Charles de Bourbon-Condé (1700-1760)

aristocrate français
(Redirigé depuis Charles de Bourbon-Charolais)

Charles de Bourbon, comte de Charolais, né à Versailles le , mort à Paris le , est un prince du sang français du XVIIIe siècle.

Charles de Bourbon
Charles de Bourbon, comte de Clermont, portrait par Hyacinthe Rigaud, XVIIIe siècle
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Père
Mère
Fratrie
Enfants
Louis-Thomas de Bourbon-Condé Valois (d)
Charlotte Marguerite Elisabeth de Bourbon-Charolais, Demoiselle de Bourbon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
signature de Charles de Bourbon-Condé (1700-1760)
Signature

Biographie

modifier

Fils de Louis de Bourbon, prince du sang, duc de Bourbon et prince de Condé et de Louise-Françoise de Bourbon, fille légitimée du roi Louis XIV de France, il est fait gouverneur de Touraine en 1720. Il est surnommé « Courtcollet » en raison de son embonpoint, de sa petite taille et de ses grands cheveux blonds longs qui lui raccourcissait davantage le cou[1].

Il participe en Hongrie à la guerre contre les Turcs et se distingue à la Bataille de Belgrade.

En 1720, il devient gouverneur de Touraine (à la suite de Philippe de Courcillon de Dangeau), fonction qu'il occupe jusqu'à son décès en 1760 (Étienne-François de Choiseul prend sa suite). A Tours, il réside volontiers chez sa soeur Henriette-Louise de Bourbon-Condé, abbesse de Beaumont-les-Tours de 1733 à 1772.

À la mort de son frère en 1740, il est nommé gouverneur de son neveu, Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé.

Il aurait épousé secrètement Jeanne de Valois-Saint-Rémy, descendante d’Henri II par une branche bâtarde, issue de Thomas de Valois[2]. Ils auraient eu comme enfant Louis-Thomas (1718-1799), non reconnu par le roi et exilé en Angleterre, par son père. Il se serait occupé de toute la branche industrielle de la maison des Condé y compris la fabrication de la porcelaine.[réf. nécessaire]

Il a des enfants naturels de Marguerite Caron de Rancurel :

  • Marie Marguerite de Bourbon (1752-1830), légitimée par lettres patentes du roi données en enregistrées le même mois par le parlement et la Chambre des Comptes, épouse en décembre Louis Nicolas, comte de Puget, lieutenant-colonel des Grenadiers royaux de France[3].
  • Charlotte Marguerite Élisabeth de Bourbon (1754-1839), légitimée par lettres patentes du roi données en enregistrées le même mois par le parlement et la Chambre des Comptes, épouse François Xavier Joseph, comte de Lowendal.

La réputation de ce prince était mauvaise: personnage débauché, violent, colérique, sanguinaire, meurtrier occasionnel, à la limite de la psychopathie, incroyablement imbu de sa personne et de son rang, sûr de son impunité en tant que prince du sang, Charles de Bourbon, comte de Charolais, ne cessa de défrayer la chronique des faits divers de son temps. Son père, Louis III Bourbon, prince de Condé, était surnommé le Singe vert par ses contemporains[4], à cause de sa laideur et de ses dépravations. Sur ordre du roi, les rapports de police concernant Charles de Bourbon furent très longtemps tenus secrets. Ceux-ci relatent, entre autres turpitudes, qu'il faisait enlever et séquestrer des femmes et des jeunes filles afin de les utiliser dans les orgies sadiques qu'il organisait en compagnie d'autres dépravés. Des historiens ont cru voir en lui celui qui aurait inspiré le marquis de Sade pour créer certains personnages de ses romans

Il est notamment établi, qu'en pleine rue et devant des témoins, ce prince du sang âgé de vingt ans fit feu de son pistolet et tua, froidement et sans raison (par amusement, pourrait-on dire) un bourgeois d'Anet qui avait le malheur de se trouver à portée de son arme.

Louis XV lui signifia qu'il ne pouvait le châtier eu égard à son rang, mais qu'il pardonnerait bien volontiers à quiconque lui rendrait la pareille[5].

Une autre anecdote relate qu'ivre d'une fureur non contrôlée, il agressa et blessa sérieusement le malheureux cocher de l'ambassadeur d'Espagne qui avait eu l'étourderie (ou peut-être ignorait-il ce règlement concernant le stationnement) de garer sa calèche dans une allée en bordure du Louvre habituellement réservée aux voitures des princes du sang[réf. nécessaire].

À sa mort, le comté de Charolais revient au roi qui le rachète à Élisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé qui en avait hérité, le fils de Bourbon-Condé-Charolais n'ayant pas été reconnu par le roi.

Titulature et décoration

modifier

Titulature

modifier
  • -  : Son Altesse Sérénissime Charles de Bourbon, comte de Charolais, prince du sang de France

Décoration dynastique française

modifier
Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()

Ascendance

modifier

Notes et références

modifier
  1. Charles Lefeuve, Les anciennes maisons de Paris. Histoire de Paris rue par rue maison par maison, t. 3, p. 142 lire en ligne sur Gallica
  2. Afficherait un lointain cousinage avec la comtesse de la Motte-Valois, célèbre dans l'affaire du collier de la reine. Cependant Jeanne de Valois n'apparaît pas dans sa descendance. Elle est citée sur des sites qui ne sourcent pas leurs informations.
  3. Joseph Louis Ripault-Desormeaux, Histoire de la Maison de Bourbon, tome premier, p. 82, Imprimerie royale, Paris, 1772
  4. « Lot n° 417 : lettre autographe de Marie-Thérèse de Bourbon au cardinal de Fleury (9 octobre 1723) », Gazette Drouot, no 15,‎
  5. Rose Bertin, Mémoires sur la reine Marie-Antoinette, p. 6, Imprimerie Guiraudet et Jouaust, Paris, 1824


Bibliographie

modifier
  • Éric Thiou, Le comte de Charolais. La légende noire d’un prince du sang, 16 x 24, 170 p., cahier couleur hors texte, Éditions Mémoire et Documents, 2013.
  • Jean-Claude Hauc, Sade amoureux précédé de Un grand seigneur méchant homme, le Comte de Charolais, Paris, Les Editions de Paris, 2015.

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :