant (en latin) de bâtard lors d'une harangue de rentrée au collège de la Trinité à Lyon, le [3].

Sa fin de vie est décrite ainsi par Louis Bollioud-Mermet : « Il va à Avignon en 1761, se délasser de ses travaux auprès de ses parents, y fait un plus long séjour qu'il n'avait projeté et meurt dans la maison des noviciats de son ordre le  »[3]'[4].

L'affaire Tolomas/d'Alembert modifier

Dans le troisième volume de « l'Encyclopédie » paru en , d'Alembert écrit l'article « Collège » qui dénigre ceux-ci. On peut lire « Je sai que le Latin étant une langue morte, dont presque toutes les finesses nous échappent, ceux qui passent aujourd'hui pour écrire le mieux en cette langue, écrivent peut-être fort mal ; mais du moins les vices de leur diction nous échappent aussi » ou aussi « Un inconvénient de l'éducation des collèges, est que le maître se trouve obligé de proportionner sa marche au plus grand nombre de ses disciples, c'est-à-dire aux génies médiocres ; ce qui entraîne pour les génies plus heureux une perte de tems considérable »[5].

En retour, le samedi 30 novembre 1754, dans sa harangue latine à la rentrée des classes du collège de la Trinité, le Père Tolomas fait référence à d'Alembert comme « Homuncio cui nec est pater, nec res » (le petit homme, qui n'a ni père, ni biens). Bourgelat, écuyer du Roi à Lyon, rapporte au ministre Malesherbes dans une lettre du 2 décembre 1754, que Tolomas, membre de la Société royale de Lyon (SLR) a « vomi un torrent d'injures contre l'Encyclopédie et les encyclopédistes ». D'Alembert écrit officiellement à la SLR son indignation et ses conditions, et le 28 février 1755, cinq membres de la SRL démissionnent. Tolomas se retirera de la SRL, mais celle-ci fusionnera en 1758 avec l'Académie de Lyon, à laquelle Tolomas appartenait toujours[6].

Références modifier

  1. « Notice de personne : Tolomas, Charles Pierre Xavier », sur catalogue.bnf.fr, (consulté le ).
  2. Dict. Académiciens de Lyon, p. 1275.
  3. a b et c Dict. Académiciens de Lyon, p. 1276.
  4. « Ça s'est passé un 21 septembre », sur lyoncapitale.fr, (consulté le ).
  5. « Encyclopédie, t. III, article Collège », sur enccre.academie-sciences.fr (consulté le ).
  6. « L'affaire Tolomas », sur enccre.academie-sciences.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Pierre Crépel et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Tolomas, Charles Pierre Xavier », dans Dictionnaire historique des Académiciens de Lyon : 1700-2016, éd. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, présentation en ligne), p. 1275-1278 Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes modifier