Chef d'Œuvre
De l'art, de la foi et du terrorisme
Auteur Christian Lollike
Nb. d'actes Trois parties
Date d'écriture 2005
Version originale
Titre original Underværket - The Re-mohammed-ty Show
Langue originale danois
Pays d'origine Danemark
Version française
Traducteur Catherine-Lise Dubost

Chef d'Œuvre (Underværket - The Re-mohammed-ty Show), sous-titré de l'art, de la foi et du terrorisme, est une pièce de théâtre du dramaturge danois Christian Lollike écrite en 2005 et enregistrée pour la Radio Danoise la même année[1]. Cette pièce évoque les liens très controversés entre l'art et le terrorisme, notamment en mettant en scène l'attentat des Tours Jumelles de 2001.

Personnages modifier

Genèse modifier

Cet ouvrage a été écrit à partir d'une célèbre citation de Karlheinz Stockhausen qui affirmait que l'attentat du 13 septembre 2001 était « la plus grande œuvre d'art pour le cosmos tout entier »[2]. C'est autour de cette assertion polémique que Christian Lollike a développé sa pièce.

L'auteur s'est aussi inspiré de l'ouvrage Bienvenue dans le désert du réel de Slavoj Zizek[3].

Résumé modifier

Prologue modifier

Ce prologue de seulement quatre réplique n'a été utilisé que pour la première représentation de la pièce.

Dans ce prologue, quatre personnages se présentent comme étant Mel Gibson, Samuel L. Jackson, Leonardo DiCaprio et Julia Roberts. Les deux premiers affirment jouer dans un film sur « LES ÉTRANGERS » et les deux seconds dans une pièce « sur l'art, la foi et le terrorisme »[4].

Première partie modifier

A et B discutent à partir de la phrase polémique de Karlheinz Stockhausen affirmant que l'attentat des Tours jumelles est la plus belle œuvre d'art qui ait été. Ils comparent cet attentat à la famine en Afrique, cherchant à savoir qu'est-ce qui est le plus beau.

C et D parlent d’expériences artistiques radicales, comme Trappings de Vito Acconci, où les performeurs font des actions exhibitionnistes voire masochistes qui sont volontairement polémiques. Selon les personnages ces artistes recherchaient « l'essence du vrai ».

Les quatre personnages parlent ensemble. Ils affirment que cet attentat a été le seul moyen de sortir d'une réalité uniformisée par des institutions comme Hollywood pour devenir eux-mêmes.

Ils comparent ensuite l'attentat du 13 septembre au Titanic, avant de se rappeler que le sujet de la discussion est les « étrangers ». Ils racontent alors l'histoire de Mohammed jusqu'à l'attentat. Ils expliquent qu'il voulait aussi sortir de la réalité puis montrent toute la complexité qu'a été pour lui la réalisation de ce qu'ils appellent son « Chef d’œuvre ». Ils expliquent qu'un « Chef d’œuvre » est ce qui réveille l'homme de son indifférence envers la vie, indifférence causée par la banalisation du mal et de la souffrance, notamment grâce à la télévision.

Deuxième partie modifier

Quatre personnages, W, X, Y et Z racontent en parallèle leurs expériences traumatiques.

W est Mohammed Atta qui relate tout ce qu'il a vécu entre le moment où il a pris le bus pour aller à l'aéroport et la collision entre l'avion et l'une des tours.

X est une femme dont le mari, pompier, est mort en intervenant sur les lieux de l'attentat. Elle finit par se masturber avec le jouet camion de pompier de son fils.

Y est une femme tutsi hospitalisée qui a été violée par un groupe de hutus séropositifs. Cette attaque se situe dans le contexte du génocide au Rwanda.

Z, un enfant dont la sœur est morte dans un attentat religieux alors qu'ils se cachaient dans un gymnase, se tue en jouant avec une bombe derrière une église.

Troisième partie modifier

Dans ce monologue, M, qui dit être aussi Mohammed Atta, explique les raisons de son acte. Il dit que les sociétés occidentales n'ont plus aucune valeur et se confondent dans l'uniformité et le désir du profit. Il valorise au contraire les sociétés du Moyen-Orient et dit être prêt à tout pour le salut religieux des autres. Il ajoute que cela profit aux sociétés occidentales, car seule la catastrophe vend, dans la presse libre. Il conclut en affirmant que comme on ne peut pas savoir ce que c'est qu'être un homme, il ne « reste que la prière ».

Mises en scènes modifier

Traductions modifier

Notes et références modifier

  1. « The wonder – the re-mohammed-ty show | Christian Lollike », sur christianlollike.dk (consulté le )
  2. « « …la plus grande œuvre d’art pour le cosmos tout entier » : Stockhausen et le 11 septembre - Essai sur la musique et la violence - Lambert Dousson », sur Éditions MF (ISBN 9782378040246, consulté le )
  3. « Note d'intention - Chef-d'œuvre - Christian Lollike, - mise en scène Simon Delétang, - theatre-contemporain.net », sur www.theatre-contemporain.net (consulté le )
  4. Christian Lollike (trad. Catherine Lise Dubost), Chef-d'oeuvre : de l'art, de la foi et du terrorisme, Éditions Théâtrales, (ISBN 978-2-84260-278-9 et 2-84260-278-1, OCLC 319649129, lire en ligne)
  5. « Chef d'œuvre », sur Les Archives du Spectacle (consulté le )