Chasse-marée (convoi)
Un chasse-marée est un convoi de poisson frais vers les villes de l'intérieur, de la Manche vers Paris mais aussi Amiens ou Beauvais. Le terme marée renvoie à l'arrivage de poisson fraîchement pêché[1].
Évolution du terme
modifierPar métonymie, ce terme en est venu à qualifier le métier, les véhicules utilisés (chariots, charrettes) puis, lorsque les techniques de transport ont évolué, le navire du même nom chargé de cette tâche sur la côte atlantique. On retrouve déjà ce nom dès 1350 dans une ordonnance rendue par Jean II « en faveur des Chasses-marées contre les pourvoyeurs des maisons du Roi, de la Reine et des princes qui arrêtaient ces forains, qui prenaient le poisson destiné à Paris »[2] Le terme chasse-marée s'appliquant principalement aux véhicules et au métier, le convoi a pu se voir qualifier de « train de chasse-marée »[3].
Routes et trajets
modifierConstituée de poisson frais, la marée est une denrée éminemment périssable. La contrainte qui pèse sur son acheminement est donc d'abord une contrainte de temps, le poisson n'étant pas salé (ou alors très faiblement). Pourtant les lieux de consommation ne sont pas situés en bord de mer, la ville de Paris, principale agglomération concernée, se trouve à 145 km de la côte par le chemin le plus court depuis Le Tréport. Le chemin suivi par les convois, le plus court évidemment, suit à peu près celui des voies romaines établies entre Lutèce et la côte de la Manche[4].
À Paris, la rue Poissonnière conserve le souvenir de ce chemin des chasse-marée.
La Fédération française de la randonnée pédestre propose désormais un GR « sur les traces des chasse-marée » (consulté le ).
Au XVIIe siècle, c'est le retard des chasse-marée qui provoque le suicide du célèbre Vatel, cuisinier du Grand Condé, désespéré de ne pas recevoir le poisson attendu pour la table de son maître[5].
Liens externes
modifier- Sur les traces du « chasse-marée » : Véronique Dheily, « L'Informateur - L'Éclaireur », sur linformateur-leclaireur.fr, (consulté le ).
- L'équipage d'une voiture de chasse-marée aux haras de Compiègne : Jean-François Battez, « lien »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur attelages-magazine.com, (consulté le ).
- Les chasse-marée à Équihen-Plage : Yves, « site personnel consacré à Equihen Plage », sur equihenplage.opalenet.fr, (consulté le ).
- Quelques informations sur les chariots des chasse-marée : (en) « Chasse-marée (cart) », sur digplanet.com, (consulté le ).
Références
modifier- « marée sur le wiktionnaire ».
- Glossaire nautique, répertoire polyglotte de termes de marine anciens et modernes, Paris, Firmin Didot Frères, 1848 page 459
- (en) Ivan Sache, « Le Tréport - Flags of the world », sur flagspot.net, (consulté le ).
- Jean-Claude EVEN-KERNIVINENN, « Les voies de communication terrestres entre le littoral de la Manche et Lutecia / Paris- descendre en bas de page », sur marikavel.com, 1993-1999 (consulté le ).
- Reynald Abad, « Aux origines du suicide de François_Vatel : les difficultés de l'approvisionnement en marée au temps de Louis XIV », sur cairn.info, (consulté le ).
- Nourrir Paris au Moyen Âge : Philippe Testard-Vaillant, « Le cercle médiéval - Nourrir Paris au Moyen-Âge », sur lecerclemedieval.be (consulté le ).
- Revue Norois n° 16, Octobre-Décembre 1957, la revue géographique de l'Ouest et des pays de l'Atlantique nord : René Musset, « la revue numérisée sur le site persée.fr - Notes sur Fécamp (note critique) », sur persee.fr, (consulté le ).